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Qui pourrait imaginer
aujourd'hui, à l'aube du 21ème siècle, l'intensité de
la vie culturelle que connaissait la communauté européenne de Tunis,
surtout italienne, il y a 110 - 120 ans, alors que la ville était
presque entièrement enserrée à l'intérieur de ses murailles.*
extrait du volume "Memoria della Collettività Italiana" sur la
vie culturelle à Tunis au 19ème siècle et dans le premier tiers du 20ème
siècle traduit de l'italien par Daniel PASSALACQUA (lc1947 sc.ex)/
Bab el B'har, ou Porte de la Mer, aujourd'hui dénommée également
Porte de France, en était la limite à l'est, et s'ouvrait presque
directement sur le Bahira ou Lac de Tunis; elle permettait l'accès de la
ville aux marchandises et aux voyageurs qui, débarqués à La Goulette,
traversaient le lac sur des barcasses qui accostaient au mole qui se
trouvait sur le site de l'Ambassade de France actuelle, devant le
cimetière chrétien de Saint Antoine hors des murs (créé au 17ème siècle
sur un terrain offert par le Bey mouradite Hamouda Bacha, et déplacé en
1892 au Cimetière de Bab El Khadra, pour permettre de construire la
Cathédrale actuelle).
Les communautés européennes chrétiennes ou juives livournaises
s'étaient établies dans la zone franche qui s'étendait le long des murs,
des deux cotés de la Porte de la Mer, dans les rues Sidi Bou Mendil, de
la Commission, des Glacières, en pénétrant dans la Médina sur quelques
centaines de mètres dans les rues Zarkoun, de la Kasbah, Jemaa
ez-Zitouna (où se trouvait depuis le 17ème siècle l'Eglise de Sainte
Croix), jusqu'aux rues transversales El Karamed, Sidi el Mourjani, des
Teinturiers à son embouchure vers Bab Jedid, et dans le quartier de Sidi
el Benna (où se trouvait l'Eglise Sainte Lucie), plus particulièrement
pour ce qui concerne ceux qui appartenaient à la classe ouvrière, petits
artisans ou boutiquiers.
Au début du 19ème siècle, une collectivité italienne d'entité non
négligeable résidait dans la zone franche, collectivité rapidement
renforcée par l'arrivée de dizaines de familles de juifs livournais qui
commencèrent à affluer à partir de 1815, en apportant avec eux, et de
manière déterminante, les usages et les coutumes des sociétés
européennes les plus évoluées, ainsi qu'un bagage culturel précieux.
J'ai lu qu'il existait des salons littéraires, des salons où l'on
faisait de la musique, qui rendaient agréables les soirées des familles
bourgeoises, mais aussi d'initiatives pour distraire les personnes plus
modestes. Aux initiatives privées succéda bien vite, en 1826, la
première structure destinée à accueillir le public, quand ouvrit ses
portes le Théâtre Tapia à la Rue Zarkoun, créé par la famille de même nom.
Ce n'était guère plus qu'une grande pièce, d'une capacité de 300
personnes environ, qui accueillait des spectacles lyriques avec des
chanteurs venus d'Italie pour la circonstance, qui s'installaient à
Tunis pour la "saison", mais aussi de concerts de diverse nature. Il
était probable qu'on y donnait des pièces de théâtre également. Pour
l'opéra et les concerts, les choeurs et l'orchestre étaient stables et
composés donc de membres de la communauté italienne Les effectifs de
l'orchestre étaient réduits à la plus simple expression, (j'ai lu qu'il
pouvait s'agir de 15 à 18 musiciens), qui suffisaient de toute manière à
rendre heureux les spectateurs qui accouraient de manière assidue et
qui, avec leur compétence, confirmaient les qualités vocales ou
musicales de nombreux débutants ou en compromettaient de manière
définitive la future carrière.
Bien que l'information ne provienne pas d'une source indiscutable,
il paraîtrait que Enrico Caruso, alors tout à fait au début de sa
carrière, est venu interpréter le rôle de Turiddu dans la "Cavalleria
Rusticana" de Mascagni, et que cet événement ait été jalousement gardé
dans la mémoire de ceux qui eurent le privilège d'assister à ces
représentations.
