Appendice de l'article TISHA’ (9^e jour) BE-AV, jour de deuil 

 

 

Lors de ma dernière visite à Los Angeles (juillet 2007) j'ai pu m'acquérir une Ménora en cuivre massif, fondue d'après le bas relief qui figure sur l'Arc de Titus.

 

J'avais vécu dans cette ville plus de 7 ans, durant les années 90, et j'aimais visiter le marché aux Puces, ouvert uniquement une fois par mois (tous les 2èmes dimanches de chaque mois), autour du célèbre Stade du Rose Bowl à Pasadena. J'ai toujours eu un faible pour ces marchés où les couleurs, les bruits et les odeurs des objets, avaient survécu des années et des propriétaires. La vue de ce bric à brac d'objet posés pèle mêle comme dans une peinture surréaliste, se mêle au plaisir de pouvoir les toucher et se questionner sur les mystères de leur passé.

Adolescent à Tunis, je me baladais souvent au coin de la rue Zarkoun avec la rue de la Semoule où j'ai pu construire ma première bicyclette avec des pièces prises sur 3 carcasses de vieux vélos.

 

Revenons à Los Angeles.

Dans un des stands, j'aperçus soudain une Menora  d'environ 30 cm de hauteur, de cuivre, toute noircie et couverte de vert de gris. Je regarde de près et je vois qu'elle rappelle celle du bas relief de Titus. Mon intérêt allait me coûter cher lors du marchandage, mais je la voulais. Apres l'avoir payée, je m'aperçus que malgré la volonté de l'artiste d'imiter, le plus exactement possible, l'antique image qui figure sur l'Arc de Triomphe de Titus, il l'avait montée sur 3 étages de Polygones, alors que celle de Rome n'en avait que deux. Comme il a été dit, même ces 2 étages n'existaient pas dans la Ménora originale, du Temple de Jérusalem. Ils avaient été ajoutés par les Romains.

 

Apres un bon nettoyage, on pouvait lire, gravé sur l'un des chandelier, " Mark Holmes 1940". Je ne sais si c'est la date de fabrication ou si c'est l'un des détenteurs qui a voulu y graver son nom, donc impossible de la dater.

Et pourtant, je ne peux m'empêcher de l'imaginer décorant la cheminée d'une famille de bourgeois juifs américains, ou peut être fut elle amenée par une famille juive qui fuyait l'Europe en flammes ?

Mais une autre pensée m'importunait. Est ce que cet objet, si symbolique de l'identité juive, soit devenu si encombrant pour que leurs descendants s'en soient facilement débarrassés.

 

 

 

J'y ai mis de l'huile et sept A'ouamat, ces petite mèches flottantes que ma mère mettait dans son Kandil de Shabbat et je l'ai allumée tout ému, pensant a ceux qui avaient fait ce geste 20 siècles avant moi.

 

  

 

 

Même avec ses 3 étages et ses dimensions réduites, cette Ménora m'a donné la sensation de réaliser une promesse que j'ai faite,  tout enfant à mon père, de me venger contre Titus harassaa'.  

 

 

 

 

   

         Ma Ménora, sans le 3ème étage, à coté de celle de l'Arc de Titus

 

 

 

 

Avraham Bar-Shay (Benattia)

 

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