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Les Rois de Tunis


   

 

«Les Rois de Tarchich» vient d'être publié en Israël. Ce livre retrace 2000 ans d'histoire rabbinique en Tunisie. Quelques mois avant l'arrivée à Paris de l'exposition du Bet Adfoutsot sur le Judaisme tunisien, cet article nous permet de mieux connaître cette communauté.

 

Il y a 20 ans, les Juifs de Tunisie quittaient leur terre natale. Plu- sieurs ouvrages ont déjà été publiés sur cette communauté. Il faut men- tionner Charles Haddad qui a retracé avec brio la vie communautaire et ses institutions pendant les sept ans où Il dirigea les «Juifs au pays de Bourguiba». Avec beaucoup de chaleur et d'émotion, il a repris la plume pour nous conter mille anecdotes dans «Les quatre saisons du ghetto». Les gardiens de la Hara, ces vénérables rabbins, photographiés en première page de son livre, aucun auteur n'avait encore écrit leur biographie.

Vient de paraitre en Israel, «Les rois de Tarchich, les sages de Tunisie, leur biographie et leurs écrits».

L'auteur, Rabbi Benjamin Cohen, est le petit-fils d'un grand Rabbin de Tunisie, Rabbi Mordekhay Khmeis Cohen (1). Il a réussi, après un travail de recherche gigantesque à retracer la vie de tous les rabbins tunisiens pendant 2000 ans. Il nous promène ainsi depuis Tarchich dont parle la Bible et qui est assimilée à la Tunisie (2), jusqu'aux dernières yéchivot de Tunis (3) et de Djerba. On découvre que des rab- bins de Carthage sont cités dans le Talmud (4). Plus tard, au 8ème siècle, la ville de Kairouan abrita de nombreux sages qui étaient en relation épistolaire suivie avec les Gaonim de Babylonie (5). On apprend aussi que, quelques années avant Rachi, c'est Rabénou Hananel de Kairouan qui rédigea, au 10ème siècle, le premier commentaire du Talmud. Le Rif, Rabbi Isaac Elfassi, l'un des 3 décisionnaires de la Halakha pour tous les Sépharadim, était son disciple. Après l'interdiction faite aux juifs d'habiter à Kairouan, deux villes se distinguent par leurs savants de la Loi: Gabès et Madhia.

C'est au 11ème siècle que la communauté de Tunis commence à s'organiser. Pendant plusieurs siècles, on ne trouve que quelques rabbins. La plupart des questions religieuses sont envoyées aux rabbins d'Alger. Puis, au 17ème siècle, débute l'âge d'or de la vie religieuse intellectuelle et rabbinique à Tunis. Cette période va s'étendre sur trois siècles et demi.

L'auteur esquisse, dans un préambule, le cadre de la vie communautaire et l'activité quotidienne des rabbins. Ceux-ci voulaient tous ne pas recevoir d'appointements sur la caisse de la communauté. Ils s'occupaient de leur méfier puis enseignaient, jugeaient et répondaient bénévolement aux questions religieuses. Seuls, quelques-uns, dont cette fonction occupait tout le temps, durent renoncer à exercer leur profession.

 

Les juifs de Tunisie avaient des relations fréquentes avec les juifs d'Israel. Ces liens reposaient sur les rabbins envoyés de Terre Sainte pour rassembler des offrandes. Tous recevaient à Tunis et à Djerba un accueil chaleureux. Leur visite était l'occasion d'un échange d'informations sur la vie des deux communautés. Ils entretenaient l'amour et la nostalgie de la terre d'Israel dans le coeur des juifs. Ils profitaient de leur passage pour répon- dre aux questions religieuses et souvent demander l'avis des rabbins de Tunis concernant des difficultés qui s'étaient posées en Israel. Parfois, ils emportaient des manuscrits pour les faire imprimer en Israel ou demandaient une préface des rabbins de Tunis pour leurs propres manuscrits. Le gradient culturel se fit dans le sens Israel-Tunis au début de cette période ; puis il se fit dans le sens Tunis-Israel pendant longtemps. On était allé jusqu'à dire, au début du 19ème siècle, «de Tunis rayonne la Thora et la parole de D... de Jérusalem, (6). Il y eut également de nombreux rabbins tunisiens qui montèrent en Israel à l'automne de leur vie.

 

L'auteur parle abondamment de la façon d'étudier à Tunis. Chaque étude, que ce soit auprès d'un maître, avec des élèves, ou en groupe, est accompagnée de l'écriture de commentaires. La résolution des difficultés

et des questions, la confrontation des analyses, tout est conservé. La compilation de ces notes d'étude, laissées par les rabbins et regroupées par leurs élèves en mémoire de leurs maitres, fournira matière à l'impression des livres. Quelques rabbins écriront aussi un commentaire suivi dans le but de le publier.

Dans l'ensemble de ces livres, tous les domaines sont traités : les commentaires bibliques mais aussi et surtout le Talmud. Le mode d'étude du Talmud est original. Il est reconnu dans toutes les yéchivot pour sa précision et sa recherche du sens profond du texte.

La Halakha a fait l'objet de nombreux livres écrits par les Grands Rabbins, juges au Tribunal Rabbinique. La Kabbala était étudiée discrètement ; pourtant, les Mékoubalim étaient nombreux à Tunis comme en témoigne le Rav Hida lors d'une visite en 1774. Certains livres traitent de la grammaire; d'autres regroupent des cantiques religieux composés par des tunisiens. On trouve aussi des livres de coutumes et de morale.