Pour les besoins de la chronique, je voudrais citer ce que me
racontait ma grand-mère maternelle, née en 1879 à Tunis dans le Palais
Gnecco à la Rue de la Commission, à savoir l'élégance du public qui
accourait au Théâtre Tapia. Elle me racontait avec moult détails comment
elle s'y rendait en famille, accompagnée par des domestiques qui
ouvraient le chemin en l'éclairant de leurs lanternes: sa mère et ses
soeurs (comme toutes les autres dames et demoiselles) chaussaient de
hauts sabots dits "trampoli", pour ne pas souiller les escarpins de
satin qu'elles portaient à la main, dans un petit sac, en marchant avec
difficulté sur les pavés souvent irréguliers des rues et ruelles qui
menaient au Théâtre.
Ce théâtre vécut jusqu'aux dernières années du 19ème siècle, c'est à
dire jusqu'à ce qu'apparurent des structures plus adaptées au but à
atteindre, aussi bien à l'intérieur de l'enceinte de la Médina, qu'à
l'extérieur, dans la ville qui naissait sur des terrains bonifiés,
récupérés sur le Lac Bahira.
A partir de 1826 jusqu'aux premières années qui ont suivi
l'instauration du protectorat français, la vie culturelle avait une
spécificité plus particulièrement italienne et, en témoignage de sa
vitalité, il faut citer les
divers théâtres qui existaient à l'intérieur de la Médina (même
s'ils étaient moins importants que le Théâtre Tapia), comme le "Théâtre
Italien" de la Rue Zahmoul (disparu en 1919/1920), destiné à la prose,
ou celui de la Rue Sidi El Benna, dans la quartier de Bab Jedid (disparu
en 1940/1941), installé dans un quartier à forte densité sicilienne,
destiné surtout à la prose en dialecte ou à l' "Opera dei Pupi" (ou
Théâtre des Marionnettes siciliennes), dont je garde un souvenir de tout
jeune enfant. D'autres lieux existaient mais les identifier et en
documenter l'activité avec certitude nécessiterait une recherche
approfondie, qui ne rentre pas dans mes possibilités présentes. Je
citerai quand même le "Grand Théâtre" de la Rue Al Jazira, créé en 1876
dans les locaux offerts par le Bey à la collectivité italienne, destiné
à la musique symphonique, disparu avant 1899, et le "Nouveau Théâtre" ou
Théâtre Cohen, crée en 1875, consacré lui aussi à la musique
classique.
J'ai parlé ci-dessus de vie culturelle plus particulièrement
italienne parce que l'écrasante majorité des européens qui vivaient
alors à Tunis étaient d'origine italienne. Après 1881 Tunis est devenue
de plus en plus cosmopolite et, si l'identité culturelle italienne
continua à exister, elle ne devint qu'une importante composante de la
vie de la ville.
Cette importance est témoignée par d'innombrables éléments, que je
pourrais citer d'une manière plutôt sommaire, mais dont la connaissance
devrait être approfondie.
Après 1881 la ville commençait à s'étendre en dehors des murs, et
plus particulièrement vers l'est, sur des terrains marécageux, au fur et
à mesure de leur assèchement, et c'est ainsi qu'apparurent les rues
Hamilcar, Charles de Gaulle (naguère d'Italie), Gamal Abdelnasser
(naguère Es-Sadikia), de Hollande, de Grèce, de Carthage, vers le sud,
de Rome, d'Alger, Bach Hamba (naguère Saint Charles), de Paris, vers le
nord, mais surtout l'Avenue de France et l'Avenue Habib Bourguiba
(d'abord baptisée "de la Marine", puis "Jules Ferry"). Ces rues et
avenues portent toujours les traces précieuses de l'oe uvre
d'architectes, souvent italiens, et d'entreprises et
ouvriers italiens.
Pendant cette période, la population connaissait un développement
rapide et important, dont je donnerai quelques indications chiffrées en
marge; cet accroissement, qui voyait la communauté italienne atteindre
environ 50.000 habitants en 1899, était à l'origine d'une grande
effervescence dans tous les domaines et d'un développement exceptionnel de
l'activité culturelle.
En 1882 était crée le théâtre de plein air italien appelé "Arena
Politeama" à la Rue de Belgique, qui a toujours été très fréquenté à
chaque saison, pendant toute la durée de son existence. Presque en même
temps était crée à la Rue M'hamed Ali (naguère de
Constantine, parallèle de l'Avenue de France, qui reliait la
Rue des Maltais à la Rue de Rome) le Théâtre Cohen-Tanuji, à
l'initiative d'une famille de juifs tunisiens
fortement italianisés, très raffinés et cultivés, où furent donnés
pendant de longues décades des spectacles en prose et musicaux de nette
influence italienne, et qui fut fréquenté avec assiduité par
notre
collectivité.
