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Parmi les 613
Mitswoths de la Torah, il y en a une que l’on connait bien, que l’on
explique, que l’on chante … et qui nous est pourtant particulierement
difficile a accomplir … Je veux parler de ‘’ Tu aimeras ton prochain comme
toi-meme ‘’…
Tout d’abord, le commandement en lui-meme nous semble quelque peu bizarre :
Comment peut-on nous demander, ou nous obliger, a aimer une personne ? Si je
l’aime, je l’aime ; si je ne l’aime pas, je ne l’aime pas !
Et meme si je me force a l’aimer, ce sera en realite de l’hypocrisie : je
m’oblige a l’aimer … mais je ne l’aime pas !
Or la Torah ne nous dit pas : ‘’ Fais semblant d’aimer ton prochain
‘’, mais ‘’aime ton prochain’’, c’est a dire ‘’aime-le
vraiment, sans arrieres-pensees…’’
Peut-on reellement arriver a aimer une personne qui nous est insupportable ?
La Torah sait que nous sommes des hommes, avec nos faiblesses, et si elle nous
donne ce commandement, c’est qu’il est possible de le respecter.
Voici quelques petites reflexions qui vont, je l’espere, nous y aider : Tout
d’abord, croire en Ha-chem, c’est aussi avoir la Emounah que tout ce qui
nous arrive est voulu d’En Haut. Si j’ai, dans mon entourage, une personne
que je ne supporte pas, qui me fait du mal, il y a des raisons a cela que l’on
ne connait pas toujours. Mais ce qui est sur, c’est qu’Ha-chem a
d’excellentes raisons de mettre cette personne sur mon chemin, a ce moment
exact de ma vie.
Cette personne, je ne peux donc plus la detester, puisque j’ai confiance dans
le fait que son existence, (pres de moi !) a un but, meme si je ne le vois
pas…
Cependant …De la a l’aimer… Il y a encore un grand pas a faire … !
Pour cela, rappelons-nous ce que nous avions dit a propos des Mitswoths : nous
ne connaissons pas la valeur de chaque acte. Il se peut tres bien que
ce que l’on considere comme important ne le soit pas tellement… et
vis-versa.
Une personne qui ment, qui vole, qui vexe, peut cependant accomplir une Mitswa,
une seule petite Mitswa, qui fait qu’elle est plus meritante que nous.
Nous pensons etre ‘‘quelqu’un de bien’’, et de loin meilleur qu’un
voleur, mais qui nous dit que, dans le monde de verite, notre place sera
meilleure que la sienne ?
La Torah nous parle du merite qu’Esaw a eu, de par le grand respect qu’il
donnait a son pere, Yitsh’ak. Pourtant, Esaw etait un Racha ( mecreant ), mais
cette seule Mitswa qu’il accomplissait avait de la valeur …
Il en est de meme pour les fils d’Ishmael. Il est inutile de rappeler ici le
mal qu’ils font chaque jour aux juifs … Et pourtant, ils ont un merite parce
qu’ils font la Brith Mila. Et meme si leur Brith Mila est incomplete ( ils la
font a 13 ans et non pas a 8 jours ; en pratique, elle n’est faite que
partiellement), ils ont en cela un merite qui leur a valu une domination sur la
terre d’Israel pendant des annees.
Nous voyons donc qu’une seule Mitswa peut avoir un impact incroyable, et notre
voisin qui nous fait tellement de mal, peut etre meilleur que nous
grace a un petit acte qu’il fait chaque jour…Qui sait ?
Bon, alors, resumons : je ne le deteste pas, car c’est Ha-chem qui me l’a
envoye, et parce qu’il est peut-etre meilleur que moi … Mais je ne l’aime
pas pour autant !!!
Alors, rappelons-nous que le peuple d’Israel ne fait qu’un. Et de meme que
dans notre corps, chaque membre a son utilite, qu’un autre ne peut
remplacer, chaque juif a un but dans ce monde, qui est different de tous les
autres juifs. Chacun a une etincelle divine ( Nechama) qui est unique et dont le
peuple a besoin !
Chaque personne permet le devoilement d’une petite partie d’Ha-chem auquel
on ne peut renoncer !
Que votre ‘’ennemi’’ soit religieux, Mizrah’i, Loubavitch, Breslev,
Sepharade, Ashkenaze, anti-religieux, il a en lui une partie d’Ha-chem que
personne d’autre n’a… N’y a t’il pas la de quoi l’aimer ?
Pour finir, rappelons que le verset dit : ‘’ Tu aimeras ton prochain comme
toi-meme…je suis Ha-chem’’. Quelle est la suite logique dans ce verset ?
C’est qu’en realite, Ha-chem nous dit : ‘’Si Moi, qui suis Ha-chem, et
qui connais les defauts et les erreurs de chacun, Je vous aime tous, justes et
mecreants, idiots et intelligents, vous aussi, vous pouvez vous aimer entre
vous…’’.
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