Extrait
du manuscript Sa'adani et le prince (inédit) Tous droits reserves a
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Ils ne prirent avec eux que le prince, comme otage. Lorsque Abou LaRouah avait
été arrêté dans la matinée par les soldats du bey son adjoint fut informé
par un bandit qui se trouvait derrière un buisson pas trop loin de son chef.
L'adjoint, sans perdre de temps, prit vingt de ses meilleurs bandits avec lui
et organisa une attaque contre le camp du bey de Medjez-El-Bab, le but était
de forcer la libération de leur leader Abou LaRouah.
Sa'adani et Abou LaRouah ne savaient rien de cette attaque, ils remontèrent
à cheval et reprirent chacun son chemin. Arrivé à Béja Sa'adani fit
d'abord un tour au marché pour acheter quelque chose pour Rahel, de ce fait
il avait tardé de rentrer chez lui. Le Caïd avait visité la maison de
Sa'adani mais celui-ci n'était pas encore arrivé. Rahel ne sachant pas la
raison de la visite du Caïd, était inquiète mais elle gardait son sang
froid et sa politesse. Elle se souvenait que le Caïd était nerveux et
attendait impatiemment l'arrivée de Sa'adani.
Lorsque Sa'adani était arrivé chez lui, il vit deux spahis postés à l'entrée
de sa maison. Quand il leur demanda la raison, ils répondirent que le Caïd
était en visite chez lui. C'est ainsi que Sa'adani su que le Caïd était
chez lui à la maison mais il ne connaissait pas la raison de sa présence. Il
salua les spahis et entra chez lui. Quand il vit le Caïd assis sur une chaise
tout courbé, il se rendait compte que quelque chose de grave était arrivé.
Puis d'une voix ferme et aimable en même temps Sa'adani fit:
-"Qu'est que me donne l'honneur de votre présence, monsieur le Caïd?"
Le Caïd tout bouleversé, fit:
-"Sa'adani, je vous cherche depuis un bon moment, et heureusement que
vous êtes là, il ne faut pas perdre de temps, imaginez-vous, notre prince a
été kidnappé par des bandits." Sa'adani, d'un ton flègmatique et étonné
répondit:
-" Ce n'est pas possible! Je viens de le voir il y a peine quelques
heures de cela. Vous ne croyez-pas, monsieur le Caïd, qu'il sagit d'une
erreur?" Celui-ci, tout confus, fit:
-" Je l'espère, je l'espère, que ce que vous dites est vrai, car je
viens de recevoir un cavalier spécial du bey, m'apportant un message avec
cette mauvaise nouvelle." Sa'adani:
-"Mais pourquoi moi? Que puis-je faire moi, un pauvre commerçant ?"
Le Caïd:
-"Je suis au courant que les bandits pour une raison ou une autre ne vous
touchent pas et paraît- il même qu'ils vous respectent." Sa'adani
remuant sa tête pour montrer qu'il sagit d'exgération. fit:
-" Monsieur le Caïd, vous êtes bien placé pour savoir combien les gens
aiment raconter des histoires parfois vraies, parfois fausses, et encore plus
si même ils disent la vérité, ils aiment interpréter les faits à leur façon.
Ils exagèrent un peu afin d'embellir leurs histoires. En agissant ainsi ils
cherchent à se rendre crédibles" Puis il ajouta:
-"Ce genre de fausses interprétations et d'embellissements se trouve même
dans les livres saints. Le Caïd ne voulait pas rentrer dans une discussion
philosophique et surtout pas antagoniser Sa'adani, qui avait l'air très hésitant
à coopérer avec lui. Le Caïd alla donc à l'encontre de ses habitudes
autoritaires, comprenant bien que Sa'adani n'était pas l'homme qui cédait à
la force et lui dit d'une voix douce et amicale:
-"Absolument vrai! Absolument vrai! Ce que vous dites, mon cher Sa'adani,
figurez-vous la situation dans laquelle nous nous trouvons, vous et moi. Le
bey a sollicité tous les Caïds d'apporter leur aide à la libération du
prince. Je souhaiterais bien que ce soient nous, les Béjaois qui le libérions,
notre cher prince, n'est-ce pas Ya Si Sa'adani?" Sa'adani, qui avait hâte
de donner le cadeau à Rahel, faisait semblant d'écouter patiemment et d'un
air sérieux, comme s'il partageait les soucis du Caïd, il fit:
-" Ah, combien est grave la situation, monsieur le Caïd! Ah, si je
pouvais moi-même résoudre ce problème de bey et de prince, mais je connais
quelqu'un de très bonne famille qui a une certaine influence sur les bandits.