En 1885 ouvrit ses portes le "Teatro Paradiso" (ou Théâtre Paradis)
au 3, Avenue de France, dédié à l'art lyrique, à la musique symphonique
et aux concerts, et également à la prose. Il est possible aujourd'hui
encore d'admirer sa façade élégante, bien qu'elle soit en partie masquée
par les arbres, alors que son foyer et les escaliers frappaient
jusqu'aux années 1952/53 par leur beauté et la richesse des marbres et
des fers forgés artistiques. Malencontreusement, la banque qui était
devenue propriétaire de l'immeuble, fit alors recouvrir ces splendeurs
par des structures en béton, froides et anonymes, pour une très
discutable modernisation.
Trois grands évènements suivirent, de 1902 à 1906, avec
l'inauguration d'abord du Théâtre Municipal, qui existe toujours dans sa
forme définitive de 1912, puis en 1903 du Théâtre Rossini, tous deux
situés Avenue Jules Ferry, enfin en 1906 du Théâtre du Palmarium à
l'Avenue de Carthage.
Le Théâtre Municipal, projeté par l'architecte français Resplandy et
construit par une entreprise italienne, a été remodelé et agrandi en
1904 et en 1912 et a tout de suite constitué la réalisation dont la
Commune de Tunis s'enorgueillissait. Sa naissance et sa vie depuis 1902
jusqu'à nos jours ont été racontés par Fatma Ben Becheur dans un livre
splendide édité en 1999. Il a été jumelé pendant de longues années avec
l'Opéra de Paris, et a ainsi bénéficié du concours des meilleurs
chanteurs du moment, qui venaient à Tunis pour un cycle de
représentations ou pour toute une saison, en trouvant sur place des
chefs d'orchestre, des orchestres et des masses chorales stables et de
qualité.
Si je me fie aux souvenirs acquis grâce à ce que me racontaient ma
grand-mère maternelle ou mes parents (tous trois épris de musique en
général et d'opéra en particulier), le Rossini était un théâtre
splendide et tout à fait fonctionnel, même si la gestion privée des
propriétaires et impresarios, Trionfo et Palomba, ne
permettait pas toujours de concurrencer le niveau des
réalisations du Théâtre Municipal, qui bénéficiait de
contributions communales. Le chef d'orchestre et les
chanteurs venus d'Italie pour toute une saison, étaient
généralement de bon niveau, alors que l'orchestre et les
choristes étaient recrutés sur place. On m'a parlé de
représentations mémorables et exaltantes. Vers la fin des
années 20, Trionfo et Palomba durent cesser leur activité à
cause de son poids économique trop important, et ainsi
disparut un théâtre dont la collectivité était fière. Le
grand magasin de meubles Boyoud s'installa alors dans ses
mur jusqu'en 1959/1960, pour céder la place au cinéma Le
Palace.
On peut sourire en apprenant qu'au Théâtre Rossini tout le
répertoire français était chanté en italien, alors qu'au Théâtre
Municipal tout le répertoire italien était chanté en français, et il en
a été ainsi jusqu'en 1952/53.
Le Théâtre du Palmarium constituait la structure centrale dans le
carré composé du Théâtre Municipal, du Grand Café du Casino et du grand
hôtel international Tunisia Palace, dont les bâtiments communiquaient
tous entre eux. Il appartenait lui aussi à la Municipalité de Tunis et
était destiné principalement à la revue, au cabaret, à l'opérette, au
cinéma, mais il avait également en annexe un casino, au cours du premier
quart du 20ème siècle. Il a été détruit par les bombardements de février
1943, il a été reconstruit en 1947 pour être consacré presque
exclusivement au cinéma. Il a été démoli dans les années 90, ainsi que
le Tunisia Palace, pour construire le complexe commercial actuel.
La contribution que la communauté italienne a donnée au bon
fonctionnement de ces trois établissements est tout à fait remarquable,
car l'effectif des trois orchestres (plus de 150 musiciens) était
composé de manière très majoritaire de musiciens professionnels
italiens; de nationalité italienne étaient également presque tous les
choristes, les machinistes, les électriciens!!..
