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CEREMONIE COMMEMORATIVE

DE LA RAFLE DES JUIFS DE TUNISIE PAR LES SS

(10 DECEMBRE 2006)


 

 

PROGRAMME

- Dépôt de gerbes

- Allocution du Président de la S.H.J.T.

- Allumage des bougies

- « Ou Eloénou. Ou Avinou… » par les « Ouled Bayout » (chœur d’enfants) de la synagogue Rebbi Haï Taïeb Lomet de la rue Julien Lacroix (Belleville) à Paris

- Psaume LXXIX par Monsieur le Rabbin Amos Haddad

- Kaddich (collectif)                                     Drapeaux inclinés

- Le Chant des Marais par la chorale « Zamir »

 - Message de Monsieur le Grand Rabbin de France

- Le Chant des Partisans par la chorale « Zamir »

- Lecture des noms

- « Amar Léavraham » par les « Ouled Bayout » (chœur d’enfants) de la synagogue Rebbi Haï Taïeb Lomet de la rue Julien Lacroix (Belleville) à Paris

- Prière des morts par Monsieur le Rabbin Amos Haddad

- Sonnerie aux morts                                  Drapeaux inclinés 

 

M. Claude Nataf, Président de la SHJT

 

PERSONNALITES PRESENTES

 

- Monsieur KORNBLUTH                                         Ambassadeur d’Israël près l’UNESCO

                                                                                    Ministre plénipotentiaire d’Israël

                                                                                    France

- M.BACCAR                                                            Conseiller à l’Ambassade de  Tunisie

- Monsieur Bertrand DELANOE                                 Maire de Paris                                                                      

- Madame CHRISTIENNE                                        Adjoint au Maire de Paris

- Madame Dominique BERTINOTTI                      Maire du 4ème arrondissement    

- M. le Médecin chef des services                                 Représentant Mme ALLIOT-MARIE

 Didier LAGARDE                                                    Ministre de la Défense Nationale

 - M.Patrick LEVAYE                                      Directeur adjoint du Cabinet de M. le

Ministre délégué aux Anciens Combattants

- M. le Rabbin  BELHASSEN                                    Représentant le Grand Rabbin de France

- Amiral LANXADE                                                   Ancien Chef d’Etat-Major des Armées

- Rabbin Haïm KORSIA                                             Aumônier Israélite de l’Armée de l’Air

- Monsieur Joël MERGUI                                           Président du Consistoire de Par 

- Prince Fayçal BEY                                                    Petit-fils du Bey LAMINE

- Madame Evelyne ZARKA                                         Adjoint au Maire du 4ème Arrondissement

- Monsieur Jacques FREDJ                                         Directeur du Mémorial de la Shoah

- Monsieur Meyer HABIB                                            Représentant le C.R

- Maître Serge KLARSFELD

- Monsieur MORIN                                                     Président des Anciens Combattants du 4ème

 

M. Bertrand DELANOE, Maire de Paris (au milieu); Monsieur KORNBLUTH (à droite), Ambassadeur d'Israël près l'UNESCO, Ministre plénipotentiaire d'Israël en France pendant le discours de M. Claude Nataf

 

« Ouled Bayout  » (chœur d'enfants) de la synagogue Rebbi Haï Taïeb Lomet de la rue Julien Lacroix (Belleville) à Paris

 

présentation des drapeaux par les anciens combattants

 

M. le Rabbin BELHASSEN Représentant le Grand Rabbin de France; M. Claude Nataf

 

DISCOURS PRONONCE LE 10 DECEMBRE 2006

A L’OCCASION DE LA CEREMONIE ORGANISEE PAR LA SOCIETE D’HISTOIRE DES JUIFS DE TUNISIE AU MEMORIAL DE LA SHOAH A LA MEMOIRE DES JUIFS DE TUNISIE VICTIMES DES NAZIS

 

Monsieur le Rabbin Belhassen représentant le Grand Rabbin de France,

Monsieur le Rabbin Korsia représentant l’Aumônerie Militaire Israélite,

Messieurs les Rabbins,

Monsieur le Maire de Paris

Monsieur le Ministre Plénipotentiaire d’Israël en France, Ambassadeur d’Israël auprès de l’U.N.E.S.C.O.

