INTRODUCTION AU ZOHAR

Le monde physique dans lequel nous vivons n’est qu’une faible partie d’un système de monde SPIRITUELS si vaste que l’esprit humain ne saurait le concevoir.

Quand le Créateur Voulut créer l’Univers, il retira sa Lumière infinie ; cette Lumière, cette force créatrice subit d’innombrables TSIMSOUMIM (contractions) ; Chaque tsimtsoum est une diminution graduelle de l’intensité de la lumière divine et une adaptation à la capacité des êtres créés ; jusqu’à ce que le monde « matériel » fut amené à l’existence. (D’après la relation d’Einstein la masse d’un corps peut résulter de la condensation d’énergie).

Remarque : La métaphore de la « lumière » est souvent utilisée par les sages pour décrire les manifestations de la Divinité ; mais il ne faut pas commettre l’erreur de penser que cette lumière intellectuelle émane d’une source matérielle comme la lumière courante.

Ainsi tous les termes et concepts s’appliquant au Divin doivent être extraits de toute connotation temporelle, spatiale ou corporelle. Ces notions doivent être interprétées dans leur dimension spirituelle.

Se souvenir de la « relation » masse- temps- espace définie en physique où nous écrivions que l’espace – temps n’est dû qu’à la présence d’une masse ou d’énergie.

Le rayonnement par lequel la présence divine se manifeste, se raréfie et s’opacifie au fur et à mesure de la descente le long de la chaîne des MONDES.Pour le monde terrestre la raréfaction de la lumière divine est la cause directe de la matérialité qui le caractérise.

Cet enchaînement des mondes (HICHTALCHELOUT) est classée en 5 MONDES. Ces mondes sont en fait les « vêtements » de la Lumière Divine. Les différentes radiations de la Lumière Divine au sein de ces 5 mondes qui se voilent d’un stade à l’autre sont les SFIROTES.

Dans chaque monde il y a 10 Sfirotes. Les Sfirotes sont les intermédiaires entre le fini et l’Infini (Eïn-Sof). On pourrait les comparer à des ponts qui relient le Eïn-Sof aux mondes spirituels et ou matériels.

Pour esquisser «  un modèle » de compréhension nous ferons une analogie : En mathématique, l’infini est un nombre très grand qui ne peut être dépassé ; Dans l’Univers de la Kabale l’Infini est comparable à un nombre pour lequel tous les autres nombres sont comme « nuls » même le nombre qui précède cet infini est considéré comme nul ; c’est l’inconcevable.

Mais si nous fixons une valeur très grande pour l’infini (cent milliards de milliards) on détermine alors un système « auto limité » : c’est le système des Sfirotes.

La Volonté de D’ peut apparaître sous deux aspects : Sa Volonté qui est sans limite et mesure, ce que la kabale appelle le Eïn-Sof et sa Volonté auto-limitée traduite par les Sfirotes.

Dans chacun des 5 Mondes il y a 10 Sfirotes dont l’éclairage dépend du niveau du Monde correspondant.

Les 5 Mondes sont : ADAM KADMON - ATSILOUT - BRIYA- YETSIRA - ASSIYA.

Une seule Lumière qui, sous la forme d’un Homme, irradie à travers les 4 Univers Atsilout (Emanation)- Briya (Création)- Yetsira (Formation)- Assiya (Fabrication) jusqu’à atteindre les éléments physiques.

Chaque monde est dirigé selon les mouvements du monde qui est au dessus de lui et qui le dirige comme une âme dirige un corps. Le Prophète ISHAÏA en fait directement allusion :

« Tout ce qui se réclament de Mon NOM, pour ma Gloire (ATSILOUT) Je les ai créés (BRIYA), Je les ai formés (YETSIRA) et Je les ai faits (ASSIYA) » ISHAYA 43.7

Les cinq mondes par ordre décroissant :

ADAM HAKADMONE : L’HOMME ANTERIEUR qui correspond à la « Pensée Antérieure ». Cette lumière englobe en elle tous les stades successifs de la Création. ADAM HAKADMONE est l’âme du Monde ATSILOUT. C’est là où se déroule la cassure (CHEVIRAT HAKELIM). De par leur position concentrique les Sfirotes de IGOULIM (concentriques) se brisent. Suite à cette « brisure » il y a restructuration de la lumière divine en SFIROTES de YOCHER (droiture). Les Sfirotes de Yocher sont restructurées sous la forme d’un Homme debout.

