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La
Tunisie de A à Z
par Gilda Spizzichino
A comme aïn draham
La « source d'argent » des montagnes de Kroumirie, entourée de magnifiques
forêts de résineux et de chênes- lièges. On a du mal à se croire en
Tunisie dans cette petite ville aux maisons couvertes de tuiles rouges caractéristiques
du nord du pays. Capitale de la chasse au sanglier, cette station a connu son
âge d'or à l'époque où les Français venaient y chercher un climat
vivifiant pendant l'été. Les Tunisois ont pris la relève, tout comme à
Tabarka, édifiée sur un site exceptionnel face à un golfe protégé par une
île et encadrée par la forêt. Souvenez-vous du slogan : « Je ne veux pas
bronzer idiot » qui dénonçait le tourisme de masse. C'est à Tabarka qu'il
vit le jour, et son festival attira dans les années 70 la crème de
l'intelligentsia française et tunisienne ainsi que tous les grands noms du
music-hall et du jazz. Reste le festival de jazz, devenu un classique des
grands festivals de l'été.
B comme berbères
Populations nomades qui peuplaient l'Afrique du Nord au IIe millénaire av.
J.-C. Dans le Dahar, région montagneuse du sud du pays où ils se sont
retranchés après l'arrivée des Arabes, ils ont construit leurs villages
accrochés à des pitons rocheux pour mieux se défendre. Pour protéger leurs
récoltes, ils ont édifié des greniers fortifiés, les ksours, composés de
cellules, les ghorfas, qui servaient de silos. Constructions étonnantes dont
il reste quelques beaux exemples dans la région de Tataouine. Le plus célèbre,
Ksar Haddada, servit de décor à l'un des épisodes de « La guerre des étoiles
», de George Lucas, tout comme les habitations troglodytiques des monts
Matmata (du nom d'une tribu berbère) qui confèrent à cette région une
apparence lunaire. Les nombreux cratères profonds d'une dizaine de mètres
qui entaillent le vaste plateau aride sont les ouvertures de ces maisons
souterraines creusées à même la terre, aujourd'hui en partie délaissées
par leurs habitants.
G comme guellala
La capitale des potiers, petit hameau de l'île de Djerba autrefois truffé
d'ateliers à demi enfouis dans le sol. Le village a compté jusqu'à 400
potiers, il n'en reste plus qu'une trentaine qui continue à fabriquer les
grandes jarres dans lesquelles on stockait autrefois les denrées ou les
gargoulettes utilisées pour la pêche au poulpe. L'art de la poterie tournée,
introduite dans l'île par les Phéniciens, s'est ensuite exporté vers Tunis
et Nabeul - le centre de la céramique -, où elle a évolué, contrairement
à la poterie modelée, fabriquée par les femmes berbères de Sejenene pour
leur usage domestique, qui demeure inchangée depuis toujours.
M comme mergoum
Les tapis de laine tissés depuis toujours par les femmes de Gabès ou de
Gafsa. Artisanat vivant presque exclusivement réservé aux femmes, la
fabrication des tapis se partage en deux écoles. Les tissages ras, comme le
mergoum aux motifs géométriques répétés à l'infini, ou le kilim,
constitué de bandes de différentes couleurs juxtaposées, ont une esthétique
particulière largement inspirée de la vie rurale. Plus citadins, les tapis
de haute laine à points noués ont pour ancêtre le mythique gtif destiné à
recouvrir le sol des tentes. Le plus renommé est le tapis de Kairouan, où
l'on retrouve l'influence turque.
O comme oasis de montagne
Véritables jardins suspendus aux confins du désert, à une soixantaine de
kilomètres de Tozeur, Chebika, Tamerza et Midès apparaissent comme une
explosion de verdure au milieu des montagnes ocre, un des plus beaux sites du
Sud tunisien. Ces villages faisaient partie du limes, ligne de défense de
l'Empire romain qui reliait Tébessa à Gabès. Les petites villes fortifiées
sont devenues par la suite des lieux de sédentarisation pour les nomades de
la région qui y développent l'exploitation agricole dans les palmeraies.
