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LE CINEMA DECEMBRE 2003


            ROUTE  181    FRAGMENTS D’UN VOYAGE EN PALESTINE –ISRAEL

 

                                                                        Documentaire de Michel Khleifi (1) & Eyal Sivan (2)

                                                                        Arte Lundi 21 novembre 2003 à  21h 55 durée 4H 30

 

 

 

                   Les deux cinéastes de ce long documentaire attrayant ont tenté de parcourir à l’improviste ces deux états pour mieux comprendre le désir des palestiniens et des israéliens, de leur donner la parole et de rappeler le désir de vivre et construire ensemble. Le film est découpé en trois parties –    VERS LE SUD : de Ashod à Gaza

-         LE CENTRE : de Lod vers et autour de Jérusalem

-         VERS LE NORD : De Rosh’Ayin à la frontière du Liban

 

                   L’idée de départ est le parcours de la route 181 ; frontière théorique choisie en 1947 par l’ONU qui prévoyait la partition de la Palestine en deux états.(3). Chacun des réalisateurs suit une partie de cette route, au hasard des rencontres, sans organiser de rendez vous avec des personnalités ou des représentants officiels (4) La première partie VERS LE SUD  nous montre un chantier où travaillent ensemble juifs, arabes et chinois, une vieille femme arabe maugréer contre son expulsion  pour élargissement d’une autoroute , un commerçant juif irakien évoquant avec nostalgie le passé et l’entente avec son voisin arabe, un  vieux pionnier moins condescendant raconter l’expulsion des habitants palestiniens vers la Bande de Gaza, des civils installer un fil de fer barbelé assez effrayant par son efficacité , un directeur du Musée de l’eau et de la Sécurité regretter l’absence de développement touristique .Ce premier opus parle d’intégration, de coexistence pacifique, du refus de l’autre parfois , de ségrégation et de reconnaissance et se termine par la célébration d’un grand mariage. Le deuxième mouvement LE CENTRE  qui se termine par un autre mariage , palestinien cette fois ci , évoque les problèmes d’intégration avec l’arrivée de nouveaux immigrants d’Ethiopie, de tolérance lors d’une réunion du conseil municipal réuni suite à un mouvement manifestant pour délibérer sur  la démolition de maisons, de racisme et de violence lors de l’évocation d’une ancienne prisonnière politique arabe de son arrestation, de paix et de solidarité concrétisés  par ces juifs américains  venus Kansas, planter des oliviers, d’injustice et de traumatisme vécus dans un tribunal militaire où une avocate israélienne défend des jeunes kamikazes palestiniens , puis de répression et d’expropriation de familles de kamikazes dont les maisons ont été dynamitées par l’armée israélienne. VERS LE NORD  nous présente une vision géographique et les réalités quotidiennes, nous parle de la communion des êtres comme ce mouvement Taayoush (vivre ensemble) composé de juifs et arabes luttant pour la paix, de rupture, de religion, et d’expulsion . Le troisième opus se termine par l’interview d’un couple un juif marocain et sa femme tunisienne évoquant avec nostalgie leurs pays d’origine et qui pensent qu’ils peuvent vivre dans l’entente totale avec leurs voisins arabes comme dans le passé. La femme prononce l’ultime dialogue de cette œuvre géante qui pourrait être la parole de beaucoup des intervenants : « Personne ne me ramènera nulle part »

                    Nous sortons abasourdis de ce road movie qui nous offre un kaléidoscope pertinent en approchant l’homme de la rue , les premiers témoins et les gens les plus concernés par ce monde en fusion et interpelle par tous les thèmes évoqués sur la nécessité de s’entendre de se parler pour ces deux peuple meurtris.

