Lemé..........Réunion.
Hatba.........Attroupement de curieux.
Jma'ya.......Un groupe, une bande.
Lemout......Réunion de racailles. De voyous.

Qqs exemples.... T'lémet jma'ya....Une bande s'est levée ou réunie.
Hatba..................T'lémet hatba.......Attroupement s'est levée suite à un incident.
J'maya.................E'eqel J'maya....Cette bande ou cette bande.

Lemé mta n'chè.

Une réunion conviviale de femmes, en générale huit à dix femmes, des voisines amies de palier ou de quartier qui se réunissaient pour papoter de tout et de rien. Elles parlaient en générale de cuisine, de recettes qu'elles échangeaient tout en sirotant un thé servi sur un plateau, Sinia, d'argent ciselé.

Une table basse MIDA servait de support à ces agapes, tandis qu'une HSIRRA, natte tressée, étalée par terre recevait leur auguste postérieur. Habillées en tenue traditionnelles d'époque, elles prenaient souvent la position du tailleur lorsqu'elles étaient assises.
Ces réunions pouvaient se passaient dans une SKIFFA, grand couloir,  ou carrément dans la grande pièce qui servait de   salon de réception.

Leurs conversations tournaient  sur leurs petits soucis quotidiens. Quelques critiques sur l'époux,  leur donnaient l'occasion de les soulager d'un trop plein de critiques et de les dérisionner dans une atmosphère bonne enfant.
Elles avaient la parole facile et la rhétorique aisée, jamais à courts d'expressions et d'événements, elles avaient le don de tout savoir bien avant que la rumeur en parle.

Un canoun posé  dans un coin avait pour mission de garder l'ambiance au chaud.

Il se trouvait toujours parmi ces amies de fortune une de bien  comique que les autres pour entretenir  l'âtre du rire et de la joie.
Souvent solidaires entre elles, elles partageaient tristesse et joie. Et elles  s'entre-aidaient en cas de coups  dur.

Il faut souligner que les époux en étaient exclus dans  ces 'salons' qui ressemblaient à ces salons de la haute aristocratie où les nobles dames faisaient et défaisaient la politique selon leur humeur et le moment.

Par contre ces dames pleines de rigueur et de morale s'abstenaient de parler de choses interdites. La morale était respectée. Mais pas le   cancanage et le commérage.
Ces deux mamelles féminines.

Ces réunions avaient aussi pour but aussi de rapprocher quelques divergences entre couples qui battaient de l'aile et les bonnes actions n'étaient pas rares comme par exemple proposer des unions entre jeunes gens et jeunes filles  connus de quartiers pour de futures noces.

J'ai assisté, une fois, tout  jeune à ce genre de LEME. Le salon de ma grand-mère, à Tunis,  où femmes arabes et juives s'en donnaient à cœur joie.  Tout y passait.
Après le thé, ma Meiha z'al, servait en fin de discussions quelques pâtisseries orientales faites de sa bonne main.

A Tunis, cette tradition est toujours présente chez les familles musulmanes.
Le principe reste toujours le même.

Aujourd'hui rares sont ces LEME entre juives et pour cause du chacun pour soi et D ieu pour tous.
Cependant la LEME existe encore entre parents  et alliées et qqs amis triés sur le volet pour célébrer anniversaires et commémorations. Mais cela n'a aucun rapport avec les LEME d'avant.

Pour les hommes par contre, on parle de KÂÂDA, assise,  généralement une réunion dans un café, une brasserie entre amis de jeunesse soit pour une partie de cartes ou tout simplement  une boukha entre amis.
Ou alors se raconter des histoires marrantes souvent coquines avec un rappel du pays le  tout en sirotant un café expresso parisien.

Là encore, de nos jours la KÂÂDA se fait de plus en plus rares.
Les soucis y sont pour quelques choses surement.

Beaucoup plus modernes la LEME DANS LE VIRTUEL ENTRE BONNES GENS DE COMPAGNIE.

MAHLEE LEMETNE FEL KFE MTA EL PTB.

Albert Simeoni