Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

ATLIT

Envoyé par lapid 
ATLIT
29 mars 2009, 05:58
ATLIT





An aerial photo, indicating the major points of interest.



Atlit ( עתלית ) est une petite ville de bord de la mer a 18 km au sud de Haïfa et aussi une municipalité de type agricole située aux pieds du mont Carmel. Elle a ete fondée en 1903 sur les terres du baron de Rothschild, et le nom qui lui est donné se réfère au fort médiéval de Atlit, bâti sur les lieux à l'époque croisée, et dont les vestiges des murailles s'étendent aujourd'hui au Nord de la ville.

Atlit est mentionnée de nouveau à l'époque des premières immigrations en Terre d'Israël, suite à la construction de la station d'expérimentation agricole, fondée en 1910 par le botaniste originaire de Zihron Yaakov, Aharon Aharonson, précurseur, en 1906, de l'exploitation du blé sauvage dans la région de Rosh Pina. Aharonson est également l'un des fondateurs du groupe d'espionnage Nili, qui s'engage au service des Britanniques à l'encontre des Turcs durant la Première Guerre mondiale. La station d'expérimentation sert alors de base au Nili et de point de communication avec les bateaux britanniques postés face à la plage de Atlit. En 1917, les Turcs découvrent le réseau de manière hasardeuse; un pigeon-voyageur, envoyé depuis la station d'expérimentation et à la patte duquel un message secret a été attaché, se pose malencontreusement dans la cour du gouverneur turc à Césarée.

Atlit est également connue par le camp militaire britannique qui se tient aux abords de la ville. A l'époque de l'immigration illégale, y sont incarcérés les immigrants juifs, arrêtés par les forces de contrôle navales anglaises. Le 10 octobre 1945, lors d'une opération d'incursion, la Hagana libère l'ensemble des prisonniers.

Aujourd'hui existe à Atlit une usine d'exploitation du sel de mer et egalement une usine de produits chimique.

Sa population est estimee, aujourd'hui, a 4500 habitants.



La Forteresse des croises a Atlit

Histoire

La forteresse d'Atlit (Château Pèlerin ou Le castrum peregrinorum ) était une des plus grandes forteresses templières en Terre Sainte. Elle fut bâtie sur un éperon rocheux entouré d'eau qui se situait sur la côté méditerranéenne.

Les premiers croisés de la cinquième croisade, contribuent surtout à la construction d'une puissante forteresse côtière sur un ancien site phénicien entre 1217 et 1218. Cette forteresse fut remise aux Templiers en 1220 et baptisée Château-Pèlerin, en hommage aux nombreux pèlerins chrétiens qui contribuèrent bénévolement à son édification . En 1220, bien que les travaux ne soient pas terminés, la garnison présente dans la place forte résiste victorieusement à l'attaque du sultan de Damas, tout en ayant assez de ressources pour subvenir aux besoins de quatre mille personnes pendant le siège.

Château Pèlerin faisait 280 mètres sur 160 et trois de ses côtés La maîtrise des mers restant du côté des croisés (ce qui permettait d'approvisionner la place forte par ce biais), il s'agissait surtout de se protéger du côté des terres. Par conséquent le côté Est, le seul rattaché au continent, se trouve pourvu d'un fossé et de deux murailles dotées de tours. Le rez-de-chaussée du donjon était occupé par une chapelle. De plus, la forteresse se situe au bord d'une petite plaine contenant des marais salants, particularité dont les templiers tirent profit en exploitant les salines.

À partir de 1260 le site devient strictement défensif dans le sens où plus aucune offensive n'est lancée depuis Château Pèlerin. Cette forteresse ne fut jamais prise et sera d'ailleurs la toute dernière place forte abandonnée en Terre Sainte le 14 août 1291, après la perte de Saint-Jean-d'Acre le 28 mai de la même année.

Le Château Pèlerin a par la suite été démantelé par les forces musulmanes.

Les cactus arborescents ont en partie envahi les ruines de la fortresse, vestiges du Moyen-age les plus imposants que l'on puisse voir en Israel. Aujourd'hui, il ne reste que deux immenses tours de guet de 35 m de haut, a demi ecroulees. De l'une d'elle se detache dans le vide un enorme bloc de pierre.

La forteresse possede deux ports:

* Au nord, le port des croises dont les quais sont aujord'hui sous l'eau.
* Au sud, le port cache derriere la forteresse, utilise la baie naturelle.



