Sidra Ekev par Leon Masliah

Notre sidra poursuit la " conférence récapitulative " de Moïse sur la rive orientale du Jourdain avant " d'aller rejoindre ses pères " [Nombres XXVII,13].

Deutéronome IX,
1 : " Ecoute, ô Israël : tu franchis maintenant le Jourdain, pour aller déposséder des nations plus grandes et plus puissantes que toi aux villes importantes, dont les remparts touchent le ciel ;
2 : une peuplade nombreuse et géante, des enfants d'ANAK ! et tu sais toi-même, tu l'as souvent ouï dire, qui peut tenir tête aux enfants d'ANAK ?
3 :Tu reconnaîtras donc que c'est l'Eternel, ton Dieu, qui marche devant toi, comme un feu dévorant ; c'est lui qui les anéantira, lui qui les fera plier devant toi, si bien que tu les vaincras et les détruiras sans peine, comme l'Eternel te l'a promis.
4 : Ne dis pas en ton cœur, lorsque l'Eternel, ton Dieu, les aura ainsi écartés de devant toi : " c'est grâce à mon mérite que l'Eternel m'a introduit dans ce pays pour en prendre possession ", quand c'est à cause de la perversité de ces peuples que l'Eternel les dépossède à ton profit ".

De la lecture de ces quatre versets nous apprenons à nouveau de la bouche de Moïse la particularité de la Terre Promise : elle ne supporte ni perversité ni abomination, et elle " vomit " les peuples qui se livrent à l'idolâtrie, dont nous avons vu quelles étaient les conséquences fatales.
En outre, si Israël peut conquérir cette terre malgré l'énorme difficulté que cette prise de possession comporte, c'est seulement parce que c'est la volonté divine qui en décide. Souvenons-nous des versets des Psaumes : "(L'Eternel) se souvient éternellement de son alliance. La puissance de ses hauts faits, il l'a révélée à Son peuple, en lui donnant l'héritage des nations " [Ps. CXI, 5 et 6]. Mais l'installation en Canaan est conditionnée par le respect de la Loi. C'est la partie du contrat qu'Israël doit respecter pour se maintenir sur cette terre.

Eretz-Israël est " un pays fortuné, un pays plein de cours d'eau, de sources et de torrents, qui s'épandent dans la vallée ou sur la montagne ; un pays qui produit le froment et l'orge, le raisin, la figue et la grenade, l'olive huileuse et le miel (dattes) ; un pays où tu ne mangeras pas ton pain avec parcimonie, où tu ne manqueras de rien ; les cailloux y sont du fer, et de ses montagnes tu extrairas du cuivre " [Deutér. VIII, 7, 8 et 9].

Plus loin, Moïse s'adresse à Israël en ces termes, pour bien montrer que la protection divine est subordonnée à une certaine conduite : " Et maintenant, ô Israël ! ce que l'Eternel, ton Dieu, te demande uniquement, c'est de révérer l'Eternel, ton Dieu, de suivre en tout ses voies, de l'aimer, de le servir de tout ton cœur et de toute ton âme… Il fait droit à l'orphelin et à la veuve ; il témoigne son amour à l'étranger… Vous aimerez l'étranger, vous qui fûtes étrangers dans le pays d'Egypte ! "

La possession de la terre implique également le respect du faible et de l'étranger. Les droits de l'homme ne sont pas un vain mot. De la même manière que dans le Lévitique nous avons appris qu'il faut aimer son prochain comme soi-même, ce texte prolonge cette obligation d'amour à l'AUTRE, fût-il étranger. Ces droits font partie intégrante de la Loi -c'est une mitzvah positive- et leur observance est aussi importante que les autres mitzvoth de la Thora.

Moïse revient régulièrement sur la reconnaissance que nous devons avoir envers Dieu pour tous ses bienfaits, qui ont permis à Israël de briser les chaînes de la servitude d'Egypte et de jouir de la vraie liberté, grâce aux préceptes de la Thora, qui suppriment toute sujétion à l'égard des croyances étrangères fondées sur l'idolâtrie et le principe de domination du puissant -du riche- sur le faible -le pauvre-..

CHABBATH CHALOM !

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