 

 

(1)   Michel Kleifi réalisateur palestinien , est né à Nazareth , il est l’auteur de « La mémoire fertile » en 1980, de « Noces en Galilée » en 1986 et du « Conte des 3 diamants » en 1994

(2)   Eyal Sivan réalisateur israélien né à Haïfa , est connu pour ses documentaires comme « Izkor , les esclaves de la mémoire » en 1991, « Jérusalem, le syndrome Borderline » en 1994 et surtout « Un spécialiste » en 1999

(3)   Frontière qui prévoyait 56% du territoire attribué à la minorité juive et 43 % à la minorité arabe. Cette résolution devait entraîner la première guerre israélo – arabe

Munis d’autorisation ils furent au bout de mois en possession de cent heures de rushes

 

 

LE  CARREFOUR   Documentaire de ILAN ZIV (France Israël USA 2003 )

                                                                                   Arte Novembre 2003

                       

 

 

                        Le carrefour de Netzarim qui fait l’objet du film se situe dans la bande de Gaza , sous contrôle palestinien depuis les accords d’Oslo. Il réunit  d’un côté une colonie israélienne et de l’autre un camp de réfugiés palestiniens. En septembre 2002 lors de la seconde Intifada  le lieu devient un champ de bataille. Les deux auteurs du film (Le réalisateur et l’écrivain Libanais Elias Khoury ) tentent de saisir les  douleurs, les craintes et les colères des deux camps en s’attardant sur deux combattants de 19 ans : David Biri le premier soldat israélien tué lors de ces affrontements et Fahmi  le palestinien. Ils interrogent les parents, la famille , les amis qui leur font part de leur douleur, de leur rage envers leurs représentants : « des deux côtés , nous avons des dirigeants irresponsables qui nous laissent nous saigner, qui n’ont pas le courage de faire la paix » souligne le père d’un ami de David Biri ; ami qui s’est suicidé après la mort de ce dernier. Puis nos scénaristes  tentent de comprendre avec intelligence, sans belligérance les comportements de ces  deux peuples protagonistes, le désespoir de Fahmi fils d’une famille expulsée et David pacifiste contraint d’escorter les habitants d’une colonie ;deux adolescents instruits dans la guerre. Le père de David avait promis à son fils qu’il n’y aurait plus de guerre , ni d’armée quand il serait grand , la mère de Fahmi aurait retenu son fils si elle savait où il allait ; deux interventions hypothétiques  pour deux enfants entraînés dans un conflit absurde, impuissants à choisir.

 

 

 

 

 

 

 

 

                 LA  PETITE  PRAIRIE  AUX  BOULEAUX de Marcelline Loridan –Ivens   

                                              France 2003 sortie le 12 novembre à l’Elysées Lincoln 75008

 

 

                    De  retour à Paris après 50 ans d’absence, Myriam (Anouk Aimée) vient pour commémorer la et sa libération des camps d’extermination nazis. Elle retrouve  quelques unes de ses compagnes de captivité, survivantes de Birkeneau. Ce retour est surtout pour elle un retour sur elle, sur son passé , sur sa quête de sa propre identité. Myriam rencontre dans ce camp un jeune allemand Oskar venu photographier , témoigner par l’image de l’horreur , de l’indicible . Oskar lui avoue que son grand-père était un colonel SS chargé de l’administration de camps de la mort en Pologne. Myriam scandalisée, révoltée dans un premier temps va l’aider à compléter son travail lui apprenant , lui décrivant l’enfer concentrationnaire. Ce sera pour ces deux témoins un travail sur soi ,  bravant blessures et douleurs.

                Cette histoire romancée est celle de sa réalisatrice , fidèle assistante du documentariste Joris Ivens , qui fut arrêtée à l’âge de 15 ans  et a connu Birkeneau, Bergen Belsen et Theresienstad . Elle tente d’exorciser un passé cruel, revenant comme son héroïne dans « La prairie aux bouleaux » , traduction littérale de Birkeneau. Mais peut –on se libérer de ce lieu, du vécu dramatique et de l’insoutenable ?. Mais la réalisatrice fait un pied de nez au passé, criant au monde, aux tortionnaires via ses interprètes sa présence encore vivace à 75ans et sa force de vivre

 

 

M .IBRAHIM   ET  LES FLEURS  DU CORAN de François Dupeyron sortie le 17 septembre

 

 