Vue de la forteresse a partir de la crete du mont Carmel a l'est



On accedait jadis a ce site maritime par un defile de 250m, taille dans le roc.



Sur l'ancienne route deux tres grandes lettres phenicienne ("Ayin" ," Taff") sont gravees sur le roc de la falaise est. Ce mot est "AT" et semble etre le prefixe de Atlit. Cela prouverait que cette route a ete utilisee, au moins,durant la periode phenicienne (7/8eme avant J.C.) jusqu'a la periode des croisades (12/13 eme siecle).

L'approche de la forteresse est ajourd'hui assujettie a une autorisation de l'administration militaire : la rade abrite des unites de la marine israelienne.

References Archaeologiques:

* Des fouilles ont ete effectuees a l'epoque du mandat britannique par l'archeoloque britannique Johns.

* [www.mfa.gov.il] Underwater Exploration along Israel’s Mediterranean Coast

[fficial%26sa%3DG" target="_blank" rel="nofollow">images.google.co.il] Majdal Malcha



Un beau coucher de soleil.



Pecheurs, au coucher du soleil, a Atlit



Atlit



Maisons a Atlit



Plage d'Atlit

Re: ATLIT
29 mars 2009, 06:23
Le camp d'Atlit - Par Ysa - Sur la route d'Israel

"J'aime la route qui mène à Haïfa. La mer nous accompagne, elle s'étend à perte de vue... personne sur le sable, la côte est sauvage, seuls de petits échassiers flirtent avec les vagues et viennent se poser sur les piscicultures des vertes plaines. A notre droite des montagnes s'élèvent vers le ciel et le mont Carmel se dessine au loin.... tableau idyllique.... si je savais peindre, je ferai une jolie toile ensoleillée, j'y mettrai des arbres.... des gens heureux, de la couleur, mais je ne sais pas dessiner et au milieu de mon tableau il y a une énorme tâche.... une tâche noire qui masque mon joli décor et qui gâche mon plaisir d'être ici......



Le camp d'Atlit -situé à une dizaine de kilomètres de Haïfa- est construit en 1939 par les britanniques pour y enfermer les juifs qui immigrent clandestinement. Ce camp restera en activité jusqu'en 1948, date à laquelle sera proclamée la déclaration de la naissance de l'Etat d'Israël. Il sera démantelé dans les années 1970 puis restauré dans les années 1980 afin que ce site soit un lieu de mémoire.

C'est une toute autre ambiance à l'approche de ce lieu. Il fait pourtant beau, l'endroit est boisé et on entend les chants mélangés des oiseaux.... 20 degrés en ce dimanche de début février, j'ai l'impression qu'il fait froid, et puis il y a ces barbelés et ces miradors..... une impression de déjà vu, une reproduction ici sur la terre promise.... j'y crois pas !!!



En 1939 Ils arrivaient par milliers sur des bateaux de fortune parfois, fuyant l'europe et les mesures antisémites qui commençaient et une drôle de guerre à laquelle personne ne croyait. La plupart des embarcations était interceptée par la marine britannique, on les sommait de faire demi tour. Certains bateaux étaient envoyés à Chypre et les immigrés se retrouvaient parqués dans des camps. Les plus chanceux arrivaient à passer entre les mailles du filet et rejoignaient souvent la résistance juive qui s'organisait. 141 bateaux ont tenté de rejoindre la terre d'Israël entre 1939 et 1948, avec à bord, 121 000 passagers.



A partir de 1945 et la libération des derniers camps de concentration, l'immigration s'est intensifiée et avec elle le renforcement des contrôles sur l'immigration clandestine. Lorsque un bateau arrivait, il était tout de suite arraisonné et les occupants étaient en état d'arrestation. Les détenus étaient conduits en autobus au camp d'Atlit, ils étaient enregistrès puis séparés en deux groupes, les femmes et les enfants occupaient des baraquements dans la partie Ouest et les hommes étaient à l'Est. Ca ne vous rappelle rien cette façon de procéder ? Une allée centrale divisait le camp en deux et au centre se trouvaient la cuisine, le réfectoire, l'infirmerie, la nurserie et le centre de désinfection.



Chaque baraque était occupée par une soixantaine de prisonniers. En été la chaleur était suffocante, en hiver il faisait très froid. Le soir les prisonniers étaient comptés et enfermés jusqu'au lendemain matin. Les familles pouvaient se retrouver une heure par jour seulement.