Longtemps inaccessibles, ces oasis ont conservé jusqu'à la fin des années
70 leur mode de vie traditionnel décrit par le sociologue Jean Duvignaud.
T comme thalassothérapie
Une activité qui s'est développée au point que la Tunisie en est devenue la
deuxième destination mondiale après la France. Des centres très modernes,
intégrés aux complexes hôteliers de luxe, utilisent les bienfaits de l'eau
de mer dans des décors qui rappellent ceux des bains antiques et des thermes
romains ou des hammams traditionnels.
comme tell
La région Nord, dont la côte encore sauvage offre, de Bizerte à Tabarka, de
vastes plages derrière lesquelles on découvre une Tunisie verte et
montagneuse. C'est le poumon vert de la Tunisie et autrefois le grenier à blé
de Rome. Elle abrite de splendides sites archéologiques, comme Dougga, Bulla
Regia, Utique ou Thuburbo Majus.
Z comme zaafrane
Le point de départ des méharées dans le désert, face aux dunes du Grand
Erg oriental. Depuis une dizaine d'années s'est développé le tourisme «
saharien » qui a transformé l'existence de cette région de nomades. Ce pays
de sable, ce sable si fin qu'il ressemble à de la poussière d'or, ne laisse
pas de séduire
Carnet de route
Y aller
Air France (0820.820.820) et Tunisair (0820.044.044) assurent la liaison entre
Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Toulouse et les aéroports de Tunis,
Djerba, Monastir et Tozeur.
Utile
Office national du tourisme tunisien : 32, av. de l'Opéra, Paris.
01.47.42.72.67. www. tourismetunisie.com et 1, av. Mohamed-V, Tunis. (00.216).
71.341.077.
Séjourner
Aux alentours de Tunis The Residence, le plus bel hôtel de la baie de Tunis,
sur la plage de Gammarth, allie élégance, sobriété et décor raffiné.
Thalassothérapie de qualité. Tél. : 71.910.101. Fax : 71.910.144. 280 euro
la chambre. n Abou Nawas Gammarth, pour sa situation privilégiée et le
charme de ses chambres sur la mer. Tél. : 71.741.444. Fax : 71.740.400. 150
euro la chambre. n Dar Saïd. Ancien palais superbement décoré à
Sidi-Bou-Saïd. Tél. : 71.729.666. Fax : 71.729. 599. 150 euro la chambre. A
Hammamet, La Puput de l'Antiquité tente de préserver son intimité derrière
les remparts de sa médina. Gide disait de cette côte qu'elle était « la
plus belle du monde ». n Au coeur de la ville, le Sindbad, pour ses chambres
disséminées dans un magnifique jardin. Tél. : 72.280.122. Fax : 72.280.044.
135 euro la chambre. n Dans la nouvelle station de Yasmine Hammamet,
l'Hasdrubal Thalassa, luxe et thalassothérapie. Tél. : 72.248.800. Fax :
72.248.923. 210 euro la chambre. Le Dar Hayet, une superbe villa de charme des
années 30 aux chambres spacieuses. Sur la corniche. Tél./fax : 72.283.399.
150 euro la chambre. A Djerba, l'île des Lotophages. Les Djerbiens ont préservé
les champs d'oliviers et de palmiers qui bordent les plages désertes de la côte
ouest. Le Sofitel Palm Beach, raffiné. Tél. : 75.757.777. Fax : 75.758.888.
160 euro en juillet, 260 euro en août la chambre. Le Mövenpick Ulysse Palace
a fait peau neuve et s'est enrichi d'un centre de thalassothérapie. Tél. :
75.758.777. Fax : 75.757.850. 150 euro la chambre.
Dar Dhiafa, des petites maisons traditionnelles où toutes les chambres sont
différentes. Magnifique décoration. Tél. : 75.671.166. Fax : 75.670. 793.