F                            Momo est un enfant juif de 13 ans vivant dans le Paris des années 60 avec un père absent  démissionnaire et fantasque. Momo fait la connaissance dans son quartier d’un épicier  musulman, relation qui va changer sa vie et sa philosophie. En effet le commerçant M.Ibrahim va prendre en charge l’adolescent délaissé , l’aimer et l’adopter. Ce qui était un  roman attachant empreint de tolérance et d’amour va devenir au cinéma une œuvre pesante , éloignée du modèle bien qu’adaptée par l’auteur lui même (Eric Emmanuel Schmitt)  malgré la présence d’Omar Sharif. Eric Emmanuel Schmitt avait créé un climat , une versification dans son court roman formant une trilogie sur la religion et bien que très inspiré de Emile Ajar alias Romain Gary dans sa composition , il  avait installé un ton, une atmosphère que le cinéma en l’occurrence François Dupeyron qui a su nous émerveiller avec »La chambre des officiers n’a su rendre faute de reconstruire une œuvre tendre et attachante, deux éléments qui manquent dans cette adaptation fade

 

 

      ALILA  de Amos Gitai Israël 2002 sortie le 1 er octobre

 

F      ALILA  de Amos Gitai est une œuvre plus ambitieuse et plus réussie dans son traitement bien qu’adaptée elle aussi d’un roman (« Returninf lost loves » de Yeshoshura Kenaz ») . Le film raconte la vie de locataires vivant aux alentours du  Tel Aviv d’aujourd’hui. il y a le vieux Schwartz qui vit avec une jeune philippine son aide ménagère, Aviram  qui ne sort jamais sans son chien , Gabi qui attend son amant pour des ébats bruyants qui indisposent l’entourage, Erza divorcé de Mali amie de Gabi dont elle ne partage pas sa vision de l’amour et qui a refait sa vie. Il y a aussi cette voisine qui crie son désespoir et qui est plus écoutée dans ses fonctions de policier que comme voisine exubérante. Tout se monde se côtoie sans se parler , sauf pour s’engueuler .Amos Gitai parle à nouveau d’incommunicabilité , d’intégration , de partage de territoire et de la reconnaissance de l’autre dans cette chronique de la vie ordinaire.

 

 

        MAX   de  Menno  Meyjes   USA 2002   sortie  le  17  septembre

 

 

F      Max est le prénom d’un juif allemand Rothman (John Cusak ) peintre de métier qui revient de la première guerre mondiale amputé d’un bras. Max se recycle comme découvreur de talents et marchand d’art. Raffiné, actif, mari aimant et néanmoins coureur de jupons, va approcheret tenter de prendre en charge  un confrère avide de reconnaissance prénommée Adolf Hitler. Ce dernier fut aux dires de biographes un peintre amateur, refoulé aux Beaux Arts de Vienne qui continuait à peindre avant de faire de la politique et de devenir ce que l’on sait.. L’auteur au travers  ce scénario grinçant ne voulait pas se montrer irrespectueux mais rappeler un pan de l’Histoire en soulignant l’aspect humain de ce monstre qu’était Hitler dont Albert Speer disait « pour comprendre Hitler , vous devez réaliser qu’il fut d’abord un artiste »., ce qui n’exclut point le fait de confirmer la frustration, la non reconnaissance , le manque d’assurance entraîne la haine et l’intolérance. Il met en exergue certaines questions : l’artiste tout comme l’intellectuel n’a t-il pas privilégié l’Art au profit de la politique (certains mouvements de peinture comme le futurisme étaient ambigus), d’ailleurs Max Rothman n’est pas sans rappeler l’attitude de certains intellectuels face au nazisme, le peuple juif ne fut-il pas aveugle devant la montée des périls.. L’œuvre est audacieuse pertinente , appelle la réflexion et à ce titre est un produit bénéfique et confirme que l’Art peut réfléchir aussi.

