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LIVRES SUR LE CINEMA |
L’artiste est connu , sa renommée date de 1973 avec un film détonnant
de Bernard Blier
« Les
Valseuses » et sa notoriété durera jusqu’à sa mort dramatique en
1982 après un parcours de vingt films. Mais
sa carrière avait débuté bien longtemps avant avec 11 films, 2
courts métrages, près de 40 téléfilms et 25 pièces de théâtre comme
troisième couteau. Ce récapitulatif exhaustif montre la vie d’un enfant
tiraillé entre sa vie privée et professionnelle, un être fragile cachant
ses blessures que la notoriété a refermées sans les résoudre. L’enfant
devenu star n’a à nouveau pas le choix de sa destinée , ni de ses rôles .
Fragilisé
, ce colosse aux pieds d’argile vivra une injustice
qui le déstabilisera et dans un ultime choix attentera à sa vie .
Le livre retrace le parcours d’un être bouleversant ,peut être
notre James Dean français avec les mêmes failles, les mêmes déchirures
affectives et le même aura, exploité,
mis à l’écart parfois , détruit de vouloir ne pas assumer son être, son
entourage et les contradictions de la vie.
Le
cinéma par ceux qui l’ont fait
CHRISTIAN GILLES l’Harmattan
2002
Tome III : Le cinéma de l’occupation
Ce troisième opus met en texte une période dite trouble - et pourtant
bien claire- où le cinéma était devenu la deuxième occupation après celle
des allemands (1)L’auteur reprend son approche interviewe
Claude
Autant Lara qui ici reprend sa
diatribe antisémite , qualifiant la présence des juifs avant leur
interdiction totale de s’occuper de cinéma (2) d’influence néfaste ,
s’octroyant des jugements de valeur et des attitudes courageuses contre eux.
Décidément « Claude attend l’arabe » comme l’a appelé le
Canard Enchaîné n’est plus l’esprit virulent qui nous avait séduit et
reste un personnage aigris que parfois d’autres intervenants du livre évitent
de l’évoquer. Ces derniers (3)d’ailleurs parlent plus d’histoires sur
leurs films que de films ayant de grandes
histoires , de l’atmosphère du cinéma
plutôt que de celle de la
France dans une époque peu désirable.
Des réponses a l’interviewer qui rend bien compte de l’esprit de cette p ériode
(1)
220 films furent produits en France de l’armistice à l’occupation
(2)
4 lois datant du 17 novembre 41
(3)
Marcel Carné, André Cayatte, Christian Jaque Jean Delannoy, Georges
Lacombe pour les réalisateurs
Alain
Cuny ,Renée Faure, Jany Holt, René Faure, Odette Joyeux, Madeleine Sologne
pour les acteurs
Tome
IV :Le cinéma d’après guerre : 1945/1950
Nous nous demandons dans la partie suivante si le cinéma français
allait se relever de la qualité précédente malgré le contrôle allemand
(1) si les films d’après guerre allaient raconter l’Histoire , si le
retour des exilés français et le règlement de compte du 7 ième art
allaient calmer les esprits. Peu de réponses à ces questions , les
entretiens tournent autour de petits faits sans corrélation et pas toujours
avec intérêt. Seule pointe un esprit contradictoire
parmi les témoins (2): celui de Edwige Feuillère : « J’aime
ce courant où des vents d’Est nous sont arrivés des russes blancs, des
hongrois, des juifs allemands qui fuyaient le nazisme .une véritable tour de
Babel , impressionnante dans sa diversité , s’était ainsi formée .Chacun
apportait son expérience professionnelle son vécu et les écouter me
passionnait » Il est frustrant d’avoir de telles personnalités et de
pas avoir aborder l’état d’esprit du début de la décennie 40.
(1)
contrôle qui exerça contrairement à notre culture peu d’interdits
,peu de censure.
(2)
Yves Allégret, Denise Grey, Viviane Romance, Simone Valère, Noël Noël,
Ginette leclerc, Maria Casares entre autres
Tome V : La qualité Française
1951-1957
Cette
période surévaluée et injuste pour les autres nous interpellent moins malgré
la réalisation d’œuvres fortes et pertinentes (« Le salaire de la
peur » « Lola Montès » « Madame de » ) et de
cinéastes passionnants (Clément, Clair, Autant Lara, Becker, Ophuls ,
Cayatte et Guitry) et de parcours impressionnants tel l’opérateur Henri
Alekan , et les actrices Danielle Darrieux et Micheline Presle (1)
Une
place est faite aux chanteurs acteurs parmi
les personnes approchées (2)
(1)
Henri alekan qui officia
avec Joseph Losey, Térence Yoiung et Amos Gitaï.Les deux actrices ont
respectivement 60 et 70 ans de carrière et Danielle Darrieux tourne encore (« 8
femmes » en 2002)
(2)
Daniel Gélin, Danielle Darrieux, Jean Marais, Micheline Presle ,
Mouloudji, François Périer, Serge Reggiani, Michel Auclair, René Clément ,
Georges Guétary,
En
5 tomes et près de 120 interviews l’auteur tente de faire revivre une
conception du cinéma français, ce qui rend sa présentation
aussi nostalgique que l’évocation des décennies 30à 50 par les
intervenants. De ce panel assez représentatif auquel on peut reprocher
quelques oublis et une volonté de ne point trop politiser le débat ; il
en résulte parfois une certaine amertume et un grand amour du métier. Un très
bon produit pour cinéphiles, historiens et curieux de tout bord.
