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LE CINEMA MARS 2004 


              

4 ième  FESTIVAL  DU  CINEMA  ISRAELIEN

 

 

                        Voici donc pour sa quatrième édition des nouvelles cinématographiques d’Israël. En voici quelques films déjà visionnés

 

BONJOUR M.SCHLOMI de Shemi Zahrin 2003

 

                              Schlomi est un adolescent timide qui vit dans une famille en conflit journalier. La mère désire se séparer se séparer de son mari infidèle, sa sœur trop possessive mène la vie à son époux et le frère en plein service militaire assomme son entourage avec  sa musique bruyante sa copine ne veut pas divulguer leur amour ni le consolider sexuellement et  son parcours scolaire est guère enviant. Seul le grand père porte une attention à son petit fils le saluant d’un affectif « Bonjour Monsieur », lui prodiguant conseils et espoir , ce grand père facétieux qui s’amuse à augmenter la tension familiale par des blagues de gamin et dont Schlomi à la charge de le laver et de le nourrir. Car c’est par son talent culinaire que l’adolescent est apprécié dans sa famille. Deux faits vont bouleverser l’existence chaotique de Schlomi : sa rencontre avec Rona et une reconnaissance de son école quant à un talent caché que nous dévoilerons pas. Schlomi prisonnier de cette ambiance familiale pourra t-il rompre  les chaînes qui le lient aux êtres aimés , s’envoler vers un avenir prometteur.

. Rona et le frère de Schlomi sont en désaccord perpétuel avec leurs parents, seule Rona a rompu les ponts évitant ces querelles permanentes qui animent la famille de Schlomi. Ce dernier rêveur vit dans un autre monde ,  il est tour à tour le porte parole ,le cuisinier de service, l’aide soignant, le médiateur. Schlomi  pense plus à son entourage qu’à sa personne, prisonnier de tous ses rôles, de tous ses charges, il ne peut avancer et n’est guère ambitieux faute de projets. Schlomi est l’adulte de la maison et les problèmes de son adolescence sont laissés de côté Ce film  drôle qui s’interroge sur les valeurs de la vie , de l’amour et de la famille est un portrait juste et habile de l’adolescence .

                    

LA VIE  C’ EST  LA VIE   de  Michal Bat-Adam  2003

 

                      Un écrivain en mal d’écriture (Moshé Ivgy) tente de reconquérir sa maîtresse (Yael Abecassis) , elle même en mal d’être et en instance de divorce. Lui   Michaêl Luzzato

croise dans sa mésaventure, une femme aguicheuse, sa mère inspiratrice de son premier livre et à plusieurs reprises Arlette , une femme traumatisée toujours à la recherche de sa ville, de son domicile. A nouveau l’ex actrice des films de son mari et réalisateur Moshé Mizrahi signe  une œuvre grave sur l’incommunicabilité des êtres et sur la difficulté de trouver le bonheur. Ces personnages sont tous en quête de quelque  chose, se cherchent, tentent de se faire apprécier en vain, de réaliser leurs désirs. Michel Bat-Adam cette réalisatrice israélienne, la seule ayant pu faire une longue carrière sait au travers de sa démonstration de ce monde mi désuet  mi pathétique nous rappeler que son sujet est universelle et ne reflète pas que la société israélienne.

 

 

Le voyage de James à Jérusalem de Ra’anan Alexandrowicz  Sortie le 18 février 2004

 

 

                 Le jeune James vient d’un village imaginaire d’Afrique noire  pour accomplir un rêve et une mission auprès des siens : faire un pèlerinage dans la ville sainte de Jérusalem . A l’aéroport James est arrêté et suspecté d’essayer d’entrer en Israël pour y travailler clandestinement. Il sortira de sa cellule  grâce à un inconnu qui règle sa caution et décide de l’exploiter illégalement comme main d’œuvre de bon marché. James est pris dans un engrenage en gagnant facilement sa vie. James a quitté sa civilisation pour une autre plus austère , Israël n’est plus la Terre promise , elle est devenue  un système économique cruel dont les clandestins sont les premières victimes notamment James pris entre la vision biblique et la dure réalité . Ra’anan Alexandrowicz dénonce la métamorphose d’une société non inhérente à Israël , puisque cette fiction très réaliste peut se passer en France ou en Allemagne. « Café stories » parle de la démolition d’un café où cinq amis ont élu domicile. Parmi eux Yutz (Moshé Ivgi) a qui le festival rendit hommage) poète  qui traîne ses frustrations et ses aspirations avec Léah la patronne du café. Portait de « loosers » aventureux qui n’est pas s’en  évoquer le cinéma de John Huston

