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LES
MÉMOIRES D’UN GOULETTOIS L’ENFANT
DE LA GOULETTE PAR
ALBERT SIMEONI 18/06/89 ALBERT
ouvre son album de photos .15 planches seront internés au courant des
“.....Qu’
ami véritable est une bonne chose....” “.....Je préfère un cocher qui ait une tête bien faite que bien
pleine....”
Montaigne. “A
ceux qui nous ont quitté prématurément hier........” Simone
MARZOUK/Jocelyne LELLOUCHE/ Hubert BENNADI/Max LELLOUCHE/Roland MIMOUNI/Sauveur
JAOUI/Claude ALLAL/Max METTOUDI/ElieTAIEB/MimiVIGANO/ FrancineVALENSI épouse Vigano .....etc.......et à tous ceux que je n’ai pas connu, qu’ils reposent en paix.............................La Goulette se souvient.........
“......Au nom de tous mes amis....I” Ils
vivent aujourd’hui en majorité en
France, à Paris. D’autres
en Israël, dans les States, au Canada, dans les pampas ou ailleurs. Mariés,
divorcés, célibataires, vivant seul ou avec leurs parents, qui de Sarcelles à
Aubervilliers en passant par Clignancourt, ils demeurent goulettois.
Bureaucrates, commerçants, professions libérales, danseurs, homos, virils,
profs, croyants ou peu pratiquants etc.. leur âme est
goulettoise. Pas un seul n’a oublié ses origines et encore moins son
ancienne maison. Ils sont presque tous retournés au bercail.......prendre des
photos ou tout simplement respirer l’air marin de leur naissance pendant les
vacances d’été. Combien il m’est difficile et pénible d’évoquer tous
mes amis, une encyclopédie n’y suffirait pas. J’évoquerai souvent leurs
noms à tour de rôle du moins tant que ma mémoire s’en souviendra. Voici
donc trois portraits caractéristiques de la mentalité goulettoise. Charlino,
vantard et roublard mais o ! Combien généreux, Mimi, le rassembleur de jeunes
et le gagneur, Max l’intello sérieux, pointilleux grand mangeur malgré son
physique filiforme. Dans
la série des portrais goulettois aujourd’hui….. CHARLINO
(Charles Haddock). Mon
voisin de banc à l’école communale et notre chef de bande (terrain noir) Il
était intelligent. Fort en calcul et en maths, deux matières à part les
autres où je ne brillais guère. J
’étais même éteint. Il faisait à ces moments perdus et selon
l’inspiration du moment ,
des poèmes de son crû dans son waters- close , quand il coulait ses
bronzes. C’était lui qui me laissait l’entière liberté de “Taffarder
=eoilletter=mater”ses copies de composition qui ressemblaient en tous points
aux miennes. Copie conforme. Mr Lancon (mon instituteur de CM2) s’en était
aperçu au bout de six mois. Il
décréta qu’à partir de ce jour un livre formerait barrage entre Charlie et
moi. Ce
bouquin mit fin à mes espérances
et réveilla mes cauchemars. Charlie
était l’annonciateur de nos jeux. Il nous dictait d’après les cycles
lunaires le début des ‘TEMPS’(temps des noyaux, des toupies, des images,
ouverture de la chasse) etc....... E
n face du terrain noir, se trouvait un grand espace abandonné aux orties, aux
buissons et autres plantes urticantes. C’était notre jungle. Équipés de bâtons
en guise de machette, nous suivions notre grand chef Charlino qui ouvrait le
chemin en scandant un air de sa création “Gomba di là di mayalo”. Le chœur
‘ philarmo..nique’ que nous formions devait répéter ce refrain qui ne
voulait rien dire. Aventuriers que nous fûmes, nous prenions notre rôle au sérieux.
