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PROCHAINEMENT SUR VOS ECRANS |
UNE 0MBRE DANS LES YEUX documentaire de Rafaël Lewandowski (1999)
passe sur France 2 le Dimanche 28 AVRIL à 0H 30
Sous ce titre énigmatique se cache une histoire non moins étrange. Un homme Willy Holt résistant français , se trouve après son arrestation par les nazis, interné à Auschwitz. Prisonnier politique, il est pris par ses tortionnaires , du fait de sa circoncision pour juif .il va dès lors résister à sa manière avec son talent.. Il créa durant sa déportation des spectacles et dessinera des cartes postales pour la correspondance des officiers nazis. A la libération des camps, il persiste à oublier ce passé douloureux - bien moins pourtant que ces camarades juifs qui eux ne savaient pas contrairement à lui , le pourquoi de leur détention – en reprenant le dessin et en se devenant décorateur de cinéma. Il travaille sur « Paris brûle t-il » sur les films de Bertrand Blier, Otto Preminger, Roman Polanski (1)de Patrice Leconte (2) de Woody Allen et ironie du sort reçoit son seul césar pour un film de Louis Malle qui traitait de la déportation des enfants , ce sera l’émouvant « Au revoir les enfants » en 1984 . Un numéro , le 173286 traîne encore sur son bras comme traîne son refus de témoigner ne fut ce que pour ses enfants « ce n’est pas évident de vivre avec un homme qui fuit la parole » dira sa fille. Ce à quoi le père répond « Ce n’est pas la parole qui compte , c’est le regard » lui qui fut le regard d’autres artistes. Ce seront ces derniers notamment son fils l’appelant un certain jour du camp d’Auschwitz pour réveiller ses souvenirs et le ramener devant le seul décor qu’il n’a pas choisi dans sa vie. L’homme émerge , pond un livre de souvenirs en 1995 « Femmes en deuil sur un camion » (3 ) puis cinq années pense à ses camarades de camps assassinés, à cette horreur dont il n’a jamais voulu recréer le décor funeste. Résolu il participe à ce documentaire qui relate sa détention et son cauchemar. Il se raconte pour mieux évacuer sa douleur , dévoile sa seule arme de survie :son euphorie « Au camp être optimiste , c’était une bonne chose » dira t-il . Il sut déborder d’humanisme, se montrer généreux et surtout refuser d’être oublier, manipuler, réduit à une chose. Le documentaire traite de façon feutrée la double tragédie d’un homme qui n’a pas compris son destin
Jusqu’à se murer dans un silence réparateur pour lui. L’auteur analyse de façon pudique cet artiste , analyse la complexité de ce personnage serein, calme ,léger , sans révolte , drôle en filmant avec rigueur ses silences , ces silences qui en disent souvent plus loin sur l’âme humaine emprisonnée dans des blessures pas encore cicatrisées.
(1) Le réalisateur est le seul cinéaste à témoigner sur l’homme
(2) Le tableau coquin dans le film « le Père Noël est une ordure » intitulé « la femme nue et le cochon » est une reprise d’une peinture qu’il fit pour ses gardiens lors de sa captivité.
(3) « Nils éditions »
1939 l’armée allemande envahit la Pologne prenant le contrôle de la ville de Varsovie où sera cantonnée la population juive du pays. Le ghetto verra en 1941 beaucoup de leurs occupants emmenés par les maladies et la malnutrition .Les nazis déporteront de juillet à septembre 1942 près de 350 000 juifs ensuite. Certains des survivants organisent un mouvement de résistance : ils sortent en cachette pour s’approvisionner en armes et explosifs .Ces derniers arriveront en janvier 43 à stopper les déportations vers Tréblinka et à donner du fil à retordre aux nazis. une série de batailles assez inégale aura lieu entre les résistants juifs et les forces au pouvoir dont le point culminant sera la journée du 19 avril 4 » quand les dirigeants allemands décident de raser le fameux ghetto . Beaucoup de combattants juifs périront , un petit nombre réussira à s’échapper par les égouts pour continuer le combat contre l’occupant.
