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Malgré les années qui passent, je ne peux oublier Tunis La Blanche et ses environs.
Je l’ai visitée l’an dernier et j’y ai retrouvé tous mes souvenirs de jeunesse, à chaque rue ou
à chaque coin de la ville.
Ma jeunesse s’est écoulée à Tunis entre les 2 guerres mondiales et c’était de bien belles
années vécues avec les populations Italo - Maltaise, Sicilienne, Française et Arabe en
bonne harmonie et avec la joie de vivre dans ce beau pays.
A ce jour encore on trouve en pleine ville de Tunis, les 3 monuments les plus importants des
trois religions traditionnelles de ce pays : La mosquée de la Zitouna, La Cathédrale, et La Grande Synagogue de Tunis, ce qui prouve
de la tolérance religieuse qui régnait dans cette ville et aussi, que le peuple tunisien ne
manifestait aucune haine pour l’étranger.
A cette époque la jeunesse juive a pu se développer dans tous les domaines de l’enseignement,
de l’économie, de la science et du monde artistique ( littérature, peinture, théâtre ). La
liste serait bien longue pour citer tous ceux qui ont émergé brillamment dans toutes ces
disciplines.
Dans le domaine du sport, la jeunesse juive s’est aussi distinguée dans le football (UST) la
natation (CNT) l’Alliance sportive et toutes les autres encore...
Une partie de cette jeunesse était très active dans tous les mouvements scouts comme
l’U.U.J.J les E.I.F. et la section juive de la Fédération Française des éclaireuses F.F.E.
D’autres enfin préféraient organiser des surprise-party chez leurs parents.
Depuis 1920, la Fédération Sioniste de Tunisie est devenue légale, ce qui a permis d’ouvrir
des sections dans plusieurs villes du pays.
A Tunis les mouvements scouts sionistes ont apparu et on pu développer leurs activités en plein
jour. Il s’agit de « l’Hachomer Atzaïr » fondée en 1929 et le mouvement « Beïtar »
fondé en 1931. Ces deux mouvements vivaient en bonne camaraderie, malgré qu’ils fussent
idéologiquement opposés.
Il est bon de rappeler que ces mouvements scouts avaient tous des endroits particuliers pour
leurs rencontres du dimanche et pour leurs excursions: la forêt des oliviers sur la
route de l’Ariana après Beau-Site, le Bou Kornine à Hammam-Lif, plus loin Bordj Cédria et les dunes de
la plage de Gammarth.
Les camps de plusieurs jours et même d’une semaine ou deux se faisaient à Monastir ou à Aïn
Draham selon les saisons, également un camp de 3 jours dans la ferme de l’oncle d’une
éclaireuse à Djedeïda.
A Tunis chaque mouvement de jeunesse avait son local où se réunissaient filles et garçons le
soir après leurs études. La grande salle des fêtes du Palais des Sociétés Françaises
abritait les fêtes de fin d’année de ces mouvements.
Toutes les activités juives de cette jeunesse furent soudainement stoppées pendant les 3 tristes et
douloureuses années du régime de Vichy et de l’occupation Allemande en Tunisie.
Ce fut une époque bien douloureuse dont la Tunisie n’était pas responsable.
A la libération toutes les activités ont repris à plein fouet et à ces mouvements sionistes de
la première heure se sont ajoutés Zeiré-Zion , La Gordonia, Torah et Avoda, Bné Akiva, A
Bonim et d’autres...
Toute cette jeunesse était en pleine activité et a participé à l’émigration d’une bonne partie
de la population juive vers Israël.
Ces mouvements ont fait leur Alya et à l’indépendance de la Tunisie, on estime que la moitié de
la population Israélite tunisienne était montée en Israël, l’autre moitié ayant préféré
s’intégrer à la Métropole Française.
Je suis très heureux et reconnaissant à Monsieur Halfon d’avoir créé le site HARISSA.COM qui
permettra à notre génération de raconter nos belles années passées en Tunisie,
et de les transmettre à nos enfants et petits enfants.
Raphaël BEN ACHER ( Raymond Journo)
Kibbutz KFAR MENAHEM 79875 - ISRAEL
Tél : 00972 8 501 969
jmd42@hotmail.com
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