Il n'est pas de Béja, monsieur le Caïd, mais je pourrais le contacter
demain, si Dieu veut et voir qu'est qu'il pourra faire à ce sujet. À la
rigueur il dira que c'est vous, le Caïd de Béja, qui l'avait engagé."
Le Caïd qui était préssé, voyait que Sa'adani ne saisissait pas l'urgence
de la situation et les retombées positives que la libération du prince représentait.
Le Caid qui n'était pas jeune et avait accumulé beaucoup d'expériences,
comprenait que Sa'adani était fatigué, puisqu'il venait d'arriver de Medjez
El Bab, et sans permettre à S'adani de réfléchir un moment, il fit:
-" Sa'adani, Haya Erkeb A'la Ahsanek Ouhezni Ma'ak." (Sa'adani,
allez, montons sur nos chevaux et prenons la route, tout ira bien.) Sa'adani,
qui ne voyait pas les choses de la même façon trouvait cette solution désagréable
et si toutefois il devait aller à la recherche du prince, il préférait
aller seul, sans la présence du Caid, celui-ci représentait un poids et une
responsabilité, dans le cas d'un incident quelconque. A part cela, il préférait
rester auprès de sa femme qui l'avait attendu toute la journée. Sa'adani,
voyait que cette histoire allait lui gâcher le plaisir qu'il escomptait avoir
en revenant d'un voyage et en apportant un cadeau pour Rahel, se gratta la tête
avant de faire encore une tentative de disuader le Caïd, puis il fit:
-"Croyez-moi, monsieur le Caïd, que sortir le soir dans une place si
dangereuse, serait un grand risque pour vous et pour moi." Le Caïd
commençait à montrer des signes de nervosité. Sa'adani avait appris par son
père un jour qu'il ne fallait pas argumenter ou contredire les autorités. Il
se rappelait qu'il faut toujours dire oui et voyant que le Caïd insistait à
être avec lui, il fit d'abord un léger sourire puis d'un ton conciliateur il
dit:
-" Et bien, allons-y, monsieur le Caïd, mais je voudrais que vous vous déguisiez
en un simple bédouin et ma femme va vous prêter mes habits avec lesquels
j'allais autrefois en voyage à travers monts et vallées et où je me déguisais
moi-même en Bédouin" Le Caïd sursauta en entendant ces propos et fit:
-" Moi, le Caïd de Béja, en tenue de bédouin?" Sa'adani crut
avoir donné un choc au Caïd, tellement le sursaut était brusque et émotionnel.
Sa'adani n'osa plus dire un mot de plus il laissa la parole au Caïd:
-" Qu'est que le prince dira, en me voyant dans une telle tenue?"
Sa'adani tout naturellement lui répondit:
-" Mais vous restez toujours le Caïd de Béja! Et nous les Béjaois,
nous sommes après tout presque tous des bédouins, le prince sera même bien
heureux de voir un visage familier, et il vaudrait mieux que ce quelqu'un soit
vous, monsieur le Caïd! Il comprendra que vous êtiez prêt à vous déguiser
pour lui, en tant que bédouin et il appréciera bien votre geste, puis pour
confronter les bandits il ne faut pas être en tenue de salon" Le Caïd,
voyant que les idées de Sa'adani étaient fixées et ses dires semblaient après
tout très logiques, prit une allure autoritaire bien connue au Caïd, et dit:
-"Oui, Oui, Oui, et vous pensez que ce plan réussira?" Sa'adani qui
n'aimait pas s'engager ni être responsable, lui dit:
-" Echeda fi Rabi Ya Si Lgayed." (C'est dans les mains de Dieu,
monsieur le Caïd). Et comme pour ne pas perdre la face, le Caïd d'un aimable
ton lui dit:
-"Mnih Ya Si Sa'adani Haya Nemchiou!" (Bien, monsieur Sa'adani
allons-y.)
