| Accueil | Annonces | Arts | Calendar | Cartes | Chat | Commentaires | Communautés | Coutumes | Culture | Délires
| Enregistrement | e-Souks | Forum | Fun | Galerie Photo | Genealogie | Harissatheque | Histoire | JRencontre
 | Kandil | KesTuCherch | La bouffe | Links | Loterie | Medias | Musique | Objectif | Paracha | Plan du site | Portail
| Recherche | Religion | Sommaire | Sondages | Souvenirs | Telecom | Tunes Célèbres | Voyages |
 

 

 

La Dame de Carthage


   

 

 

La Dame de Carthage

Tanit

 

               Déesse tutélaire, mère protectrice, symbole de la maternité et  de la fécondité, parèdre de Baal,  divinité cruelle,  assoiffée d’enfants qu’on lui sacrifiait, qui est donc Tanit ?  Son symbole[1], un triangle surmonté d’une barre horizontale aux extrémités souvent relevées, sur lequel repose un cercle est  reproduit à des milliers d’exemplaires  à Carthage tant sur des stèles, des mosaïques que sur des amulettes  et des tablettes votives. La déesse est-elle née à Carthage ou en Phénicie ? Son nom est-il phénicien ou africain ?   

               Lorsque les Phéniciens, partis  de Tyr, accostent  dans ce golfe céruléen en forme de berceau, au fond soyeux et poissonneux, ils ne se doutent  guère que la « Ville Neuve », Qart- Hadasth (Carthage) qu’ils fondent  supplantera bientôt  Tyr et  Sidon.   Les marins phéniciens, accompagnés par Elyssa-Didon, amènent leur savoir-faire, leur maîtrise de la mer et aussi leurs divinités dont Baal et Astarté. Longtemps, les archéologues et historiens ont  reconnu dans la dénomination de Tanit un préfixe libyco-berbére et ont soutenu la thèse  d’une divinité africaine avec des influences phéniciennes Pourtant à  Carthage,  c’est le théonyme sémitique, tnt (la pleureuse)qui apparaît et non celui d’Astarté. Mais la  découverte à Sarepta ( actuel village de Sarafand, près de Sidon) d’une inscription tnt-strt   (Tanit-Astarté) confirme son  origine orientale  et phénicienne. Tanit ou Tinnith  est  quelque sorte  l’hypostase  d’Astarté, une sœur cadette dont le culte devient prépondérant  à Carthage, précédant même celui de Baal-Hammôn,  comme le confirment de nombreuses inscriptions comme celle-ci : «A la grande Tanit et à notre Seigneur et maître Baal-Hammôn. » Si elle possède les mêmes attributs qu’Astarté, la Tanit carthaginoise,  par les textes des Grecs et des Romains, rivaux de Carthage et surtout  depuis la découverte du sanctuaire contenant des ossements d’enfants,  offre l’aspect  d’une déesse cruelle  exigeant de  barbares sacrifices d’enfants. Au début du vingtième siècle, le choix du terme sémitique tophet  pour désigner le sanctuaire de Tanit, est une prise de position pour la réalité de sacrifices d’enfants, puisqu’il désigne dans la Bible, le lieu où les Cananéens sacrifiaient des enfants en les brûlants vifs. Ces affirmations au demeurant ne sont reprises que dans la Bible.  Pourtant un spécialiste des études phéniciennes, Sabatino Moscati, réfute cette thèse. Il affirme que : «  le tophet, aire sacrée dédiée aux divinités suprêmes Tanit et  Baal-Hammôn, était  le   lieu où étaient brûlés et, par la suite ensevelis dans des urnes des enfants morts-nés ou morts peu  après leur naissance. »   Le spécialiste tunisien, Azedine Beschaouch soutient  la théorie de Moscati et constate  : « l’absence de tombes de nouveau-nés dans les nécropoles de Carthage et des autres sites puniques de Méditerranée. »  à une époque où la mortalité  néo-natale était élevéeL’archéologue américain L.E.Stager estime, quant à  lui  que Cananéens  et Puniques offraient  à la déesse et à Baal-Hammôn des enfants en sacrifice. Les ossuaires, il est vrai contiennent aussi des restes d’animaux calcinés qui n’ont rien à faire dans un cimetière d’enfants. Sur ce point, , le débat est loin d’être achevé.

       Le culte de la déesse ne se limitait  pas à Carthage, il  se retrouve dans tous les comptoirs puniques particulièrement à Chypre, Malte  et à Ibiza ou les « signes de Tanit »  abondent. A Ibiza plus de 600  petites statuettes de la déesse ont été découverte dans une grotte au Nord de l’île. La déesse symbole de la fécondité et de la fertilité est représentée dans de nombreuses statues, une grenade à la main, et  une pièce de pièce de monnaie frappée à Rome, la représente chevauchant un lion.

          Disparue aujourd’hui la dame de Carthage ? Depuis que les religions monothéistes se sont implantées sur le pourtour méditerranéen, il est évident qu’aucun culte ne lui est rendu, cependant elle reste très présente dans l’inconscient collectif.   Ainsi la main de la déesse paume ouverte, symbole de protection et de bénédiction, présente tant de fois dans les sites puniques est devenue selon Emna ben Miled   la Hamsa[2] ou main de Fatima. Cette main tendue où la paume bénit, caresse, calme la douleur, très ancienne symbolique du Proche-Orient reste dans l’islam une protection puissante contre le mauvais œil. Les Hébreux, voisins des Cananéens ont eux aussi récupéré le symbole  sous le nom de main de Myriam[3].   Tanit est trop profondément ancrée pour disparaître. En Tunisie, aujourd’hui encore, elle est présente dans le rituel de mariage, connu sous le nom de  la jelwa, décrit par Emna ben Miled : « richement habillée et couverte de bijoux, elle monte sur une petite estrade. Ensuite, elle lève les bras à l’horizontale, puis elle soulève ses deux  avant-bras à la verticale, en plaçant les paumes de ses mains bien en évidence, face à l’assistance. » En s’identifiant à Tanit qui était vénérée dans la position des mains levées, la mariée tunisienne perpétue une croyance ancestrale.

 

                                                                     Monique Zetlaoui

Bibliographie

Ben Miled Emna : Les Tunisiennes ont-elles une histoire ?

Beschaouch Azedine : La légende de Carthage,

Lancel Serge :Carthage

Lepinski E : Les racines syro-phéniciennes de la religion carthaginoise.

Moscati Sabatino :The Phoenicians

Rawlinson George/ History of Phoenicians

 

 

 


 

[1] Le symbole ou signe de  Tanit  ne se retrouve qu’une fois en Phénicie.

[2]Hamsa ou main de Fatima  :  signifie cinq et symbolise les cinq piliers de l’islam. 

[3] Main de Myriam. Symbolise les cinq livres de la Torah.

  


| Accueil | Annonces | Arts | Calendar | Cartes | Chat | Commentaires | Communautés | Coutumes | Culture | Délires
| Enregistrement | e-Souks | Forum | Fun | Galerie Photo | Genealogie | Harissatheque | Histoire | JRencontre
 | Kandil | KesTuCherch | La bouffe | Links | Loterie | Medias | Musique | Objectif | Paracha | Plan du site | Portail
| Recherche | Religion | Sommaire | Sondages | Souvenirs | Telecom | Tunes Célèbres | Voyages |
 
Google
 
Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a :
jhalfon@harissa.com
copyright 1999-2010  Harissa All rights reserved.