Monsieur le Conseiller à l’Ambassade de Tunisie en France,

Messieurs les Représentants du Ministre de la Défense Nationale et du Ministre Délégué aux Anciens Combattants,

Madame le Maire du 4ème Arrondissement de Paris

Mesdames et Messieurs les Elus

Cher Serge Klarsfeld

Monsieur le Président du Consistoire de Paris

Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations d’Anciens Déportés, d’Anciens Combattants et d’originaires de Tunisie,

Mesdames, Messieurs,

 

 

« Souviens toi. N’oublie pas

Zakhor, Al Tichkah »

 

En ce lieu où l’émotion se mêle au recueillement, le chagrin au regret, cet impératif biblique résonne d’un écho singulier.

 

Ce matin, c’est une nouvelle fois la mémoire qui nous rassemble. La mémoire des Juifs de Tunisie victimes de la Shoah, car le refus d’oublier, le souvenir des victimes, constituent l’ultime défaite du nazisme et cette défaite nous sommes là pour la consacrer.

 

Mais se souvenir, c’est aussi transmettre. Il faut que toujours l’histoire soit racontée. Jamais la chaîne ne doit se rompre. Nos enfants, nos petits-enfants, devront garder au plus profond de leur cœur, poignante comme une douleur et présente comme une menace la conscience de se qui s’est passé. Et il est bon qu’aujourd’hui il y ait ici des enfants : les jeunes de la synagogue de Belleville que vous entendrez tout à l’heure, des Eclaireurs israélites de France, et des jeunes originaires de Djerba réunis par l’association des Juifs de Djerba en France que préside notre ami Ouzifa Trabelsi.

 

Ces jeunes doivent savoir que la seconde guerre mondiale ne s’est pas déroulée seulement en Europe mais également sur le sol tunisien. Ils doivent savoir que les Allemands n’ont pas seulement persécutés les Juifs d’Allemagne au prétexte de je ne sais quelle dangerosité pour la nation allemande, qu’ils n’ont pas seulement persécutés les Juifs des pays européens qu’ils avaient envahis mais qu’ils ont cherché à éliminer les Juifs – croyants,  athée, libéraux, orthodoxes, achkénazim, séfardim, hommes, femmes, enfants – de toute la surface de la terre.

 

Les Juifs de Tunisie qui avaient dès 1934, fraternellement accueillis des coreligionnaires réfugiés d’Allemagne, n’ignoraient pas les dangers qu’une victoire de l’hitlérisme ferait courir à l’humanité. Dès la déclaration de guerre, 3.000 Juifs tunisiens s’engagèrent dans les armées françaises pour le triomphe du droit et de la liberté.

 

L’armistice de juin 1940 allait entraîner en Tunisie comme en France la promulgation de la législation antisémite de Vichy instituant un recensement discriminatoire, des interdictions ou des restrictions à l’exercice des fonctions publiques, des professions libérales et commerciales, des mesures de séquestre et établissant une ségrégation rigide de la jeunesse juive d’avec la jeunesse non juive.

 

Les humiliations, la souffrance morale de voir la France symbole de l’émancipation, pratiquer une politique inique, honteuse et rétrograde, la misère matérielle grandissante, tous ces maux allaient apparaître bénins à partir de novembre 1942 lorsque les troupes allemandes occupèrent la Tunisie pour tenter de repousser les Forces Alliées qui avaient débarquer en Algérie et au Maroc et la 8ème Armée britannique qui avec l’aide des divisions Françaises Libres de De Gaulle poursuivaient en Lybie l’Afrika Korps de Rommel.

 

Toute la population civile de Tunisie eut dès lors à souffrir sans distinction, des restrictions alimentaires, de la violence des combats et des bombardements aériens, dont le premier, le plus massif, celui de Béjà, devait faire plus de 100 morts parmi la population juive de cette ville.

 

A Tunis, comme à Sousse, à Sfax, à Nabeul, à Kairouan, à Moknine, les nazis allaient persécuter la population juive. Bien qu’ils aient affirmé qu’ils ne venaient en Tunisie que pour des raisons strictement militaires et qu’ils respecteraient les prérogatives de la souveraineté beylicale et la liberté de la population, les Allemands exigeront quelques jours après leur arrivée que la population juive soit mise à leur merci sans immixtion des autorités locales.

