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SORTIES CINEMA


   

 

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LES INSURGES  d’Edward ZWICK 2008 sortie le 14 janvier 2009

 

                                    Lorsqu’’en 1941 Hitler envahit l’Europe, trois hommes de la même fratrie dans l’Est en Biélorussie - alors territoire féodal de  la Russie - vont se lever contre l’armée allemande et refuser un destin cruel . Ces frères Bielski vont durant plusieurs mois jusqu’ à la libération en 1944 de leur territoire ,s’unir, s’organiser et survivre contre l’occupant, les conditions atmosphériques et contre la faim.

                                La plupart des membres de leur famille sont tués lors de l’évacuation massive de 4000 juifs dans le ghetto de Novogrudok. Les Bielski se refugient dans les vastes forêts et organisent l’une des plus grandes oppositions non militaires contre le nazisme .Le film qui s’inspire de faits réels  fait un pied de nez à ceux qui pensent que le peuple juif n’a jamais résisté et s’est laisser mené comme un troupeau  .

                    Inspirés de faits réels  qui furent mis à jour après la mort de Tuvia par  le Dr Nechama Tec professeur qui publiera  en 1993 « Defiance – The Bielski Partisans »  avec  les témoignages des survivants. Le film montre le climat difficile de la vie de cette communauté, les relations pas toujours évidentes entre les 3 frères et les partisans, sans omettre les choix moraux pour tenir durant ces 3 années de combats au risque de se conduire parfois de façon arbitraire pour la survie du groupe. Atmosphère on ne peut plus réaliste comme le montre le choix préconisé de former des couples car la persistance des sentiments amoureux et sexuels  était un gage de bonne résistance. Daniel Graig incarne Tuvia  Belski le chef , Liev  Schreiber (1) est son frère Gus qui rejoindra un moment l’armée russe que l’on montre encore empreinte d’antisémitisme.

                         Un film  d’une grande profondeur émotionnelle  qui nous livre un pan de l’Histoire méconnue, fait un travail de mémoire et rend hommage à ces insurgés dont le chef s’exclamait : « Nous sommes peut-être chassés comme des animaux mais nous deviendrons jamais des animaux ? Nous avons fait ce choix pour vivre comme des humains libres aussi longtemps que nous le pourrons. Chaque jour de liberté est un acte de foi et si nous devons mourir en essayant de vivre au moins nous mourrons comme des êtres humains »

(1) Réalisateur de « tout est illuminé »  sur un jeune juif américain à la rencontre  de ses racines et de son identité.

 

 

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BURN AFTER BURNING des frères Coen sortie le 10 décembre 2008

 

 

                           Un analyste de la CIA Osborne Cox renvoyé de son poste décide d’écrire ses mémoires tandis que son épouse le quitte pour son amant ( George Clooney) tandis qu’un duo de malfaiteurs maladroits tente de le faire chanter suite à la découverte de ses écrits.

                        Le scénario rocambolesque n’est qu’un prétexte pour décrire un mode peuplé d’imbéciles, de gagne petits et d’êtres dérisoires. C’est aussi l’occasion pour des acteurs assermentés de prouver leur talent avec un George Clooney qui joue même dans ses publicités le bellâtre de service, un Brad Pitt en entraineur crétin  et fier de sa forme physique, une France Mc Dormand obnubilée par ses interventions chirurgicales et un John Malhovitch en alcoolique déjanté et oerdu

                 Les frères Coen qui y excellent dans la farce signe à nouveau une œuvre sympathique, attrayante  et désopilante comme leurs films  précédents « O’brother » et  «  Intolérable cruauté ». Pour notre part sans renier notre plaisir nous soutenons davantage leurs œuvres noires beaucoup plus mordantes , virulentes et pertinentes comme « The Big Lebowski»  ou

« Fargo » « The Man Who Wasn't There » que leurs derniers travaux.

 

SORTIES DVD

 

       Le grand plaisir des DVD est de revoir  entre autres des films difficilement visibles sur grand écran qui parlent du peuple juif en Europe (notamment en Tchécoslovaquie , Galicie et  de Pologne )

 

 

 

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LE MIROIR AUX ALOUETTES de Jan Kadar & Elmar Klos 1965 Tchécoslovaquie.

 

                             Nous sommes en 1942 dans un petit village de Slovaquie, un menuisier, Tono (Jozef Króner )  joyeux compagnon et être apprécié par son entourage voit débarquer son horrible beau frère néonazi . Celui-ci lui offre de devenir gérant d’une mercerie appartenant à une vieille femme  juive Me Lautmann  (Ida Kaminska)  (1) ignorante des nouvelles lois raciales qui permettent à l’occupant de s’approprier tout bien juif sans dédommagement.