CHAPLIN
De David Robinson RAMSAY
Octobre 2002
La vie et l’art (1)du plus grand amuseur public est évoqué ici. Le
mot d’amuseur n’est guère péjoratif pour ce génie qui fut l’homme
orchestre de tous ses films étant à la fois Acteur, auteur, scénariste,
musicien , cinéaste et producteur. L’homme fut parfois bien plus que cela ,
il avait dépassé sa représentativité pour parler dans des colloques ou
autres réunions de tout sujet politique et aborder des thèmes comme
l’entente des peuples, la guerre, l’entente entre les peuples, les démocraties
agonisantes, la paix et la défense des minorités. David Robinson pour mieux
cerner le personnage trop illustre pour être réellement connu, a accès à
ses archives privées et nous relate la naissance
du mythe, son enfance dans l’Angleterre victorienne, ses démêlés avec un
Hollywood puritain , sectaire et parfois raciste(2). Il montre aussi l’esthète
, le perfectionniste maladif de Chaplin, éternel insatisfait, qui recommençait
mille fois ses scènes et qui mit 2 à 4 ans pour chacun de ses chefs d’œuvre
qu’il réalisait tous les 6 ou sept ans et parfois plus (3). Lui qui
exploita le thème de la survie dans ses films eut la même préoccupation
dans sa vie privée nous rappelle l’auteur au travers les témoignages inédits
de ses proches et par ce chemin réhabilite l’autobiographie de Chaplin jugée
trop exhaustive pour être crédible. Un livre essentiel pour mieux un des
plus grands génies créatifs de l’histoire du cinéma.
(1)
pour reprendre le titre original du livre « Chaplin his life and
art »
(2)
Ses ennuis avec la morale
pour une paternité non revendiquée et pour cause, le vécu du maccarthysme,
le cauchemar du maccarthysme la fuite des Etats Unis pour incompatibilité
d’humeur , son reproche d’être marié avec une juive l’actrice Paulette
Godard (paulette Lévy de son vrai nom) ou d’être lui même juif.
Qu’importe la réponse il le fut quelque part dans sa vie et le temps d’un
film « Le dictateur »
(3)
Les lumières de la ville 1931
Les
temps modernes 1936
Le
dictateur 1940
M.
Verdoux 1946
Les
feux de la rampe 1951
Un
roi à New York 1957
La
comtesse de Hong Kong 1967
ABBAS
KIAROSTAMI FOIS 3
Cinéaste iranien reconnu et
célébré (1) Abbas Kirostami reste pourtant méconnu comme artiste , lui qui
est peintre photographe , graphiste, réalisateur de publicités et de films pédagogiques,
scénaristes pour d’autres réalisateurs
(2) avant d’être l’auteur de près de 10 longs métrages dont
« Le goût de la
cerise » palme d’or à Cannes en
1997. Il est cette année avec un autre film « Le vent nous
emportera » au programme de l’option cinéma au baccalauréat (3). Lui
le grand évocateur du temps passé, de la mort, de la vie est dans cette
approche raconté au travers de textes, d’entretiens et d’une filmographie
complète (3). Ce grand admirateur de Fellini reste un des cinéastes les plus
passionnants de notre époque et son dernier film déjà présenté précédemment
le confirme (5)
(1)
Festival de Montpellier dès le 25 octobre 2002 Grands prix à Venise,
à Cannes
(2)
Plus de 10 films comme scénariste
(3)
Film présenté au festival précité , le synopsis vient de paraître dans
la collection « Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma » N°
74 Septembre 2002
(4)
Rencontre avec le grand cinéaste Akira Kurosawa, entretien avec
l’auteur
(5)
« Ten » Dont le scénario est publié dans la même
collection N° 73 septembre 2002
HISTOIRE DE MA
VIE par Charles
Chaplin 2002 Robert Laffont
Cette année restera celle de Chaplin sur le plan cinématographique.
Avec la réédition de ce livre autobiographique, nous apprenons plus sur
l’homme que sur le génie créatif. Cet homme né de famille pauvre à
Londres dut se battre dès son plus jeune âge dans l’Angleterre élisabéthaine,
contre la pauvreté , contre un
Hollywood trop directif pour l’indépendant qu’il voulait être , contre
une Amérique hostile pour l’esprit libre qui se proclamait et
l’homme politique qu’il revendiquait. Celui qui occupa avec son personnage
universel Charlot les écrans durant 25 ans pour l’abandonner après le
Dictateur, fréquenta les têtes les plus illustres du vingtième cercle :Picasso,
Enrico Caruso, Georges Bernard Shaw, Churchill, Ghandhi, Einstein
Rachmanikov, Stravinsky et des
politiques : Lord Mounbatten, Roosevelt, Neru, Chou En Laï ainsi que
« La Mecque du cinéma »(1) pour
donner corps à son œuvre. Eternel
coureur , fidèle en amitié(il garda comme employée durant
tout vie une actrice du temps du muet qui pourtant ne tournait plus avec elle,
ne rompant pas ainsi le rare lien qu’il lui rappelait ses années
difficiles) et en amour il eut
plusieurs fois les ligues moralistes américaines sur le dos et dut répondre
d’accusations de paternité non reconnu. Chaplin gardera
grief contre cette Amérique pudibonde qu’il quittera ,
refusant toujours de se faire naturaliser, le génie ne supportant plus la
trop grande ingérence de son pays d’accueil dans sa vie privée (soupçonné
d’être communiste, reproche de s’immiscer trop dans la vie politique américaine
– la réalisation du dictateur ne lui fut pas pardonné en 1940 )
(1)
surnom donné à Hollywood
ROGER CHEMOUNI
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