 

C’est un orfèvre en matière de persécutions des Juifs, le Colonel Walter Rauf, qui officia en Tunisie : Walter Rauf, un nom qui sonne tristement aux oreilles juives. Tauf, l’inventeur des camions à gaz mobiles où furent assassinés avant la mise en service du sinistre camp d’Auschwitz, des milliers de nos coreligionnaires d’Europe de l’Est. Rauf qui après tous ses crimes, devait couler des jours paisibles comme directeur de la police syrienne puis comme retraité au Chili, malgré tous les efforts de Beate et Serge Klarsfeld pour en obtenir l’extradition.

 

Après avoir emprisonnés pendant huit jours à titre d’intimidation le président de la Communauté Moïse Borgel et son prédécesseur Félix Samama,  les Allemands décrétèrent que tous les hommes juifs de 18 à 50 ans devaient être enfermés dans des camps et contraints de travailler pour eux.

 

Le 8 Décembre, un premier contingent de 3000 hommes équipés de pelles et de pioches et de  deux jours de vivre fut demandé au Grand Rabin de Tunisie Haïm Bellaïche et au président Moïse Borgel. Ce fut en vain que les dirigeants de la Communauté s’adressèrent au Résident général de France et à l’administration tunisienne en leur demandant secours et protection. Les Allemands informés de ces démarches déclarèrent qu’ils les considéraient comme des actes de rébellion,  les Juifs étant exclus de la loi commune. Le rassemblement des 3000 hommes n’ayant pas été effectué, le 9 décembre au matin les Nazis prirent des mesures de représailles. Après avoir envahi et profané la Grande Synagogue de l’avenue de Paris, tirant à la mitraillette, battant les fidèles en prière, détruisant les objets sacrés, ils raflèrent aux alentours de la synagogue et de l’école de l’Alliance israélite, plusieurs centaines de Juifs, sans aucune condition d’âge ni d’état physique qui furent conduits sous les coups de cravache vers la ligne de feu. Après une marche de 65 kms, un jeune homme de 19 ans Gilbert Mazouz, portant un appareil orthopédique tomba épuisé. Le rabbin David Hagège qui faisait partie du convoi témoigna en 1944 devant le Tribunal Militaire.

 

« Le chef de convoi s’est approché de Mazouz qui était couché à terre et lui a porté des coups de pied pour l’obliger à se relever. Nous avons voulu intervenir mais les Allemands nous ont empêchés. Je n’avais pas fait 20 mètres que j’ai entendu trois coups de feu ».

 

Gilbert Mazouz, presque un enfant : première victime de la barbarie qui allait être suivi de l’assassinat pour l’exemple de l’élève rabbin Victor Nataf, et de bien d’autres.

 

Pendant que 110 otages choisis parmi les notables et dont la vie devait garantir la soumission de la population juive étaient détenus à la prison militaire, plus de 5000 jeunes gens furent envoyés dans des camps de travail sur la ligne de feu et dans les endroits les plus exposés, évacués par les population civiles. Les contingents furent répartis dans les régions de Bizerte, Sedjenane, Mateur, Bou Arada, Pont-du-fahs, Kairouan, Enfidaville, Zaghouan. Les hommes furent parqués dans les conditions les plus inhumaines, sans aucune hygiène, occupés à des travaux bien au dessus de leurs forces physiques, sous les bombardements et les tirs d’artillerie et les coups de crosses ou de cravaches des gardiens allemands. Ils ne recevaient aucune nourriture. Les équipes de responsables et e ravitailleurs constituées par la Communauté durent accomplir de véritables prodiges, pour apporter des vivres, des vêtements et des médicaments sous les bombardements et par des chemins inaccessibles.

 

Cette oppression abominable se poursuivit pendant 5 mois jusqu’à la libération de Tunis par les troupes Alliées. Indépendamment du recrutement forcé et sous menace des travailleurs les Allemands imposèrent à la population juive de lourdes contributions en nature et en espèce. Une masse considérable de meubles, d’argenterie, d’objets d’agréent fut exigée, tous les appareils de radios et tous les réfrigérateurs furent confisqués. Par ailleurs des amendes collectives furent infligées à la population juive : 23 millions de francs à Tunis, 25 à Sousse, 20 à Sfax, 20 Kilos d’or à Gabès, 20 kilos d’or à Djerba, les appartements furent pillés, pillages accompagnés hélas de viols de femmes.

