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Nos ancêtres Aurassi : Epoque Arabe de 983 à 1574 |
Nos ancêtres Aurassi : Epoque Arabe de 983 à 1574
L'époque ziride 1048-1148
Les Fatimides, qui n'avaient pas abandonné leur projet initial, étaient
occupés en Orient. Ils confièrent l'administration de la petite et lointaine
Ifriqya au chef d'une famille locale, les Ziri. Imprudence!
En 1048, ce fut la rupture qui permit l'établissement de la dynastie ziride.
La Sicile, sous contrôle musulman depuis 827, fut reconquise en 1096 par
Roger 1er, seigneur normand, qui devint ainsi Grand Comte de Calabre et de
Sicile et gouverna cette île jusqu'à sa mort en 1101.
En 1115, Ali, septième roi de Tunis dans la dynastie ziride, commença son règne
en envoyant une flotte contre Djerba dont les habitants s'étaient rebellés
et infestaient les côtes d'Afrique en y pratiquant la piraterie. Il se heurta
ensuite, en 1117 à la révolte de Gabés, soutenue par les troupes de Roger 2°,
Comte de Sicile et successeur de Roger 1°, mais échoua et se replia sur
Madhia, où il fut lui même assiégé, avant de pouvoir reprendre l'avantage
et de repousser les rebelles vers Gabés.
Le successeur d'Ali, son fils Hassan, ne fut pas beaucoup plus heureux. Les désastres
s'accumulèrent. En 1125, les Normands de Sicile s'emparèrent de l'île de
Djerba. La situation économique était catastrophique et la famine sévissait.
Roger 2° profita de l'occasion et arma une flotte qu'il réunit près de
Pantelleria, avant de la lancer à la conquête des côtes de l'Ifriqya. Il
s'empara de Tripoli en 1146, puis de Madhia, de Sfax et de Sousse en 1148. Il
domina toute la contrée qui s'étendait de Tripoli à Tunis.
Le huitième roi, Hassan, s'enfuit. Il se réfugia auprès de Abd El Moumen,
fondateur de la dynastie Almohade et lui demanda de le rétablir sur son trône.
Abd El Moumen se décida facilement à aller expulser les Normands de leurs
conquêtes d'Afrique. Il entreprit en 1159 cette guerre sainte, et parvint
victorieux à Madhia en 1160.
Aucune des parties reconquises ne fut rendue au prince détrôné et la
dynastie ziride prit ainsi fin.
L'époque almohade 1160-1236
Les provinces sous contrôle almohade dépendaient d' un gouverneur nommé par
Abd El Moumen.
Tunis n'échappa pas à la règle et fut soumise au gouvernement des délégués
envoyés par la résidence royale. Ce fut l'occasion de nombreuses vexations
et spoliations de la part d'oppresseurs qui profitèrent de l'éloignement du
chef-lieu de gouvernement pour se supplanter et se dépouiller mutuellement.
Plus d'une famille musulmane abandonna alors Tunis pour aller chercher asile
et protection chez les chrétiens de Sicile.
Mais simultanément, le commerce redevint florissant. Les musulmans, qui
furent les premiers à organiser les formes de leurs échanges selon les nécessités
du trafic international, perfectionnèrent leurs méthodes tandis que les chrétiens
s'en inspirèrent. Les négociants chrétiens vinrent trafiquer à Tunis, et
s'y établirent même Le Maghreb almohade commerçait avec l'Espagne, mais
aussi avec Pise, Gènes, Marseille et Venise.
Chaque nation avait son consul pour défendre ses ressortissants et disposait
d'un fondouk pour y entreposer ses marchandises et servir de refuge en cas d'émeute.
Des traités spéciaux furent conclus pour protéger les personnes et les
biens: en 1231 avec Venise, 1234 avec Pise, 1236 avec Gênes.
Les Almohades disposaient d'une escadre qui passait pour être la première de
Méditerranée. Elle était l'oeuvre du berbère Youssouf. Ce dernier avait
servi sur les bateaux du Comte de Sicile, Roger 2ème avant d'être nommé
amiral par Abou Yacoub, troisième souverain de la dynastie almohade.
la reconquête européenne et l'invasion ottomane
Cette période connait, à ses débuts, l'expansion d'une véritable
civilisation hafcide, riche et rayonnante, elle voit aussi se dégrader les
relations entre les gouvernants de Tunisie et les puissances européennes,
notamment l'Espagne.
La Course apparaît alors et, rapidement, elle devient un instrument économique,
mais aussi politique. Elle succède aux escadres organisées des dynasties précédentes.