135 euro la chambre.
A Tozeur, la ville étape du tourisme saharien dans une oasis de trois
millions de palmiers. Les édifices de briques artisanales sont en harmonie
avec la couleur du désert. Une architecture typique du Sud tunisien.
Le Sofitel Palm Beach, le palace du Sud saharien, pour son luxe et son jardin
tropical. Tél. : 76.453.111. Fax : 76.453.911. 160 euro la chambre.
Le Ksar rouge, bel hôtel aux tons ocre, offre un excellent confort. Tél. :
76.454.933. Fax : 76.453.163. 120 euro la chambre.
Le Tamerza Palace, dans le paysage grandiose d'une oasis de montagne, à 70 km
de Tozeur. Tél./fax : 76.485.322/76.485.344. 150 euro la chambre.
A Douz
Avant d'entamer une méharée, détente et confort à l'hôtel El Mouradi,
face aux premières dunes du désert. Tél. : 75.470.303. Fax : 75.470.905. 70
euro la chambre
Carnet gourmand
Le Pirate, à Sidi-Bou-Saïd. Tél. : 748.266. Imaginée en bordure d'océan
par le gourmet tunisien Hosni Djemmali et conseillée par Guy Martin, du Grand
Véfour, cette table a créé l'événement dès son ouverture. On propose là
poissons cuits à la vapeur au gré de la marée, crevettes royales et
grillades au feu de bois.
Dar El Djeld, 5, rue Dar-El- Djeld, Tunis. Tél. : 260.916. La cuisine la plus
fine de Tunisie ? Vous la mangerez dans cette demeure privée du coeur de la médina,
à deux pas du palais gouvernemental. Un service distingué y apporte le
formidable couscous de poisson servi avec un bar qui paraît sortir de l'onde
et une graine parfumée au cumin, l'agneau séché et le boeuf émincé et
gratiné, avec les crèmes à l'ancienne (zriga ou bellouza).
Essaraya, 6, rue Ben-Mamoud-Bab-Menara, Tunis. Tél. : 560.310. Ce restaurant
d'allure folklorique, mais de qualité, est tenu par une famille d'orfèvres
tunisois qui a transformé un ancien palais et reçoit avec gentillesse et
beaucoup de professionnalisme. On y propose une cuisine locale bien faite dans
le patio d'un palais restauré. Belle soupe de blé concassé, fin couscous,
exquises pâtisseries sucrées.
Le Golfe, 5, rue Larbi Zarrouk, La Marsa. Tél. : 748.219. Au programme de ce
grand restaurant touristique : la mer en majesté. On vient pour la vue,
depuis la plage de La Marsa, mais aussi pour les poissons de qualité, pêchés
non loin et servis avec le sourire dans une demeure fleurie pleine de gaieté.
Le Grand Bleu, avenue Taïeb Méhiri, Gammarth. Tél. : 746.900. Ce grand
restaurant de bord de route vaut l'étape pour sa vaste terrasse. Les
couverts, nombreux, sont dressés dans une salle assez grande et à proximité
de la mer. N'hésitez pas si vous aimez les poissons simplement cuits et grillés.
Le Café vert, 68, av. Franklin-Roosevelt, La Goulette. Tél. : 736.156. Tous
les poissons d'une grande fraîcheur, car pêchés à deux pas, sont servis
frits, cuits fort peu ou en fine sauce pimentée, avec le sourire dans cette
demeure connue, populaire et toujours bondée. Bon rapport qualité-prix.
Chez Slah (14 bis, rue Pierre-de-Coubertin à Tunis, 71.258.588).
Les Ombrelles (107, av. Taïeb-Mehiri à Gammarth, 71.742.964) Gilles
Pudlowski
© le point 27/06/03 - N°1606 - Page 68 - 1633 mots
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