Avis, par Albert Simeoni

LES MEMOIRES D’ UN GOULETTOIS

L’ENFANT DE LA GOULETTE

PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT)

15/04/2001

‘…AVIS…’

‘Oyez Goulettois, vieux juifs, italiens, siciliens, musulmans, arbres, oiseaux, serpents, mer eau, plage…etc….’ La relève est assurée. Par personne. Voilà tant pis, finisch, bastà, ouffà, envolés, embarqués, partis, les anciens des Goulettes et de la Picola Sicilia.

Qu’est- ce qu’ils nous restent ? Des rues, la plage, tout en technicolor, pana vision testament..color… ? Des photos jaunies, des épisodes de notre vécu même pas dans des caméras…. C’est tout. De Biarritz à Paris en passant par l’Ile de Pâques. Nous sommes comme des dinosaures en voie d’extinction. Alors vite, on écrit avant que tout foute le camp dans 15, 20 ans. On tire ces vieilles photos écornées et jaunies comme des reliques ta ‘Yam cacah’ et on les interne pour se faire plaisir. Nos enfants ne veulent même pas les voir ou encore entendre nos récits, ça ne les intéresse pas. Mon ami Robert Saadoun, me rend visite pour écouter ma façon de parler en Judèo-Arabe, il pisse de rire avec mes conneries d’avant qui lui rappelle sa grand-mère. Il m’a apporté des photos du C.F.P. et du C.E.G de la Goulette. (VOIR SON PREMIER ARTICLE ici dans accueil)

‘Regardes celle là …près du square…et celle là…Tiens regardes, Guy Rose enfant, et ici Raoul Journo attablé au Café des Amis…. Qu’est-ce que tu en penses ? Qu’est ce j’en pense sinon rien et encore moins que rien.

‘Albert….J’ai d’autres photos… à la maison.’.

Je le regarde et m’attarde sur son visage illuminé. Il a retrouvé sa jeunesse en noir et blanc après 35 ans de silence moisi. Il est heureux que je lui raconte des évènements passés. Un passé mort et enfoui que j’ai remué dans son subconscient. Il n’y a pas que lui, et les autres, ceux de ma boite aux lettres virtuelles qui m’encouragent à écrire. Ils vont être récompensés car j’ai dans mes archives –disquettes 250 textes ‘embobinés’. Mon ami Robert, veut écrire lui aussi sa vie entre 1935 ….45. 4 pages qu’ils rédigent depuis bientôt six mois. A ce rythme, je ne crois pas pouvoir le corriger. Je ne veux pas le brusquer sinon il perd ses moyens et moi perdre ma patience car, si son livre de 4 pages n’est pas terminé avant 2050,( ça y est je les eu ) je ne vois pas comment je le lirai. Je l’ai encouragé quand même parce que sa période correspond à celle des charrettes, pas celle des voitures, ‘des ‘Kraresses’. Nombreuses à cette époque. J’ai réveillé en lui une tranche endormie de sa fibre goulettoise à 65 ans. Il en est content, ravi. J’ai fait une ‘Mitsvah’. ‘Sallà toukèfli blèchi mard (textuellement qu’elle se mette debout sans maladie= qu’elle se réalise en bonne santé).

Et les autres qui me rappelle les toupies, les cerceaux, le tiro= tire-haut et son quinet plus le manche, les billes, les noyaux …etc…..

Attendez un peu, je vais en parler avec mon dialecte de ma grand-mère ‘kif gbèl’.

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L’ENFANT DE LA GOULETTE

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