Un samedi soir, (pas) comme les autres, au cinéma REX.

Le film, « les diaboliques » de Clouzot, avec Paul Meurisse, Simone Signoret, Véra Clouzot et Charles Vanel.
Une affiche de chaque côté de la porte d’entrée, prie les spectateurs qui ont déjà vu le film, de ne pas divulguer la fin.
C’est ignorer la mentalité des goulettois. Quand on leur interdit quelque chose, ils font le contraire.
Dans une demi-heure la séance va débuter, la file d’attente s’allonge et à la caisse, deux rabat-joie, sont en train d’acheter des billets.
Ils ont remis au caissier, Victor B.(z’l) une grosse poignée de pièces de 5 millimes, en lui demandant deux places au balcon.
Le pauvre caissier, scrupuleux, s’est mis à compter les pièces, or, nos deux compères, pour créer l’incident, n’avaient pas donné le montant exact.
Une fois les pièces comptées, notre brave Victor B. leur demande le complément, alors on cherche dans la poche, on demande à l’un de prêter, toutes ces simagrées sont volontaires pour renter à l’œil.
Les gens rouspètent, l’autre Victor (z’l) a déjà rameuté la foule au café Rex, avec sa formule favorite « il va pleuvoir ! »
Arrive le propriétaire du Rex, à la caisse.
-Esh nouwa, Victor, Sheft essaf, esqââd tâmel?
(Qui y-t-il, Victor, tu as vu la queue, que fais-tu ?)
-Y h’abou jouj tshaker, ou y khoslem floush.
(Ils veulent deux billets, et il leur manque de l’argent)
Alors, Dario (z’l) le brave homme a cette sortie, mémorable :
-Âtiyem, oul mout fihem !
(Donne-leur, et la mort sur eux!)
Bien sûr il ne le pensait pas.
Nos deux compères rentrent donc sans débourser un millime.
GG, ayant assisté à la scène, s’approche et dit à voix haute :
-Ce n’est pas la peine de rentrer, je vais vous dévoiler la fin du film.
Il savait, que par ce geste, il gâcherait la soirée de dizaines de personnes.
Et c’est comme cela, que GG a vu le film à l’œil, également.