Sidra Lekh Lekha par Leon Masliah

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SIDRA LEKH-LEKHA

A la fin du premier chapitre des " Sept Pilliers de la Sagesse ", T.E. LAWRENCE écrit ceci : " Easily was a man made an infidel, but hardly might he be converted to another faith " (il est facile pour un homme d'être infidèle [à sa foi], mais il peut difficilement être converti à une autre foi).
Dans la sidra que nous lirons Chabbath prochain, nous entamons l'histoire d'Avram et de Saraï, qui s'appelleront, par décision divine, Avraham et Sarah dans le courant de cette péricope. Il s'agit essentiellement de l'extraction d'Avraham de son lieu de
naissance, où son père Térah était fabricant et marchand d'idoles, et d'aller vers Canaan, la Terre qui lui sera promise pour sa descendance.
Il y a, dans le courant de ce texte, un incident qui a un rapport direct avec la phrase de LAWRENCE d'Arabie cité en introduction : il y a de la famine à Canaan. Avraham le premier monothéiste est contraint de se rendre en Egypte, où les gens sont des idolâtres et dont les moeurs sont très éloignées de la morale exigeante du couple. Sachant les risques qu'il court s'il déclare que Sarah est son épouse, il dit qu'elle est sa sour. Aussi, dès son arrivée en terre d'Egypte, Pharaon s'empare de
Sarah et Avraham bénéficie des largesses du monarche.
Ca se passe mal pour Pharaon. Il ne peut approcher Sarah. Il est frappé d'horribles plaies, et son entourage également. Se rendant compte de la cause réelle de ses tourments, il rend Sarah à Avraham en lui reprochant de ne pas lui avoir dit la vérité sur l'état-civil réel de Sarah. Cet incident va avoir un rebondissement : l'épouse de Pharaon voyant la protection dont jouissait Avraham de la part de Dieu, pousse sa fille Agar à s'engager comme servante chez Avraham et Sarah, plutôt que de continuer à vivre à la Cour d'Egypte ! Or, comme après dix ans de vie commune, Sarah n'a pas d'enfant, elle propose sa servante à Avraham, afin qu'il ait une descendance. Agar est aussitôt enceinte et commence à avoir une attitude méprisante vis-à-vis de Sarah, Sarah qui était chargée de parfaire sa conversion au monothéisme. Et ce avant même d'avoir totalement assimilé les fondements du Judaïsme ! C'est une illustration des problèmes que pose la conversion mal assimilée.
A ce propos, " LEKH-LEKHA " renferme un épisode qui nous édifie sur les desseins de l'Eternel et sur Ses voies qui
n'apparaissent pas à première vue (de la même manière qu'Agar a cru que " c'était arrivé " en se trouvant enceinte d'Avraham). Rappelons les faits (Genèse XIV) : une guerre éclate entre deux ligues de rois : Avraham n'y a a priori aucun intérêt, sauf qu'à l'issue de la bataille, on vient lui annoncer que son neveu Loth a été fait prisonnier par la ligue victorieuse. Avraham n'est pas un roi, il n'a pas d'armée, mais il réunit 318 de ses fidèles, les arme et fond sur ses ravisseurs de nuit pour délivrer Loth.
Loth, père de Moab, dont descendra Ruth -Ruth la Moabite- qui se convertit au Judaïsme en déclarant à sa belle-mère Naomi : " n'insiste pas près de moi, pour que je te quitte et m'éloigne de toi ; car partout où tu iras, j'irai ; où tu demeureras, je veux demeurer ; TON PEUPLE SERA MON PEUPLE ET TON DIEU SERA MON DIEU ; là où tu mourras, je veux mourir aussi et y être enterrée. Que l'Eternel m'en fasse autant et plus [formule de malédiction], si jamais je me sépare de toi autrement que par la mort ". Avraham est allé délivrer celui dont serait issu le roi David, oint de l'Eternel, celui qui est appelé à régner sur Israël lors des ultimes accomplissements. La conversion au Judaïsme est difficile, pas impossible. Il faut qu'elle soit totale , afin que la pérennité du Judaïsme soit assurée.
La demi-mesure, à l'exemple d'Agar donne un résultat inverse de celui escompté : ICHMAEL, né de l'union d'Avraham et d'Agar, est le père des tribus qui confessent l'Islam et qui ne reconnaîtront pas la légitimité d'Isaac, alors que l'Eternel dit à Avraham (Genèse XXI, 12) : " c'est la postérité d'Isaac QUI PORTERA TON NOM ".

CHABBATH CHALOM !

Leon Masliah

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