ATSILOUT : Monde d’EMANATION. Aucune barrière ou transparence, ni écran ne sont là pour cacher la Divinité. L’Unité est parfaite. Lié directement à Adam Hakadmone, le monde de ATSILOUT est de ce fait très proche du Eïn-Sof. Ce monde est associé à la lettre YOUD du Tétragramme. Alors que Adam Hakadmone représente la « pointe » supérieure du YOUD.

Ce Monde est « vide » complètement vide.

BRIYA :Monde de CREATION. Il reçoit sa vitalité de ATSILOUT. Briya est aussi appelé monde du « TRÔNE CELESTE ». Là résident les SERTAFIM, anges qui se « consument » de par leur amour pour D’. (ceux qui brûlent de leur compréhension). Ce monde correspond à la lettre « Hé » du Tétragramme.

YETSIRA : Monde de FORMATION. Il prend naissance dans le monde qui le précède. Les anges de Yetsira sont les HAYOT HAKODESH (Bêtes Sacrées) qui ont l’amour et la crainte naturelle de D’. Ce monde est associé à la lettre « VAV » du Tétragramme.

ASSIYA : Monde de l’ACTION (dont fait parti notre monde matériel). Les anges de service dans ce monde sont les OFANIM qui sont conscients qu’ils ne reçoivent qu’un reflet de la Lumière Divine. Ils servent D’ avec une manifestation bruyante de leurs sentiments. Ce monde duquel nous faisons parti est associé à la lettre « Hé » du Tétragramme.

Dans chacun de ces mondes un système de 10 SFIROTES, reflet de ces mondes. La « TRANSPARENCE » des Sfirotes dépend du monde en question.

Cette Lumière est reliée aux 10 Sfirotes, elles-mêmes tissées de cette Lumière. La lumière qui filtre au travers de ces Sfirotes sont les âmes qui descendent vers ce monde physique et y revêtent des corps humains.

L’âme humaine se subdivise en 5 niveaux : NEFECH (c’est la force vitale qui permet à l’homme ou a l’animal d’exister, de se mouvoir, de procréer) niveau lié au monde de l’ACTION. ROUAH (esprit – ce degré d’âme est lié au monde de Formation)

Au-delà se trouve le niveau de NECHAMA qui ne peut être acquise que par l’étude de la Thora. Elle est liée au monde de Création. Au plus haut de la Nechama, il existe un quatrième niveau appelé HAYA qui est lié au monde de l’Emanation. Et un niveau appelé YEHIDA point de « tangence » entre l’âme et l’essence divine. HAYA et YEHIDA : A ce niveau d’âme, il y a connaissance claire de la Création et du Créateur. Comme ADAM avant le péché.

L’âme humaine ne peut quitter ce monde qu’après s’être purifiée par les mitsvot et parfois par la souffrance. Toute âme qui n’a pas accompli sa tâche reste soumise au GUILGOUL (métempsycose) c’est à dire qu’elle revient sur terre pour accomplir ou réparer.

Le ARIZAL expliquait : 4 éléments (feu, air, eau, terre) ne sont pas liés à la chimie, mais sont des matériaux spirituels avec leur racine « HIYOULI ». . . .face au 4 Mondes précités, avec à leur racine ADAM HAKADMONE. . . .face aux 4 niveaux d’âmes : Nefech – Rouah – Nechama - Haya et à leur racine « YEHIDA ».

. . .face aux 4 lettres qui composent le Nom Divin (Tétragramme)

avec le « KOTSO  CHEL YOD» la pointe supérieure du YOD qui est à leur racine.

Les SFIROTES sont au nombre de 10 : 1. KETER (COURONNE) –2. HOKHMA (SAGESSE) –3.BINA (DISCERNEMENT) –4. GUEBOURA (RIGUEUR) – 5. HESSED (BONTé) – 6.TIFERET (BEAUTé) – 7. HOD (GLOIRE) – 8. NETSAH (VICTOIRE) – 9. YESSOD (FONDEMEnt et 10. MALKHOUT(ROYAUTé).

