Sidra Matoth et Mass'ey par Leon Masliah

Les enfants d'Israël vont maintenant entamer la conquête de la Terre Promise par l'Eternel aux Patriarches -Canaan-, après les quarante années d'errance dans le désert.

Les deux sedaroth, " MATOTH " et " MASS'EI " sont toujours jointes (en Tunisie, à une époque où la Thora était familière à tous, quand on évoquait deux amis inséparables, on disait qu'ils étaient comme "MATOTH" et "MASS'EI ") Ce sont elles qui clôturent le Livres des Nombres - BAMIDBAR- autrement appelé " H'OUMACH HAPEKOUDIM " : malgré le caractère majoritairement historique de ce qui s'y traite, il y a encore des indications halakhiques que Moïse enseigne aux chefs des tribus, d'abord, et à l'ensemble de la population, ensuite, avec l'assistance de ses chefs.
Ainsi, la sidra " MATOTH " ouvre sur la question extrêmement sérieuse des vœux que l'homme ou la femme peuvent être amenés à faire, et l'obligation qui leur est imposée de respecter leurs engagements, qu'ils soient négatifs (" je m'interdis de faire telle chose ") ou positifs (" je décide de faire tel pèlerinage à telle occasion "). C'est pourquoi, les juifs conscients de la gravité du prononcé d'un vœu, font suivre certaines promesses du terme "BELI NEDER" (sans que ce soit un vœu). Il faut, cependant, qu'aucun vœu ne soit contraire aux commandements divins. Il peut arriver aussi que la personne qui s'engage ne soit pas en mesure d'accomplir son vœu. La Thora explique également dans cette sidra tout ce qui a trait à ce problème.
Puis Moïse organise l'expédition militaire d'Israël contre les midianites, qui ont failli, sur le conseils de Biléam, mettre en péril l'existence même du peuple juif. Cette expédition s'est soldée par un succès total : il n'y eut même pas un blessé parmi les membres du corps expéditionnaire. "Et Biléam fils de Bé'or, ils le firent périr par le glaive" [Nombres XXXI, 8].
La question du butin a fait l'objet de directives de Moïse, afin qu'il soit logiquement partagé entre les combattants, les tribus et les pontifes et les lévites.

L'installation de deux tribus et demie en deçà du Jourdain -Réouven, Gad et la moitié de la tribu de Ménaché- a été agréée par Moïse, à condition que les hommes en état de porter des armes prennent part avec les autres tribus à l'effort militaire nécessaire à la conquête de Canaan sur la rive occidentale du Jourdain.

Quant à la sidra " MASS'EI ", elle rappelle d'abord les pérégrinations des enfants d'Israël depuis la sortie d'Egypte jusqu'à leur campement sur la rive orientale du Jourdain opposée à la ville Jéricho. Moïse met les enfants d'Israël en garde contre toute tentative de pactisation avec l'habitant Cananéen, car la tentation sera grande de l'imiter et de sombrer dans l'idolâtrie : " Or, si vous ne chassez pas devant vous tous les habitants de ce pays, ceux d'entre eux que vous aurez épargnés seront comme des clous dans vos yeux et comme des aiguilles dans vos flancs : ils vous harcèleront sur le territoire que vous occuperez " [Nombres XXXIII, 55].
Ensuite, il décrit minutieusement les frontières du pays à conquérir et à
partager entre les tribus.

Puis l'Eternel indique à Moïse qui seront les guides politiques et religieux qui doivent conduire le peuple d'Israël pour la conquête de Canaan : YEHOCHOUA' BIN NOUN et ELEAZAR fils d'AHARON LE PONTIFE. Ils seront assistés par un prince de chacune des tribus.

Enfin, Moïse est instruit par l'Eternel sur la nécessité d'avoir six VILLES-REFUGES pour toute personne qui aura accidentellement tué un individu, afin d'éviter des " vendetta " interminables et des bains de sang. S'il y a véritablement accident, l'auteur peut aller se réfugier dans l'une de ces villes. Il y demeurera jusqu'à la mort du grand pontife ; après quoi, il retournera sur ses terres. Tout ceci dans le seul but de respecter la sainteté de la terre, cette terre qui ne saurait s'accommoder d'aucune injustice, ni de retour à l'idolâtrie ; car, comme nous l'avons vu précédemment, celle-ci conduit immanquablement au crime.

La sidra -et le 4ème Livre de Moïse, Les Nombres- s'achève par le verset suivant : " Tels sont les préceptes et les statuts que l'Eternel imposa, par l'organe de Moïse, aux enfants d'Israël, dans les plaines de MOAV, au bord du Jourdain vers Jéricho".

Ce chabbath, on annonce et on bénit dans les synagogues la néoménie d'AV, que l'on qualifie de MENAH'EM (consolateur), car malgré les terribles épreuves que le peuple juif a enduré au cours de son histoire pendant la première décade d'AV, nous sommes confiants que l'Eternel nous apportera durant ce mois la consolation avec l'arrivée du rédempteur " rapidement et de nos jours, Amen ".

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