 

Au début d’avril 1943 commencèrent les premières déportations. Heureusement moins d’un mois plus tard, le 8 mai 1943, les armées de l’Axe prises en tenaille entre les Forces Alliées venues de Tripolitaine et celles venues d’Algérie étaient contraintes de capituler. Les archives allemandes retrouvées très récemment ont révélées que les SS avaient pour instruction de fusiller tous les travailleurs des camps si la contre-offensive allemande avait été victorieuse et si les forces de l’Axe avaient pu progresser sur l’Algérie.

 

Dans la nuit noire de ces six mois d’occupation nazie, la population juive meurtrie, violentée, eut le bonheur de rencontrer l’aide ou le réconfort d’amis musulmans ou chrétiens. Tout d’abord le Bey Moncef qui régnait alors sur la Tunisie et qui n’hésita pas à déclarer publiquement que « les Juifs comme les musulmans étaient ses enfants », fidèle à la tradition de tolérance de la famille Hussénite dont certains membres comme le Bey du Camp Sidi Lamine qui devait régner à partir de 1943, le Prince Raouf, le Prince Slimane cachèrent dans leurs demeures des Juifs menacés. Monseigneur Gounot Archevêque de Carthage qui dès octobre 1942 dans « La Tunisie Catholique » met en garde ses paroissiens contre l’antisémitisme : « Jésus-Christ notre divin modèle était Juif, comme Marie la plus sainte des créatures et j’ai rencontré chez certains de leurs compatriotes d’admirables vertus qui manquent à beaucoup de chrétiens »,et qui se rend en pleine occupation au siège de la Communauté pour affirmer de façon solennelle sa solidarité. Le devoir de mémoire implique le devoir de reconnaissance. Nous y sommes fidèles en rappelant ces gestes, en même temps que les noms de Mohamed Chenik, de Mohamed Badra, d’Aziz Djellouli, de Bahri Guiga, du Docteur Bouquet, de Charles de Saint-Paul, de Lamothe, du Docteur Dubosc.

 

Saluons avec la même ferveur  la mémoire du Grand Rabbin Haïm Bellaïche et des dirigeants de la communauté qui restèrent à leur poste avec courage et dignité en tentant d’éviter le pire à la population juive. Je n’énumérerai pas leurs noms de peur d’en oublier et, je m’inclinerai simplement pour les symboliser tous devant la grande figure du président Moïse Borgel.

 

En rappelant tout à l’heure les noms des Juifs de Tunisie morts au Champ d’Honneur en même temps que les noms des déportés et des travailleurs morts dans les camps de travail, nous voulons démentir avec force l’idée que les Juifs ont accepté sans résister le sort indigne qui leur était fait. Indépendamment des Juifs français et tunisiens combattant des campagnes d’Afrique, de Tunisie, d’Italie, de France et d’Allemagne, nous devons aussi marquer notre reconnaissance aux résistants, ceux qui eurent le bonheur de revenir comme Serge Moati, Lise Hanon, et les courageux Ankri et Maurice Taïeb qui n’hésitèrent pas alors qu’ils étaient détenus dans un camp de travail à continuer leur action, et ceux qui ne revinrent pas comme Alfred Rossi, Edouard Dana, Victor Cohen ou Max Guedj, natif de Sousse, Compagnon de la Libération, cité par le Général de Gaulle dans ses Mémoires et dont Pierre Closterman a écrit : « qu’il était le plus grand des héros de l’aviation française libre ». Le plus grand des héros combattait alors que l’on pourchassait et déportait ses frères parce que Juifs.

 

X X X

 

J’ai le devoir de remercier les hautes personnalités qui nous honorent de leur présence. Il est réconfortant de voir unis dans le souvenir des victimes juives de Tunisie le représentant de l’Etat d’Israël et le représentant du Gouvernement tunisien aux côtés de Monsieur le Maire des Paris et des représentants du Gouvernement français. Leur hommage à nos victimes est en même temps une condamnation de tous les racismes, de toutes les idéologies négatrices des Droits et de la dignité de l’Homme et un gage de concorde, de fraternité et de paix.