Ces Sfirotes, elles existent dans chacun des 5 mondes.

Moshé CORDOVERO fait une comparaison MACHAL-NIMCHAL

(métaphore) : Lorsqu’on verse de l’eau dans plusieurs verres teintés, celle-ci bien que transparente prend la couleur du récipient qui la contient. La Lumière du EÏN-SOF s’exprime suivant la SFIRA concernée. La Lumière du Eïn – Sof se traduit par la bonté dans la Sfira HESSED et par la rigueur dans la Sfira GUEBOURA.

Autre comparaison : Supposons que l’on veuille éclairer 5 salles (MONDES) adjacentes (l’une dans l’autre) avec un seul rayon lumineux, de façon que l’éclairage ne soit pas le même dans chaque salle. Que faire ? On sépare chaque salle de l’adjacente par un voile (plus ou moins épais), chacun de ces voiles va filtrer la lumière émise. Ces voiles sont les SFIROTES. La lumière qui en ressort sont les niveaux d’âmes.

Pour RECANATI, les Sfirotes sont des instruments, des êtres de nature supérieure, dont D’ se sert pour créer et entretenir l’Univers. Pour David Ben ZIMRA, les Sfirotes sont des essences susceptibles de s’identifier à D’.

ARIZAL (Rabbi ITSHAK LOURIA , appelé le ARI HAKADOCH) Et MOSHé CORDOVERO enseignent que les Sfirotes sont distinctes de D’, mais que D’ sans y être immanent y est toujours présent. « Il est au-dessus, mais non en dehors ».

Les kabalistes ont toujours mis en garde : C’est à D’ seul que s’adressent les prières. Aux Sfirotes sont associées les noms de D’ (Chaaré ORA – GIKATILA).

Les Sfirotes prennent leurs sources dans le Eïn-Sof. Le EÏN-SOF est pour les SFIROTES ce qu’est l’âme pour le corps.

RAMHAL (Rabbi Moshé Haïm LOUZATTO) écrit : Il n’y a rien dans le monde, ni être, ni sujet, ni évènements qui ne dépendent des Sfirotes que le Créateur a préparé pour diriger le monde.

 

REPRENONS TOUT DEPUIS LE DEBUT, MAIS SOUS UN AUTRE ECLAIRAGE.

TSIMTSOUM - CHEVIRA - TIKOUN c’est à dire : RETRAIT - BRISURE - REPARATION

Quand D’ Voulut créer l’Univers, Il retira sa Lumière infinie ; cette Lumière, cette force créatrice subit d’innombrables TSIMTSOUMIM (contractions) ; chaque Tsimtsoum est une diminution graduelle de l’intensité de la Lumière divine et une adaptation à la capacité de réception des êtres créés.

Les Sfirotes constituent les véhicules de la lumière divine du Eïn - Sof. La contraction de la Lumière divine créa un endroit « VIDE » Là où elle se trouvait auparavant. A cet endroit subsiste une « trace » de lumière le RECHIMO, (un petit peu comme la trace d’huile qui reste dans la bouteille une fois celle-ci vidée.

Dans un second temps, D’ envoie un KAV, un fil de lumière qui dans son développement constitue 10 cercles concentriques. Cette étape de la Création est appelée IGOULIM (cercles). Ces Sfirotes sont concentriques comme les pelures d’oignons. Suite au Tsimtsoum il y a épaississement de cette lumière restante (RECHIMO) qui va constituer le KELI (récipient - réceptacle).

Le KELI trouve donc son origine dans le Rechimo. La SFIRA (au pluriel SFIROTES) est constituée par le KELI (récipient) et le « OHR » Lumière venue du KAV, rayon lumineux envoyé dans un second temps.

Le monde des IGOULIM est aussi appelé monde du TOHOU (chaos) car les Lumières divines ont une intensité démesurée par rapport au KELI (récipient). Il y a « BRISURE » des réceptacles (CHEVIRAT HAKELIM) qui est un élément central de la kabale et de l’enseignement du Arizal. Dans le monde du TOHOU, les Sfirotes n’avaient pas d’interaction entre elles. Ainsi le HESSED (bonté absolue) n’avait pas de relation avec la Sfira GUEBOURA (rigueur absolue).