Le chef s’arrêtait souvent au milieu des ‘Hariks’ (chardons) pour empaler
un crapaud ou un orvet. Sa proie transpercée par sa lance en bois virevoltait
au-dessus de nos têtes. Nous lancions alors à cet instant précis notre cri de
victoire cité plus haut. Pour lui et pour nous c’était un lion ou un
crocodile et ainsi de suite pour chaque bestiole qu’il capturait. Il arrivait
parfois que l’un de nous trébuche sur une boite de conserve vide. Il se
retrouvait allongé parmi les orties grattant ses fesses, pieds et mains,
pleurant de douleur. Celui
là n’était pas digne de poursuivre l’aventure et se retrouver banni de
l’expédition. J’étais son second et à ce titre, il me confiait telle
tache délicate comme par exemple griller un crapaud ou disséquer une
grenouille. Parfois il me houspillait ‘In yadi..Radèk’’ quand je m’y
prenais mal. On ne badinait pas
avec Charlino . C’était un vrai chef de campagne. La chasse au serpent était
sa spécialité. Il reconnaissait couleuvres et vipères à vue d’oeil. Il
savait où les capturer . Ces reptiles étaient souvent cachés dans les
buissons, coté canal, où ils
apparaissaient au moindre rayon de soleil pour se réchauffer. Sa technique
consistait à prendre le reptile par la queue et le projeter sur la chaussée
avec un grand geste circulatoire, vif et rapide. Les hommes de mains (nous), à
l’arrière s’empressaient de les ramasser pour les 'embouteiller ' ou les
'emboîter'. Parfois il faisait vomir le serpent en le retournant. Souvent une
petite grenouille morte, toute baveuse en sortait. A la question de savoir, pour
quel usage il entendait disposer de ces serpents , il répondait invariablement,
qu’il vendait leurs peaux aux souks et qu’il buvait tous les matins une
bonne soupe de serpent. Charlino
n’avait pas son pareil pour fabriquer un arc. Sa flèche portait le sceau de
sa famille : goudronnée au bout avec un clou, elle devait porter loin et haut,
quiconque voulait l’imiter se trouvait réprimander sévèrement. Il
avait aussi selon ces dires un zoo à la terrasse : serpents, lions, crocodiles,
phoques, baleines et troglodytes mignons (comme lui) cohabitaient dans sa
mansarde à la terrasse (lire la Légende de la Goulette ...qui n'est pas toute
passée dommage...). Il nous annonça un jour, moyennant espèces (20 millimes)
l’ouverture de sa ménagerie. La date de la présentation nous fût annoncée
par voie.....orale. Dimanche 4 mai 1958. Les
places étaient vendues trois semaines à l’avance. Nous étions
heureux. Nos cœurs battaient la chamade car nous savions ces animaux
dangereux. Charlino nous rassurait..Au jour dit, il nous introduisit par la
porte de la cour, en cachette de ses parents. Dans cette cour trônait un
citronnier séculaire, usé et mal en point. Nous fîmes l’ascension de sa
terrasse par l’escalier en bois craque ballant et tout pourri qui y mène . Là,
il nous fit asseoir, l’un sur un tabouret handicapé, l’autre sur une chaise
infirme, quelques-uns uns sur des bassines en zinc rapiécées et les autres par
terre, sans aucun égard pour nos petites fesses Un
grand drap blanc raccommodé, étendu sur une corde à linge recouvrait la ‘scène’.
Nous étions aux aguets et attentifs aux moindres grognements, rugissements ou
miaulements, à la recherche d’une corne ou d’une queue. Un téméraire osa
poser la question fatidique :
“Eh... !
Charlie....on veut voir les lions....,” Le
chef d’une voix assurée répliqua qu’ils étaient en train de manger à la
cuisine. On poussa un grand ”ouf !” de soulagement. En attendant de les
voir, Charlino exécuta un numéro de jonglage avec trois citrons, un de trapèze
avec la corde à linge qui craqua sous son poids puis il enchaîna par des
pitreries dignes d’un Zavatta. A chaque fois, les couillons que nous étions
applaudissaient avec frénésie. Durant l’entracte, il nous servit pour 5
millimes un tube de cacao mélangé à de l’eau. Le même téméraire sans démordre
relança le chef.
“Mon
père les a emmené à la plage pour digérer….et d’ailleurs le cirque est
terminé....! Telle
fût la réponse de spartiate qui
mit fin à nos espérances. Nous
n’avions jamais désespères de voir ces animaux et mimes beaucoup de temps a comprendre que nous fûmes bernés,
comme nous avions compris qu’il ne buvait pas de soupe aux serpents et ne
vendait pas leurs peaux aux souks.
Son titre de chef fût terni un beau matin vers les 8 heures à la rentrée des
classes, dans la cour. Chaque groupe d’élèves était aligné devant sa salle
dans un silence imposant, deux par deux, les uns derrière les autres. Tout à
coup, une voix stridente, s’éleva du coté du portail d’entrée. Toutes les
petites têtes se retournèrent à l’unisson. C’était la maman de Charlino,
Mattilà -que D.ieu ai son âme- (une très brave femme) avec
un verre de lait à la main:
“Charlinoooo...yah
..Charlinoooo......nchit tèsréb hlibek......!
“Charlinoooo.............………….
Tu as oublié de boire ton lait”
Notre
chef était donc nourri au lait de vache......comme tout le monde. Paralysé par
la honte et ne pouvant supporter un pareil affront, il me dit à voix basse :
“Vas
voir ma mère et dis-lui que je ne suis pas là....” Ce
que je fis. Mon
ami Charlino (Charles Haddouk), vit à Joinville –Le –Pont . Père de deux
belles filles, (il est grand-père aujourd’hui) Après avoir été comptable
dans une société (vraie celle là je l’espère ), il vaque à ces nouvelles occupations en peignant des tableaux. Des paysages
goulettois ‘m’a t’il dit’. Je l’ai rencontré dernièrement à la réunion
des tunes à St Cloud. Une vraie joie d’autant plus qu’il n’a pas changé
et pour preuve. Il avait une branche d’arbre
qui lui servait de béquille car “la
montée vers cette esplanade ma fatiguée... ”Sacré Charlie.
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