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Chaouachi : portrait d’un métier


Chaouachi : portrait d’un métier

Le premier souk des chéchias daterait d’Abu Zakaria El Hafsi dont il a d’ailleurs gardé le nom depuis sa naissance : «Souk El Hafsi»…

L’embellie de ce couvre-chef traditionnel entre le XVIIe et le XVIIIe siècle a été couronnée par l’institution du souk Kébir, le grand souk de la chéchia. Véritable noyau de la Médina, ce nouveau souk a vite drainé la corporation, qui en a fait son fief. Mais les artisans étaient nombreux…

Résultat : il fallait s’emparer des lieux, quitte à fonder un autre souk. Ainsi a été créé le souk Séghir, que le café Chaouachine sépare aujourd’hui du grand souk.

Et qui sont-ils?

Reclus dans son arrière-boutique, le maître chaouachi (maâllem) passe au crible le travail, marchande la laine, la peinture, l’outillage. «Faire vite et bien», telle doit être la devise de qui veut se forger une carrière.

«Introduite par les Andalous à la fin du XVe siècle, cette industrie faisait la fierté de la Médina», confie Si Noureddine Ghariani, amine des chaouachia.

Du temps des beys, elle était considérée comme un métier de noblesse : «Sans déprécier personne, il était rare qu’un maître chaouachi n’ait pas une carrure intellectuelle», affirme-t-il.

«Ce sont eux qui précèdent les autres corporations lors des cérémonies beylicales où l’amine chaouachi devait représenter l’ensemble des artisans», rappelle encore l’amine du souk.

L’intérêt porté à cette industrie tient aussi au fait qu’elle n’existe nulle part ailleurs qu’en Tunisie. Une raison fort suffisante pour comprendre les «prérogatives» historiques dont elle jouit.

«Bien des figures emblématiques de l’intelligentsia tunisienne avaient été également des maîtres chaouachis», ajoute l’amine du souk.

Par-delà les vocations de chacun, le métier traverse des difficultés. Payés à la tâche, les chaouachia connaissent, en effet, des périodes creuses, des moments difficiles qui font pâlir les plus stoïques d’entre eux : récession de la demande, flambée des prix des matériaux. «C’est une profession où l’on ne tient pas compte des questions d’horaire et de rentabilité», remarque si Ghariani.

«C’est de la pure laine», souligne notre interlocuteur. Une laine tissée dans les plus célèbres filatures françaises. Le travail effectué dans l’atelier ou l’arrière-boutique n’est ainsi qu’un maillon de la longue chaîne de cet artisanat. La filature prête, une autre étape est enclenchée. Encore une, qui s’opère ailleurs : il s’agit du tricolage à cinq aiguilles de la première forme de notre chéchia. Celle que les artisans s’accordent à appeler kabbous. Le maître chaouachi remet généralement la laine à des femmes. Celles-ci tricotent selon des mesures différentes un grand nombre de kabbous. Le foulage de ces couvre-chefs qui permet de les rendre souples, se faisait jadis à l’atelier. Aujourd’hui, toutes les étoffes de laine du pays sont foulées à La Manouba. Reste le cardage. Tout l’art est dans ce geste. En cardant la première mouture d’une chéchia, l’apprenti doit éviter qu’elle s’écorche. Soigneusement pliée dans ses mains, il passe dessus une brosse à pointes douces. Il peigne et peigne encore jusqu’à enlever toutes les filasses déchiquetées, coiffant le tissu unifié du couvre-chef.

N’est-ce pas là l’image à laquelle on reconnaît un chaouachi? S’il est évident que le cardage peut être moins compliqué que d’autres tâches, il n’en reste pas moins une phase délicate où patience doit rimer avec attention.

Les chaouchias préfèrent au sceau de l’artisan un sigle cousu. Ils reproduisent une ébauche griffonnée permettant de distinguer des autres leur produit dans le souk. Ainsi il est plus difficile d’imiter un produit appartenant à tel artisan.

L’étape d’après est celle de la teinture. «Et c’est ce qui fait la différence entre les régions», souligne l’amine des chaouachias. Le marché libyen étant important, on note que les Tripolitains préfèrent le noir et que les habitants de Benghazi portent plutôt une chéchia bordeaux. Les gens du Cap Bon choisissent le rouge. «Les goûts et les couleurs ne se discutent pas», fait remarquer un artisan du souk Séghir.

Le prix d’une chéchia varie entre 5 et 30D : «Le kermez et la cochenille reviennent cher», explique un chaouachi faisant référence au matériau. «La chachia stambouli provient d’Istanbul. Mais en Tunisie, c’est surtout la chéchia locale qui est la plus demandée», ajoute l’artisan.

Désormais, tout ce qui se fait au souk Chaouchia, c’est la finition: «Le souk a connu une régression. De 400 maâlem, ils ne sont plus aujourd’hui que 35».

Fatma RASSAA

Envoye par Citron
www.lapresse.tn


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