                   Tono , gêné va cacher la vérité  à cette commerçante  sympathique et vivant loin de la réalité de façon pragmatique et tenante à assurer le fonctionnement de son étal .Il se fait accepter comme employé et doit jongler contre l’incrédulité de sa patronne et la présence parisane

qu’elle ne veut voir et se fait employer par elle comme commis et veille sur cette femme âgée désemparée jusqu’au jour où la population juive est rassemblée  pour être déportée.

                    Le film  est un pur régal, riche par son traitement mi réaliste et mi poétique , par son réquisitoire contre un pays défaitiste , qui se désolidarise d’une partie des siens. Le prologue est d’ailleurs accusateur,: La caméra filme des cigognes – animal migrateur  par excellence – puis un camp de prisonniers et traversant le mur carcéral ,et montre  une ville calme , aisée et souriante. Cette conclusion justifie le titre de cette œuvre généreuse en dévoilant un monde factice.

                   C’est un film accompagnant la nouvelle vague tchèque (Jan Nemec –Milos Forman Vera Chytilova et Jiri Menzel)  décidée ne plus mentir et de redessiner  la réalité historique. Jan Kadar & Elmar Klos avaient ouvert le chemin en 1958  après le  Dégel avec « TROIS SOUHAITS » « Une analyse voilée des mécanismes de la répression sociale » (2) et « L’ACCUSE » en 1964  qui rappelait les abus staliniens. Après le Printemps de Prague beaucoup de cinéastes  notamment d’origine juive  émigrèrent vers les USA comme Milos Forman et Jan Kadar dont les parents et la sœur moururent à Auschwitz ; ils partirent à la fin des années 60 et  le cinéma tchèque perdit ses plus grands réalisateurs tandis que ce chef d’œuvre  (3) venait d’obtenir les plus grands prix à Cannes et aux USA dont un oscar bien mérité.

 

(1)Star du cinéma polonais yiddish qui a débuté dans les années 10

(2) »Atlas du cinéma » André Z Labarrère 2002

(3) déjà sorti sous le titre «  la boutique de la grande rue »










 

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AUSTERIA de Jerzy Kawalerowicz Pologne

 

                Au début de la première guerre mondiale, Le au vieux et sage juif Tag    propriétaire d’une auberge où demeure sa famille   voit traverser sa région par des fuyards redoutant l’invasion cosaque.  Parmi eux Un hussard hongrois qui a perdu son régiment arrive.des groupes juifs, un couple brisée par la mort de leur fille , le fiancé de la défunte qui se culpabilise de sa disparition et une comtesse farfelue circulant en carrosse.                                                                                              

                                Ce lieu devient un havre où circulent des êtres esseulées, mal à l’aise apeurées qui vivent dans la peur et l’espérance. Le grand cinéaste qu’est Jerzy Kawalerowicz (Pharaon – Mère saint Jeanne des anges) nous offre une œuvre sèche, abrupte  où il est question de mort , de désir d’amour et d’érotisme torride dans ce lieu clos où chacun tente de sortir de son destin , si ce n’est de ce présent pesant. Ce huis clos non dénué d’humour juif (certains  étouffent leur peur dans le chant et la danse, ou dans des disputes politiques acharnées), ni de philosophie renferme un malaise né de passions contrariées. Une œuvre mémorable qui rappelle le grand cinéma polonais juif ( Munk – Polanski)

 

 

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LA PASSAGERE de Andrej Munk

 

                           Liza une ex surveillante SS de camp de concentration  croit reconnaitre lors d’une croisière avec son mari, Matha une ex détenue d’Auschwitz. Elle se remémore ce passé caché ignoré même de son époux et pense à cette femme juive singulière dont elle avait donné toute sa compassion et qu’elle fit sa secrétaire. Rapports de pouvoirs qui faisait de sa victime ; son objet. Martha échappera à son bourreau puis disparut du bloc des condamnés. Mais est ce bien Martha qui est face à elle dans ce bateau ? ou ses remords ou le fantôme de celle-ci

 

                  Andrej Munk nous donne un témoignage réaliste sur l’univers concentrationnaire ; non seulement par la présentation de ce duo féminin, mais par la peinture en filigrane des camps de la mort. L’auteur inclut de façon subtile et discrète des scènes de second plan rappelant l’horreur  et la réalité de la Shoah (une exécution, des violences contre les concentrationnaires et des pendus juifs) .

                 Nous savons que l’œuvre fut interrompu par la mort accidentelle de Munk dont la famille avait connu la mort dans les camps, que le film fut complété par des photogrammes de l’auteur, par ses collaborateurs(1). Qu’importe l’œuvre de fiction pas si fictionnelle que cela. est présente, la dénonciation virulente  et le regard sans concession.

ce qui correspond à l’intensité de cette œuvre composé d’éléments disparates et où l’Histoire est mise à mal .

 

 

(1) Un enrichissant documentaire de 47 mn nous renseigne sur la genèse du film , avec des interviews de Polanski et Wadja

                         

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roger.chemouni@laposte.net

 

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