 

Il me plait de rappeler que la terre tunisienne unit toujours par un lien fraternel ceux qui y sont nés. J’ai le faiblesse de penser que Monsieur Bertrand Delanoë est ici certes en sa qualité de Maire de Paris mais aussi et surtout comme un natif de Tunisie sensible à l’esprit de concorde qui régnait entre les diverses confessions, venu aujourd’hui se souvenir, témoigner, et partager le deuil de ses anciens concitoyens.

 

X X X

 

Se souvenir c’est aussi s’engager. Il ne s’agit pas en effet d’évoquer seulement ces disparus innocents. Il ne s’agit pas seulement de partager ensemble un moment d’émotion et de tristesse. Le drame de la Shoah ne nous quitte pas. Il nous crée des obligations. Le souvenir de nos morts nous appelle à l’incessant combat pour la dignité et la liberté de l’homme. Renoncer sous prétexte que l’on ne peut rien, renoncer sous prétexte que l’homme est toujours victime de ses démons, de ses instincts, c’est reconnaître que nos morts sont morts pour rien ! Combattre en rappelant les méfaits du racisme, c’est honorer leur mémoire.

 

Depuis la cérémonie de l’an dernier des évènements graves nous ont affecté en France et dans le monde. Nous avons vu une remontée de l’antisémitisme, des agressions contre les synagogues, et la mort du jeune Ilan Halimi nous a montré jusqu’où peuvent mener les mythes antisémites. Nous avons vu aussi au Moyen Orient, des hommes, des femmes et des enfants victimes de la guerre.

En France le racisme ne doit pas avoir de place. On ne saura jamais assez ce que représentait en ces temps là, pour tant d’âmes juives la France. On se répétait que la Révolution Française, pour la 1ère fois dans la monde avait fait des Juifs des citoyens libres et égaux en droit, que ces soldats avaient cassé les chaînes des ghettos partout où ils avaient porté le drapeau tricolore. Et c’est cette idée de la France que les responsables de Vichy reniaient comme ils avaient renié la République. Et aujourd’hui, nous aimons la France, nous l’aimons au point de la vouloir elle-même, fidèle aux principes de 1789, aux principes d’égalité et de liberté, ouverte et accueillante à tous, fidèle à l’esprit de Voltaire défendant le protestant Callas, de Victor Hugo luttant pour les Juifs Russes, de Zola, d’Anatole France, de Clemenceau luttant pour Dreyfus.

 

Monsieur le Maire de Paris vous avez été à Haïfa et vous avez été à Beyrouth pour communiquer un peu de joie et un peu de solidarité aux victimes de ce conflit tragique d’il y a quelques mois. La mort d’un être humain, la mort d‘un enfant sous les bombes, qu’il soit palestinien, libanais ou israélien nous touche et nous émeut et le cœur se sert devant les larmes d’une mère qu’elle soit palestinienne, libanaise ou israélienne.

 

L’évocation de la Shoah nous a fait un devoir de lutter pour que les hommes, les nations se respectent et s’acceptent mutuellement dans leurs différences.

 

En 1933 lorsqu’Hitler promettait d’exterminer les Juifs de toute la terre, les Chefs d’Etat pensaient qu’il s’agissait des discours d’un fou. Aujourd’hui un chef d’état revendique l’arme nucléaire et promet d’anéantir l’Etat d’Israël. Nous avons payé assez cher le droit de savoir que les discours d’un fou peuvent devenir réalité.

 

A nous de lutter pour que chacun apprenne à vivre avec son prochain, extirpe tous les racismes, toute haine, tout rejet de l’autre.

Alors seulement quand l’humanité sera pénétré de ce respect mutuel pourra naître un monde nouveau auquel aspire dans l’angoisse et dans l’espoir les hommes avides de paix et de bonheur, ce monde nouveau qui ne sera autre que celui annoncé dans l’antique mais toujours actuelle prophétie d’Isaïe : « Plus de méfaits, plus de violences sur toute ma montagne sainte ».

 

Que celui qui fait régner la paix dans les hauteurs, qu’il répande la paix sur nous et sur tout Israël !

 

Ossé chalom bimromav, ou yassé chalom alénou, veal kol Israël !

 

 

                                                                                    Claude Nataf

 

 

 


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