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Discours de Monsieur Ahmed Mestiri, Secrétaire d’État à la Justice :

A la dissolution de la Communauté


   

17 juillet 1958

 

Discours de Monsieur Ahmed Mestiri, Secrétaire d’État à la Justice

 

A la dissolution de la Communauté

 

Mesdames, Messieurs, Mes chers compatriotes

 

Je suis venu ici au nom du Gouvernement de la République, procéder à l’installation de la Commission provisoire de Gestion du Culte Israélite de la Région de Tunis, institué par la loi du 12 juillet 1958.

Cette loi a fixé, comme vous le savez,un nouveau régime au culte israélite, tenant compte des changements importants intervenus depuis deux ans dans le statut de la Tunisie et dans ses institutions.

Aux lieu et place de l’ancienne Communauté Israélite de Tunis et des caisses de secours du Culte Israélite de l’intérieur, des Associations cultuelles israélites seront constituées pour gérer les intérêts du Culte israélite.

Ces associations, une fois constituées, élaboreront elles-mêmes leurs propres statuts, conformément à la loi.

Elles seront dirigées par des Conseils d’Administration élus, composés uniquement d’Israélites Tunisiens.

Une innovation mérite à cet égard d’être soulignée : les femmes israélites pourront désormais participer aux élections pour les associations cultuelles.

Cette promotion de la femme israélite est une suite logique à d’autres promotions plus importantes intervenues dans le domaine politique et dans le domaine juridique. Sa participation aux élections municipales, commme celle de sa concitoyenne musulmane, a consacré son émancipation politique.

De même, depuis le 27 septembre 1957, de nombreuses dispositions du Code du Statut personnel ont consacré son émancipation juridique : je ne citerai que pour mémoire le droit d’héritage et l’abolition du Lévirat. 

Une autre innovation doit également être soulignée : l’éviction des étrangers des Organes de direction des Associations cultuelles.Il est normal, dans un pays indépendants, que les seuls nationaux soient appelés à gérer les collectivités publiques, quelles qu’elles soient.

Il en est ainsi dans la plupart des États européens où le culte israélite est  officiellement reconnu et organisé. Il n’est pas question, bien entendu, d’exclure totalement les étrangers des nouvelles associations cultuelles. Ils peuvent avoir la qualité d’adhérents et même d’électeurs.

Les anciens organismes, et en particulier la Communauté Israélite de Tunis, de par leur composition, la mission qui leur était reconnue ou qu’ils se sont donné, reflétaient trop les conceptions du Protectorat et de l’ancien régime pour être tolérées plus longtems dans la Tunisie d’aujourd’hui. C’est pourquoi leur dissolution a été prononcée et la gestion des intérêts des Israélites, du Culte Israélite à Tunis et à l’Intérieur a été confiée provisoirement à des comités provisoires de gestion du Clte Israélite, qui cèderont la place aux organes réguliers des Associations cultuelles dès qu’ils se seront constitués.

Mais ce n’est pas là le plus important. La réforme tend essentiellement à limiter le champ d’action des associations cultuelles et à bannir tout ce qui dans leur activité pourrait, d’une façon ou d’une autre, accentuer les particularisles au sein de la Nation.

Ce que nous ne voulons pas, c’est se laisser se créer dans la société tunisienne de véritables castes où le citoyen vivant en vase clos serait prisonnier d’un milieu fermé qui l’entoure de toutes parts.

De quelque côté qu’il se tourne, dans n’importe quel domaine où il exerce son activité, le citoyen juif se trouverait  en face d’organisations de toutes sortes, sociales, cultuelles, artistiques, sportives, qui l’accapareraint, lui faisant sentir à chaque instant qu’il est différent de son compatriote musulman.

Or c’esr précisémant à cela que tendait l’activité de l’ancienne Communauté

Il est évident que cette situation cadrait bien avec les conceptions du Protectorat et de l’Ancien Régime. Ce n’est plus possible dans la Tunisie d’aujourd’hui, où il ne peut y avoir de place pour d’autres communautés que la Communauté nationale.

Certes la religion musulmane, qui est celle de la majorité dez citoyens, est la Religion de l’État tunisien, tout comme la religion anglicane est celle du Royaume britannique. Mais le citoyen tunisien est libre dans ses croyances : l’État le lui garantit et protège le libre exercice du culte s’il n’enfreint pas la loi. Les premiers articles votés par l’Assemblée Constituantes le disent expressément.