« Passover fever » voit la réunion d’une grande famille pour le Seder de Pessah se réunir chez ,leur parents Yona (Gila Almagor) et (Yossef Shiloah). Les rancoeurs, les mal entendus et les non dits vont surgir le long dfe cette soirée. Une œuvre sympathique qui s’interroge sur les lieux familiaux « Cadeau du ciel »  de Dover Kosashvili  nous montre  la tentative réussie d’un groupe de porteurs , composé de membres de même famille et d’amis de s’emparer de la cargaison de diamants bruts . sur un motif policier le réalisateur sarcastique et impudique de « Mariage tardif »nous brode à nouveau une peinture de la puissance familiale où trône un patriarcat intransigeant, directif et castrant mettant court aux destinées rêvées et aux jalousies amoureuses. Le film n’en reste pas moins  appétissant, digne d’une comédie italienne avec son côté macho et ses plaisanteries licencieuses , ses personnages exploités et  victimes consentantes , ses femmes belles qui luttent pour leur reconnaissance et leur respect et ses maris mi convaincants , mi convaincus qui leurre leur monde .

« Noa at 17 » de Tzepel Yeshurun film de 1982 et « No longer 17 » de 2003 du même réalisateur  restent un constant pessimiste  d’un système communautaire et économique : le kibboutz  qui n’a pas résisté aux compromis et autres changements d’orientation . Nous sommes en 1951 Noa adolescente assiste aux discussions politiques houleuses entre sa mère Bracha et son oncle Shraga  sous le regard désolé de leur père ; les idéologies notamment le choix entre l’exemple soviétique et occidental  confirme le besoin d’indépendance de Noa qui décide de vivre indépendante. Deux décennies plus tard  les mêmes personnages incarnés par les mêmes comédiens se retrouvent pour assister impuissants à la métamorphose  des kibboutz contraint de se libérer de ses vieux membres lors d’un ultime mouvement de restructuration financière . Le kibboutz n’est plus un emblème d’Israël mais le signe d’une société qui se décompose, d’un individualisme qui interdit toute nouvelle révolte.

« Mike Brandt , laisse moi t’aimer » de Erez Laufer  est un documentaire sur ce fameux chanteur clone de Claude François avec un exotisme différent. Si le reportage nous renseigne  sur le parcours chaotique  et la vie amoureuse de cet artiste très prôné par une jeune génération , il nous instruit sur ce garçon hypersensible, dépassé par les événements et analyse moins les failles d’un système qui robotise , détruit ses interprètes  . le seul point positif c’est de rendre hommage à ce chanteur charismatique, emblématique et énigmatique.

PURETE - EPOUSES INTOUCHABLES    de  Anat  Zuria     Israël 2002Quand un rite gâche une vie ; isole un être et le déstabilise ; il est bon de le dénoncer . C’est ce que fait la réalisatrice en interrogeant des femmes israéliennes sur la mikveh ce bain rituel qu’une femme juive doit suivre pendant plusieurs jours –allant jusqu’à deux semaines  parfois  - après les règles et bousculant  son être, son intimité et sa sexualité. Des femmes témoignent de cet enfer, de ce supplice moral –prendre son bain la nuit dans des établissements privés -, de leur refus à poursuivre ce pan de la religion ; abandon qui leur vaut une mise en quarantaine : « Quand j’ai décidé de ne plus faire partie du jeu je l’ai fait savoir , ne plus aller au mikveh signifiait que mon mari ne pouvait plus me toucher, j’étais impure tout le temps ».Donc à cette culpabilité s’ajoute un ostracisme menant au divorce parfois pour ces femmes révoltées. Le film (1) tout militant et dénonciateur soit il n’utilise son bon droit pour montrer du doigt mais utilise avec subtilité les images –parfois plus virulentes que les propos- les paroles tout aussi révélatrices de ce climat qui isolent au nom d’une religion des femmes déjà marginalisées par d’autres concepts religieux .  Cette exclusion peu contredite dans les milieux orthodoxes, du moins officiellement, montre assez bien l’intégrisme des religions quand elles décident de parler à la place des femmes, de gérer leur vie affective et de disposer de leurs corps.