Cette page historique de la résistance juive moult fois proposée au cinéma (1) n’est pas un cas unique, pensons au camp de Sobibor particulièrement , se veut plus qu’un hommage à ces hommes et femmes valeureux pour qui : « mourir dignement était une affaire humaine » , une façon de lutter et de rappeler que les juifs se sont pas menés à l’abattoir sans se défendre. Idée que l’on ne prêtât pas comme pas hasard à d’autres peuples martyrisés . L’auteur après la lecture d’un livre de Léon Uris (2) « Mila 18 » , décida de porter cette histoire avec d’autres vues notamment en prenant pour conseillers techniques des survivants ramenés de Pologne et d’Israël. Ces rescapés seront interprétés par des acteurs à l’écran. Ces rescapés détruits psychologiquement par leur vécu cauchemardesque souffraient pour la plupart d’un sentiment de culpabilité : celui d’en être sorti vivants. L’un d’entre eux dira à l’acteur qui endossa son rôle : » Si vous pouviez lécher mon cœur , vous mourriez empoisonné ». Ce film fleuve de près de trois heures , demeure une réflexion sur le courage, la résistance, sur la souffrance et sur l’espoir aussi : celui qu’un tel drame ne se renouvelle point.
(1) plus de 30 films sur ce sujet de Border Steet en 1948 de Alexander Ford à « Au nom de tous les miens « de Robert Enrico en 1983
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Promesses de Justine de Shapiro, B.Z.Golberg et Carlos Bolado (Israël USA sortie le 24 avril?)
Promesses » au titre optimiste met en avant des visages d’enfants et nous dévoilent leurs pensées profondes. Tourné dans une période de calme relatif en Israël (1997 et automne 2000), ce documentaire introspectif invitent les enfants des deux camps en guerre à donner un éclairage nouveau à ce conflit qui les empêchent de se connaître et de partager les mêmes joies . Ils se prononcent tour à tour sur l’autre, sur la violence quotidienne qui les éloigne et sur l’espoir de paix qui pourrait les rapprocher . Les auteurs dénoncent l’apprentissage de la haine ,la diabolisation du voisin qui leur est inculquées. C’est dès lors l’endoctrinement , le sectarisme des parents que les auteurs montrent , qui font de leurs enfants de futures bellicistes. Passé cette critique, les auteurs les interrogent sur la possibilité de se rencontrer. Les langues de ces êtres fragilisées se délient , certains restent sur leurs a priori , d’autres timidement émettent le désir de se contacter , de parler d’autre chose, de leurs passions respectives, de sport surtout. Dès lors un des auteurs B.Z organise une rencontre entre eux .Elle aura lieu .Des jeunes palestiniens reçoivent deux enfants juifs, rencontre se passant dans la joie avec des griefs (la mort du jeune frère arabe tué, la perte de l’ami israélien) des discussions profondes ;des deux côtés, « on perd qu’est-ce qu’un vainqueur ? questionne un enfant « si pas de rencontre , pas de paix » lance un autre perspicace » Il y a aussi des larmes et des regrets lors du départ des invités juifs, car cette réunion , les enfants le pressentent n’aura peut-être pas de suite. Une scène très intense , capitale qui démontre que ces petites têtes pensantes sont les premiers otages de cette guerre et aussi les premiers meurtris. Dès lors l’enseignement de la haine , qui n’a plus de droit de cité s’efface devant la tolérance , la compréhension et l’amour de l’autre. Cette amitié fugace va les meurtrir à nouveau. Ils s’appelaient Faradj, Yzarko Daniel, Moshé Rahel, Shlomo,Mamhoud Ahmed et avaient de l’amour à distribuer. Une œuvre puissance, posée , primée , une vrai réussite émotionnelle à mille lieues de certains reportages souvent incomplets , expéditifs ou partisans. Un témoignage de bienvenue dans une période de heurts et de chocs.
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