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Cher Garouste , Le meilleur moyen de me faire perdre mes moyens est de me passer commande d’écriture ; autant le besoin spontané d’exprimer enthousiasme ou déception – serait-il exagéré – me met dans un état d’excitation d’exception, autant , dans le cas contraire , le côté laborieux d’un devoir à accomplir risque-t-il de tétaniser cet élan d’euphorie délirante . Or c’est bien de cela qu’il s’agit : sur injonction de M – A Ouaknin , me voici confronté à la page vide où je dois vous écrire mon samedi PM penché sur votre Haggada , votre Haggada à tous les deux . Certes , dès acquisition du gros volume , je me suis empressé de feuilleter , de voir défiler images et caractères , mise en page et papier mais vite , dans un état d’agitation qui m’est si familier ; c’était vendredi soir . C’était après vous avoir rencontré au vernissage , après m’être privé d’un achat de tableau le lendemain car déjà envoûté par le peu entrevu à l’expo , après vous avoir faxé mon futur achat de la seule petite Haggada , après avoir acheté et la grande et la petite à offrir . Il y eut un soir , il y eut un matin , Chabbath. Et l’après-midi je m’installai chez moi , seul , devant l’ouvrage ; d’un ouvrage je passai à l’œuvre car c’est bien d’une œuvre qu’il s’agit . Je ne m’attarderai pas sur le texte lui-même lu , relu et faisant partie intégrante de mon être depuis l’enfance où je vous épargnerai l’intensité des soirs de Seder dans ma Tunis natale , texte dont l’environnement familial contribue tant à en donner la dimension historique que j’en évitai la lecture dans ma solitude chabbatique . Je me plongeai dans le commentaire de M-A , riche , accueillant , ouvert , et je passai aux images mais là vous savez combien les mots me manquent ; et je traversai quand même ces passages du texte à l’image et de l’image au texte avec une fluidité dont ma rencontre avec le même M-A le soir même vint me confirmer le haut niveau de complicité – je reprends votre envoi – qui a été nécessaire à cette réalisation . Plus encore , je pris le temps de m’attarder sur le graphisme des débuts de paragraphes en notant la richesse de votre imagination si bien imprégnée de votre connaissance de la langue – même si au passage , ailleurs , je constatai quelques anomalies d’orthographe hébraïque si émouvantes néanmoins , peut-être voulues , je ne le crois pas – A l’heure où je vous écris je n’en ai bien sûr pas achevé la lecture – une vraie lecture s’achève-t-elle ? – mais je tiens d’ores et déjà à vous faire part de cette réflexion qui ne me quitte pas : Le schéma : illustration – nouvelle – de la Haggada – ancienne – s’est soudain brutalement inversé dans mon esprit ; plutôt que de voir dans votre travail une nième illustration de ce fabuleux texte , j’ai soudain pris conscience de l’actualité du texte lui-même ; c’est bien le texte qui est venu rejoindre votre quotidien créatif comme l’exprime si bien cette injonction : « békhol dor vador hayav adam lirhot eth âtsmo kéhilou iatsah mimitsraïm….. » J’arrête . La suite ne serait que répétition de ce que je vous disais lors de nos précédentes rencontres ; je le confirme néanmoins . Bien à vous . Bernard Sberro
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