 

(1) -qui reçut le Fipa d’or 2003  dans la catégorie documentaires de création et essais

 

 

 

 

 

FRITZ LANG  « Le meurtre et la loi »  par Michel Ciment découvertes Gallimard  2003

 

 

                         Dans ce livre passionnant qui reprend en les replaçant dans un contexte socio politique les œuvres de ce réalisateur juif apatride (1) – bien que fixé  20 ans aux USA , l’auteur (2) fort documenté reprend  la biographie de son modèle pour en effacer les inexactitudes et mieux relire son travail . Comme beaucoup de génies du cinéma (3)  Fritz Lang cachera beaucoup d’éléments de sa vie privée et civile, l’existence de son frère Adolf , le mariage civil de ses parents (4) son passé militaire et la mort mystérieuse de sa première épouse . De tous ses secrets ressort une culpabilité , un mal être qui traînera chez ses personnages Michel Ciment nous rappelle que ce grand artiste  était un visionnaire, ses œuvres prémonitoires (5)  laissaient apparaître le mal qui au début des années 30 rongeait l’Allemagne où Fritz Lang s’était réfugié, lui l’enfant de Vienne. Puis à nouveau l’exil ses œuvres sont remarquées et pas toujours appréciées par le pouvoir totalitaire , les employés juifs sont licenciés, son épouse (6) adhère au Parti National , Lang aurait refusé la direction du cinéma allemand proposé selon ses dires par Goebbels qui savait que Lang avait une mère juive (7). Après une courte halte en France , c’est le départ pour les Etats Unis où le génial metteur en scène va apposer sa griffe par une trilogie sur la justice , son désenchantement ne le quittera plus même s’il se plie aux habitudes hollywoodiennes tournant westerns  films policiers et œuvres de propagande anti nazis (8)  l’auteur outre la biographie de son modèle s’interroge sur les fonctions créatrices de l’artiste  au travers de témoignages (9) sur ses préoccupations et sur sa fascination du meurtre . Un livre essentiel pour comprendre ce metteur en scène subjugué par la psychanalyse qui disait : « Si quelqu’un pouvait connaître nos films et connaître tout de notre cœur , de nos désirs , de ce que nous aimons et de ce que nous haïssons, il pourrait nous dire pourquoi et comment nous avons fait ce que nous avons fait » C’est bien ce que essaye l’auteur comme beaucoup de critiques et de biographes ces dernières décennies.

 

(1)   qui tourna même en France un film en 1931 « Liliom » et un autre comme acteur « Le mépris » de Jean Luc Godard en  1963

(2)   On doit à Michel Ciment  plusieurs études aussi fouillées sur Rosi, Kazan, Losey Kubrick

(3)   Orson Welles et Erich Von Stroheim ont inventés leur passé, trompé leurs biographes

(4)   Les mariages mixtes entre juifs et catholiques étaient interdits en Autriche

(5)   Fritz Lang voyait le mal partout et il ne se trompait guère en ces temps funestes . Son Docteur Mabuse était l’incarnation du dictateur Hitler

(6)   Ex femme de Rudolf Klein Roge (acteur de prédilection de Lang) impliqué plus ou moins dans la mort de la femme de Fritz Lang, scénariste  pour Murnau, Joe May  et Dreyer , romancière à succès , son nationalisme assura sa carrière et défit son couple.

