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RABBI HAI TAIEB LO MET
PAR
RUBEN CORCOS
Né dans une famille de rabbins en 1743, il se distingue dès son jeune âge par son savoir et son intelligence ; érudit en Talmud et évoluant aisément dans le zohar.
Fils unique, Rabbi Haï TAÏEB habitait avec sa mère et passait de longues heures à étudier le Talmud et la Kabale. Il avait lhabitude de noter ses commentaires sur des feuilles qui traînaient aux quatre coins de sa chambre.
Sa mère pensait quelles navaient aucune utilité ou peut-être craignait-elle pour la santé psychique de son fils et elle les brûla par inadvertance. Vu den haut lexplication est la suivante : On dit quun jour, alors quil était plongé dans une « souguia » il décida darrêter son étude pour reprendre plus tard, et cest à cette négligence que serait due la destruction de ses écrits. Un livre fut quand même sauvé et édité : « HELEV HITIM » mais depuis il se mit à la boisson forte (à la boukha en loccurrence).
Des contes et des légendes ne manquent pas sur les nissims et niflaots quil accomplit.
$. Il y avait à Tunis un riche commerçant qui réunissait chez lui chaque année un minian pour lire le « Tikoun de Chavouot » et le matin il préparait un repas copieux et offrait des cadeaux à ses invités. Il eut un revers de fortune et pour continuer ce « minhag » (cette habitude) il alla vendre les bijoux de sa femme ; au retour il rencontra Rabbi H. TAÏEB qui lui demanda de largent et ne put lui refuser.
En rentrant chez lui, il rencontra un émissaire du Bey qui lui dit : « Le Bey veut un service à café en faïence qui coûte très cher, pour boire le café avec ses ministres ».Impossible de trouver ce modèle au marché.
Le juif continua sa route et voilà quil rencontre un marchand qui lui dit : jai dans ma réserve un service à café , je ne sais quen faire, prend le à nimporte quel prix. Il retourna alors chez le Bey et lui vendit le service à café à prix dor. Au retour, il rencontra le Rabbin H. TAÏEB qui lui dit : Quelle était meilleure, la somme que tu mas donné ou celle que tu as reçu du Bey. Le rabbin le bénit et depuis ce jour il senrichit.
$. Il y eut un jour une sécheresse en Tunisie et la communauté décréta un jour de jeune (sans consulter le Rabin H. TAÏEB) . Le matin du jeune , le rabbin demanda un café à sa femme ; nas-tu pas entendu que la communauté a décrété un jour de jeune ? Prépare le café lui dit-elle la pluie va tomber. Connaissant son mari, elle prépara le café. La pluie commença à tomber. Mais la pluie tombait trop dru. « Maître du monde fait tomber une pluie de BERAKHA ». Le jeune fut annulé et chacun rentra joyeux chez lui.
$. Le voisin de R.H Taïeb qui était non juif, avait entendu le rabbin parler avec le Maître du monde, il voulut vite changer de voisinage ; argument donné au propriétaire :
Il parle avec le Créateur comme à son ami ; dabord donne la pluie, ensuite une pluie douce, si demain il se fâche avec moi il peut me mettre à mort. La nouvelle parvint à R.H.T qui lui dit quil navait rien à craindre tant quil ne ferait pas de mal aux juifs.
$. On raconte que les Hakhamim dEteretz ISRAEL envoyèrent un kollelman à Tunis pour apprécier le niveau des rabbins de Tunisie. Dans son ROUAH HAKODECH
R.H.T alla recevoir au port lenvoyé. Il se présenta à lui comme « porteur ». Le lendemain à la synagogue, lenvoyé put se rendre compte des connaissances de R.H.T qui étaient dun ordre supérieur. Il put donc apprécier dune part de la valeur des Hakhamim de Tunisie, mais aussi de leur modestie et simplicité.
$. La servante de R.H.T. aimait tellement la vie quelle demanda à son maître une prière pour sa longévité. Le rabbin pria pour elle et lui assura quelle vivrait jusquà 120 ans. La vielle dame mourut à 110 ans ; elle avait renoncé à 10 ans de sa vie , demandant à D , doffrir à son fils ces 10 années pour le sauver de la mort.
$. R.H.T fut un jour malade et sabsenta du BETH HAMIDRACH pendant trois semaine. Rabbi YOCHOUA BESSIS dit à ses élèves de ramasser de largent pour lui. Ils ramassèrent 50 pièces dargent et allèrent chez lui pour les lui remettre. Arrivés chez le rabbin, ils saperçurent que celui-ci était guéri et quil se promenait dans la cour.
Ils se dirent : La moitié de la somme lui suffirait. Ils entrèrent chez le rabbin, prirent de ses nouvelles et lui remirent 25 pièces dargent. R.H.T. les dévisagea et leur dit : Celui qui sort se promener dans sa cour doit-il perdre 25 pièces dargent ? Les envoyés présentèrent leurs excuses et demandèrent au rabbin de les excuser pour leur conduite.
$. Le Rav H. Taïeb habitait près du notable Y. SILVERA dont la femme était stérile et très chagrinée car son mari voulait épouser une autre femme pour procréer. R.H.T lui promit Quelle aurait un garçon lannée suivante. Lannée écoulée elle eut un garçon. Le notable Silvera donna une grande fête et invita beaucoup de monde, dont le rabbin Y. BESSIS et un éminent émissaire de JERUSALEM. Ils organisèrent une table pour étudier le zohar ; mais la maîtresse de maison leur demanda de patienter jusquà larrivée de R.H.T. soudain, un homme simple vêtu de haillons et de souliers rafistolés entra et tout le monde se leva. Le rabbin alla sasseoir à côté de R. Y. BESSIS , se versa un verre de boukha, il mit les pieds sur la table et sendormit. Lémissaire fut étonné et même vexé par la conduite de cet invité. Il exigea quon lui fit baisser les pieds de la table. Mais R. Y. BESSIS len dissuada. Ces paroles augmentèrent sa perplexité. Quelques instants plus tard le rabbin se réveilla et commença son étude avec le rabbin Bessis. Lémissaire fut stupéfait par cette intelligence et cette facilité avec laquelle ils passaient dune séquence à une autre. IL sortit, leva les bras vers D « Maître du monde, donne moi autant dintelligence que ces deux sages pour que je puisse étudier avec eux »
Il retourna à la réception R.H.T linterpella « pour comprendre il te suffit de faire leffort ». Avant de quitter Tunis lémissaire embrassa les pieds de Rabbi Haï TAÏEB et alla jusquà prendre de la boue de ses chaussures quil emporta avec lui.
$. Pourquoi appelle-t-on Rabbi Haï TAÏEB « LO MET ? »
Car lorsque le rabbin décéda, le graveur de tombe voulut graver : « Décédé lannée. . . . » Le rabbin lui apparut le soir en rêve et voulut létrangler. « Que tai-je fait ? » « Comment écris-tu sur ma tombe mort ? » « Ne sais-tu pas que les tsadikim sont appelés vivants après leur mort ». Excuse-moi dit louvrier. « Seulement si tu ajoute demain le préfixe (lo) non mort ». Et le rabbin disparut de son rêve. La correction fut bien sûr apportée dès le lendemain.
A Paris un des derniers bastions des juifs « tun » est la synagogue de Belleville « REBBI HAÏ TAÏEB LO MET »
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