Incertains par rapport à leur devenir, beaucoup de personnes laissaient des inscriptions sur les murs, un simple message, un nom, une date, un rendez-vous... trace furtive de leur passage sur lequel le temps n'a pas eu prise. Les gravures sont intactes, elles sont la mémoire de ce lieu. Une inscription a retenue particulièrement mon attention, un simple prénom gravé sur ce mur froid ....Rébecca, (c'est le prénom de ma petite dernière). Je me suis demandée ce qu'était devenue Rébecca, est-elle encore en vie aujourd'hui, quel âge avait elle lors de son emprisonnement, quelle a été sa vie après son passage ici.....est ce qu'elle est toujours en eretz Israël.... j'ai essayé de lui donner vie, d'imaginer un personnage ici derrière ces barbelés.... mais je n'y arrivais pas....



J'ai sursauté en arrivant devant cette grande baraque. C'est la baraque de désinfection. La porte gauche servait pour les femmes celle de droite pour les hommes. Leurs vêtements étaient déposés dans une cuve spéciale pour y être nettoyés et traités. Après la douche, les prisonniers étaient aspergés de DTT contre les poux et autres parasites.





Je n'ose pas penser à la peur que devaient ressentir les familles qui entraient dans ce baraquement. Ces douches là avaient de l'eau mais qui pouvait le garantir ? après toutes les horreurs subies dans les camps, ils étaient une nouvelle fois face à leurs souvenirs et face à une atroce souffrance. Comme dans les autres baraques, des inscriptions étaient laissées à la hate, pour témoigner, si besoin était, de leur passage.





Et oui, ici aussi le train était l'un des moyens de locomotion choisi par les anglais pour le transport des prisonniers. Ils étaient acheminés en train, en bus ou alors dans des camions. J'ose espérer que les conditions n'étaient pas les mêmes qu'en Europe mais je n'ai pas pu vérifier, l'accès était fermé. Je pense que le nombre de personnes par wagon devait être moins important afin qu'ils puissent bouger, s'asseoir, respirer librement.....



La jeune femme qui nous servait de guide nous a expliqué -comme pour nous rassurer- que les prisonniers étaient bien traités, qu'ils avaient trois repas par jour, qu'ils pouvaient se retrouver avec leur famille une heure dans la journée..... il ne fallait donc pas faire de comparaison avec les camps nazis....

Evidemment je ne suis pas tout à fait d'accord avec elle, je suis consciente que les détenus étaient nourris convenablement, qu'ils ne subissaient pas de maltraitance physique mais je ne conçois pas que l'on puisse emprisonner des hommes, femmes, enfants qui ont survécu aux camps de la mort dans de telles conditions. Quel crime avaient-ils commis ? Ils sortaient de l'enfer, ils n'avaient nulle part où aller, ils avaient traversé la mer dans des conditions parfois extrêmes, entassés dans les bateaux, parfois rationnés en eau et en nourriture, avec comme seul bagage une valise de fortune et des horreurs gravées à jamais dans leur mémoire. Ce camp me révolte et n'aurait jamais du exister. A t'on seulement pensé à la souffrance morale qui parfois peut-être pire qu'une souffrance physique.



Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1945, le Palmach, (groupe de résistance juive, unité de combat de choc de la Haganah) avec à sa tête Yitzak Rabin, décide de libérer une partie du camp. Pour monter cette opération, 6 membres de ce groupe se sont fait embaucher quelques semaines plus tôt en qualité de professeur d'hébreu. Ils vont, de l'intérieur, organiser la fuite de quelques 200 immigrants. Le départ est prévu au petit matin vers 4 heures. A l'extérieur, les résistants donnent le signal du départ. Les 200 personnes, hommes, femmes et enfants vont prendre la route, avec pour seul bagage une valise. Ils vont rejoindre le kibboutz de "bet-Oren" qui se trouve un peu plus haut dans la montagne. Ils vont marcher péniblement, la résistance leur proposera même d'abandonner leurs valises, ils trouveront tout ce qu'il faut au kibboutz, mais ils ne voudront pas, leur vie est dans cette valise..... cette valise ils l'ont trainée sur les routes d'Europe, ils l'ont emmenée dans les camps de la mort, c'est tout ce qu'il leur reste et ils s'y accrochent farouchement. Les soldats britanniques ne tardent pas à arriver, c'est alors que va se produire un énorme élan de solidarité.... les habitants de Haîfa on eu vent de l'évasion, ils vont se masser et créer une chaine humaine afin de protéger les fuyards et empêcher les anglais de les rattraper. La même chose se reproduira quand les immigrants seront arrivés au kibboutz de sorte que les anglais ne pourront pas récupérer les fugitifs noyés dans la masse des habitants du kibboutz.