 

 

 

 

 

       

 

 

ANYTHING ELSE (LA  VIE  ET  TOUT  LE  RESTE ) USA 2003 de Woody Allen  - le  29 octobre

 

 

 

F      La vie de Jerry , écrivain comique n’est pas de tout repos. Son histoire d’amour avec Amanda femme névrosée , hystérique (superbe Christina Ricci) et instable bat de l’aile, sa belle mère , être saugrenue s’installe chez  lui et sa séparation avec son agent dont il est le seul client est laborieuse. IL y a bien Dobel (Woody Allen) un confrère qui a réponse et avis sur tout et influence  sa vie.  Jerry tente de se sortir de cette vie chaotique. Bon an mal an , le prolifique Woody Allen nous offre son film et qu’importe l’histoire, seule importe l’atmosphère et les bons mots et nous sommes biens servis certes mais cette dernière œuvre ne remporte pas l’adhésion complète même si l’auteur reste d’une grande vigilance et sait bien choisir ses interprètes.

 

 

 

 

 

 

AVI   MOGRABI  UN    CINEASTE   ISRAELIEN   MARGINAL

 

         Trois films  de ce cinéaste incongru  nous font découvrir un regard israélien insolent, comique caractériel et critique :Nous avions présenté  déjà « Août avant l’explosion » (1)  Toujours aussi rebelle et provocateur , Mograbi propose en 1997  « Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon » qui mêle avec une constante drôlerie vie privée et vie professionnelle, déjouant l’attention du spectateur peu habituée à ce style de narration . à la grande désolation de son épouse ,Avi Mograbi (2) nous  dessine le portrait d’un homme politique aux antipode de son image médiatique, l’homme est simple  passionné plus  de culture et d’élevage que de politique. Ce court métrage déroutant n’est point un film de propagande mais plutôt un regard serein sur un homme politique  influent roublard  et grand manipulateur d’images. La troisième œuvre « Happy birthday Mr Mograbi » traite des festivités lors du cinquantième anniversaire de l’état d’Israël » qui coïncide avec l’anniversaire du cinéaste. Comment montrer ses festivités quand des démunis souffrent encore d’indifférence, quand le chômage frappe et quand l’injustice social gagne du terrain .D’ailleurs ce mot fait bondir l’auteur, n’a-t-il pas acheté de bonne foi – sa surface contenait plus de M² que sur l’écrit- le sien moins cher que sa valeur laissant son  voisin arabe dans l’impossibilité de construire Tous ces faits viennent annihiler les moments de réjouissance et remettre en question l’approche du documentariste israélien.

                                                        Avi Mograbi cinéaste singulier et dérangeant choisit l’humour comme pouvoir de critique,  il y ajoute de la démesure pour mieux marquer les problèmes , de l’absurde pour souligner les grandes contradictions des hommes, d’un état démocratique .Il tourne avec pertinence de manière permanente et dérangeante, il chamboule son entourage et surtout ceux qu’ils filment leur laissant rarement le choix de ne pas répondre à ses invectives. Pamphlétaire, sociologue, documentariste, témoin surtout d’une société en plein mouvement  Avi Mograbi est un cinéaste  indépendant , critique et observateur à ranger plutôt vers le cinéma d’Amos Kollek  (3) ou Amos Gitaï

 

 

 

elle interpelle le spectateur néophyte ou non, son envie de tout montrer un défi, et ses positions une philosophie ; en somme l’humour juif au service du pamphlet. Avi Mograbi acteur et

 

(1)   (Ténoua N °108)

(2)   Avi Mograbi est né en Israël en 1956 , a étudié la philosophie à l’université de Tel-Aviv en 1979-1982 et a réalisé son premier documentaire en 1989 « Déportation » , il est l’auteur de 9 films  de 12’ à 77’

(3)   Dont Arte sort un coffret pour les fêtes

 

                                    

 

LA   DELATION   SOUS  L’OCCUPATION  de André Halimi France 2003

 

 

                                   Délation , ce mot fait frémir . il est responsable du destin de beaucoup de déportations entre autres. Ces lettres pas toujours anonymes  concernèrent les communautés étrangères, les homosexuels, les juifs les tsiganes et les francs maçons. L’auteur déjà responsable d’un regard terrible sur le comportement de certains français sous l’occupation, se demande si la délation spontanée, naturelle voire « patriotique » est elle le simple résultat d’une période , d’une propagande, d’un pays ou d’une simple frustration d’une jalousie non avouée ou d’un racisme chez des gens qui se trompent de colère ? L’Occupation fut en France l’âge d’or si l’on peut dire de ce type de déviance. Un régime est –il responsable d’institutionnaliser cet état esprit ? Des historiens , des psychanalystes, des notables, des résistants et des survivants des camps de la mort tente de répondre à ces questions. Cette pratique qui met en valeur et récompensent  ceux qui la pratiquent  reste un acte affreux qui favorise l’exclusion et cautionne la répression contre les personnes innocentes . Un documentaire passionnant et utile pour mieux comprendre les tensions qui agitent les époques