On ne peut pas négliger le rôle fondamental joué par des artistes
italiens pour la formation technique et l'affirmation artistique d'une
foule de jeunes. Parmi des dizaines de noms, je citerai pour les
premières trente années du 20ème siècle Monsieur Strino, violoniste
talentueux, qui enseigna le violon et le chant, Monsieur Pullicino,
Monsieur Salvatore Venezia, trompettiste virtuose et enseignant
inflexible, qui forma entre autres pratiquement tous les membres de sa
famille, de son fils Giuseppe (appelé affectueusement Jou-Jou, pour
évoquer le fait qu'il avait à toute heure de la journée son violon sous
le menton, et qu'il arpentait son appartement en faisant des gammes),
aux neveux Jean Sant, violoniste élégant d'une grande musicalité
généreuse et frémissante, et Guglielmo Gurrisi, flûtiste expressif et
subtil (à lui également on avait affublé un surnom amusant, Frin-Fri,
car tout comme son cousin Giuseppe, il avait à tout moment sa flûte aux
lèvres). Je ne voudrais pas oublier parmi les très nombreux autres
élèves de Salvatore Venezia un violoniste très raffiné et un peu
précieux, Armand "Sarino" De Carlo, dont le père, un des plus grands
tailleurs de Tunis avec mon grand-père maternel Domenico Cellura (son
vis-à-vis au 4, Rue d'Alger), avait en vain essayé de contrecarrer sa
vocation pour en faire un bon tailleur, et mon propre oncle Angelo
Cellura.
Giuseppe Venezia a été pendant de longues années premier violon dans
l'orchestre de Santa Cecilia à Rome, puis est revenu à Tunis dans les
années 70, en devenant kappelmeister de l'orchestre de la Ville de
Tunis. Sant, Gurrisi, De Carlo (e Boccanera, facétieux bassoniste, et
bien d'autres) ont constitué l'ossature du grand orchestre symphonique
de Tunis, reconstitué par Luis Gava en 1946, puis, après sa dissolution
en 1957/58, de l'orchestre du Centre Culturel International, voulu par
Cecil Hourani, créé par Anis Fulheian, qui a cessé son activité en 1969.
Après la disparition du Théâtre Rossini, de toute manière, la vie
culturelle italienne dans le domaine musical se confond et se fond avec
celle de tous les autres strates de la population cosmopolite de Tunis,
avec sans doute une empreinte plus particulièrement française. La
période allant de 1947, c'est à dire de la date de pleine reprise de
l'activité musicale, opéristique, concertiste et chambriste, à nos jours
pourrait probablement et utilement faire l'objet d'une publication
ultérieure.
On ne peut pas taire, pendant ce long laps de temps, la dense
activité de la "Dante Alighieri", créée en 1893, qui, en plus de l'oeuvre
infatigable accomplie pour maintenir l'italianité de la communauté qui
résidait en Tunisie, pour lui consentir notamment de développer la
connaissance de la littérature italienne, a eu un rôle considérable pour
la diffusion et l'approfondissement de la culture musicale, en
organisant des concerts aussi bien dans son siège primitif de la Rue
Zarkoun, puis dans le nouveau et prestigieux siège bâti dans les années
1933/34 à la Rue Thiers (aujourd'hui Rue Ibn Khaldoun - ce siège fut mis
sous séquestre en 1943 par les Autorités du Protectorat et attribué à
l'Alliance Française, pour devenir après 1956 la Maison de la Culture
Ibn Khaldoun). Le Conservatoire de Musique que la Dante Alighieri créa
fut d'abord dirigé de manière remarquable par Madame Coen, venue
expressément de Rome dans ce but, alors que son dernier directeur a été
le Maestro Tito Aprea, qui fit une carrière prestigieuse après son
retour en Italie en 1943.
Ce Conservatoire a été fréquenté par de nombreux élèves non
seulement italiens mais également appartenant aux Collectivités
française et juive tunisienne, ce qui a permis à des enseignants souvent
talentueux de former de très nombreux musiciens, dont plusieurs
devinrent des professionnels très appréciés.
Il est évident qu'au cours des deux siècles écoulés la collectivité
italienne a donné vie à une intense activité dans le domaine de la
prose, avec la présence à certains moments de nombreuses compagnies
d'acteurs amateurs enthousiastes, mais également grâce aux troupes
venues d'Italie. Après 1939 ce fut le silence; vers 1950/51 reprit
l'activité des compagnies d'amateurs, puis dans les années 1953/54 il y
eut une timide reprise des tournées, mais elle ne fut pas durable. Je ne
suis toutefois pas la personne la plus qualifiée pour parler de prose,
et je serai heureux si d'autres que moi se proposaient d'explorer ce
domaine très important dans la vie de notre collectivité. En ce qui
concerne l'école, c'est là un domaine très vaste, qui est traité
séparément par des spécialistes.