Chacune des Sfirotes disait « c’est moi qui règnerais» . Il n’y avait pas d’interaction entre elles. Cela précipita le processus de CHEVIRAT HAKELIM ( la brisure des récipients)

Seules les trois premières Sfirotes purent contenir la Lumière du EÏN-SOF. Ces trois premières Sfirotes sont HORS DU TEMPS (il n’y a rien à réparer) c’est le Méta-Temps (hors du temps) ; le temps est donc une conséquence de cette « brisure ».

Le temps, selon RAMHAL Rabbi Moshé Haïm Louzatto se situe dans cette brisure et s’inscrit dans cette possibilité de non recevoir ». . . .lorsque l’extériorité (le vase) cache les Lumières de l’Intériorité, cela provoque le temps. . . . » ; Les 7 autres Sfirotes se brisèrent et les lumières qu’elles contenaient se dispersèrent. La majeure partie de cette lumière est revenue à sa source, mais des « étincelles » sont tombées vers le bas.

Les fragments les plus raffinés restèrent dans le monde de ATSILOUT, ceux qui l’étaient un peu moins demeurèrent en BRIYA, les autres s’intégrèrent à YETSIRA et les plus bas tombèrent dans ASSIYA. Ces fragments sont à l’origine de la grande diversité de la création divine. Nous vivons dans un monde fait des débris de ces vases de lumière. Ces fragments furent recueillis dans les quatre mondes et s’y intégrèrent.

Rabbi Haïm VITAL, élève du ARIZAL écrit : Il n’y a rien du monde du minéral, du végétal, du monde animal et des humains où l’on ne puisse trouver des étincelles de sainteté mélangées aux écorces, et elles doivent être triées.

Suite à cette brisure, il y eut restructuration de la Lumière Divine en « SFIROTES de YOCHER ». Les SFIROTES de YOCHER (droiture) sont restructurées sous la forme d’un homme debout. Attention aux anthropomorphismes. C’est le « TIKOUN » c’est à dire la réparation. 288 étincelles se sont enfouies dans les écorces (KLIPOTES) , 202 étincelles ont été réparées par la souffrance en Egypte, et il reste 86 valeur numérique de (ELOKIM) jusqu’à la venue du MACHIAH.

D’ est caché dans tout ce qu’Il a créé. L’Ecclésiaste dit : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Le zohar enseigne à ce sujet : Le roi Salomon dans le livre de l’Ecclésiaste a traité de 7 vanités sur lesquelles le monde est basé ; ce sont les 7 SFIROTES DE LA « CONSTRUCTION UNIVERSELLE ». qui soutiennent le monde en rapport (causal) avec les 7 FIRMAMENTS subtils appelés respectivement :

VILONE - RAKIA - SCHEHAKIM - ZEVOUL - MAON -MAKHON - ARABOTH. C’est à leur propos que Salomon dit : Vanités des vanités ! Tout est vanité !

La kabale ne dit pas que ces 7 Sfirotes cosmologiques sont des illusions en soi, car elles représentent les Aspects Créateurs du seul Réel même ; toutefois comme elles projettent une multitude existentielle, elles se présentent comme autant de principes d’illusion ou de « Vanités » causales. Mais bien que le « créé » ait une nature illusoire, il a une réalité ; car tout reflet du Réel possède nécessairement quelque chose de sa cause. D’ est UN.

Selon les traités kabalistiques des Hékhalot ou « PALAIS » célestes, ces 7 cieux représentent autant de séjours pour les âmes humaines avant ou après leur passage sur terre, ainsi que pour les anges.

Da bas en haut :

Le premier ciel est une manifestation de la Sfira MALKHOUT. Le Talmud Haguiga appelle ce premier ciel « VILON » (rideau) qui a une fonction de s’enrouler le matin et de se déplier le soir : « Il étend les cieux comme une étoffe légère, et Il les déplie comme une tente pour en faire Sa Demeure » ISHAYA.