Sa'adani se changea vite, il mit une autre tenue que celle qu'il avait mise le
matin et il prit le chemin de la Khenga avec le Caïd de Béja en tant que bédouin.
Lorsque le Caïd voulait prendre des policiers avec lui, Sa'adani rejeta catégoriquement
l'idée et fit:
-"Monsieur le Caïd, nous ne voulons pas attirer aucune attention, le
prince vous remerciera pour la discrétion et les précautions que vous avez
su prendre. Le Caïd, écoutant Sa'adani avec satisfaction, se voyait déja
comme héro, le sauveur discret du prince. Le bey lui-même va le décorer et
certainement il l'invitera dans son palais, devant tous les nobles. Alors
qu'ils avançaient sur leurs chevaux Sa'adani ne pouvait s'empêcher de rire
en lui-même en voyant le Caïd comme bédouin. Le Caïd ne pouvait pas savoir
la surprise que lui réserverait encore Sa'adani. Jamais Sa'adani mènerait
des négociations en présence de quelqu'un. Puis il ne voudrait pas que le Caïd
sache qu'Abou LaRouah connaissait Sa'adani.
Sa'adani s'était fait un plan, en choisissant le village de Tbaba comme
premier point d'arrêt où il pouvait laisser le Caid se reposer, en attendant
qu'il aille chercher Abou LaRouah à Nefza ou à El Ghenga. De toute façon
les villages étaient proches l'un de l'autre. Emmener le Caïd à la Ghenga
aurait été un grand risque car dans le cas où il ne trouverait pas le chef
des bandits, les bandits pouraient prendre le Caïd comme otage. Sa'adani ne
craignait rien, car à lui seul il savait toujours se débrouiller. Sa'adani
avait aussi prévu qu'après qu'il laisserait le Caïd à Tbaba, il
continurait son chemin vers Nefza et vers El Ghenga. Le Caïd ne savait rien
de ce plan.
Le soir le Caïd et Sa'adani arrivèrent à Tbaba. Il faisait encore jour mais
la nuit ne tarderait pas à tomber sur ces deux bonshommes. Sa'adani
connaissait bien le village et il s'était dirigé vers le fondouk qui fait le
coin à l'entrée du village. Après avoir conduit le Caïd au fondouk il
l'installa dans sa chambre, il s'est assuré que le Caïd était en bonne sécurité.
Avant de partir il avait promis au Caïd qu'il reviendrait aussitôt que
possible. Sa'adani continua son chemin vers Nefza où maintes fois il avait
rencontré Abou LaRouah. Ce soir-là il espérait le trouver dans le même
fondouk où il l'avait vu la dernière fois.
Le Caïd voyant qu'il ne pouvait changer l'avis de Sa'adani de rester avec
lui, il s'était rendu compte qu'après tout Sa'adani était un homme
courageux et d'un calme exemplaire. Il se résigna à renoncer à l'idée
d'accompagner Sa'adani, mais un peu plus tard il commençait à avoir peur
dans ce village perdu et il se voyait déjà assailli par des bandits
immaginaires. Soudain il décida de rentrer à Béja, tant qu'il y avait
encore la lueur du jour et ceci sans en informer Sa'adani.
