PARACHA EKEV



Notre paracha commence par les mots suivants :
"Vehaya ekev tichmeoun ..." "Et ce sera, si vous ecoutez ..."
Litteralement, le mot "ekev" signifie "talon".
Ainsi, Rachi nous explique ce verset de la facon suivante :
"Si vous ecoutez les commandements legers, que l'homme a tendance a fouler du talon ..."
Il s'agit des commandements dont on a tendance a negliger l'importance.

Cette explication de Rachi est basee sur le Midrach, qui s'exprime en ces termes : "Les commandements legers auxquels les hommes ne font pas attention, mais qu'ils envoient sous leurs talons ...".

Le Midrach ne parle pas de quelqu'un que pense, que D-ieu preserve, qu'il n'y a pas lieu de faire attention aux mitsvot legeres, ou de quelqu'un qui meprise ces mistvot et les "pietine". Il parle bien ici d'un juif conscient du fait que les mitsvot legeres doivent etre appliquees, et qui s'efforce de les appliquer. Simplement, il les envoie "sous les talons". C'est a dire qu'il repousse leur application, encore et encore, jusqu'a les repousser "sous les talons".

Il fait passer les mitsvot importantes en tete, et affirme qu'il faut bien respecter un ordre: en premier lieu, s'efforcer d'accomplir comme il faut les mitsvot les plus importantes, et seulement apres, s'appliquer a accomplir celles qui le sont un peu moins, et enfin les mitsvot les plus legeres en dernier. Tout le temps qu'il n'aura pas completement applique les mitsvot elles-memes, il ne s'occupera pas d'embellissement des mitsvot, ou d'avoir une conduite vertueuse au dela de la stricte application du din (loi juive).

Si on va lui demander de se comporter avec Ahavat Israel, d'aimer chaque juif comme lui-meme, y compris celui qu'il ne connait pas du tout, il s'exclamera naturellement qu'il ne lui est pas possible de faire une chose pareille, alors qu'il ne parvient deja pas a aimer comme lui-meme ceux qu'il connait, et que meme ceux qui lui ont fait du bien, il ne les aime pas "veritablement comme lui-meme".
Il considere que s'il s'appliquait a des points de details ou a des embellissements de la mitsva, il ressemblerait alors a quelqu'un qui marcherait dans la rue pieds-nus avec sa plus belle cravate. Il faut respecter l'ordre, commencer par le commencement.

Bien que ces arguments semblent raisonnables, ils sont en fait ceux de notre yetser hara, notre penchant au mal, qui sait etre ruse et manoeuvrer habilement.

La realite est que l'essenciel dans le service de D-ieu, c'est la foi et la soumission, l'acceptation du joug divin. Notre service doit reposer sur l'acceptation du joug, et non sur des calculs et des evaluations intellectuelles.

Le mot "mitsva" est lie ethymologiquement au mot "tsavta", qui signifie un lien. Le point essenciel dans les mitsvot, c'est l'attachement qu'elles provoquent entre nous et D-ieu. Chaque mitsva, quelle qu'elle soit, cree un lien profond avec D-ieu. Il n'y a aucune difference a ce sujet selon qu'il s'agisse d'une mitsva legere ou importante, d'une mitsva de "tete" ou d'une mitsva de "talon". Il n'y a aucun lieu de penser a ce qui doit etre mis en pratique avant ou apres. 
Puisqu'il est possible, par l'accomplissement de cette mitsva, de se rapprocher et de se lier a D-ieu, alors il faut l'accomplir tout de suite, et accorder la meme importance a chaque mitsva.

Bonne semaine a tous,
Chlomo

chlomo@libertysurf.fr