Le citoyen israélite est donc libre de suivre les prescriptions de sa religion, de la pratiquer ou de ne pas la pratiquer s’il le veut, de s’associer à ses coreligionnaires pour la gestion du Culte et des intérêts qui s’y rattachent, à la seule condition de ne pas porter atteinte à l’ordre public.

En dehors de ce domaine spirituel, rien ne doit désormais distinguer le citoyen juif des autres citoyens. C’est un citoyen comme les autres, ni plus, ni moins, soumis aux même obligations et jouissant des mêmes droits.

Aucune discrimination ne le frappe, ni dans la loi, ni dans les faits. Il a accès à tous les emplois, à toutes les charges publiques, y compris celles de ministres et de magistrat. Il est électeur et éligible. Il bénéficie de l‘assistance de l'État sous toutes ses formes comme élève, comme étudiant, comme malade, exactement dans les mêmes conditions que son compatriote musulman.

Mais d’autres liens, plus forts que les liens de la citoyenneté rattachent le Juif à la terre tunisienne : ce sont les liens qui ont été forgés par les siècles, liens de toutes sortes où l’on retrouve la tradition, la langue, l’art culinaire, la musique, le théâtre, jusque et y compris cette vieille coutume des familles u Cap Bon, d’origine andalouse, qui ont gardé la grosse clef de la maison que leurs ancêtres ont rapportée d’Espagne.

Si malgrè cela il y a encore des gens qui gardent uns certaine nostalgie du Protectorat, qui ne conçoivent la vie dans ce pays que protégés par les gendarmes français, le contrôleur civil et le Résident général, qui songent à partir parce qu’ils se sentent plus Français que Tunisiens, ou même plus Français que les Français eux-mêmes, qui restent ici mais transfèrent ailleurs leurs capitaux et leurs entreprises; s’il y a encore d’autres gens qui rêvent de la terre promise, qui vivent dans le pays mais tournent leurs regards vers Israël, qui font consciemment ou inconsciemment le jeu du sionisme.. Eh bien, nous disons aux uns et aux autres qu’il vaut mieux - pour eux comme pour la Tunisie - qu’ils partent,et nous ne les empêcherons pas de partir, à n’importe quelle destination.

Ceci dit, le gouvernement prendra lui-même l’initiative de faire partir tous ceux qui s’avisent de nouer des relations plus ou moins occultes avc les organisations sionistes pour semer dans ce pays la discorde et troubles la paix sociale.

Enfin je voudrai dire un mot d’une question qui préoccupe à juste titre nos compatriotes israélites. Il s’agit du cimetière de l’avenue de Londres. L’existence de ce cimetière désaffecté qui occupe une superficie de 6 hectares et demi en plein centre de la Ville, a toujours posé aux pouvoirs publics un problème angoissant : juridiquement, ce cimetière, comme tous les autres cimetières musulmans ou chrétiens, fait partie du domaine public communal.

En fait, la commune de Tunis, pour répondre aux besoins impératifs d’une ville en pleine exptension, pour satisfaire les règles d’hygiène et de salubrité publique les plus élémentaires daans une cité moderne, et pour faire face aux nécéssités de l’urbanisme, a dû changer l’affectation d’un certain nombre de cimetières sis à l’intérieur du périmètre communal.

Elle a commencé par désaffecter bon nombres de cimetières musulmans et prendre toutes les dispositions pour le transfert des ossements.

Vous seriez peut-être étonnés si je vous citais le nombre de cimetières musulmans, à Tunis et ailleurs, sur lesquels les bull-dozers des Travaux Publics sont passés pour faire de la place aux routes, aux jardins d’enfants, aux parcs et aux terrains de sport. Vous voyez bien que la Commune n’a pas visé spécialement le cimetière israélite.

Il appartiendra en tout cas à la nouvelle Commission provisoire de Gestion du Culte Israélite de Tunis, et à Monsieur le Gtand Rabbin, de régler définitivement le problème avec Monsieur le ¨résident de la Municipalité.

Voilà ce que j’ai tenu à dire en cette ocasion, avec le langage franc er direct qui sied entre citoyens.

Je ne voudrai ps terminer sans m’acquitter d’une agréable obligation. Je voudrais remettre à Monsieur le Grand Rabbin Meiss Cohen le décret par lequel Monsieur le Président de la République le nomme Grand Rabbin de Tunis. Par ce décret, le Président de la République reconnaît Monsieur le Grand Meiss Cohen comme le Chef spirituel des israélites habitant le territoire de la République;

 

17 juillet 1958

  


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