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La Baraka |
LENFANT DE LA GOULETTE PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT) A Chacun sa Goulette
. Dans la série des lieux de rencontres
.. Le premier à lavoir crée Jacqui Moatti
..Brakhéh FEL BARAKA
(
= Bénédiction dans la protection)
DANCING If you dont know me by now
You will never know me
fermez
les yeux et continuez à chanter dans votre tête... Une vieille ferme, délabrée et rénovée, plantait
dans un coin dun grand champ qui a cessé de produire. On y accédait par un
petit chemin de terre serpentant à travers des arbres de campagne. Son emplacement
était à mi-chemin entre la Marsa et Sidi-Bou-Said. Les non-auto
risès
ou si vous préférez non-véhiculés, sy rendaient à pieds, en taxi ou
parfois en train ( T.G.M). Un immense terrain défriché, juxtaposé au
dancing /grange servait de parking à ciel ouvert. Très prisé, il abritait
des formations/couples isolés, immatriculées , qui, profitant de lobscurité
et du calme, flirtaient sous le regard indulgent, souriant, argenté, et vicieux de
la lune. Témoin privilégié et immuable, sentinelle postée au-dessus de leur
tête en chaleur. Lastre silencieux, grand taffard, suivait leurs ébats
dans leur habitacle/voiture. Dès quon franchissait le portail de style
andalou/arabe, Le Dancing, aux lumières tamisées, était aménagé de la façon
suivante : à lintérieur, hormis la piste, sur les deux cotés
latéraux, se trouvaient des tables basses de style rustique en bois couleur
brûlée entourées de petits tabourets recouverts de tissu rouge. Une longue
banquette drapée du même tissu courrait le long du mur droit. On pouvait sy
adosser, et voir à loisir les danseurs évoluer. Au fond trônait le bar au-dessus
duquel étaient suspendues une vieille charrue avec soc et une grande roue en bois. Le
style était du genre campagnard. On atenait à la mezzanine par deux escaliers en
ciment assez étroits. Même décor que le bas mais plus intime. La piste dune
superficie denviron 40 M2 était souvent prise dassaut. On dansait fesses
contre fesses, tout en lorgnant la copine du copain. Sur les deux cotés de la piste, deux
bâtis sur- élevés, faisaient office de promontoire mini-piste pour ceux qui, à
tour de rôle, tenaient-la dragée haute. Les gogo, nous en
pantalon velours cotelé, sentortillaient sous les rythmes du Madison et
autres airs Disco du moment. Le D J était installé dans une
cabine surplombant la piste. Et comme dhabitude, il était toujours flanqué dune
jeune criquiyonne ( jeune fille) en mal de compagnie. Musique Last night
.Ya baba
avec
Gaz-night
il était partout
..lénergie de la nuit.. Quand la foule devenait trop dense
et quil y faisait surtout très chaud, on dégageait lespace/ piste
pour se rafraîchir un peu à lextérieur tout ou esquivant, un verre de
whisky à la main, quelques pas à portée de la musique et du rythme. La boite
avait un franc succès alors que les autres concurrents tels que la Dokhana,
Le Sancho ou Les Dunes perdaient de leur attrait. La majorité de
la clientèle était juive en été tandis que le pourcentage sinversait au
profit des autochtones en hiver après le départ de nos étudiants en France. Elle
ressemblait à ces hirondelles qui venaient se ressourcer pendant les quelques jours
de vacances hivernales, pascales ou estivales pour repartir une fois rassasiée de
bonheur. Là aussi, tout le gratin de lOlivier à
présent déserté, paradait et sétait reporté sur la ( Protection = Baraka ) dautant plus que cette
dernière inaugurait son espace restaurant plein air sous la direction de la famille SAAD.
De grands parasols en paille abritaient les couverts, les nappes en papier blanc et
les têtes par trop dhumidité. On pouvait donc se restaurer vers les 21 h 30,
papoter de tables en tables puis aller frétillonner, sous le regard indulgent
des parents, sur la piste cimentée et talquée. Nos filles en mini, navaient
rien à envier à celle daujourdhui sauf que le nombril était moins apparent.
Un détail. Pour le reste yavait de quoi boire et manger. En cachette. Lambiance atteignait son paroxysme vers les 1
heure du matin. Une grande camaraderie et fraternité régnaient sous ce chapiteau
de tuiles rouges qui battait son plein tous les soirs. Les mauvais genres étaient interdits dentrée,
une sécurité tout à lavantage de la jeune clientèle qui pouvait sadonner
à leur plaisir sans être importunée. Les quelques rares incidents étaient vite
rèprimés par le patron et frères souvent à linsu des visiteurs. Je ne sais plus ce quelle est devenue après les
décès des deux piliers Saad et MESSAOUD. Et comme on dit Chey mey doum. ( Rien ne dure ). ANECDOTES BOULINOISE Fils unique et célibataire, la cinquantaine, orphelin
de père, Boulin avait une bonne bouille ronde et chauve. Un homme tranquille, de
bonne corpulence qui relevait souvent son pantalon bleu sur sa chemise de couleur jaune
/vanille ou pistache. Il nétait pas fada mais comme on dit chez nous Yaklou
chweyè sghir ( un esprit enfantin). Boulin
.Alors
Bébért
?
Tu vas à la Baraka ce soir
. ? sous entendu tu memmènes..) Moi
.Non
ourrass Boulin
!
Je vais dormir ! Un mensonge. 1 heure plus tard. Boulin
.Voilà
tu es
là.. ? Moi
.Le sommeil est parti
! Boulin senorgueillait de plaire à toutes les
filles et fort par cette idée et sa classe, il squattait la piste au grand damne
des danseurs qui voyait ce brouillon gesticulait, les bras ballants dans
une danse tourbillonnesque, sans précaution aucune envers les raffinés.
Sa chemise était si trempée au bout de trois heures quelle collait à sa peau. Moi
Alors Boulin.. ? Tu téclates
? Lui
. Tu as vu avec qui je
danse
si je voulais ..Mais bon
elles sont trop jeunes pour moi
Brass
Bébèrt
! Tu crois que ma mère va accepter une fille comme ça
? Moi
Elle veut que tu te maries
? Avec un peu de bave blanche aux commissures des
lèvres.. Je sais
.Mais il ne faut pas que je lui
apporte nimporte quoi
! Sa maman est décédée depuis et je crois quil est à la Goulette ..à l O.S.E. ALBERT SIMEONI
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