 

                                   DVD

 

UN MONDE PRESQUE PAISIBLE  de Michel Deville France 2002 sortie le 18 décembre (1)

 

 

                                           Août 1946 à Paris dans un atelier de confection pour dames dans le quartier juif  tenu par M.Albert (Simon Abkarian) se retrouvent un groupe d’ouvriers et ouvrières qui conversent pour agrémenter leurs journées. Il y a Léa (Zabou Breitman) la femme du patron qui rêve d'un autre amour, Léon( Vincent Elbaz) passionné de théâtre et Jacqueline  son épouse (Lubna Azabal) qui attend son deuxième enfant, deux nouveaux  arrivant Joseph (Malik Zidi) qui veut écrire sur le sort de ses parents arrêtés par la police française et Maurice (Stanilas Mehar) qui veut oublier son passé dramatique et s’acoquine avec une prostituée (Clotilde Courau) Joseph (Denys Podalydès) qui attend patiemment le retour des camps de sa femme et de son enfant, et Mme André la seule non juive qui cherche un compagnon.. Et ce monde s’agite, se meut difficilement parfois et tente de vivre du moins de tenter de revivre

                                         Michel  Deville en adaptant le livre de Robert Bober (2) « Quoi de neuf sur la guerre » publié en 1993 signe une œuvre plein de charme, de nostalgique, grave et légère à la fois comme ses œuvres précédentes (3) avec des personnages attachants à la recherche d’une paix intérieure , qui luttent contre l’amnésie , la solitude , l’attente, contre le temps qui passe et qui n’amène rien de beau dans ses lendemains de guerre.

Deville s’efface devant son sujet, filme avec discrétion et émotion ,y insère des photos pour mieux souligner  l’arrêt du temps , nous fait vivre les frustrations de ces êtres déchirés qui tentent de raccommoder leurs existences meurtries par l’Histoire en apprenant à vivre

 

filme la communion chaleureuse de ces êtres fantaisistes qui prend son essor lors d’une fête champêtre. C’est sur un espoir d’une vie nouvelle que se solde cette peinture.

 

(1)   DVD comprenant un interview du réalisateur et d’aitres bonus

(2)   écrivain , cinéaste qui a signé un documentaire avec Georges Pérec sur l’immigration américaine : « Récits d’Ellis Island » et a publié en 200 « Berg et Beck » chez P.O.L

(3)   l’ours et la poupée , Eaux profondes, la Maladie de Sachs

 

 

  LE  GARCON   AUX  CHEVEUX  VERTS de Joseph Losey  Ed Montparnasse

 

 

 

                              Peter Frye un enfant de 13 ans séparé par la guerre de ses parents  est recueilli par un ancien acteur irlandais . En apprenant accidentellement qu’il est orphelin de guerre , il voit ses cheveux devenir subitement verts. Les habitants de la petite ville des Etats Unis où il demeure  le mettent en quarantaine vu sa particularité. Il devient la bête noire de son entourage .Sa particularité capillaire va devient son handicap .Peter fuit ce monde hostile et peu bienveillant

                             Joseph Losey ce cinéaste apatride qui tourna de par le monde signe là avec Ben Barzman , un autre cinéaste poursuivi par le Maccarthysme une ode à l’arrêt des guerres et des haines, un plaidoyer pour le droit à la différence , à la reconnaissance des êtres marginalisés . Thème similaire qu’il reprendra trente ans dans le superbe « Monsieur Klein »

 

 

 

SOBIBOR  14  OCTOBRE  1943,  16   HEURES Claude Lanzmann

UN  VIVANT  QUI  PASSE de Claude Lanzmann

                                                                                                      Editions Cahiers du cinéma

 