Le deuxième ciel est une manifestation de YESSOD. Le Talmud Haguiga appelle ce ciel « RAKIA » (firmament). Rakia supporte le soleil, la lune, les étoiles et les planètes. Nous lisons dans Genèse 1-17 : « D’ les plaça dans le FIRMAMENT du ciel ».

Le troisième ciel est une manifestation de la Sfira NETSAH. Le Talmud Haguiga appelle ce ciel « ZVOUL » (Demeure). Le séjour de la Jerusalem Céleste et du Temple d’en Haut où se trouve l’Archange MIKHAEL le Grand – Prêtre (céleste) qui y offre des sacrifices. Quels sacrifices me diriez-vous ? L’âme des Tsadikim (il les fait « passer »).

Le quatrième ciel est une manifestation de la Sfira HOD. Le Talmud appelle ce ciel « SCHEHAKIM » (Nuages) qui est l’emplacement des meules qui moulent la manne (Lumière rédemptrice) pour les justes.

Le cinquième ciel est une manifestation de la Sfira HESSED. Le Talmud Haguiga l’appelle « MAON ». C’est dans MAON que se trouvent les troupes d’anges qui chantent la nuit des louanges, mais qui gardent le silence pendant le jour, pour l’honneur d’Israel.

Le sixième ciel est une manifestation de GUEBOURA. Le Talmud Haguiga appelle ce ciel « MAKHON » (lieu). Il contient les réserves de neige, de grêle, de rosée. . .

Le septième ciel est une manifestation de TIFERET. Le Talmud Haguiga appelle le 7° ciel ARABOT ; « Septième degré du Trône » est dominé par le MACHIAH. Au jour du roi Machiah « Nul n’aura besoin d’enseigner à son prochain » puisqu’il fera connaître à chacun la Sagesse, le Conseil et la Force, la Science et la Crainte de D’ » Ishaya.

RAMBAM explique que «  D’ est la Connaissance, Celui qui connaît et Celui qui est connu ». Pour Rambam : L’ESSENCE DE D’, en raison de sa perfection, ne peut être atteinte, certains se sont évertués à saisir sa science de manière à ce qu’elle soit accessible à leur esprit. Or cela n’est pas possible, car si on pouvait embrasser sa science, nous embrassions (par là même) son Essence : Ces deux choses n’en font qu’une. Ainsi la spéculation en vue de saisir la science de D’ n’est que pure folie.

Pour Rambam : Il est Celui qui sait, la Connaissance et Celui qui est su. Il est Tout et Tout est en Lui.

Pour le MAHARAL de Prague, D’ n’est absolument pas une connaissance ; Il est infiniment plus haut que celle-ci ; son Essence n’est pas une connaissance ; la connaissance qu’a D’ de Ses créatures n’est pas son Essence.

Le MAHARAL et RAMBAM expriment tous deux « l’avis du D’ Vivant ». Le ARIZAL répond que l’on doit tenir compte de ces deux aspects. Lorsqu’il s’agit de la Lumière divine qui s’est contractée et introduite dans les mondes, il est possible de dire que « Il est la connaissance » ; mais lorsqu’on fait allusion à la Lumière divine qui transcende les mondes, c’est le MAHARAL qui a raison, et que D’ qui est Infini est beaucoup plus élevé que la Sagesse.

Le ARIZAL donne la réponse satisfaisant l’esprit humain : D’ créa le monde en ayant recours au TSIMTSOUM ( limitation et contraction de la Lumière divine). Il y a « l’avant » et « l’après » TSIMTSOUM. Après le Tsimtsoum, il est exact comme le dit le RAMBAM que D’ et sa Sagesse n’en font qu’un. Par contre, avant le Tsimtsoum, le MAHARAL a raison d’avancer que l’Essence divine est infiniment plus haute que sa Sagesse.