Sa'adani, lui, était bien chanceux. Il s'était rendu dans un des fondouks préférés
d'Abou LaRouah et alla chez le propriétaire tout en se rappelant que son ami
le bandit lui avait dit un jour que son nom de code, si un jour il devait le
trouver, c'était Abou Salem (le père de la paix). Sa'adani était le seul à
connaitre ce nom et ne l'avait jamais divulgué à personne. Aussi, ce jour-là,
avant de se quitter Sa'adani confia à Abou LaRouah que son nom de code, au
lieu de Sa'adani était Abou Zeen (Le père de la beauté). Sa'adani disait à
Abou LaRouah:
-"On ne sait jamais, avec tout ce qui se passe en Tunisie, avec tous ces
soldats étrangers qui viennent de partout pour joindre les corsaires, il vaut
mieux avoir un deuxième nom." Abou LaRouah avait dit en ce moment-là à
Sa'adani qu'il n'avait jamais voulu se joindre aux bandits de la mer car il préférait
avoir les pieds sur terre et son patelin a toujours été Nefza et Ouchtata.
Comme ce jour-là était un jeudi, qui veut dire en arabe Liyoum El Khemis,
(le cinquième jour) donc il savait qu'Abou LaRouah n'occupera qu'une chambre
qui a le chiffre cinq. Sa'adani sans hésiter se dirigea vers la chambre cinq
du fondouk et sans scrupule frappa à la porte et dit:
-"Abou Salem!" Abou LaRouah reconnu sa voix et il répondit:
-"Abou Zeen!" Sa'adani sans hésiter entra dans la chambre avec une
confiance sans pareille. Abou LaRouah, qui n'était au courant de rien de ce
que ses hommes avait fait, était étonné de revoir Sa'adani alors qu'il
l'avait quitté quelques heures auparavant. Le visage d'Abou LaRouah était pâle,
il craignait que Sa'adani était venu le prévenir d'un danger et comme il était
quand-même le chef des bandits, tout était possible. Sa'adani, le voyant
dans un tel état, lui dit:
-"Mon cher Abou LaRouah, j'ai besoin de ta grande sagesse et tu es le
seul à me comprendre et à saisir les ramifications que cela pourraient avoir
sur notre proche futur. Tu le sais bien que je ne viendrais pas jusqu'ici dans
la nuit si ce n'était pas important." Abou LaRouah qui écoutait
Sa'adani ne voyait encore pas à quoi celui-ci se référait et lui dit:
-" Ya Si Sa'adani, tu sais bien combien je te dois, donc vas-y dis-moi
qu'est que tu veux que je fasse et je le ferais sans hésitation."
Sa'adani qui aimait ralonger l'histoire lui répondit:
-"Mon frère Abou Salem, que ce deuxième nom, qui veut dire: ‘Père de
la Paix' nous apporte à tous la paix. Maintenant écoute-moi calmement et tu
va voir quel ami tu as." Abou LaRouah l'interrompit immédiatement et
fit:
-"Mon frère Sa'adani, je n'ai plus besoin de preuve, tu m'as déjà sauvé
la vie, c'est la meilleure preuve de ton amitié. Dis-moi qu'est que je dois
faire et ça sera fait." Sa'adani fit:
-"Et bien! Je veux ton attention et écoute moi!" Abou LaRouah:
-"Vas-y tu as mon entière attention, je t'écoute." Sa'adani d'un
ton sérieux commença:
-"Es-tu au courant de ce qui s'est passé?" Abou LaRouah:
-"Mais pour l'amour du ciel que c'est-il passé? Sa'adani, d'un ton
encore plus grave fit:
-"Mon cher ami tu te rappeles du prince?" Abou LaRouah:
-"Oui, on l'a vu ensemble ce matin."
-"Tu veux que le prince reste mon ami, comme moi je suis ton ami? Abou
LaRouah sans hésiter lui dit:
-"Evidemment, tu a besoin d'un homme comme ça." Sa'adani reprit
calmement comme rien ne pressait dans le monde et fit:
-"Et bien, le prince a été kidnappé par des bandits, paraît-il de la
Ghenga."
-"Quoi, de la Ghenga? Ce sont mes hommes?" fit Abou LaRouah.
