PARACHA A'HAREI MOT

 
Notre paracha expose entre autres la mitsva de recouvrir le sang. Apres avoir opere la ch'hita sur un animal non domestique ou sur un oiseau, cachers bien entendu, la Torah nous dit : "Vechafe'h et damo vekisseo beafar".
C'est a dire :
"Vous verserez son sang et le recouvrirez de terre".
Cette mitsva ne s'applique pas aux animaux terrestres domestiques, qui sont les especes susceptibles d'etre amenees sur l'autel et pour lesquelles il n'est pas necessaire de recouvrir le sang.

La raison de ce commandement a ete donnee dans le verset precedent : "Car le 'nefech' de toute chair est dans le sang, et moi je vous l'ai donne sur l'autel".
Le terme 'nefech' designe le niveau de l'ame duquel dependent l'existance et la vie physique. Bien que celui-ci soit present dans chaque partie du corps et meme dans la matiere inerte, le sang, dont le role est essenciel dans le maintien de la vie, en est le siege principal au niveau du corps.
Le sang des animaux offerts en sacrifice est receuilli afin d'etre verse sur l'autel, et ceci constitue une partie de l'expiation que provoque le sacrifice.
Ainsi, lorsque le cho'het abat un oiseau ou un animal sauvage cacher, pour lesquels cette pratique n'existe pas, il faut alors rependre son sang par terre et le recouvrir afin d'en annuler l'importance.

De fait, la Torah autorise deux formes de ch'hita, d'abattage rituel:celui des kodachim, des "choses saintes" designe les sacrifices, qui ne peuvent etre effectues que dans le Beth Hamikdach, et pour lesquels il existe divers degres de saintete, et celui des 'houlin, des "choses profanes", designe la viande qui a comme seul role la nourriture du corps.

Le sang, d'une maniere generale, represente la vie, la chaleur. De meme que le sang apporte la vitalite aux membres du corps, egalement de facon spirituelle il designe un sentiment de vitalite et de chaleur. Lorsque la Torah fixe que le sang doit etre rassemble est apporte sur l'autel, le concept spirituel sous-entendu est que toute notre vitalite et notre chaleur doivent etre consacrees a la saintete.

Chacun de nous a besoin d'accomplir de nombreuses actions profanes: manger, boire, travailler,assurer tous nos besoins physiques.
Mais ce qui nous est demande est d'accomplir cela sans "sang", sans plus de chaleur et d'enthousiasme que ce qui est necessaire. Notre "sang", c'est a dire notre vitalite et notre chaleur, doivent au contraire etre reserves au service de notre createur.

Il existe dans ce domaine trois degres dans l'implication par rapport au commandement de recouvrir le sang :
1- Le sang des animaux sauvages et des oiseaux qui doit etre recouvert.
2- Le sang des animaux domestiques dans le cas de l'abattage profane, qui ne necessite pas d'etre recouvert.
3- Le sang des sacrifices, qui doit etre asperge sur l'autel.

Cette distinction represente les trois domaines face auxquels nous nous trouvons :
1- Celui des sujets profanes qui peuvent nous faire trebucher, et face auxquels il convient de faire attention afin de ne pas baisser de niveau.
2- Celui des sujets profanes qui peuvent etre utilises dans le service divin et dans la Torah. Il convient donc de les utiliser dans ce sens, et de les elever ainsi dans le monde de la saintete.
3- Celui de la saintete, c'est a dire l'etude de la Torah, la priere, l'accomplissement des commandements divins.

La Torah nous indique ainsi le chemin a suivre.

Vis a vis du premier domaine, nous devons "recouvrir le sang", c'est a dire les accomplir sans aucune chaleur, simplement car elles sont necessaires, mais garder notre enthousiasme uniquement pour le domaine de la saintete.

C'est vis a vis du second domaine que cet enseignement de la Torah est le plus pertinent. 
Il n'y a en effet pas lieu de "recouvrir le sang". Il faut l'utiliser concretement dans le domaine de la saintete, et ainsi la chaleur et l'enthousiasme que l'on y met est reellement consacre a la saintete.

Lorsque l'on se comporte ainsi, le fait qu'il s'agisse de concepts materiels n'a pas d'importance en soi, mais il ne s'agit que d'outils destines au service du createur. Ainsi le "sang" lui-meme est transforme, la vitalite et la chaleur font partie integrante de la saintete.

Bonne semaine,
Chlomo

chlomo@libertysurf.fr