Puis la suprématie navale arabe va lentement s'estomper. Les corsaires échappent
de plus en plus souvent au contrôle des rois de Tunis pour ne s'intéresser
qu'à leurs seuls profits. La Tunisie redevient un enjeu que se disputent de
nombreuses nations: Turquie, Espagne et Algérie, jusqu'à ce que la Sublime
Porte impose sa domination.
L'époque hafcide 1236-1574
La fin de la suprématie arabe
En 1270, débuta la croisade de Saint Louis. Ce fut à partir de cette date
que prit fin la suprématie arabe incontestée sur la Méditerranée: jusqu'à
ce jour, "nulle planche ne pouvait flotter en Méditerranée sans
l'assentiment des autorités arabes."
La marine de guerre hafcide commença à décliner. La piraterie se développa
sans que le calife soit capable de la contrôler. Les bateaux furent obligés
de naviguer en convois. Parallèlement à la piraterie, un phénomène nouveau
apparût: la Course. Cette activité se différenciait de la précédente par
le fait qu'elle était commanditée par une autorité à terre, alors que la
piraterie s'exerçait au seul profit des capitaines et équipages des navires.
Les ports de Tunis et de Bizerte se constituèrent en Républiques autonomes
organisées pour cette Course. Ils armèrent des galères qui parcouraient la
Méditerranée pour leur compte. les corsaires du XIV° et du XV° siècle n'étaient
pas seulement des pillards, comme le deviendront plus tard les Turcs, mais des
soldats de la "guerre-sainte" contre les chrétiens. Ils songeaient
moins au trafic des captifs qu'à l'emprisonnement des infidèles.
Les conflits étaient de plus en plus nombreux.
En 1335, Djerba fut reprise. Les Génois et les Siciliens tentèrent vainement
de la reconquérir. Les relations se tendirent et la rivalité entre marins
chrétiens et corsaires de Mahdia aboutit, en 1390, à l'envoi d'une flotte vénitienne,
génoise et française contre cette île, place-forte d'Ifryqia. L'attaque échoua.
Dès 1500, la reconquête des Européens sur les territoires colonisés par
les Arabes fut entamée. L'Espagne était libérée, puis le nord de l'Afrique
.
Alors que la piraterie, féroce et ardente à recruter des chiourmes aux dépends
de l'adversaire, était en déclin, l'Espagne jugea nécessaire de détruire
les repères des corsaires barbaresques et entreprit une série
d'interventions.
Ce fut le début de la "Croisade africaine" dont les motivations
religieuses ont été largement exagérées. Le roi d'Espagne subordonna le
triomphe de la Foi aux impératifs des affaires intérieures mais surtout à
ceux de sa politique étrangère.
En 1510, les Espagnols se heurtèrent aux Ottomans en Tunisie, ils furent
notamment battus à Djerba par Khereddine et Orudj.
En 1533, le prince hafcide Moulay Mohammed, d'un caractère faible et d'un âge
avancé, désigna pour lui succéder et bien qu'il ne soit pas son fils aîné,
son fils Moulay Hassan, .Ce choix était destiné à satisfaire son épouse préférée.
Parvenu sur le trône, le nouveau roi s'empressa de faire étrangler ses frères
dont il redoutait la vengeance. Mais le plus jeune, Rachid, lui échappa et se
réfugia à Alger auprès de Khereddine dont il implora la protection. Ce
dernier l'emmena à Constantinople et proposa à Soliman, douzième prince de
la dynastie ottomane, de se servir du nom de ce malheureux prince pour faire
la conquête de Tunis.
La tentative turque
Une flotte formidable fut rassemblée dans le but annoncé de remettre le
jeune prince sur son trône à Tunis. Entre temps celui-ci était jeté en
prison et la flotte, commandée par Khereddine, dit aussi Barberousse, fit
route vers la Goulette. A son arrivée, les Tunisiens prirent les armes et
renversèrent leur roi au profit de Rachid. Ils ouvrirent leurs portes à
Khereddine et découvrirent la supercherie trop tard. L'Amiral ottoman leur
annonça qu'ils avaient à présent, pour maître, le sultan Soliman.
Moulay Hassan, ayant vainement fait appel aux tribus arabes pour s'opposer à
l'envahisseur ottoman, recourut à Charles Quint qu'il décida facilement à
mener une opération contre les Turcs.
