Jani Abidov est envoye par le mossad en Algerie pour mettre en place une operation d’emigration clandestine de juifs d’Afrique du Nord.

Avec l’aide d’Abraham Friedman, un autre emissaire charge de l’emigration clandestine, et de responsables locaux, ils organisent un camp de transit a Tenes a 170km a l’ouest d’Alger.

Pendant ce temps, des operations secretes depuis la Tunisie et le Maroc sont mises en place afin de faire passer la frontiere aux volontaires a l’emigration. La plupart des volontaires viennent du Maroc, il y a parmi eux aussi bien des jeunes que des familles des femmes et des enfants. Etrangement tres peu ont ete formes dans les mouvements sionistes. La plupart arrivent par camion, et certains ont ete obliges de traverser la frontiere algerienne a pied, pour eviter les gardes francais. Officiellement le camp de Tenes est sense etre un camp de vacances. Les volontaires sont loges dans des tentes. Les conditions dans le camp sont difficiles, tant au niveau de l’hygiene que de la surpopulation.

Le 10 mai 1947, le bateau ANNAL accoste sur les cotes algeriennes avec a son bord le commandant  Israel Khoref, un membre du Kibboutz Sdot Yam, Eitan Sfojenik, Yaacov Netzer et les membres d’equipage espagnols. Le bateau a ete prepare a Marseille par l’organisation clandestine, et contient a son bord de la nourriture et de l’approvisionnement en charbon.  L’accostage du bateau est prevu a 38 kilometres du port militaire de Tenes. Les jeunes arrivent a pied du camp de Tenes. Les plus ages et les enfants sont transportes par une navette qui fait l’aller retour du camp au point de ralliement sur la plage. Les responsables du Mossad ont loues des barques afin de transporter les passagers du bord de la plage au bateau. Il a ete convenu que le bateau arrive le 10 mai a la tombee de la nuit afin de determiner le lieu precis d’amarrage et de revenir le soir pour embarquer, quand des feux de camp seraient allumes, signe du debut de l’operation. Comme prevu, le bateau vient identifier les lieux a la tombee de la nuit et a 19.00h il jette l’ancre a l’endroit prevu, a 500m de la cote. L’acces a la plage est difficile, a cause de falaises abruptes et abouti a une petite crique d’a peine 15 metres. Les barques prevues ne sont pas la et le transport vers le bateau se fait grace a 2 barques en bois et 2 bateaux pneumatiques de secours qui se trouvaient sur le bateau, ce qui ralenti beaucoup l’operation. Le transfert debute a 21h30 dans le desordre et en toute improvisation. Dans la panique, 2 des bateaux sont hors d’utilisation, 2 personnes sont blessees et retournent sur la plage. Jani Abidov et 2 emigrants clandestins dirigent l’operation. Soudain Jani  signale le passage d’une patrouille de gendarmerie francaise qui ayant remarque un groupe important sur la plage, ont arrete les personnes qui n’etaient pas encore embarquees. L’armee francaise tente d’intercepter le bateau. Le haut commissaire francais hesite a appliquer les instructions des autorites chargees de la securite qui autorisent le depart par peur de la reaction arabe. Certains arrivent a se sauver, une barque est abandonnee, 400 personnes embarquent enfin et le bateau quitte les cotes algeriennes vers 04.00h du matin. A terre, 250 personnes sont arretees, parmi eux Jani Abidor. Ils seront liberes plus tard grace a l’intervention des autorites francaise a Paris.

Des son depart, le bateau est rebatise le « Yehouda Halevy ».  Il met le cap sur la Sicile afin de se ravitailler en charbon, et arrive a Palerme le 16 mai.  Au lieu des 60 tonnes prevues, le navire n’est autorise a embarquer que 53 tonnes de charbon. Les autorites locales decouvrent que le bateau a pour destination Israel et il est immobilise. Le 19 mai a 18h,  apres 24 heures de negociations, le bateau peut enfin repartir.

Apres 3 jours de mer, une tempete violente se declare. Le bateau trouve refuge pres de l’ile de Linosa,  puis reprend son trajet vers les cotes egyptiennes et la Palestine. En raison de deteriorations, le bateau doit naviguer plus lentement, l’equipage s’inquiete car les reserves de charbon suffisent a peine pour arriver a Haifa.

Le 23 mai, le bateau est repere par 2 avions britanniques. Le lendemain un destroyer britannique qui poursuivait le bateau depuis Palerme se rapproche a une distance de 200 metres.  En realite, le bateau avait deja ete repere comme suspect par les britaniques a l’arrivee a Palerme, a cause du signalement aux autorites  portuaires de la maladie d’une petite fille a bord. A la question posee par haut-parleur de leur destination, un des responsables repond Alexandrie. Les britannique repondent qu’ils sont a 200 miles de leur destination. Un deuxieme destroyer rejoint le premier. 

Le 28 mai une petite fille decede et est « enterree » dans la mer.

Le 30 mai un 3eme destroyer arrive en renfort. Les Britanniques proposent d’accoster a Beyrout au lieu de Haifa. Les emigrants refusent la proposition. A 21h15 un 4eme bateau se joint au 3 autres.

Le 31 mai 1947, le bateau arrive a 30 miles des cotes israeliennes. A 8h du matin,  les autorites britanniques decident d’arraisonner le bateau. Les militaires font irruption sur le pont pendant que des gaz lacrymogenes sont lances contre les emigrants, et ils occupent le bateau. C’est la panique a bord, les emigrants essayent tant bien que mal de se proteger des gaz et de resister. Mais ils n’ont pour seules armes que des batons et des bouteilles en verres. Finalement ils decident de se rendre par peur de voir le bateau chavirer. Les Britanniques mettent les moteurs hors d’usage pour eviter tout risque de fuite  et le bateau est remorque jusqu'a Haifa.

Le 1er juin les emigrants clandestins sont transferes sur un bateau britannique le « Ouchan Vigor » pour etre envoye a Chypre.  

392 personnes sont internes dans les camps a Chypre, parmis eux 314 hommes, 53 femmes et 25 enfants. 8 personnes malades sont transferees dans un camp en Israel.

Apres leur liberation ils furent le noyau de pionniers qui crea le kibboutz Regavim. 

Le 16 juillet 1947, une nouvelle tentative d’emigration vers Israel est organisee.  Le bateau DULCIANA accoste au port d’Alger, il prend a son bord 411 personnes. Le bateau rebatise « Chivat Tsion » (retour a Sion)  n’arrive meme pas pres des cotes d’Israel, il est arraisonne le 28 juillet 1947 et ses passagers finissent aussi dans les camps a Chypre.

Toutes les personnes internes dans les camps a Chypre ne furent liberes qu’a la proclamation de l’Etat d’Israel.

En decembre 1947, un troisieme navire arrive a Alger mais il est decouvert par les forces de police locales qui commencent a tirer. Apres un echange de tirs, seulement 100 personnes arrivent a monter alors que des centaines d’autres, venus d’Algerie, du Maroc, et de Tunisie, sont laisses sur la plage. Les responsables de la Aliah clandestine, restes sur la plage d’Alger, sont arretes. Malgre tout, le navire rebatise le « Lo Tafhidounou » (vous ne nous ferez pas peur) accoste en Italie et reussit a penetrer sur les rives d’Israel. 

C’est ainsi que prirent fin les operations clandestines depuis l’Afrique du Nord . Il faudra attendre la creation de l’Etat d’Israel pour voir la Aliah depuis l’Afrique du Nord reprendre son cours.  

Auteur : Arielle.B - tous droits reserves