Les indications fournies ci-dessus sont certainement pleines de
lacunes et insuffisamment précises. C'est pourquoi je les ai qualifiées
de sommaires; elles ont surtout pour but de constituer les prémices à un
travail collectif beaucoup plus approfondi.
Pour compléter le panorama des possibilités culturelles offertes à
Tunis naguère, je crois nécessaire de citer quelques autres théâtres qui
eurent une vie plus ou moins heureuse et durable :
- le "Théâtre Français" situé 68, Avenue Jules Ferry, crée en 1882,
destiné à la prose
- le "Petit Théâtre" de Douchet Avenue Jules Ferry, qui vécut de
1898 à 1902, destiné à la prose
française
- le "Théâtre Tunisien", situé 39, Avenue Jules Ferry, créé en 1901,
destiné à la prose
- le "Café Théâtre Egyptien", situé 38, Avenue Jules Ferry, créé en
1900, destiné à la prose en
langue arabe
- le"Café Théâtre de la Monnaie", créé en 1890, disparu en 1914
- le "Teatro Italiano" de la Rue de Turquie, dit "Circolo
artistico", contigu au journal L’Unione,
créé avant 1900, disparu en 1943, destiné à la prose et aux varietés
- le " Théâtre de plein air" de l'Avenue Jules Ferry, sur le site
actuel du Ministère de l'Intérieur,
destiné à des spectacles de varietés mais aussi à des match de catch
- le "Théâtre de plein air" du Passage, créé en 1908, disparu aux
environs de 1930
- le "Théâtre" de l'Avenue Lucien Saint (aujourd'hui du Ghana),
disparu dans les années 20
- le "Théâtre Mondial", situé Rue Thiers (aujourd'hui Ibn Khaldoun),
créé en 1910, destiné à la
prose et aux varietée, transformé en 1934/35 en cinéma , toujours
existant
- le " Théâtre du Casino" de Hammam-Lif, créé en 1898, destiné à la
prose et varietés, disparu
dans les années 40
- le " Théâtre de Khereddine", créé en 1899, destiné à des spectacles
lyriques (avec un orchestre de 6/7
musiciens !!!...) ou de varieté, très frequenté du mois de juin au
mois de septembre par une clientèle
très élégante qui dînait au champagne après le spectacle dans le
très renommé restaurant, disparu
dans les années 1914/15. En 1905, le dîner très raffiné, digne des
meilleurs restaurants parisiens (sic)
coutait 5 francs !!..
Additif - Données démographiques sommaires, communiquées pour donner
quelques bases utiles à la reflexion :
- Au début du 19ème siècle,environ 1.500 italiens residaient de
manière permanente à Tunis, à l'interieur de la Médina, alors que les
français étaient une centaine (même si parfois c'était des
sujets de Royaumes ou Granduchés italiens, au service des
Chambres de Commerce ou des Comptoirs français, devenus
citoyens français après 1789: c'était le cas des gênois
Gandolfo, envoyés à Tunis vers 1650 comme représentants de
la Répu blique de Gênes devenus citoyens
français, en transformant leur nom en Galdolphe, lorsque Napoleon
Bonaparte reunit Gênes et le Piemont à la France; un dernier
membre de
cette famille vit toujours à Tunis). Au cours du 19ème siècle, leur
nombre est allé croissant régulièrement, pour connaître une très
forte augmentation avec l'émigration provenant du sud à
partir de 1870.
- En 1880, la ville de Tunis semble avoir compté entre 40 et
50 mille habitants, parmi lesquels les italiens /*/*/
étaient au moins 4 mille et les français quelques centaines. Après
1881avec l'expansion de la ville hors des murs, la population a connu une
augmentation rapide et importante.
- Le recensement de 1906 donne les chiffres suivants,
spectaculaires:
- population globale du pays = 1.900.000 habitants, dont 1.703.142
tunisiens musulmans, /*/*/9/**/4.170 juifs/*/*/
tunisiens, 81.156 italiens, 36.610 français, 10.330 maltais, ainsi
que des grecs, des espagnols, etc. etc.
- population de Tunis et alentours = 400.024 habitants, dont 52.076
italiens, /*/*/8.626 /**/français , 5.000 maltais./*/
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