(7)   Michel Ciment laisse entendre que cette version –devenue mythologie car emblématique et symbolique- est inventée et que sa narration n’a jamais été corroborée par une tierce personne 

(8)   « Chasse à l’homme » 1941 où le héros veut descendre Hitler

«  Les bourreaux meurent aussi » 1943 écrit avec Bertold Brecht sur l’assassinat de Heydrich

« Le ministère de la peur » 1944 d’après Graham Greene sur l’espionnage militaire

«  Cape et poignard » 1946 sur l’espionnage industrielle

(9) ceux de Thea Von Harbou, de François Truffaut , de Joseph L.Manliewicz et de Fritz Lang

 

 

FRITZ LANG  « M LE MAUDIT » «  DOCTEUR MABUSE »DVD édition Opening

 

                   Ces deux premiers film parlants furent les deux derniers de la période allemande, réalisés lors des buts des années 30 à l’aube de la montée des extrémistes,  se révèlent très représentative de l’aspect psychanalytique des films de ce cinéaste qui voulu peindre le mal - représenté ici par un tueur d’enfant et par une association criminelle dirigé par un être maléfique- qui habitait la société. Mal tracé dans l’opposition des effets d’ombre et de lumière. «M. le maudit » réalisé en 1931intitulé en allemand « Des assassins parmi » est inspiré du vampire de Dusseldorf (1) un psychopathe assassin anonyme de fillettes  dont Robert Hossein s’inspirera aussi (2) dans un film le meurtrier joué par Peter Lorre(3) est un déséquilibré sexuel :Frantz Becker  qui se voit pourchassé pour ses méfaits par la police et la Mafia Locale. Quand cette dernière l’attrape pour le juger le condamner, la police arrive à le délivrer pour le donner à la justice du pays et  non celle des hommes . D’ailleurs –et c’est un thème langien- la justice humaine est parfois aveugle et expéditive (4) tout comme  la dualité loi et illégalité.  Un an plus tard en 1932 le cinéaste entreprend « Le testament du docteur Mabuse » personnage  emblématique déjà utilisé dix années plus tôt et qui sera repris près de 30 ans après (5)  ce médecin dangereux et envoûtant n’est pas s’en rappeler la figure de Adof Hitler , d’ailleurs le cinéaste s’en expliquera : « Slogans et doctrines du III Reich ont été placés  dans la bouche du criminel dans le film J’espérais ainsi exposer la théorie nazie déguisée sur la nécessité de détruire systématiquement tout ce qu’un peuple a de plus cher » D’ailleurs le film fut interdit le 29 mars 1933,le même jour tous les juifs de la UFA (6)furent licenciés, Hitler était chancelier  et Lang après avoir refusé l’offre de Goebbels de  diriger le cinéma allemand se sauvera du chaos allemand en rejoignant via la France, les USA.

             

 

(1)arrêté en mai 1940 , accusé de multiples meurtres

(2) en 1965

(3) qui juif exilera aux USA qui de retour  en Allemagne en 1951réalisera un film original

     « L‘homme perdu » au ton  proche de Fritz Lang

(4) thème qui reprendra dans ses premiers films américains « Fury » « J’ai le droit de vivre » « Casier judiciaire » réalisés entre 1936 et 1938

(5) « Dr Mabuse le joueur » en 1920-21 en deux époques et «  Le diabolique Docteur Mabuse » en 1960 son dernier film.

 

 

FREUD  ET  MARIE  BONAPARTE   film de Benoit Jacquot

                                                                  Arte les  4 & 5 mars 2004 à 20 H 45

 

 

 

                                              Marie Bonaparte est connue en tant que membre d’une famille royale illustre ( mariage avec Georges de Grèce en 1907 dont elle découvrira plus tard les orientations sexuelles ) cette descendante de Bonaparte son arrière-grand-oncle va jouer un rôle considérable dans la vie psychanalytique française . sa rencontre avec le père de la psychanalyse se situe de prime abord en tant que patiente pour se finir en tant qu’élève puis amie . Elle jouera un grand rôle dans la vie de Freud allant jusqu’à traduire certaines de ses œuvres et  l’aider à fuir une Vienne envahie par le nazisme.

