PARACHA CHEMOT
La paracha de la semaine derniere, Vaye'hi, traitait de la vie de Yaakov Avinou (Jacob).
Celle de cette semaine, Chemot, traite de la naissance de Moshe Rabbenou (Moise) et
des 80 premieres annees de sa vie.
Le Midrach releve un point commun entre ces deux personnalites qui, l'une comme l'autre,
englobent les ames du peuple juif : L'un comme l'autre ont eu peur, bien que beneficiant
d'une assurance divine.
Ceci est, certes, un signe de leur humilite: Ils craignaient d'avoir faute et de ne plus
meriter la promesse divine, en quelque sorte d'avoir "epuise leur credit".
Il est connu que leur humilite etait hors du commun, et a ce titre ceci leur etait propre.
Ainsi, certains commentateurs considerent qu'il ne faut pas apprendre d'eux sur ce sujet:
celui qui a confiance en D-ieu ne doit pas avoir peur comme ceci est mentionne dans les
tehilim: "Son coeur est ferme, il a confiance en D-ieu".
Ceci souleve une question : Quel manque peut-il bien y avoir dans le fait de craindre
d'avoir faute ?
La confiance en D-ieu d'un Juif, le "Bita'hon", n'est pas seulement la foi en la
possibilite qu'a D-ieu de lui faire du bien et de le sauver mais c'est la confiance en
D-ieu qu'Il le fera reellement. Ceci entraine qu'il n'a pas peur.
Mais sur quoi repose d'une telle attitude ?
Comment peut-on avoir une telle assurance ?
La crainte d'avoir faute existe pourtant bien chez chacun de nous !
Certes, un juif sait que tout vient de D-ieu.
Lorsqu'il est confronte a un danger, il sait que la nature ou l'agresseur n'a aucun
pouvoir reel et que tout vient du Ciel. Il aura donc l'esprit tranquile, car de deux
choses l'une :
* S'il ne merite aucun mal, D-ieu le sauvera meme s'il n'y a aucune issue selon les voies
naturelles.
* S'il merite ce qui lui arrive, il sait alors que ce qui lui arrive est une
"kapara", c'est a dire une bonte de D-ieu pour le purifier de ses fautes. Il n'y
a donc pas lieu d'avoir peur.
Cependant, le bita'hon est autre chose : c'est egalement le fait d'avoir confiance que
l'issue lui sera positive d'un bien visible et devoile, car D-ieu le sauvera de toute facon.
Le Bita'hon se base donc sur le fait que D-ieu fait du bien meme à celui qui ne le merite
pas.
Il ne s'agit bien sur pas de croire que, les bontes de D-ieu etant illimitees, on en
beneficie systematiquement et sans aucun effort quel que soit son merite. Cela
s'opposerait au concept de la justice divine.
Le Bita'hon est en fait un service, un effort en soi. L'effort profond qui est fait pour
avoir confiance en D-ieu se solde par une issue positive, independante de nos merites.
La Torah nous demande d'avoir du Bita'hon, ainsi qu'il est ecrit: "Aie
confiance en D-ieu"
C'est veritablement un travail : se reposer sur D-ieu, entierement, en ayant conscience
que Lui seul gere ce qu'il va nous arriver, et sans faire de calculs.
C'est ainsi qu'il est ecrit dans les Tehilim : "Décharge-toi sur D-ieu de ton
fardeau, Il prendra soin de toi".
D'en-Haut, on se conduira alors avec mesure pour mesure, c'est a dire sans considerer si
nos merites sont ou non suffisants.
Certains ont l'habitude de resumer ceci par la phrase suivante: "Pense bien et ca ira
bien".
La pensée pour le bien (le Bita'hon) provoque une consequence positive.
Ainsi, lorsque l'on rencontre des difficultes pour etudier la Tora et accomplir les
Mitzvot, il faut savoir que l'annulation de ces obstacles ne depend que de nous-memes et de
notre confiance en D-ieu.
Bien sur, la Torah ne demande pas de rester inactif et d'attendre. Il faut agir, mais tout
en sachant que nos actions ne sont que le "recipient" destine a receuillir la
benediction divine et a supprimer les obstacles.
Israel est sorti d'Egypte par le mérite du Bita'hon. Celui-ci vaincra aussi l'exil actuel
et amenera le devoilement du Machia'h, tres bientot.
Bonne semaine a tous,
Chlomo
chlomo@libertysurf.fr