Première restauration
En 1535, les flottes combinées d'Espagne, du Portugal, de Flandre et de Gênes
firent route vers la Sardaigne où elles retrouvèrent celles d'Italie et de
Malte. Ce furent quatre cents voiles, dont quatre-vingt dix galères qui arrivèrent
devant Carthage. Sept mille hommes débarquèrent. Les Turcs n'opposèrent
qu'une faible résistance.
La Goulette et Tunis tombèrent aux mains de Charles Quint. Barberousse prit
la fuite.
Charles Quint rétablit Moulay Hassan sur son trône avant de se retirer. Mais
peu de temps après, ce dernier fut de nouveau rejeté par ses sujets.
Deuxième restauration
En 1537, Charles Quint consentit à demander au vice-roi de Sicile
d'intervenir au profit de Moulay Hassan.
La ville de Sousse fut soumise, puis en 1539, suite à l'intervention d'Andrea
Doria, ce fut le tour des villes de Sfax, Kelibia et Monastir.
Mais cette deuxième restauration ne fut pas plus heureuse que la première et
Moulay Hassan fut de nouveau mis en fuite en 1542. Cette fois son fils Hamidah
en profita pour se faire proclamer Roi de Tunis.
Hamidah éprouva de nombreuses difficultés à contrôler son royaume. Il fit
successivement appel aux Espagnols et aux Turcs, mais sans grand succès. La
place était libre pour les différents Raïs qui exercèrent sans contrainte
leurs activités de piraterie ou de course, selon les circonstances. L'un des
plus célèbres fut Dragut.
Philippe II avait les yeux tournés vers La Goulette, mais les difficultés économiques
de l'Espagne l'empêchait de mettre à exécution ses projets de conquête.
Cependant en 1559, il autorisa les Chevaliers de Malte et le Vice Roi de
Naples à monter l'opération de Djerba.
La flotte de Médina Coeli attendit l'automne et se mit en route alors que les
navires ottomans étaient retenus à Gallipoli. La conquête de l'île se fit
sans difficulté, mais le 15 mars 1560, en quittant son mouillage, elle fut
assaillie par l'escadre de Piali-Pacha et de Dragut, qui coula trente navires,
et fit cinq mille prisonniers.
La petite garnison chrétienne de Djerba fut exterminée après une farouche défense.
Les ossements furent amoncelés en une pyramide: la tour des crânes (Borj Er
Rous).
En réponse à l'attaque espagnole sur Djerba, les Turcs assiègèrent Malte.
Dragut et Outch Ali se distinguèrent dans les combats. Dragut mourut en 1565
pendant ces opérations.
En 1568, Outch Ali est chargé du Pachalik d'Alger.
L'affrontement entre l'Empire Ottoman et les puissances chrétiennes se
poursuivit jusqu'en 1571. La bataille de Lépante, le 9 octobre 1571, marqua
la victoire de la coalition catholique. Outch Ali y fit preuve d'une bravoure
particulière et gagna le titre de Capitan-Pacha, c'est à dire, commandant de
la flotte ottomane.
La tentative algérienne
Hamidah resta au pouvoir jusqu'en 1570, date à laquelle le Pacha d'Alger,
Outch Ali, attaqua Tunis et en fit la conquête.
L'intervention espagnole
Mais Philippe II, Roi d'Espagne, inquiet de l'expansion algérienne, décida
une nouvelle expédition contre cet état. Il en confia le commandement à Don
Juan d'Autriche, son Frère naturel, déjà célèbre par son comportement à
la bataille de Lépante.
Don Juan reçut l'ordre de conquérir puis de raser toutes les villes
barbaresques qu'il pourrait atteindre.
Il parvint à Tunis et épargna la ville qu'il confia à l'administration d'un
frère de Hamidah. Il conquit également Bizerte et fit construire de nouveaux
forts où il laissa des forces espagnoles.
La conquête ottomane
Le sultan Selim Shah, treizième prince de la dynastie ottomane, était irrité
des succès de Don Juan. En trois ans, il fit reconstruire la flotte ottomane
qui avait été complètement détruite en 1571 à Lépante.
En 1574, il envoya cette nouvelle flotte contre les Espagnols de Tunis, avec
quarante mille hommes. Celle-ci était commandée par Sinan Pacha et Outch Ali
(Ali el Fartaz - le teigneux). Elle comprenait deux cents galères fortement
armées, accompagnées de plusieurs navires de transport de munitions et de
matériel de guerre.
Les premières hostilités eurent lieu devant Tabarka. La Goulette et Tunis
tombèrent . Cette double victoire livra la Tunisie aux Turcs:elle devint un
pachalik. Le Maghreb prit alors sa physionomie moderne avec les trois blocs
politiques du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie.
La Douda
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