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AWEDIYA FI JOC EL BIM


   

Si vous en rencontrez un par hasard, de goulettois, il vous racontera toujours des aventures qu’il prétend inédites de son ancien pays mais toujours recyclées devant un auditorium de  non avertis.

A douze ans, je m’en souviens comme si je les avais  encore ce moment, j’aimais faire ce qu’on appelle un tour de Mulet.

Juste en face du  célèbre café Vert. Cet itinéraire, tour, était en réalité un court parcours tout en ligne droite, un trajet ne dépassant pas les 100 mètres,  aller retour bien entendu.

Sans compteur taxiane.

 AWEDIYA FI JOC EL BIM.
 

Appollo 1 était le nom de baptême de cette Anesse, Appoline 1 aurait été plus convenable, qui, loin de crever le mur du son,  comme la célèbre fusée, trottait à son rythme sur le trottoir d’en face,   le verbe  trotter n’est pas assez adéquat, mais disons tout simplement qu’il avait le pas lent.

 Pour 50 millimes les 100 mètres, le ticket n’était pas cher. Au vu de l’âge de la bête, son propriétaire prenait soin de ne pas trop la charger. Aussi.

Sauf que un certain soir, la file d’attente s’allongeait et notre ‘cornac’ eut la mauvaise idée de tripler la charge en installant sur le dos du quadrupède, trois enfants. Jugeant qu’il fallait contenter assez vite tout ce petit mode, sans cela son chiffre d’affaire s’en ressentira.

Donc  trois bambins de surnoms connus, ‘Mahchia’, ‘Batata’  et Cotchi, bien enveloppés, aidés par le pingre de guide s’installent sur le dos de la Mule.

Notre ‘tour opérator’, très respectueux de sa bête de  somme, son gagne pain,  lui envoie un bon coup de bâton sur la croupe car l’animal tardait à démarrer. Et pour cause, la balance accusait 95 kgs  de charge dépassant largement le poids autorisé dans le pays du Tmenic safi. 

Bref, la pauvre bête eut à souffrir et devinant l’arrivée du second coup de bâton, daigna  prendre le départ.

Un départ pathétique sous les yeux de la clientèle plus pressée de voir leur progéniture servie   et  que d’aucun d’eux ne compatit sur  l’état misérable d’Apollo 1.

Un départ  presque miraculeux sous ces regards perplexes et angoisse des parents.

Il démarre donc lentement, très lentement si lentement que les ‘jambes’ de l’animal commençaient à fléchir puis vaciller. Dangereusement.

L’animal tanguait au point qu’il s’affala à terre. Une bave blanche inonda sa bouche et il fut prit de convulsions. Le spectacle attira la curiosité des badauds.

Une foule invétérée de buveurs de sodas entoura le gros animal qui agonisait sur le coté.

Le proprio prit au dépourvu et ne sachant que faire, se mit à se lamenter.

Il était mal au point et pour cause son fond de commerce battait des paupières.

Un jeune et futur cardiologue, du nom d’ Alain, juif comme le veut la tradition, dans sa quatrième année de cardiologie humaine eut la bonne idée de souffler au moribond propriétaire de lui faire des massages cardiaques et au mieux du bouche à bouche. L’autre ne sachant pas où se trouve le cœur de sa bête fit tout le contraire.

Ensuite toujours sur les recommandations illuminées de l’externe futur médecin juif en cardiologie , notre pauvre bougre se mit à lui faire du bouche à bouche. Toujours entouré par la smala juive.

J’ai de la chance d’en être de juif parce que toujours les juifs disent SMALA.

Même dans les bonnes situations.

Un quart d’heure à souffler dans le gosier, un quart d’heure à ranimer son gagne pain, un quart d’heure à pleurer de douleur soit son bien, un quart d’heure à chialer sous le naseau de son Anesse mais rien n’y fait lorsque soudain, on entendit comme venu de nulle part, un écho vaginal pardon vagale mais en musique. 

Toutes les têtes se retournèrent vers le Casino, lieu très prisé pour son air marin,  croyant à un défilé du 14 Juillet alors que nous étions en Aout pas même le 15.

Notre médecin tira de sa sacoche un stéthoscope et là, il entendit comme des bruits étranges venant de la panse de l’animal.

 

‘…Chnouè ye Douctour… ?’ Dit notre pauvre Anetier prit soudain d’une lueur d’espoir. Mais il dut vite déchanter.

 

‘…Il y a de la musique dans son ventre… !’ Répliqua l’externe de l’Hôpital de La Pitié. Pour la pitié, fallait voir l’état de délabrement de notre  arabe agenouillé, goutant au plaisir de la bave du trépassé.

Bref, de mémoire de goulettois et de saisonniers, nous assistions à un miracle.

Serait-t-il possible qu’un ORCHESTRE ARABE…BLED OU ZOKRA….joue dans le ventre de l’animal… ?

Voilà qu’une bonne femme juive, toute rondelette, avec sa robe coincée entre ses fesses, vient à notre rescousse et lance à tous ces ignorants un…

 

‘…Ye BEYEM… ! Vous n’avez jamais entendu la maxime ‘…Aâwediya fi jek el bim…. ?’

Un Orchestre dans le cul d’un âne… !’

Enfin, nous fumes tous rassurés que le vieil adage ancestral  n’était pas seulement une parabole mais un  fait réel.

Le goulettois bien sur, est un enfant qui se raconte des anecdotes vraies ou fausses mais qu’importe si la musique sortie d’un trognon ou d’une voix comme la mienne reste crédible ou pas  aux oreilles des naïfs.

 

Albert Simeoni

 

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