                                            Marie Bonaparte est jouée avec grande conviction par Catherine Deneuve habitée par son personnage de femme lucide, secrète complexée et lucide qui désire retrouver sa sexualité, son indépendance et sa liberté . Elle est le moteur du film en deux parties ainsi que Freud joué par Heinz Bennent (1) dont nous assistons à quelques courtes séances  d’analyse avec Marie Bonaparte qui nous aident à saisir  l’approche du médecin viennois. Solidement bâti ,reconstitution réussie , interprétation homogène , ce scénario de Louis Gardel et François Olivier Rousseau (2)  est passionnant à suivre, jamais  pesant ni ennuyeux  rend hommage à celle qui sauva Freud des mains des nazis , participa à la SPP (Société psychanalytique de Paris)  dont elle fut l’un des douze fondateurs, à la Revue Française de psychanalyse et après la mort de Freud en 1939, lutta contre les travaux de Lacan dans les années 50 , écrivit sur Edgar Allan Poe et proposa même une théorie des instincts et de la sexualité féminine ;c’est souligner que ce personnage méritait une attention et une halte sur son travail et sa conduite. Le téléfilm sera suivi d’une approche de l’œuvre de Sigmund Freud  (3)              

 

 

 

 

(1)   (qui jouait déjà un rôle de juif pourchassé  par le nazisme face à Catherine Deneuve son épouse dans «  Le dernier métro »)

(2)   Louis Gardel est romancier , éditeur et scénariste . « Fort Saganne »  est tiré d’un de ses livres, il écrit « Nocturne indien » et adapte « La marche pour Radetsky »et « Indochine »

(3)   L’invention de la psychanalyse de Elisabeth Kapnist sur l’œuvre et la pensée freudienne d’après le livre de Elisabeth Roudinesco « Histoire de la psychanalyse » Fayard 1994

 

 

LA CLIENTE    de Pierre Boutron France 2 Janvier 2004

 

 

 Un biographe Jean Delmas (Francis Huster ) en se plongeant en vue d’une biographie dans les archives de l’Occupation découvre une lettre de dénonciation qui causa la perte de la famille de François Fechner son ami (François Marthouret)  fils de fourreurs juifs dont la famille a été déportée. Jean découvre que l’auteur de cette missive est la fleuriste (Micheline Presle) demeurant face à la boutique des Fechner et à côté d’un miroitier (Michel Robin) . Il va harceler la délatrice . Adapté d’un roman de Pierre Assouline (1), cette dernière production de Christine Gouze Rénal (2) est  captivant , malgré un côté pesant. Pesant car trop démonstratif par instants, trop moraliste aussi, captivant car le sujet remet en question les intentions des uns et des autres, sur les motifs de leurs actions : Pourquoi cette cliente a agi ainsi ? pourquoi le père de François ne veut jamais évoquer le temps passé ,  ce miroiter est –il vraiment celui qui renvoit  les images, la réalité, quel est le but de Jean Delmas et pourquoi tant d’acharnement. D’ailleurs – et c’est un des points forts de l’histoire- l’enquêteur utilise les mêmes procédés que ceux contre lesquels il lutte –lettres apocryphes , coups de fil anonyme , intimidation et vexations publiques. Un bon téléfilm signé Pierre Boutron (3) qui évoque une période devenue au fil des temps de moins en moins trouble contrairement à son film qui recèle de secrets.

 

(1)   Ecrivain et biographe

(2)   Productrice de films et femme de Roger Hanin

(3)   Réalisateur qui avait signé en 1994 un film sur le sauvetage des enfants juifs en France «les enfants dans les arbres » »

 

 

LE SAGE ET L ‘ ARTISTE  de André Chouraqui et Elie Chouraqui  Ed Grasset

 