Pour Moshé CORDOVERO, c’est RAMBAM qui a raison : car dans son système M. CORDOVERO ne fait pas intervenir la notion de Tsimtsoum. Pour CORDOVERO, il faut savoir que la Science du Créateur n’est pas comme celle des créatures ; car chez celles-ci la science est distincte du sujet de la science et porte sur des objets qui sont distincts du sujet : La pensée, ce qui pense et ce qui est pensé. Au contraire, le Créateur est Lui-même tout à la fois, Connaissance, Ce qui connaît et Ce qui est connu. C’est en se connaissant et en Se sachant Lui-même qu’Il Connaît. Rien n’existe qui ne soit lié à Lui et qu’Il ne trouve dans sa propre Essence. Moshé CORDOVERO – PARDES RIMONIM.

Pour le ARIZAL au contraire, cette dualité s’évanouit car pour lui la Lumière divine qui s’introduit dans les KELIM (réceptacles) a déjà subi le processus de Tsimtsoum. Pour le ARIZAL, il y a l’avant, et l’après Tsimtsoum qui permit à la Lumière divine d’éclairer par l’intermédiaire des Sfirotes.

Le ARIZAL va plus loin ; Il introduit un autre niveau de compréhension : Les PARTSOUFIM ( les « visages » ou configuration). L’âme possède des forces comme la vue, l’ouïe la parole etc. . . .si ces facultés agissent séparément elles n’auront pas le même impact pour l’âme si elles agissaient en même temps.

Ainsi les Partsoufim sont des interactions et des agencements de Sfirotes, qui ont pour objet de prévenir une nouvelle éventualité de « brisure des KELIM ». Ainsi, si nous parlons de KETER dans ce nouvel agencement, toutes les autres sfirotes y sont inclues, mais KETER est dominante. (pour comparaison, nous dirons en physique qu’un corps chargé positivement n’est pas formé obligatoirement que de charges positives, mais que dans le bilan général il y a beaucoup plus de charges positives que négatives.

Le Partsouf (visage) correspondant à KETER s’appelle ARIKH ANPINE ( LE LONG VISAGE) ; Le Partsouf correspondant à HOKHMA s’appelle ABBA (PERE) ; Le Partsouf correspondant à BINA s’appelle IMA (MERE) ; Les 6 Sfirotes suivantes qui avaient été brisées forment un même Partsouf ZEÏR ANPINE (PETIT VISAGE).

Revenons à cette notion de SFIROTES « IGOULIM » et SFIROTES « YOCHERE ». <<La brisure des vases>> a eu lieu entre ces deux configurations.

Les dix Sfirotes peuvent se répartir comme suit : les trois premières (KETER-HOKHMA-BINA) serait le stade de la «Volonté - Pensée » alors que les sept autres celles de la réalisation. De la <<construction>>.

Faisons une comparaison :

Une personne VEUT construire une maison . La Volonté est traduite par la Sfira KETER (couronne). Vient alors « l’architecte »

comparé à la Sfira HOKHMA (Sagesse) ; puis vient « l’ingénieur » comparé à la Sfira BINA (compréhension) qui va traduire les plans établis par l’architecte. Un rôle important de Bina est de savoir si le projet est possible à réaliser et comment le faire. Puis, il y a la réalisation du projet. Le projet est réalisé par les 6 Sfirotes : HESSED-GUEBOURA-TIFERET-NETSAH-HOD et YESSOD. Ce sont les Sfirotes de la Construction Universelle.

Celui qui rentre habiter dans cette maison est comparable à la MALKHOUT. Tout ce qu’elle possède elle le reçoit des 6 autres Sfirotes. Elle n’a rien d’elle-même. Elle est comparable à la lune, qui reçoit sa lumière du soleil. Le rôle de Malkhout est de transmettre à notre monde sous forme de Brakhot ce qu’elle reçoit.

La Sfira de DAAT , que l’on représente en « pointillé » est le Contremaître qui en fait, dirige les 6 Sfirotes dans leur travail. Il réunit aussi l’architecte avec l’ingénieur.

Revenons à cette notion de Sfirotes de IGOULIM et de YOCHER :<<IGOULIM>> : Dans cette configuration des Sfirotes de Igoulim les Sfirotes concentriques étaient indépendantes l’une de l’autre (sans interactions). Comme nous l’avions déjà écrit, les trois premières ayant le rayon le plus grand (KETER-HOKHMA-BINA) purent contenir la lumière du Eïn-Sof les autres plus petites se brisèrent.