Le lendemain du jour de l'indépendance en mai 1948, le camp fut libéré et une partie des immigrants clandestins pu sortir librement. Une autre partie resta sur place parce que les familles ne savaient pas où aller, ce camp devint alors un centre d'intégration pour les immigrés, le temps de leur trouver une destination en Israël. Le camp fut ensuite complètement abandonné. Il reprit fonction pendant la guerre des 6 jours pour y enfermer les prisonniers. Depuis il a été réhabilité en lieu de mémoire.



" Les oiseaux ne laissent qu'un chant éphémère ; l'homme passe, mais sa renommée survit. "
Proverbe Chinois "


Source[[/u] : [ysa.uniterre.com] Le camp d'Atlit - Par Ysa - Sur la route d'Israel
Re: ATLIT
29 mars 2009, 06:50
Le camp d'Atlit - 2





Le camp de détenus d'Atlit est aujourd'hui un musée consacré à l'immigration illégale en Israel.



Immigrants illegaux dans le camp de transit d'Atlit



Camp de detention d'Atlit





















Centre de detention d'Atlit - un bateau ayant servi a transporter les immigrants illegaux



Réfugiés rassemblés sur le bastingage du “Josiah Wedgwood”, bateau de l’Aliyah Beit (immigration clandestine) ancré dans le port de Haïfa. Les soldats britanniques transférèrent les passagers vers le centre d'internement d’Atlit. Palestine, 27 juin 1946.
Re: ATLIT
11 avril 2009, 10:15
ATLIT - par Annette Malka - Pour AMIT - 25 novembre 2007

....LE CAMP DES IMMIGRANTS CLANDESTINS D’ATLIT.

Le mot hébreu APALA prend sa racine dans le mot APAL qui veut dire escalader – Grimper, ou bien monter avec difficulté dans le sens moral et physique.

Les Anglais ont construit les baraquements de ce camp comme maison de détention pour les dizaines de milliers d’immigrants clandestins qui arrivaient en bateau sur la côte près d’Atlit. Ce fut la maison d’arrêt de tous les Juifs qui arrivaient clandestinement. Ces immigrants qui fuyaient l’Europe de la Shoa arrivaient en Israël sans papiers officiels et à peine débarqués ils étaient arrêtés par les Anglais, transférés dans ce camp de détention en attendant d’être évacués soit vers Chypre, soit vers des pays différents selon les critères des Anglais. Ils avaient décidé que le nombre d’habitants, Juifs et Arabes en Israël devait être équitable et c’est la raison pour laquelle ils acceptaient un certain nombre d’immigrants à l’arrivée des bateaux tandis qu’ils renvoyaient les autres vers la prison de Chypre.

Le 15-5-1948, le lendemain du jour de l’indépendance le camp de détention a été ouvert et une partie des immigrants clandestins ont pu sortir librement tandis que la deuxième partie se vit obliger de rester car ils ne savaient pas où aller, ce camp devint alors un centre d’intégration. En 1949, les Olim Hadashim installèrent un mikvé dans les locaux. Puis ces baraquements furent abandonnés et se dégradèrent complètement. Pourtant pendant la période de la guerre de 1956 (Kadesh) et celle de 1967 (six jours) ces locaux servirent de camp de prisonniers.
Le bateau d’immigrants clandestins AF AL PI porte bien son nom « Envers et contre tous » car il y avait un discours de sourds entre les Anglais et les Juifs installés en Israël. Chaque clan restait sur ses positions et ne cédait pas à l’autre. Les Anglais refusaient les immigrants et les Juifs forçaient les blocus et les faisaient passer en cachette. Les capitaines des bateaux naviguaient la plupart du temps sous drapeau cypriote ou italien. Cette Alya prit le nom de Alya Bet c'est-à-dire une montée en Israël de deuxième catégorie.....


Pour en savoir plus : [www.amit4u.net]
Re: ATLIT
02 août 2009, 03:06
Atlit-Yam, village préhistorique immergé - Par WENDY BLUMFIELD - Pour Jerusalem Post Edition francaise - 31 juillet 2009

La baie d'Atlit, environ 10 kilomètres au sud de Haïfa, est une simple étendue de sable, calme et pittoresque.


