Sedaroth Houkat et Balak, par Leon Masliah

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Ce chabbath nous lirons deux sedaroth (ou parachioth) au lieu d'une seule: on dit qu'elles sont "jointes". Selon les années, il arrive que le calendrier juif nous impose de lire certains chabbatoth deux sedaroth au lieu d'une, de manière à nous retrouver, en Diaspora comme en Eretz-Israël, à démarrer en même temps le nouveau cycle de lecture de la Thora.

Notre décalage par rapport à Israël découle de ce que la fête de CHAVOUOTH qui ne dure qu'un seul jour en Israël est tombée un vendredi. Ce qui fait que le Chabbath du lendemain, on lisait la sidra NASSO en Israël, tandis qu'en Diaspora nous célébrions, le deuxième jour de CHAVOUOTH et lisions dans la Thora un texte se rapportant aux fêtes de pèlerinage.

La sidra " H'OUKAT " traite d'abord de la vache rousse que l'Eternel a ordonné à Moïse, le jour de l'inauguration du sanctuaire du désert, de sacrifier et de brûler intégralement. La cendre de cette incinération, mêlée à de l'eau vive, devait servir à la préparation d'une eau d'aspersion permettant de purifier les personnes frappées d'impureté. Le paradoxe de la "vache rousse" est restée un mystère non élucidé, car l'homme pur appelé à asperger la personne impure devient lui-même impur, tandis que l'autre est débarrassé de son impureté.
Même le roi Salomon -le plus sage des hommes- l'a reconnu dans l'Ecclésiaste : " Je disais : je voudrais me rendre maître de la sagesse! Mais elle s'est tenue loin de moi " [VII, 23]. Il faisait allusion à la "vache rousse".

Dans cette sidra, nous faisons un bond immense dans le temps : la " vache rousse " a été décrétée le 1er Nissane de la deuxième année de l'Exode. Dans la même sidra, on évoque la mort de Myriam, la sœur de Moïse, dont le mérite avait permis aux Bené Israël de disposer d'un puits pour se désaltérer durant toute leur errance dans le désert. Trente-huit ans séparent les deux événements ! !

Pénurie d'eau cela signifie mauvaise humeur, sinon révolte du peuple. L'Eternel dit à Moïse de parler à un rocher pour qu'il en sorte de l'eau. Au lieu de quoi, Moïse frappe le rocher avec son bâton et l'eau arrive. Dieu, mécontent de n'avoir pas été scrupuleusement obéi, condamne Moïse et Aharon à mourir avant l'entrée en Canaan.

La marche sur Canaan est maintenant entamée. Pérégrinations ponctuées de récriminations du peuple, parfois affamé et assoiffé, qui doit livrer bataille aux peuples qui se dressent contre lui.

Aharon meurt à son tour. Puis Moïse bat deux rois célèbres, Sihône, roi des Amoréens et Og, roi du Bashane, et campe devant Moav.

PARACHAT " BALAK "

Le roi de Moav, Balak ben Tsipor, voyant la défaite de ces deux puissants monarques, sent que le recours aux armes ne lui sera d'aucun secours : Israël, conduit par Moïse, bénéficiant de la Protection divine, est invincible.

La seule issue est le recours à la malédiction d'un célèbre sorcier, Bila'am Ben Be'or. C'est un descendant de Laban l'araméen (beau-père du patriarche Jacob). En outre, il a été l'un des conseillers de Pharaon pour la lutte contre les enfants d'Israël. Donc, un homme haïssant Israël, mais faisant partie des prophètes des nations, connaissant le caractère exceptionnel des relations de l'Eternel et du peuple hébreu.

L'appel lancé par Balak à Bila'am ne pouvait trouver qu'une oreille attentive et intéressée. Mais, Dieu a fait savoir clairement à Bila'am que, bien que ne voyant pas d'un très bon œil cette mission, il l'autorisait à se rendre à l'invitation de Balak, en spécifiant bien que c'est Lui, Dieu, qui mettrait dans la bouche de Bila'am ce qu'il devait dire.

Aussi, toutes les tentatives de Balak de faire maudire Israël par Bila'am se sont soldées par…des bénédictions et des paroles particulièrement flatteuses à l'égard d'Israël (je conseille à ceux qui le peuvent de se reporter au texte [Nombres XXIII et XXIV]).

Mais, la haine que vouait Bila'am à Israël l'a finalement poussé à conseiller à Balak d'attaquer les enfants d'Israël autrement que par les armes : la débauche. Les filles de Moav se sont volontiers livrées à la protitution et ont entraîné les jeunes gens à l'idolâtrie. L'un des princes de la tribu de Chim'one s'est même permis de narguer publiquement Moïse en s'accouplant avec une midianite, fille du chef des peuplades d'une famille de Midiane. Ce que voyant, Pinhas, petit-fils du Grand-Prêtre Aharon, vengea l'affront et calma la colère divine qui commençait à décimer le peuple d'Israël.

CHABBATH CHALOM !

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