                   Deux hommes que rien au premier abord de commun, excepté leurs noms de famille se rencontrent dans ce livre chaleureux pour parler de ce qui les motivent, de leur questionnement , de leur quête et de leur espoir. Ils vont parler de foi, de l’avenir religieux de l’humanité , de l’engagement de leur passion, de la paix qu’ils espèrent voir poindre au Moyen Orient, de la nouvelle haine antisémitisme ; le premier André Chouraqui écrivain , amoureux des lettres – il dira parlant de son métier de traducteur ; « Une traduction de la Bible et du Coran qui n’est pas poétique est pure et simple trahison »  Lui qui est connu est connu pour les traductions des livres saints des trois religions monothéistes. Le second ancien assistant de Claude Lelouch est un fervent de musique et d’images, réalisateur de 9 films et créateur d’un des spectacles les plus prestigieux qui eut une forte audience « Les 10 commandements »  Nous apprenons sur ces deux  Hommes (La majuscule n’est pas innocente), d’ailleurs   les deux qualificatifs qui au livre son titre ne sont pas antinomiques puisque l’écrivain traduit nous l’avons dit de façon artistique  les livres sacrés et le réalisateur s’habille de sagesse quand il met en scène ses films et son spectacle, ode à la fraternité. Tous deux sont émouvants quand ils reconnaissent les similitudes religieuses, quand ils parlent du rapprochement des peuples ,de la perte de leur mère et de leur amour de la vie contrarié par des haines imbéciles.

 

 

GOTHIKA   de Matthieu Kassovitz  USA 2003 sortie le 7 janvier

 

                                Miranda  Grey (Halle Berry) spécialiste en psychologie criminelle travaille au pénitencier pour femmes que dirige son mari  Douglas ( Charles S. Dutton) aidé par  par le docteur Pete Graham (Robert Downey Jr) .Sa cliente du moment est Chloé (Pénélope Cruz)  est une patiente dangereuse obnubilée par des rêves d’agression physique. C’est sous cette accusation contre son mari découvert mort sauvagement que Miranda va être arrêtée et que sa vie va basculer et elle va se retrouver du côté de ceux qu’elle soignait. Elle-même commence à être en proie de choses étranges. Miranda va tenter de mettre de la clarté dans son existence dissolue au prix d’aggraver peut être son état.

                              Matthieu Kassovitz , réalisateur français s’adonne pour la première fois de sa carrière s’adonne au film fantastique de surcroît américain. Il s’en sort agréablement bien malgré un scénario déjà et trop vu depuis « le sixième sens » et grâce à une interprétation homogène et remarquable notamment pour  Halle Berry qui confirme son immense talent. Nous avons préféré ses œuvres antérieurs ( Métisse, La haine)  plus intimes et peut être plus pertinentes

 

 

 

DE  NUREMBERG   A   NUREMBERG   de   Frédéric Rossif sortie en  3 DVD

                                                                                 Edition Montparnasse 2003

 

 

DVD 1 : le film

    

                          La première partie « Le triomphe de la volonté » nous montre l’ascension en Europe des extrémismes japonais, italien et allemand. Et dans ce dernier pays devenu ingouvernable du fait des oppositions de droite et de l’économie défaillante, voit un certain Adolf Hitler prendre de plus en plus d’emprise jusqu’à parvenir en 1993 au poste de chancelier en 1933. L’incendie du Reichstag –fomentée parles nazis- servira de prétexte pour arrêter les opposants , introduire les camps de concentration et pourchasser de haine raciale, les juifs désignés comme agitateurs ; Des intellectuels et artistes choisissent l’exil, d’autres le silence, cette autre forme de collaboration dans un pays devenu totalitaire. Frédéric Rossif et Philippe Meyer  décrivent avec des images saisissantes les nazis partis à la conquête du monde.

                      La seconde partie intitulée « Le triomphe et la guerre » met l’accent  sur une Europe résistante et sur le ghetto de Varsovie défendant sa liberté. Puis les deux auteurs insistent sur l’avancée des USA, sur le soulèvement de Paris et tous ses autres actes de bravoure pour repousser l’envahisseur, puis sur la reddition de l’Allemagne et sur la capitulation du Japon . Le dernier chapitre s’interroge sur la portée du fameux procès de Nuremberg intenté à des dirigeants et des organisations nazis .

                  Le documentaire présenté dans sa version courte ( 3h au lieu des quatre programmé à la télévision) reste un travail remarquable , un outil pédagogique et un devoir de mémoire exceptionnel. Sa présentation dans un coffret agrandi de deux DVD (l’un sur « L’histoire en perspective » l’autre sur la mémoire des images )

      

 

 

 s’intéresse de la montée des périls au procès de Nuremberg à la politique dévastatrice d’une Allemagne nazie avide de pouvoir. Il montre aussi la participation  de nations résistante au joug allemand et au sort du peuple juif durant la seconde guerre mondiale . Rarement film fut aussi démonstratif pour étayer son discours, les images souvent inédites rappellent une Histoire tragique  qui faillir voir un dictateur devenu maître du monde.

