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La Communauté Israélite Portugaise


   

 

La Communauté Israélite Portugaise

Les israélites du Portugal étaient à plus de 80% des israélites espagnols expulsés en 1492 dont la majorité crut trouver refuge au Portugal. Le roi du Portugal Manuel avait, en 1496, décidé leur expulsion mais cette mesure n'avait pas été appliquée. En revanche, Manuel fait procéder en 1497 à leur conversion forcée au christianisme et leur interdit la sortie du pays : l'ensemble des israélites portugais, d'origine ou immigrés, étaient donc devenus des conversos ou nouveaux-chrétiens. Dès le XVI° siècle, les communautés dites portugaises sont donc essentiellement d'origine espagnole.

"La recrudescence de l'Inquisition à la fin du XVI° siècle et au XVII° siècle provoque l'immigration de ceux qui officiellement ne sont plus des israélites mais de nouveaux chrétiens (dont certains étaient même retournés en Espagne dès la deuxième moitié du XVI° siècle!). Même s'ils reviennent majoritairement au judaïsme, ces derniers se distingueront des descendants des exilés de 1492, devenus israélites d'Orient (levantins), d'Italie ou d'Afrique du Nord. Sous le nom de portugais seront désignés les anciens marranes ou leurs descendants. Si par la suite des israélites d'autres origines, levantins, maghrébins (on disait barbaresques) ou italiens voire ashkénazes se trouveront cooptés dans les communautés portugaises, ce sera par assimilation."

Ces communautés portugaises rassemblaient au XVIII° siècle environ 200 familles et 20 000 membres : Amsterdam et Livourne (environ 5000 personnes chacune), Venise (un petit millier),mais aussi Londres, Hambourg, Bayonne, Bordeaux, Salonique, Constantinople, Alexandrie,..

Livourne occupe une place particulière, notamment pour ses relations privilégiées avec l'Afrique du Nord et la Méditerranée : très tôt, des israélites toscans s'installent à Tunis.

Le duc de Toscane, Ferdinand I°de Médicis (suivant l'exemple de son père Côme et de son frère François) invita, en 1593, les israélites levantins et les nouveaux chrétiens à s'installer à Pise et à Livourne, garantissant la liberté de culte ( LAICITE ! ), le droit d'aller et venir ( LIBERTE ! ), le libre choix de leurs vêtements ( EGALITE ! ), de leurs maisons, l'accès aux universités, l'exercice de toutes les activités, octroyant des facilités pour le commerce, enfin leur garantissant l'autonomie administrative et judiciaire (Livornina ou Charte des Privilèges). La "Ballotation" permettait d'accueillir de nouveaux membres dans la communauté, ce qui leur conférait la nationalité toscane ( FRATERNITE ! ). Ces avantages atteignirent leurs buts : l'arrivée de nombreux marchands (en 1601, 134 israélites; en 1622, 711; en 1645, 1250; en 1700, environ 2500; 5000 à la fin du XVIII° siècle) permit d'assurer le développement de Pise et de Livourne : cette dernière est à la fin du XVIII° siècle le deuxième port de la Méditerranée.

Les israélites livournais aisés prennent les habitudes européennes : ils portent chapeau et perruque, et le costume franc ce qui les distinguait des israélites orientaux habillés à la turque. Leur retour récent au judaïsme leur impose de faire appel à des rabbins étrangers ( vénitien, marocain, algérien,..) , au moins jusqu'à la fin du XVII° siècle.

Les guerres napoléoniennes, le rattachement à la Savoie, la concurrence de Marseille et la conquête de l'Algérie affaiblissent Livourne : en 1931, la population isrélite, qui avait atteint 4770 personnes en 1841, n'est plus que de 2330.

La Communauté Israélite Portugaise de Tunis

C'est au début du XVII° siècle qu'arrivent à Tunis les premiers marranes ( et également les Morisques : environ 60 000 musulmans convertis de force en 1492, expulsés par Philippe III et accueillis en 1609 par Othman Dey).

Les marchands qu'on voit arriver en Tunisie à partir de 1609 sont de nouveaux chrétiens, pour la plupart revenus au judaïsme. S'y mêlent des israélites levantins, descendants d'anciens expulsés de 1492 qui avaient choisi de s'installer en Orient. Appartenant à la grande bourgeoisie marchande, ils prennent Livourne comme port d'attache et bénéficient des conditions favorables consenties par Ferdinand de Médicis : à Tunis, ils seront Livournais.

Ces israélites livournais forme la communauté portugaise de Tunis (90 personnes en 1848, 500 vers 1820, 3000 vers 1940). Les Tunisiens les nomment "Grana", déformation arabisante du nom anglais de Livourne, Leghorn.

Cette communauté, composée de marchands aisés ouverts sur le commerce international, se voit peu à peu reconnaître une certaine autonomie en 1710, ratifiée par une convention entre communautés en 1741 et par un décret beylical en 1759.

A partir du milieu du XIX° siècle, l'accroissement de la communauté livournaise de Tunis s'accélère : la grande majorité des expatriés, qui quitte Livourne affaiblie, choisissent Tunis : la communauté livournaise atteindra plus de 4000 personnes (soit le double de la population isrélite de Livourne!). En 1895, un rapport du consul de France indiquait : " les israélites d'origine italienne occupent à Tunis une place prépondérante par leur situation de fortune, leur étroite solidarité et par l'appui constant du Consulat italien".

