Mon nouveau village

Aujourd'hui en allant au centre de sport communal, où nous faisons nos exercices quotidiens, ma femme me disait: " Nous sommes dans un coin beau et paisible." En effet je ne pouvais que la joindre dans son appréciation, puisque nous avons ensemble choisi cette région Venant de New Jersey l'arrivée vers notre village offre des vues que nous ne voyons pas souvent. Ces vues surprennent et ravissent ses spectateurs qui viennent en voiture Notre village se trouve à un quart d'heure de la ville Alaintown puis dix minutes de Easton, dix minutes de Phillipsburg New Jersey une heure et demi de route de New York City et à environ la même distance de Philadelphie. Il se situe entre les collines de Bethlehem et les collines de Nazareth, nous nous trouvons à une demi-heure des stations de ski puis tout autour les plaines verdoyantes en été et blanche en hiver ressemblent aux plaines de Béja.

De loin se dressent comme des témoins de l'histoire américaine les montagnes "Blue Montain" et "South Mountain". Le grand fleuve, le "Lehigh", nourrit généreusement la terre de cette région pour ensuite ses anciens et nouveaux habitants pour se jeter ensuite dans le Delaware. Vers n'importe qu'elle direction que nous nous dirigeons nous avons des petites routes comme chez nous, qui mènent à de belles fermes et donnent un spectacle romantique à la vue et aux âmes sensibles qui savent jouir de ces images. Les églises et les synagogues sont nombreuses et témoignent de la foi des habitants cette belle région.

Malgré toutes ces belles choses qui nous entourent il me manquait les sentiments que j'avais connu lorsque j'étais jeune dans ma ville de naissance. En ce temps-là tous les habitants de notre ville se sentaient proches l'un de l'autre, car non seulement ils se connaissaient, mais les parents et les grands-parents se connaissaient et vivaient ensemble depuis des siècles. La religion de chacun des habitants était connue à l'avance. Tout le monde respectait tout le monde, qu'il soit chrétien, juif ou musulman, chacun pratiquait sa religion avec amour et respect. Avec toutes les nouvelles lois et susceptibilités aujourd'hui les personnes n'osent même plus parler de religion, de race ou de couleur de crainte qu'on les accuse de discrimination. Chacun par prudence n'ose pas parler de ces distinctions naturelles de crainte de blesser l'autre.

Dans notre ville non seulement nous connaissions la religion de notre ami ou notre voisin, mais aussi nous fêtions et nous nous partageons la joie et les délices de leurs fêtes. A Ramadan les chrétiens et les juifs mangeaient bien des zlabia,. A la fête des paques juives les arabes et les chrétiens se réjouissaient de la nourriture juive et des galettes. Pendant la Noël tous les habitants fêtaient ensemble avec nos amis et voisins chrétiens. Nous vivions en harmonie et en paix. Hélas les guerres avaient perturbé ce calme et ont obliger une grande partie des habitants de chercher de nouveaux cieux.

Emile Tubiana