ברוך
אתה ה' אלקינו מלך העולם עושה
מעשה בראשית
Loué
sois-Tu, Eternel notre D.,
Roi de l'univers, Auteur de
l'œuvre de la Création
Cette
mitsva trouve sa source dans le
Talmud, où l'on nous enseigne
que, lors de la Création du
monde, le soleil fut créé dans
la position de l'équinoxe de
printemps, au début de la nuit
du quatrième jour (Rashi).
Il nous revient donc de louer le
Créateur à nouveau chaque fois
que le soleil passe par cette
position, ce même mercredi
(quatrième jour de la semaine).
Le
Talumd utilise ici, ainsi que
pour toutes les questions
halakhiques liées au soleil et
aux saisons, la mesure approchée
de la durée de l'année solaire,
dite de Shmouel, valant 365.25
jours. Avec cette approximation,
quatre années sont un nombre
entier de jours, et vingt-huit
années sont un nombre entier de
semaines. Il en résulte que tous
les vingt-huit ans, et plus
précisément tous les
28 x 365.25 j = 10 227 jours, le
soleil retourne à sa position
initiale, le mercredi[3]
à la première heure (juive,
c'est à dire le mardi soir).
La dernière
célébration eut lieu le
mercredi 8 avril 1981 (4
Nissan 5741).
La prochaine Bénédiction
du Soleil sera dite le
mercredi
8 avril 2009 (14
Nissan 5769).
La suivante : le
mercredi 8 avril 2037 (23
Nissan 5797).
|
Naturellement, cette date n'est
pas réellement celle de
l'équinoxe de printemps, qui a
lieu de nos jours aux alentours
du 21 mars. La raison en est le
retard accumulé par l'année de
Rav Shmouel sur l'année tropique
:
Tjul
- Ttrop |
=
365.25 - 365.242199
jours |
|
=
0.007801 jour |
soit un
retard d'environ un jour tous
les 128 ans.
Avec 18
jours de retard accumulés par la
date de célébration sur
l'équinoxe, nous pouvons donc
vérifier que cette loi fut fixée
il y a environ 2300 ans.
Le
Talmud s'appuie sur
l'approximation de Shmouel pour
les halakhot directement
liées au soleil et aux saisons,
pour lesquelles il n'y a pas
d'obligation de décret du
Sanhédrine, afin que chacun
puisse faire les les calculs
seul. Mais pour l'observance des
mois et des fêtes, c'est le
cycle métonique (dit aussi de de
Rav Adda), plus précis, qui
réalise vraiment l'approximation
juive de l'année solaire, en
moyenne sur 19 ans.
Selon
l'approximation de Rav Adda,
tous les 19 ans, une même date
dans le calendrier juif devrait
correspondre à la même position
du soleil. Or le retard que
l'année juive moyenne accumule
sur l'année tropique est :
TAda
- Ttrop |
=
365.246822 -
365.242199 |
|
=
0.004623 jour |
soit, en
2300 ans, environ 10 jours.
Or, de
nos jours, le 4 Nissan de la
première année d'un cycle de 19
ans (5739, 5758, 5777 etc.)
tombe vers le 1er
avril, c'est à dire environ 10
jours après l'équinoxe de
printemps. Nous constatons donc
qu'à l'époque où Abbaïé enseigna
son avis, le 4 Nissan moyen
(c'est à dire la première année
de chaque cycle de 19 ans)
correspondait à l'équinoxe de
printemps, d'où la relation que
les Sages firent avec la
création du soleil le 4ème
jour de la Création, selon
l'avis talmudique que celle-ci
se passa en Nissan.
Mais
alors, pourquoi continuer
aujourd'hui à observer une
pratique dont on sait qu'elle
n'est plus valide
astronomiquement ?
C'est que, dans la pensée juive,
le Temps est fait pour l'Homme,
et non l'inverse. Il importe peu
à D.ieu que nous prononcions
cette bénédiction précisément à
l'instant astronomique de
l'équinoxe, car les astres et
leurs mouvements ne furent créés
que pour nous être utiles. Ce
qui compte, c'est l'enseignement
que l'on peut en tirer.
En effet, il existe une dispute
talmudique fameuse entre Rabbi
Eliezer et Rabbi Yehoshoua.
Rabbi Eliezer pense que l'Homme
fut créé au mois de Tishri, et
que la Rédemption arrivera en
Tishri, le mois de la Justice
Divine. Mais Rabbi Yehoshoua
maintient que ce fut en Nissan
que le monde fut créé, le mois
de la Miséricorde, et qu'en
Nissan il sera sauvé. Mais Rabbi
Eliezer et Rabbi Yehoshoua
avaient également un autre
désaccord célèbre. Rabbi Eliezer
disait que la Rédemption
n'arriverait peut-être pas : le
Jugement Divin risquerait de
mettre un terme au monde ;
tandis que pour Rabbi Yehoshoua
la Rédemption arrivera
nécessairement, la
Bonté Divine aura finalement
raison du mauvais penchant des
hommes.
Or, bien que les années se
renouvellent au 1er
Tishri, les Maîtres du Talmud
ont fixé la loi de Birkat
haHhama en accord avec
l'avis de Rabbi Yehoshoua :
c'est pour transmettre l'idée
que la Rédemption arrivera
finalement, D.ieu enverra son
Messie par le mérite des hommes.