 

DVD 2 : des entretiens

 

             Le premier intitulé « Ecrire de Nuremberg à Nuremberg » a lieu avec Philippe Meyer (1) narrateur et co-auteur du film qui reconnaît que l’œuvre est pédagogique, les héros des gens ordinaires et la mise en scène une information neutre et  dialectique.

            Le second entretien a lieu avec Edouard Husson (2) qui retrace « la question allemande de 1918  à la Shoah »

            Le troisième laisse parler Marc Ferro (3) sur « la lutte pour l’hégémonie » souligne la stratégie d’Hitler face à l’URSS

            Le dernier voit Annettte Wieviorka (4) évoquer « La guerre faite à l’humanité » parle de l’idée de responsabilité collective et de l’impact du fameux procès de Nuremberg.

 

 

DVD 3 : documentaire

 

            « Avant l’oubli » de Francis Girod (5) tente de retracer la mémoire des camps de concentration au travers le commentaire de rescapés sur des photographies d’époque que propose l’auteur et Alain de Sédouy (6). Au nombre de 86 ces instantanés  parfois réalisés de façon clandestine, anonyme et dans le danger nous renseigne via les explications des invités sur le climat d’horreur –moins facile à évoquer que dans la littérature  selon Jorge Semprun (7) l’un des intervenants et interroge les invités sur le devoir de mémoire , sur la difficulté de raconter l’impensable

 

(1)   docteur en sociologie, critique littéraire et chroniqueur radiophonique, auteur de pièces de théâtre et de nombreux ouvrages

(2)   docteur en histoire, a beaucoup écrit sur la question qu’il évoque

(3)   historien

(4)   écrivain

(5)   Réalisateur français de

(6)   Co auteur de « le chagrin et la pitié »

(7)   Journaliste, écrivain ,ministre

 

 

 

BRIAN DE PALMA    Années 60  DVD (1)

 

 

                   Les éditions Carlotta nous offre les premiers travaux du réalisateur  de « Blow out » de « Scarface » et de « Les incorruptibles »  des films mémorables d’un metteur en scène de talent . Nous parlons volontairement de travaux car le programme proposé relèved’approches artistiques qui en disent long  sur l’activité professionnelle de cet artiste. « Dyonysus in 69 » tourné en 1969 marque sa rencontre avec l’acteur William Finley (1) directeur d’une troupe et metteur en scène original –il fait participer le public à son spectacle- qui propose une adaptation libre des Bacchantes d’Euripide . Déjà Brian de Palma utilise l’écran multiple pour filmer cette pièce qui relève d’une grande performance d’une troupe délurée n’ayant point froid aux yeux , ni aux fesses jouant parfois nue. La mise en scène est remarquable aussi inventive que le spectacle. Ce concept nouveau répondait à une époque libertaire, à un cinéma indépendant .

                        « The responsive eye » réalisée trois ans plus tôt reflète l’esprit de recherche de son auteur  qui à l’occasion d’une exposition tente d’approfondir les œuvres présentes dans une galerie en jouant sur les effets optiques. «   Woton’s wake » daté e 1962  est plus inventif, plus créatif , respire l’influence du cinéma allemand muet au travers l’histoire d’un sculpteur dont l’une des statues prend la forme d’une femme ; un court métrage envoûtant par son atmosphère mi féerique, mi fantastique qui annonce ses œuvres futures. En prime de ce passionnant DVD  un documentaire sur Brian de Palma qui explique son travail , reconnaît ses influences et parle de l’ambiance magique des années 60, années révolutionnaires et novatrices du cinéma américain (3)

 

 

 

(1)   composé d’un long métrages, de deux courts et d’un documentaire

(2)   acteur qu’il emploiera  dans « Phantom of the paradise » et « sisters »

(3)   le livret accompagnant le dvd  contient des extraits du livre « Les 1000  yeux de Brian de Palma » par Luc Lagier responsable du produit visuel présenté Ed Dark Star

                   


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