Sa'adani qui ne voulait pas arrêter son discours, continua:
-"Mais laisses-moi terminer!" Abou LaRouah
-"Vas-y, vas-y, j'écoute." Sa'adani reprit:
-"Et bien, tu vas te débrouiller, mais je veux que ce soir-même le
prince sera en liberté." Abou LaRouah qui écoutait calmement et avec
beaucoup de respect fit:
-"Continue, je t'écoute." Sa'adani était satisfait qu'il avait pu
retenir l'attention d'Abou LaRouah et continua:
-"Le plan est comme ceci: Nous allons partir tous les deux à la Ghenga
mais toi tu vas parler avec tes hommes, ils doivent m'apporter le prince.
Ensuite moi je prendrai ton cheval pour le prince et toi tu vas soit-disant
rester avec tes amis comme gage et je te trouverai un peu plus tard dans ta
chambre au fondouk, je vais dire au prince qu'il va te reconnaître que je
t'ai laissé en gage en attendant que nous négocions la somme pour la mise en
liberté du prince." Abou LaRouah tout ému d'entendre le plan de
Sa'adani fit:
-" Sa'adani, je te tire mon chapeau, mes hommes ont fait se qu'il fallait
faire et nous allons faire aussi ce qu'ils nous appartient de faire."
Sa'adani qui ne voulait pas laisser une fausse impression, comme s'il était
partenaire à cette entreprise, et pour mettre les choses au clair il fit:
-"Tout ce que je fais c'est pour ton intérêt, car si demain toi ou un
de tes hommes lui arriverai un pépin, je pourrais intervenir auprès du
prince qui me devra alors un service." Abou LaRouah écoutait Sa'adani
avec beaucoup d'attention et d'admiration il répondit ainsi:
-"Mon frère, tu as pensé à tout, mais moi je veux partager avec toi
tous ce que tu arriveras à obtenir de la négociation." Sa'adani rejeta
l'offre avec vigueur et pour mettre les choses au point il prit la parole et
dit:
-"Je ne fais rien pour l'argent et tu le sais." Abou LaRouah ne
voulant pas antagoniser Sa'adani fit:
-" Je le sais, tu aurais pu me demander une somme considérable pour ma
libération et tu ne l'as pas fait, au contraire tu m'as même prêté un
cheval pour mon retour et je te dois encore ce service supplémentaire.
Excuse-moi si j'ai poussé les choses un peu loin, mais tu le sais, c'est avec
une bonne intention que je l'avais proposé, j'éspère que tu me crois."
Sa'adani aussi ne voulant pas provoquer son ami, il lui dit:
-"Bien, nous sommes clairs sur les termes, donc nous pouvons aller
ensemble voir le prince et le ramener le plus vite possible." Les deux
nouveaux amis prirent leurs chevaux et se mirent en route vers la Ghenga, le
lieu permanent des bandits, (Anciennement une mine de plomb abondonnée) pas
loin de Tabarka. Il faisait clair de lune, l'ombre des deux bonshommes se
voyait de loin malgré l'obscurité du terrain. Abou LaRouah parlait à haute
voix, il était chez lui dans cette place et Sa'adani lui, n'avait pas l'air
de craindre qui que ce soit, alors qu'il était vraiement en danger si Abou
LaRouah n'était pas avec lui, mais c'était le caractère de Sa'adani de ne
jamais penser au mal, comme il me l'avait dit un jour:
-"Le mal c'est notre pensée qui le provoque et l'attire vers nous, le
fait de l'ignorer le paralyse, par contre si nous pensons au bon nous créons
un aimant qui l'attire vers nous."
C'est une des raisons pourquoi Sa'adani aimait aller seul à travers les
champs et respirer de l'air pur, il purifiait ainsi ses poumons, ses pensées
et son âme.
Les bandits qui étaient cachés dans les creux des mines pouvaient voir les
deux cavaliers mais personne ne pouvait les voir, c'est pourquoi l'armée du
bey n'aimait pas s'aventurer dans des places pareilles. Elle les considérait
très dangereuses. Arrivé à la bonne cachette un des bandits se mit sur leur
chemin, puis il reconnu la voix d'Abou LaRouah. Celui-ci le salua et le pria
d'avertir discrètement son adjoint et lui dire qu'il vienne à sa rencontre.
Emile Tubiana