Des plongeurs explorent les vestiges de ce qui pourrait être un ancien lieu rituel à Atlit-Yam.

Entre la route de terre qui débouche sur la crique et la plage, des fleurs sauvages parsèment le paysage. Le Dr Ehoud Galili, archéologue marin de l'Autorité israélienne des Antiquités, vit à Atlit.

Un lieu dont il parle avec passion. Né à Haïfa, Galili est un grand amoureux de la mer depuis son plus jeune âge.

Issu de la quatrième génération d'une famille de Sabras - les parents de sa grand-mère venaient d'une famille de pêcheurs, près du lac de Tibériade - il milite activement contre les constructions côtières qui ruinent, selon lui, la beauté du paysage de ce lieu historique.

Mais ce sont essentiellement ses trouvailles des 25 dernières années qui l'ont rendu encore plus déterminé à préserver un site qu'il considère comme un véritable héritage.

Détaillant les périodes successives auxquelles remontent les reliques déterrées le long de la côte, Galili évoque, par exemple, les premières traces d'huile d'olive, découvertes à Kfar Samir et Kfar Galim et qui datent d'environ 7 500 ans.

C'est en 1984, et sous la mer cette fois-ci, que Galili et ses collègues ont mis au jour l'incroyable village d'Atlit-Yam (Atlit sous-les-mers), à seulement 400 mètres de la côte.

Il s'agirait plus précisément du site préhistorique le plus grand et le mieux préservé jamais découvert le long de la côte méditerranéenne.

Sur une surface d'environ 40 000 mètres carrés et immergée de 8 à 12, les archéologues sont tombés sur les vestiges d'habitations humaines vieilles de 9 000 ans.

En recollant les morceaux de ce puzzle grandeur nature, l'architecture des demeures ainsi que les techniques de datation révèlent ainsi qu'Atlit aurait été l'une des plus anciennes communautés agropastorales de l'Histoire, une hypothèse qui n'est toujours pas été disputée par les autorités archéologiques à ce jour. Les découvertes marines du site ont été publiées dans des journaux spécialisés à travers le globe.

Des trouvailles incontournables

Atlit est un site unique au monde : il consiste en un village entier, immergé et particulièrement bien préservé. C'est aussi le seul où ont été retrouvés des cimetières intacts.

Une fois enterrés, les corps des habitants d'Atlit étaient placés sur le dos ou sur le côté. Une pratique courante à l'époque, semble-t-il, même si les raisons restent encore inconnues.

Apparaissent également les preuves de rituels autour du culte des ancêtres, d'où une grande proximité entre les lieux de sépulture et les habitations.

Les cimetières comportent un certain nombre d'offrandes : une hache pour un homme, une pierre pour une femme, par exemple. Les restes de faune et de flore révèlent par ailleurs que les habitants du village s'adonnaient à la chasse, l'élevage et la pêche.

Les signes d'activité maritime, de domestication d'animaux et d'usage de tables d'eau sur les puits de pierre témoignent par ailleurs d'un niveau plutôt élevé de civilisation.

L'état des restes humains permet également de noter qu'une grande partie de la population mâle jouissait d'une espérance de vie relativement avancée, comparée à d'autres communautés néolithiques : à savoir, plus de 50 ans.

La taille moyenne des habitants du site s'élevait à 144 cm pour les femmes, 164 pour les hommes. La plupart des squelettes révèlent des déficiences dentaires ainsi que des problèmes de vertèbres, de coudes et de certains muscles du corps (particulièrement sollicités par les rameurs).

Galili et le professeur Israël Herskovitz, maître de conférences en anthropologie physique à l'université de Tel-Aviv, ont également découvert quelques anomalies au niveau des oreilles, ce qui semblerait indiquer que les villageois plongeaient dans l'eau pour attraper les poissons.

Galili est ainsi convaincu que, 9 000 ans en arrière, Atlit-Yam était une communauté maritime prospère, dotée de nombreuses ressources - poisson, orge, lentilles et blé. Des traces de pollen spécifiques aux oliviers ont aussi été retrouvées.

Il semblerait néanmoins qu'il a fallu attendre le millénaire suivant avant que les olives ne soient pressées pour en extraire de l'huile.