Simultanément, la Tunisie accueille un flot important d'émigrés italiens catholiques, pauvres venus d'Italie méridionale ("la petite Sicile"). La communauté est marquée par une italianité plus accentuée qui sera mise en question par l'évolution du régime fasciste de Mussolini.

Un certain nombre de renseignements nominatifs concordants montrent que des membres de la famille DARMON étaient associés ou membres de la Communauté isrélite portugaise de Livourne ou de Tunis. Parmi ceux-ci, on peut notamment citer :

-Néhoraï DARMON(1682-1760) succède à Isaac LOMBROSO comme rabbin de la Communauté Israélite Portugaise à Tunis.

-Parmi les "gouvernants" de la communauté de Marseille en 1785, figure Mordekhaï Hay DARMON

-Le 30 avril 1786, Pinhas, fils de Néhoraï GIARMON (DARMON),est "ballotté" à Livourne. La ballotation, sorte de naturalisation, est réservée à des personnalités qui envisagent un long séjour à Livourne, qui entendent pratiquer le Commerce International et ont besoin des protections attachées à la nationalité toscane.

-Le 16 Octobre 1793, Esterella DARMON, fille de Mardochée DARMON, épouse Daniel FORTI, Nobio (fiancé), membre de la communauté livournaise

-Le 17 mai 1795, on relève, parmi les négociants israélites venus de Tunisie auxquels est accordée la ballotation, le nom de Samuel Haïm DARMON, fils de Jacob

-Un décret du 1° septembre 1898 du Bey de Tunis confirme la protection espagnole accordée à 153 marchands d'origine ibérique. Parmi eux, un DARMON

-Dans les Archives du Consulat de France à Tunis, Pierre GRANDCHAMP note le nom de DARMON parmi ceux de 74 marchands livournais du XVIII° siècle

-Dans les Registres Matrimoniaux de la Communauté israélite portugaise de Tunis aux XVIII° et XIX° siècles, apparaissent de très nombreux DARMON : 54 mentions et 39 mariages de 1788 à 1823, 28 mentions et 13 mariages de 1843 à 1854, 54 mentions et 27 mariages de 1853 à 1878. C'est-à-dire un mariage par an de 1788 à 1857,en moyenne; ce qui correspond à 5 ou 6 familles composées de 5 enfants (vivants) chacune.

-De même, le nom de DARMON figure dans la liste des ressortissants de la communauté portugaise de Tunis établie par Samuel DIAZ, membre du Conseil en 1932

Lionel LÉVY en conclut : " Il est constant à Tunis, à côté des DARMON d'origine et de nationalité tunisienne, que d'autres DARMON avaient une situation de premier plan au sein de la communauté livournaise, liés par une stricte endogamie aux familles livournaises de souche ibérique telles que BOCCARA, MEDINA, VALENSI, PROVENZAL, PARIENTE ou romaine comme SPIZZICHINO ou MODIGLIANI".

Une interrogation : les DARMON, berbères ou livournais?

Toutes ces références à la communauté livournaise suffisent-elles à fonder l'hypothèse d'une origine italienne (et au-delà portugaise) de la famille DARMON? Rien n'est moins sûr : A cet égard, il faut noter que si le nom de DARMON apparaît très fréquemment à Tunis, jusqu'au XX° siècle, parmi ceux des membres de la communauté portugaise, en revanche, il n'apparaît plus à Livourne avant même 1841!

Les multiples références à la communauté israélite de Livourne n'impliquent pas nécessairement l'appartenance directe à cette communauté : il est probable que plusieurs des marchands israélites dits livournais de Tunis ( mais aussi d'Alger et d'Oran) étaient en réalité des israélites d'Afrique du Nord ( israélites barbaresques) ou des descendants des émigrés d'Espagne de 1391 et 1492 (israélites Sépharades) que leurs affaires de négoce international conduisaient nécessairement à Livourne ( mais aussi à Marseille, à Pise et pour certains à Amsterdam) : en 1810, sur les 12 plus importants marchands de Livourne, 6 viennent d'Afrique du Nord. A Tunis même, le statut de Livournais ( "Grana") était plus gratifiant que celui de isrélites tunisien et on peut penser que la richesse de certaines familles leur permettait d'accéder à ce statut sans en avoir nécessairement l'origine historique.

Il faut ici encore citer Lionel LÉVY : "Il y a peu de familles de Livourne qui n'aient quelque parent à Tunis et réciproquement peu de familles de Livourne qui n'aient quelque parent à Tunis...Si l'on ajoute que la communauté israélite de Marseille, depuis le dernier quart du XVIII° siècle, s'est formée sur une base livourno-tunisienne, on constate l'étroitesse des relations et imprégnations sociales qui se sont formées en deux siècles entre Livournais et Tunisiens, non seulement à Tunis mais dans toute la Méditerranée."

Le fait que certaines familles de négociants importants aient été présentes à Livourne ou en relations commerciales et sociales étroites avec la communauté livournaise ne serait donc pas en contradiction avec la thèse de l'origine berbère de la famille DARMON.

La Douda

Berdah 

Adapte de "La Nation Juive Portugaise" de Lionel Levy                                           

  


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