Vous garderez ma garde, par Chlomo

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Il est dit a la fin de la paracha A'harei Mot: "Ouchmartem et michmarti", c'est a dire : "Vous garderez ma garde"

Il s'agit du principe qui a ete impose aux sages d'instaurer des barrieres et des
precautions. Et c'est d'apres ce meme principe que chacun doit, a titre individuel, s'imposer des barrieres dans les domaines qu'il juge necessaire, afin d'eviter toute transgression.

Certains font l'erreur de penser qu'il suffit d'adopter l'attitude la moins stricte. Bien sur sans s'ecarter, conformement a ce qui est ecrit, des paroles de nos sages, mais cependant en optant sytematiquement pour celle qui est la plus permissive. On respecte de cette facon ce que la Torah a interdit, meme si certains des avis de nos sages sont ainsi abandonnes. Il ne s'agit apres tout que de prescriptions de nos sages. Ils considerent que le respect de la Torah etant quelque chose de difficile, on risque, en voulant agir au mieux, en arriver a negliger ce qui est ecrit dans la Torah meme.

Mais tout ceci est base sur l'etablissement d'une difference entre l'importance des
paroles de la Torah et l'importance de celles de nos sages. Pourtant, il est bien ecrit :
"Tu ne t'ecarteras pas de ce qu'ils te diront".
C'est a dire que la Torah elle-meme a donne aux paroles de nos sages la meme importance qu'a ses propre paroles. Les unes commes les autres sont l'expression de la volonte divine, et c'est selon cette meme volonte que dans un cas de doute, par exemple, une difference doive etre faite entre les unes et les autres. Mais il ne s'agit par contre pas d'une diminution de l'importance des unes par rapport aux autres.

De ce fait, il convient donc bel et bien de respecter l'ensemble des paroles de nos sages, et ne pas se contenter des avis qui se montrent les plus permissifs.

Ce sujet de "vous garderez ma garde", s'adresse egalement a chacun de nous en particulier, comme on l'a dit plus haut. La facon de le mettre en pratique est de se
restreindre dans ce qui est permis, comme la Torah le mentionne a plusieurs endroits :
"Vous serez saints", ou encore : "Vous vous sanctifierez".
Nos sages expliquent a ce sujet :
"Sanctifies-toi dans ce qui est permis".
C'est a dire qu'en se restreignant dans ce qui nous est permis, nous affaiblissons notre yetser hara (notre penchant au mal), au profit de notre yetser tov (notre penchant au bien), et de cette facon nous accedons a la saintete.

Le principe est le suivant :

Chaque chose permise fait partie d'une entite neutre, qui est appellee "klipat noga".
Sa neutralite s'exprime par le fait qu'elle peut etre englobee soit dans la saintete, soit dans son contraire. Si on agit sur elle dans un but saint, par exemple en consommant une nourriture cachere sans oublier de dire la benediction, et dans le but de prendre les forces necessaires au service de D-ieu, alors elle est englobee dans la saintete.
Si par contre on consomme cette meme nourriture cachere dans le seul but d'en tirer un plaisir, elle est alors englobee dans les entites impures appellees "klipot tmeot", qui sont a l'opposee de la saintete, et l'on rajoute ainsi une vitalite a ces forces.

Il est souvent difficile d'agir sur chaque chose permise dans un but saint, conformement a ce qui est ecrit : "Dans toutes tes voies connais-le". La methode a utiliser est donc de se restreindre sur les choses en question. Ceci courbe les forces opposees a la saintete, leur impose une defaite.
Et de ce fait cela raffine nos habitudes et nous conduit a l'attitude sainte que nous
devons atteindre.

En nous souhaitant a tous beaucoup d'efforts et de reussite dans ce domaine, je vous souhaite un excellent Chabbat.

Et en cette sortie de la fete de Pessa'h, souhaitons, comme nous l'avons dit au seder, que nous soyons tous "l'an prochain a Jerusalem". C'est a dire que D-ieu nous fera vivre des maintenant le devoilement du Machia'h, et de fait, nous serons donc l'an prochain a Jerusalem.

A bientot,

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