‘….LES
DETAILS…’
Il y a des détails qui tuent les meilleures intentions.
J’étais à la recherche, dans mon entre deux âges, d’une conquête.
La providence me présenta fortuitement une belle jeune fille, 18 ans, toute
mignonne et bien comme il faut. J’avais remarqué que la jeune
‘criquyonne’ ( jeune fille = langage d’époque) lorgnait vers moi, en été,
du coté du café vert. Je concluais, à juste raison, que j’avais
certainement un ‘ticket d’entrée’ dans ses phantasmes. Le hasard, a
voulu que je lui propose un rendez-vous du coté du Novelty (Tunis), le café
de toutes les rencontres et ‘rencards’ de cette époque en hiver.
Comme tout jeune puceau de cette ‘ ère bènie’ seulement par D.ieu,
j’avais le cœur qui battait la chamade depuis la veille, alors qu’aucun
sentiment n’habitait encore mon cœur . J’avais pris l’habitude de me préparer,
en toutes pareilles circonstances, à m’ausculter devant la glace afin
d’affiner ma tenue vestimentaire, de humer mon parfum préféré ‘ Eau
Sauvage ‘ ( pour le pacifique que j’étais) me peigner bref chouchouter
mon allure comme si j’allais pour l’ième fois à mon mariage.
J’avais aussi pris l’habitude de ne jamais arriver en retard à un
rendez-vous, en fait j’y étais un quart d’heure en avance, caché dans
une encoignure à distance raisonnable. C’est ce que font tous les hommes
par fierté et par ……bêtise intelligente. Je la vis arriver comme une
aiguille d’horloge sonnant midi. Belle et bien vêtue. Je sortais précipitamment
de mon trou avant qu’elle ne fuit et m’avançais vers elle d’un pas hésitant,
faisant mine de ‘tirer une cigarette de mon paquet qui n’en contenait
qu’une ‘Kent …….( c’est aussi une marque de cigarette) chouiè mraaz
èl kèl èyèmét.‘ ( j’étais un peu juste financièrement en ces jours
passés ). Bises et ‘Comment vas-tu ‘ firent le reste. Elle était
accompagnée de sa meilleure amie, c’est comme ça à Tunis….un effet
d’illusion et de dispersion afin de ne pas s’attirer les ‘ Tu l’as vu
avec qui elle sort.. ?….de la bande de connars qui stationnait, sur le large
trottoir, du matin au soir à la recherche de cancans. C’était la règle du
jeu.
Nous marchions cote à cote, puis, à un moment donné, j’ai laissé les
deux jeunes filles me devancer avec une idée malsaine dans la tête ; je
voulais ‘oeilletter’ l’arrière train de ma future concubine car je vous
l’avoue humainement et sans arrière pensées.. ! je suis branché sur les
grosses fesses et les postérieurs par trop proéminents. A chacun son vice.
Je suis fasciné par ce genre de détail. Aujourd’hui un peu moins, je suis
myope et n’arrive même pas à discerner une planche à laver d’ une
planche à surf…excusez moi du peu …. Au premier coup d’œil , je
trouvais la chose ( son c…) à mon goût. Son physique arrière répondait
à ma nature. Mais voilà, tout en décortiquant son envers –pile , mon
putain de coup d’œil face remarqua un détail…..et quel détail mes
amis…. ? un détail insignifiant, ….son jupon dépassait de sa jupe…Ce
fut pour moi une catastrophe, une déception ce bord de combinaison rose
bonbon qui flottait presque à ras du sol à hauteur de son genou. Je
regardais cette frange maléfique avec dégoût, avec haine même et il n’était
pas question, par politesse, d’attirer l’attention de la jeune fille par
contre je prétextais un achat de clopes pour fuir et prendre la tranversalle.
Arrabt ( je me suis sauvé) comme un …..cou…ard…pleins de
cou…ar..dises.
Je ne suis pas le seul dans ce cas. Je cite l’exemple d’un membre de ma
famille . On lui a présenté 365 filles pour mariage, il leur a toutes trouvé
un défaut, qui l’une à une dent ébréchée, l’autre un grain de beauté
mal placé, icelle une haleine défectueuse alors qu’il n’a pas encore
flirté et qu’elle n’a pas encore ouvert la bouche pour lui dire bonjour ,
un talon plus court que l’autre, une mèche rebelle qui traîne au-dessus de
sa jambe, une paire de sein au lieu et place du ventre, deux yeux de couleurs
différentes, un mollet plus épais que l’autre…hawllèh ( qui louche)
etc……finalement il a trouvé, après quarante de célibat et des cheveux
blancs, une ‘Rkhrâa ou mè chroun ( Une merde dans de l’eau chaude) . Et
il est heureux ce myope comme une taupe qu’il est. El mèjel…. !
(Quelle chance)