 

                                                                       En 1979 Claude Lanzmann durant le tournage de SHOAH  rencontre Yehuda Lerner à Jérusalem. Cet homme à l’étonnant courage fut un des protagonistes de l’unique révolte d’un camp de concentration qui ait réussit. L’homme devenu figure emblématique  a connu le ghetto de Varsovie et a vu mère, frère et sœur déportés à Tréblinka. Champion de l’évasion , il arrive à Sobibor après huit fuites des camps de Russie en 6 mois, avec Alexander Petchersky , officier juif soviétique, soldat de métier et organisateur de cette fameuse insurrection Yéhuda va en 1 heure de temps dans un moment précis :le 14 octobre , dans des conditions terribles et avec peu de moyens. Après leur évasion, les allemands  détruisirent le camp pour cacher leurs méfaits monstrueux  Ce long interview d’un homme étonnant qui ne voulait plus vivre comme une bête  demeure un témoignage extraordinaire du monde concentrationnaire juif ( les allemands qui s’amusaient à tirer sur les juifs , les mêmes qui excitaient  des oies pour couvrir les cris des gazés)  et de la volonté d’un groupe qui  refusait ce destin. De surcroît ce documentaire par un maître en  la matière  casse l’image d’un peuple soumis alors que d’autres exemples de révolte ont existé. L’œuvre reste aussi un tableau d’un homme avide de liberté, luttant  pour retrouver dignité et liberté. Cet homme qui auparavant n’avait jamais fait couler de sang  dit « La satisfaction d’avoir réussi à venger ceux qui sont morts et le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait ».

                                         « Un vivant qui passe »est l’entretien qu’à eu Claude Lanzmann lors de la préparation de « Shoah »avec Maurice Rossel, délégué du CICR (Comité International de la Croix Rouge)envoyé dans le camp de Théresiendat , ville située à 80 km de Prague   pour témoigner de la bonne tenue de ce « ghetto modèle ». L’Histoire nous apprit que les nazis avaient mis en scène un ghetto sans reproche où les juifs vivaient en toute quiétude. Cette mise en scène dont quelques images nous restent (1) échappa au représentant  de cette organisation internationale à vocation humanitaire. Claude Lanzmann commence son interview en mettant à l’aise son interlocuteur qui raconte la courte visite (2) dans ce camp de la mort où dit-il aucun élément  infléchir son point de vue . Dès lors la prise de position de Maurice Rossel devient gênant , scandaleux et révoltante. L’homme qui auparavant s’arrêtant au camp d’Auschwitz n’avait rien remarquer d’anormal réitère ses propos en affirmant qu‘à Théresiendat aucune chose sembla contredire ce spectacle malheureusement bien mis en scène. Ce fonctionnaire zélé s’étonne même des années plus tard qu’aucune réclamation ou qu’aucun mot discrètement glissé lui soit parvenu. Personnage singulier, amoral que ce vivant qui passe et qui ne s’aperçoit point des morts qui y restaient. Il est « des hommes qui nous pas vu ce qu’ils  ont vu »disait un écrivain.

 

 

(1)   « Le fürher donne une ville aux juifs »

(2)   de 2 ou 3 heures en Juin 44

 

                                       COFFRET AMOS GITAI

 

 

 

                                       Cette réunion de longs métrages présente la trilogie urbaine de cet auteur (1) qui jette son regard non concordant sur trois villes israéliennes , déférant les mentalités  de la société israélienne. « Devarim » situé à Tel Aviv raconte les pérégrinations de 2 hommes désirant se rendre aux funérailles du père de leur ami commun .arriveront-ils à être témoins de sa fin de vie , eux qui n’ont jamais trouvé un sens à  leur. « Yom Yom » qui se passe à Haïfa , affiche de manière comique et  tragique les désarrois d’une famille judéo arabe  noyée dans des préoccupations existentielles. « Kadosh » qui se déroule dans un quartier juif orthodoxe de Jérusalem dénonce le terrorisme religieux.

