Sidra Yitro par Leon Masliah

Cette sidra fait suite à la victoire de Moïse sur Amalek. Rappelons-nous qu'Amalek, élevé dans la haine de la descendance de Jacob, a littéralement fondu sur Israël, alors que celui-ci, sorti d'Egypte dans des conditions prodigieuses et témoin de nouveaux miracles dans le désert -l'adoucissement de l'eau et la manne tombée du ciel- était dans un état de confiance en l'Eternel et en soi rarement atteint.

Mais voilà, Amalek vient littéralement " glacer " cet enthousiasme, tout en étant conscient des dégâts qu'il s'inflige. L'Histoire nous en montrera une multitude d'exemples : l'un des derniers étant Hitler. Mais liste n'est pas close, hélas ! Le nom d'Amalek n'est pas effacé de dessous les cieux, ce qui veut dire que le Nom de l'Eternel n'est pas encore complet et Son Trône pas parfait.

Donc, Yitro, beau-père de Moïse vient voir Israël dans sa nouvelle condition de peuple libéré de l'esclavage, libéré de l'idolâtrie, puisque c'est dans cette péricope que nous lisons la Révélation de l'Eternel sur le Mont Sinaï et le Don de la Thora sous la forme de deux Tables gravées " du Doigt de D.eu ", portant les Dix Commandements.

Certains sages disent, avec une certaine logique, que Yitro est arrivé après la Révélation. En effet, voyant Moïse répondre aux questions halakhiques que tout le monde venait lui poser, il lui suggère un système rationnel consistant à former des formateurs susceptibles de le seconder dans son enseignement. C'est là que nous observons que l'organisation rationnelle du travail nous a été enseigné par des non-juifs. Moïse avait tendance à vouloir tout faire tout seul, ce qui était impossible avec un peuple de plusieurs centaines de milliers d'individus. Yitro lui dit : " le procédé que tu emploies n'est pas bon. Tu seras épuisé certainement, et toi-même et ce peuple qui est avec toi, car la tâche est trop lourde pour toi, tu ne saurais l'accomplir seul " [Exode XVIII, 17 et 18].

Le Décalogue apporte à Israël la liberté vraie : " LA LIBERTE SUR LES TABLES " disent nos Sages en faisant un jeu de mots en Hébreu : " Gravé " et " Liberté " s'entendent comme des homonymes. Et, en effet, proclamant l'égalité, le respect de l'autre, la Loi morale (ne pas faire à autrui ce que l'on ne veut qu'on nous fît), sont les conditions de la liberté, par rapport au système implacablement hiérarchisé de l'Egypte pharaonique, où les fils aînés avaient le droit de vie et de mort sur ses frères et sœurs plus jeunes, où tout individu disposant d'une parcelle de pouvoir l'exerçait sans contrôle ni retenue, avec, au sommet de la pyramide, Pharaon, roi-d.eu. Tout ceci, les Dix Commandements viennent l'abolir : il n'y a qu'un D.eu, l'Eternel, libérateur de l'esclavage, bannissant le mensonge, imposant le respect des géniteurs, le repos du Chabbath pour tous, interdisant l'assassinat et le vol, exigeant de ne pas convoiter ce qui ne nous appartient pas. Les conditions fondamentales de la paix sociale sont encapsulées dans ces DIX PAROLES. On n'a rien inventé de nouveau depuis plus de trente-trois siècles, et les chartes des Droits de l'Homme dont s'enorgueillit notre siècle restent -quand elles sont mises en application- très en-deçà des Lois Divines reçues par Israël au Sinaï.

PROVERBE DE LA SEMAINE : " Un cœur joyeux rend le visage serein ; Le coeur souffre-t-il, l'esprit est abattu " [Prov. XV,13]

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