En première partie, l'auteur classe les rabbins par leurs noms de famille. Il retrace pour chaque nom, l'origine de ce nom et de cette famille puis il développe pour chaque rabbin, sa biographie, ses maîtres, ses élèves, les livres qu'il a écrits ou préfacés, ses liens avec les autres rabbins tunisiens ou étrangers. On contemple cette pléiade de rabbins aux noms prestigieux : les Taieb, les Borgel, les Guez, les Cohen, les Sitruk. Les rabbins livournais ont également leurs places : les Lumbroso, Cartoso, Boccara, Valensi, Tapia.

En deuxième partie, l'auteur effectue le même travail avec les rabbins de Djerba. Cohen, Haddad, Houri, Mazouz, Aidan ne sont pas les seuls noms à figurer dans cette fresque. Au total, près de 1000 rabbins y sont rassemblés. Le livre s'achève avec une liste alphabétique des livres des rabbins tunisiens imprimés à Livourne, Tunis, ou Djerba. En appendice, il y a une liste chronologique des Grands Rabbins de Tunisie, des Grands Rabbins livournais de Tunis et des Grands Rabbins de Djerba.

Ce livre est rédigé en un hébreu très facile, accessible aux enfants des écoles juive, Talmud Thora et aux adultes qui s'intéressent à l'étude. Il est abondamment illustré de photos de rabbins et de synagogues.

A travers ce fascicule, l'auteur nous fait découvrir un monde rabbinique qui est encore mal connu par la plupart des originaires de Tunisie. Les plus âgés y retrouveront des visages qu'ils ont connus et de nombreuses histoires qui ont bercé leur enfance. Les enfants et petits-enfants vont contempler les piliers de ce judaisme tunisien, si riche en couleurs. Ils sauront que ce folklore, cette musique qu'ils connaissent, sont l'expression populaire d'une érudition qui était largement répandue dans la communauté.

 

Cet ouvrage est préfacé par le Grand Rabbin d'israel, Rabbi Mordekhay Eliaou, son prédécesseur Rabbi Ovadia Yossef et Rabbi Méir Mazouz, le Roch Yéchiva de Kissé Rahamim, la principale Yéchiva tunisienne d'Israel. Ces trois rabbins insistent beaucoup sur l'apport spirituel que constitue la possession et la lecture de ce travail. Ils souhaitent ardemment que ce livre se trouve dans toutes les maisons juives. En apprenant le passé, on en tire des leçons pour le présent et pour l'avenir comme il est dit « Ies actes des pères sont un flambeau pour les enfants ». L'étude de la vie des Tsadikim nous rapproche de l'idéal de vie qu'ils ont représenté. De même, ceux qui .racontent la vie des rabbins puisent des forces morales pour leur vie quotidienne comme on le voit chez les Hassidim. Cette étude qui est du domaine de la Haggada, sert également de tremplin à la Halakha. En effet, elle recense de très nombreux livres sur tous les domaines de la vie Juive. C'est un premier pas vers l'acquisition de ces ouvrages et vers l'étude de leur enseignement. Pour cela, beaucoup de rééditions ont vu le jour ces dernières années en Israel. D'autres sont en préparation.

Ce livre, qui retrace un passé si glorieux, fait vivre la chaine continue de la tradition tunisienne, tradition transmise par ces rabbins qui sont nos «montagnes sacrées». C'est par le souffle de la Thora qu'ils nous ont appris que nous vivons. C'est aussi une promesse d'avenir centrée sur les yéchivot qui dispensent cet enseignement et propagent ces livres. Pour ceux qui ignorent ce passé et cette vie rabbinique si Intense, cet ouvrage est un excellent début pour se ressourcer. « In- terroge ton père, il te l'apprendra, tes aieux, ils te le diront». (Deutéronome 32.7). Voilà le but de ce document. C'est en plus un somptueux cadeau pour toutes les occasions de la vie ;

Souhaitons à ce livre beaucoup de succès.

(1) Il exerça cette fonction de 1955 à 1974.

(2) Comme l'affirme Abrabanel.

(3) La dernière yéchiva de Tunis est la yéchiva Kissé Raharnim fondée en 1963 par Rabbi Masliah Mazouz et transportée en Israel, dans la ville de Bné Brak en 1971.

(4) Rabbi Hanina dans Baba kama 114 B et Kétouvot 27 B.

(5) La lettre la plus célèbre est la réponse de Rav Chrira Gaon aux rabbins de Kairouan qui constitue un exposé synthétique de l'histoire du Talmud et des Gaonim.

(6) En allusion au verset : «car de Sion sort la Thora et la parole de D-ieu de Jérusalem, cela pour Illustrer l'érudition des rabbins de Tunis et leur nombre important. Le Rav Hida avait dénombré en 1774 trois cent savants à Tunis.

 

ZEVOULOUN ACHER

 

ACTUALITE JUIVE N° 110 DU 23 OCTOBRE 1987 PAGE 15

 

Ce livre publié en 1986 a valu à son auteur le prix ARAV KOOK de littérature rabbinique de la ville de Tel Aviv -Yaffa. Il a rapidement été épuisé puis réédité en 1991 avec des ajouts. C'est un best-seller. Un index des noms de rabbins et des lieux cités dans le livre a été réalisé récemment à Jérusalem indépendamment de l'auteur. Il est disponible sur demande auprès de l'association Kissé Rahamim.

Le Malkhé Tarchich vient d’être réédité en 2007 et est de nouveau disponible à la Bibliothèque du Judaïsme Tunisien de l’association Kissé Rahamim, Téléphone 01 39 90 97 87.

            

 

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