En trois places la Haggadah de Pessah' nous parle à travers des questions et des réponses.

1-     Les 4 questions sur la spécificité des traditions de "cette Nuit"

2-     Les questions des 4 differents Enfants dont parle la Thora

3-     Le questionnaire sur la valeur spirituelle des chiffres de 1 à 13.

MA NISHTANA…

Depuis mon enfance, Pessah  était la plus spéciale et la plus étrange de toutes les fêtes juives.

Tout y devenait différent, on badigeonne la maison, on nettoie et gratte tout ce qu'elle contient, le régime alimentaire parait venir d'un autre continent, et bien d'autres choses extraordinaires.

Les travaux qui commençaient déjà le lendemain de la Bsissa (2 semaines avant la fête) nous avaient bien préparés vers l'apogée, la veillée du Séder.

Je ne crois pas qu'il ait eu un seul gosse, quelque soit son age qui n'ait pas remarqué les signes extérieurs de cette fête, tels qu'ils sont décrits dans les questions du paragraphe "Ma Nishtana" du début de la Haggadah.

D'ailleurs une des questions, au sujet de la position des convives, est totalement obsolète puisqu'il est rare aux enfants de nos jours de voir des maisons où les convives fêteraient accoudés, comme des Romains, autour d'un Triclinium et non assis autour d'une grande table.

Je fus donc surpris de voir que la tradition en Israël accordait au plus jeune des convives le rôle de poser ces questions.

Non! Les enfants étaient bien préparés. Chez nous c'était plutôt le chef de famille qui posait ces questions, qui n'étaient que théoriques puisqu'il allait par la suite y répondre.

Une autre preuve que ce ne peut être le benjamin de la famille qui pose les questions de "Ma nishtanna", puisque  selon nos tradition on exigeait de lui de savoir répondre à toutes les questions (au sujet de la sortie d'Egypte), au chapitre Yah'ats qui vient avant Le Maguid qui est celui de la lecture de la Haggadah, dans lequel on trouve les questions sur les manifestations de cette cérémonie.

Voila un paragraphe a ce sujet,  tiré de:

http://www.harissa.com/D_Religion/pessahquelquestraditionsavraham.htm

….." La 4ème étape  Yah’ats, on coupe la Matsa comme Moshé avait coupé la Mer Rouge.

C’est ici que se révèleront les talents dramatiques des benjamins de la famille. On met la moitié de la Matsa dans une belle serviette pliée que le plus petit porte, sur son dos, comme ses ancêtres avaient porté leur pâte (qui n’a pas eu le temps de lever.) Il peut y avoir autant ‘d’affranchis’ que de petits qui le désirent. Il sort un instant et frappe à la porte, rentre et se présente comme un des fils d’Israël qui vient de sortir d’Egypte. Toute l’audience commence alors à le questionner en lui faisant raconter toutes les péripéties qu’il a ‘endurées’ : l’esclavage, les 10 plaies infligées aux Egyptiens,  la traversée de la Mer Rouge, la vie de Moshé, etc.… " 

L'enfant,  qui avait étudié l'histoire de sortie d'Egypte jouera bien son rôle. Il ne sera pas près d'oublier le sourire fier de son papa ni le baiser de sa maman après avoir bien accompli sa mission.

B-

La Haggadah continue à parler de questions quand elle nous présente les 4 enfants dont  'parle la Thora' et elle accentue le fait que le 4^e est celui qui"ne sait pas questionner".

La question du Sage qui veut comprendre le sens et la raison de toutes les lois si spéciales à la semaine de Pessah.

Le Méchant qui se sent étranger et sans aucun lien au passé de son peuple, ironise par sa question tout le rituel et les traditions autour de cette fête.

Le Naïf, tout ébahi, demande simplement "qu'est-ce que cela ?"

Le 4^e est celui qui fait tout sans rien demander, parait le moins intelligent et mérite bien plus que les autres d'écouter le récit de la Haggadah.

C-

Le grand Questionnaire  "Eh'ad mi yodéaa' "Qui connaît TEL nombre?" est un Pyouth qui clôture la Cérémonie. Il sert en somme à ancrer dans notre mémoire collective une valeur spirituelle juive à chacune des réponses données à une séquence de chiffres allant de 1 jusqu'à 13.  Pourquoi pas plus loin ??

Pour finir quelques mots sur les Questions.

A l'école, on nous disait que savoir rédiger la question du problème c'est l'avoir résolu à moitié.

Dans l'esprit du questionneur il y a le besoin de savoir et celui de résoudre un problème difficile. Ce sont là des signes d'une intelligence et d'une curiosité qui ont toujours été encouragées.

Certaines questions peuvent aussi être posées par un petit malin qui veut montrer son savoir devant les autres, c'est plutôt le cas avec notre gars qui pose les 4 questions du "Ma Nishtana".

Avraham Bar-Shay (Benattia)

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