                                        Amos Gitaï enfin reconnu (2) sait admirablement parler du malaise dans le quotidien, celui issu de l’identité contrariée, de la liberté bafouée et du mal être qui secoue les âmes. Au travers cet hommage France Télévision présente dans ses bonus – et non des moindres- une interview du cinéaste par Serge Toubiana qui signa une étude  sur ce cinéaste, ; 6 courts métrages expérimentaux et 3 moyens métrages qui attestent déjà de l’originalité et de la pertinence de cet auteur pas toujours reconnu dans son propre pays. Cette première approche et première reconnaissance d’un cinéaste israélien vaut largement le détour.

 

 

(1)   déjà présenté dans Ténoua N° 92-95-108

(2)     un livre, une rétrospective à Beaubourg, deux coffrets dont l’un est la somme de ses documentaires

 

                           LES INTROUVABLES

 

                          Trois films montre le travail de réalisateurs juifs américains. « The big combo » est un film de gangsters signé de Joseph Lewis , empreint de touches psychanalytiques où la frontière entre l’ombre et la lumière est aussi tenue que celle entre le bien et le mal chez des personnages dépourvus de morale. Sous son aspect anodin une des grandes œuvres policières des années 50  et un film phare qui inspirera des réalisateurs comme Scorsese, Coppola et Tarentino.. « Body and soul » de la même période signé Robert Rossen raconte la vie d’un boxeur juif interprété par John Garfield (1) embrigadé dans des matchs douteux avec la Maffia.. « Lettre d’une inconnue » tirée d’un livre de l’écrivain juif autrichien Stéfan Zweig est l’histoire malheureuse d’un pianiste insouciant et égoïste qui ne reconnaît l’amour que lui porte une jeune femme avec laquelle il aura une courte liaison et un enfant,l’œuvre américaine la plus épurée de Max Ophüls.

 

 

               DECRYPTAGES de  Jacques Tarnéro et Philippe Bensoussan

                                                                  Sortie DVD et CHS Novembre 2003 (Wild side vidéo)

 

 

                        Ce documentaire polémique –d’ailleurs le prologue souligne la prise de position des auteurs-  tente d’explorer  le regard du communs des morts sur Israël et sur le peuple juif ; regard dénaturé par l’image principalement et par les mots. Pour exemple deux ou trois faits sont rappelés au spectateur : Le déplacement de Sharon sur l’Esplanade des Mosquées et la mort d’un père palestinien et de son enfant pris sous le feu des balles palestiniennes et israéliennes. Pour le premier exemple , le film démontre  que cette visite présentée comme déplacée était programmée et sut par Arafat. Pour le second fortement médiatisé et largement récupéré –il fut mis en parallèle avec la photo connue de cet enfant bras levés dans le ghetto de Varsovie -, le film souligne que l’agresseur de ces deux innocents n’était pas celui qu’in pense. Les réalisateurs soulignent que tout film , tout témoignage visuel peut être entaché d’impartialité. La guerre des images devient dès lors un enjeu politique, passionnel et moral et souvent par son détournement un prétexte à l’agression gratuite , à la violence institutionnalisée. Cette offensive permet d’agresser verbalement et physiquement la population juive, des enfants et des rabbins. Le summum fut cette conférence en septembre 2001 de Duban ; « capitale de l’espérance devenue capitale de la honte » qui au lieu de dénoncer les formes de racisme, fut un dépotoir de paroles antisémites, haineuses et violentes. Les dérapages précèdent et en appellent d’autres en octobre 2001 par exemple où fut entendus dans une manifestation de soutien au peuple palestiniens des slogans comme « Mort aux juifs » ou celui de José Bové mondialiste local qui dessina à sa manière  l’Histoire par des propos aberrants

Qui stipulait que les attentats contre Israël étaient le fruit d’agissements juifs. Ce long documentaire passionnant (1) illustre le pouvoir des images et des mots qui ne sont pas sans rappeler le cinéma nazi qui par sa production d’œuvres tentait de légitimer la haine du juif.

 

(1) qui contient des séquences coupées et un entretien avec les deux réalisateurs

 

Roger Chemouni

                 


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