Sidra Michpatim par Leon Masliah

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Voici le premier verset de cette sidra : " ET voici les statuts que tu leur exposeras. Si tu achètes un esclave hébreu, il restera six années esclave, et à la septième il sera remis en liberté sans rançon " [Exode XXI, 1 et 2].

Les DIX COMMANDEMENTS s'achevaient sur l'interdiction de convoiter ce qui appartient au prochain, fût-ce son esclave ou sa servante ; notre sidra commence par l'examen du comportement du juif vis-à-vis de son esclave (ou serviteur), car l' "esclavage" toléré par la Thora n'a rien à voir avec l'esclavage de l'antiquité.

Dans le traité " KIDDOUCHINE " 20a du Talmud de Babylone nous lisons : " ABBAYE dit : " La Thora s'est préoccupée du bien-être de l'esclave… :

- Tu ne mangeras pas du pain de qualité supérieure alors qu'il mange un pain ordinaire
- Tu ne boiras pas du vin vieux tandis qu'il boit du vin nouveau
- Tu ne dormiras pas dans un lit douillet tandis qu'il dort sur la paille.

D'où les Sages disent : " tout celui qui achète un esclave acquiert un maître pour lui-même ".

Le serviteur ne doit pas être avili : il doit être correctement nourri et vêtu, il a droit au repos chabbatique au même titre que son maître, et s'il est malade pendant sa période de servitude, il continue de bénéficier du traitement dû à sa condition SANS TRAVAILLER POUR AUTANT.

Quant à la durée de la condition d'esclave, elle ne saurait excéder six ans. A la 7ème année, il redevient libre, et il ne doit pas partir les mains vides : " donne-lui des présents de ton menu bétail, de ta grange et de ton pressoir " [Deutéronome XV, 14].

La Thora est réticente à l'égard de celui qui s'aliène. Evidemment, il peut arriver que les conditions économiques conduisent l'homme à " se vendre " comme esclave. Mais elle est sévère vis-à-vis de celui qui entend perpétuer sa condition servile.

Car, les enfants d'Israël ont reçu au Sinaï les lois qui leur octroient leur liberté, après qu'ils aient enduré les siècles de servitude en Egypte. Et cette liberté n'est pas l'illusion de la liberté que nous avons coutume de voir dans le " monde libre ". C'est la liberté de vivre libre au milieu d'hommes libres, non soumis à la domination d'autrui, non soumis à des dégradations physiques ou intellectuelles, d'hommes ne RECONNAISSANT QU'UN SEUL SOUVERAIN, L'ETERNEL.

Dans le chapitre XXV, verset 55 du Lévitique, nous lisons : " Car c'est à Moi que les Israélites appartiennent comme esclaves ; ce sont Mes serfs à Moi, qui les ai sortis du pays d'Egypte, Moi, l'Eternel, votre D.eu ".

Le juif, esclave libéré d'Egypte, quelle que soit sa condition économique, retrouve ne serait-ce que durant 25 heures par semaine, une liberté totale, comparable à celle des rois, exempte de toute contingence matérielle : c'est le CHABBATH !

La sidra " MICHPATIM " comporte 52 Commandements ("Mitzvoth") -23 positifs et 29 négatifs- qui traitent de lois civiles et sociales : les droits de l'homme, la responsabilité, la justice égale pour tous, les devoirs vis-à-vis des pauvres, de la veuve et de l'orphelin, la compassion à l'égard des animaux, le rejet de l'idolâtrie.

Aucun aspect d'une vie sociale harmonieuse et juste n'est occulté par la Thora. C'est pour cela que le CHABBATH consacré au repos et à l'étude de la Thora, CONSTITUE LE " SIGNE " CARACTERISTIQUE DU JUIF. Pour le Judaïsme, le travail n'est pas un vice, mais l'Eternel a réservé à son peuple " une journée de repos et de sainteté ", le CHABBATH, cette " fiancée " du peuple d'Israël.

PROVERBE DE LA SEMAINE " Un roi grandit son pays par la justice ; avide de dons il le ruine [Proverbes XXIX, 4].

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