En revanche, d'autres fouilles organisées à Nevé Yam - juste de l'autre côté de la baie d'Atlit-Yam - Kfar Samir, Kfar Galim et Meguadim au sud de Haïfa, ont mis au jour une production florissante d'huile d'olive à la même époque.

Plus récemment, sur le site d'Atlit-Yam, un groupe de chercheurs a identifié des signes de tuberculose sur les squelettes d'une femme et de son enfant.

Il semblerait que ce virus ait beaucoup évolué au fil des siècles.

Les universités de Tel-Aviv et de Jérusalem, ainsi que plusieurs centres de recherche sur les maladies infectieuses au Royaume-Uni, ont mené conjointement les recherches.

Avant les découvertes de Galili, on savait que la tuberculose était généralement transmise aux humains par le bétail.

Pourtant, nulle trace de bétail à Atlit-Yam. Les chercheurs sont alors arrivés à la conclusion suivante : la source de transmission provenait de la très haute densité de la population locale.

Le Dr Simon Mays, biologiste au Centre anglais d'Archéologie, estime que les signes de tuberculose décelés sur le site "prédatent les signes de l'unique autre cas convaincant de tuberculose, il y a environ 6 000 ans en Italie".

"Il y a beaucoup de leçons à retenir de ces découvertes", affirme Galili. "Il s'agit du cas de tuberculose de ce type le plus ancien au monde (...). Ce que nous avons trouvé ici démontre qu'il s'agit d'un virus différent de celui relevé sur des cas humains de nos jours."

Un nouveau Stonehenge ?

Alors comment le village a-t-il fini au fond de l'eau ? "Il existe plusieurs théories", explique Galili.

Certains pensent que le site a été victime d'un tsunami, suite à l'éruption de l'Etna et aux glissements de terrain en Sicile, il y a 8 000 ans. Cette théorie n'a cependant pas été retenue. Galili, lui, est convaincu que le processus a été beaucoup plus lent. "Nous ne constatons pas les dégâts typiques qu'aurait causés une telle catastrophe naturelle", souligne-t-il.

Par ailleurs, la plupart des squelettes d'animaux portent des traces de coupures, indiquant qu'ils ont été tués par l'homme. Il note également un certain nombre de modifications qui pourraient suggérer que les villageois savaient que le niveau de la mer montait.

Selon les estimations actuelles, l'un des puits du site se trouvait à cinq mètres au-dessus du niveau de la mer lorsqu'il a été construit. Autrement dit, le niveau de la mer était 16 mètres plus bas qu'aujourd'hui.

Le niveau de l'eau n'a cessé d'augmenter au fil du temps. Première raison : la fonte glaciaire il y a 20 000 ans. Il y a 10 000 ans, le niveau de la Méditerranée était pourtant encore 30 mètres inférieur à son niveau actuel.

L'activité tectonique et le réchauffement climatique ont contribué à assécher une partie de la côte du Carmel, rendant les conditions de vie plus favorables dans cette région. Mais le niveau des eaux continuait toujours d'augmenter et Atlit-Yam sera éventuellement submergée.

Quoi qu'il en soit, l'intérêt de l'archéologue pour le site d'Atlit ne se concentre pas uniquement sur les objets datant de 9 000 ans. Shvil Hareches, coécrit par Galili et Rina Tirosh, est un véritable guide de l'histoire ancienne et moderne du site.

Ce travail constitue une grande source d'inspiration pour les jeunes écoliers des alentours, qui se sont récemment attelés à nettoyer un site historique au cœur du village et à créer un parc de fleurs sauvages.

Mais une intrigue demeure cependant : les fouilles ont révélé un cercle de pierres dressées, semblable à celui de Stonehenge. Une structure qui semble confirmer l'hypothèse de pratiques rituelles.

Galili précise par ailleurs que des dizaines de cavités rondes découpées dans la pierre ont été repérées, ainsi que des traces d'eau douce au centre de la structure. Les chercheurs en ont donc déduit que le cercle de pierres était sans doute lié à une forme de rite autour de l'eau.

"Il y a bien sûr d'autres possibilités, mais nous ne pourrons jamais être sûrs à cent pour cent", sourit-il. Une "fenêtre d'opportunités". Telle est la manière dont Ehoud Galili décrit son projet.

"Pendant des milliers d'années, ce village submergé a été préservé sous le sable (...). Nous devons sauver Atlit-Yam. Si nous ne finissons pas ce projet maintenant, tout sera perdu", conclut-il.


Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved