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LES LIVRES SUR LE CINEMA |
« Pour en finir avec le maccarthysme » de Jean Paul Torok édition L ‘Harmattan
Le maccarthysme est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encres dans les livres d’histoire et de cinéma américains.(1) « Cette chasse aux sorcières » reflète le climat psychologique d’une nation et son reflet sur une des ses industries prospères : le cinéma.
Ce phénomène dont nous rappelons la genèse et le développement (2) a-t-il été bien ausculté en France ? N’a t-il pas été trop projeté voire fantasmé : l’auteur explique son approche : « Essayer de décrire et de faire comprendre comment le mythe du Maccarthysme et la légende de la Liste Noire ont pu naître et se développer en France sans être démentis ».De surcroît Jean Paul Torok met en parallèle à ce mouvement, une autre épuration : Celle vécue en France en 1945 lors de la Libération qui a vu les communistes et leurs alliés trancher sur le sort des collaborateurs et des traîtres dans le milieu cinématographique . Cette autre psychose collective mit en alerte l’opinion cinématographique américaine (notamment la SWG Screen Writers Guild) qui fut la première à se solidariser de leurs confrères français à l’instar d’un Cécil B De Mille (le réalisateur des 10 commandements) qui gardera toujours une politique extrémiste et antisémite. D’autant plus que ce règlement de comptes français fut bien plus répressif que son voisin américain quant au nombre d’accusés et aux punitions bien plus sévères contre les artistes.
Dès lors le maccarthysme déjà hystérie collective ,fut fantasmé, magnifié par les commentateurs pas toujours objectifs (3)(historiens, témoins, critique de cinéma).Comment se demande l’auteur que cette peur du communisme « put survivre à la mort de Staline, de Kroutchev , au dégel, à la fin de la guerre froide » , que cette crainte stupide était un leurre car les communistes américains n’avaient aucun moyen d’action, que ces artistes interdits produisaient des œuvres sous des pseudonymes divers (4) et que bien avant d’autres ils avaient donnés des films appelés plus tard « Antifascistes prématurés » (5) comme le fameux « None shall escape » écrit en 1943 par Lester Cole (un des 10 d’Hollywood) considéré comme une des rares productions traitant de l’Holocauste et que finalement le maccarthysme comme le communisme plusieurs décennies plus tard s’autodétruira . Jean Paul Torok déclare que « Spartacus christiquement crucifié est bien plus utile à la cause que Spartacus combattant la légion » En 1960 un acteur réalisateur juif américain déclara que son film « Spartacus » été écrit par Dalton Trumbo un scénariste « Blacklisté »(de la liste noire) et personne vint s’élever contre cette décision.
Un travail considérable constitue de pavé de plus de 500 pages qui est une relecture pertinente, intelligente , réformatrice d’un phénomène dont le trop d’information et le peu d’approche objective ont nui à son image . Un des plus passionnants livres de cinéma de ses 10 dernières années.
(1) notamment « Les délateurs » de Victor Navasky Balland 1972 Traduction incomplète
« Le cinéma américain face au maccarthysme » de Gilles Laprévotte, Michel Luciani et
Anne –Marie Mangin Ed :3 cailloux 1990
« La chasse aux sorcières » de Marie France Toinet Ed : Complexe 1984
« La liste noire » de Patrick Brion 1975 Ed Castermann
(2) Politique d’élimination, d’épuration menée dans les années 50 aux USA à l’instigation du sénateur Mc Carthy contre toute personne –notamment dans le monde du cinéma- soupçonnée d’avoir des sympathies avec le monde communiste. Un groupe devenu célèbre sous le nom : « des 10 d’Hollywood » qui était composé à grande partie d’artistes juifs , fut l’emblème représentatif de cette persécution. Beaucoup dans le Même milieu dénoncèrent leurs camarades.
(3) L’acteur John Garfield ne s’état pas suicidé aux dires de beaucoup mais bel et bien mort d’un infarctus chez un malade ayant pour antécédents une maladie cardiaque et deux attaques.
(4) le film e Martin Ritt « Le prête-nom » avec Woody Allen retrace assez bien ces pratiques et cette période
(5)Albert Matz cet autre réalisateur juif signa « Destination Tokyo » en 1943 avec John Garfield comme acteur
« Cape et poignard » en 1946 de Fritz Lang
Les exemples sont foison et attestent que leurs œuvres bien plus parlantes ne furent pas sanctionnées, bien au contraire, récompensées par des oscars.
Les deux premiers tomes d’une série concernant le cinéma français de 1929 à 1957 montrent le parcours de cinéastes, d’acteurs et de techniciens et leur passion pour ce métier et pour un passé nostalgique. Le livre rappelle que certains vue leurs origines juifs (Marie Epstein,Claude Heymann, Alexandre Trauner entre autres) (1) ou leurs conviction politiques (Annabella) durent fuir la France . Présenté de forme exclusive d’interview , le livre se veut un regard nouveau , complémentaire sur un art dont ses personnalités qui ont participé à l’édifice du cinéma français. furent rarement sollicitées. le seul regret est le non approfondissement des raisons de l’exil de ces personnalités , de la frustration de l’artiste . Manque d’exploration regrettable aussi quand l’auteur en préface à son deuxième tome cite un scandale financier d’alors (l’affaire Stavisky) et deux films (« Ces Messieurs de la Santé » et « La banque Némo ») comme référence à la préoccupation de cinéastes soucieux de traiter de « l’argent et ses turpitudes », malheureusement ces trois exemples touchaient au peuple juif et introduisaient des images subversives montrant ce dernier préoccupé que par des problèmes pécuniaires. Cette interview de pépinières de vedettes, de talents et de génies enchante néanmoins.
(1) L’acteur Jean Pierre Aumont (qui tournera en Amérique comme Marcel dalio)
Le producteur Pierre Braunberger , les actrices Véra Korène et Simone Simon
Les réalisateurs Pierre Chenal et Claude Heymann
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