1.    Si Dieu veut !

Alors que Djoha se dirigeait un jour, vers la place du marché pour acheter un âne, il rencontra un homme sur son chemin, qui l’apostropha :

« Où vas-tu ainsi, Djoha ? »

« Je vais vers  la place du marché pour m’acheter un âne », répondit Djoha.

« Tu devrais ajouter : Si Dieu veut ! » répondit l’homme.

« Alors là, le bon Dieu n’a rien à voir », répondit Djoha. « Les ânes ne manquent pas sur la place, et l’argent est, sûr, dans ma poche ! »

Sur la place du marché, un habile voleur glissant dans la foule, délesta Djoha de son argent. Il retourna chez lui les mains vides.

Sur le chemin du retour, Djoha rencontra le même homme, qui l’apostropha :

« Alors Djoha ! D’où viens-tu ? »

Ce à quoi, Djoha répondit avec aigreur :

« De la place du marché, si Dieu veut ! – On ma volé mon argent, si Dieu veut ! – Je n’ai pas acheté d’âne, si Dieu veut ! – Je retourne chez moi, trompé et dupé,  si Dieu veut ! – Et que le Diable t’emporte, si Dieu veut ! »

2.    Le père et le fils

Le père de Djoha avait une jeune esclave à qui il rendait visite, de temps en temps, la nuit.

Une nuit, en pleine obscurité, Djoha pénétra dans la chambre de l’esclave, se glissa doucement sur sa couchette et l’enlaça de ses bras.

« Qui es-tu ? », interrogea la fille

« Je suis mon père ! »,  murmura Djoha   

3.    Le clou et la maison

3.    Le clou et la maison

En jour, Djoha vendit la maison dans laquelle il avait longtemps habité avec sa veille mère. Au moment de la transaction, Djoha annonça à l’acheteur :

« Je te vends toute la maison, à l’exception de ce clou au mur, il n’est pas inclus dans la vente. C’est clair ! - Est-ce que tu acceptes le marché ? » 

«Bien sûr, c’est entendu ! »,  répondit l’acheteur,  «la maison m’appartient, sauf ce petit clou au mur »

Djoha  retourna chez lui, et informa sa vieille mère de la vente.

« J’ai vendu la maison, voici l’argent. - Nous n’aurons plus besoin d’avoir faim. »

La vieille mère qui n’était pas satisfaite du marché, se mit à gémir : « Où irons-nous dormir la nuit, mon fils ? - Dans la rue ? »

Djoha s’empressa de la tranquilliser, en disant : « J’ai vendu la maison, mais pas le clou et, justement, ce clou nous aidera à la récupérer,  sans que nous soyons obligés de restituer l’argent à l’acheteur… »

« Mais comment donc ! - N’y avait-il pas de témoins au moment de la transaction ? » – Interrogea la vielle femme, dans un sursaut.

« Bien sûr, qu’il y avait des témoins ! - Ne t’inquiète pas Mère, laisses-moi m’en occuper ! »

Djoha se rendit chez le boucher acheta des peaux et des entrailles d’abats, qu’il alla accrocher au clou.

Quelques jours plus tard, il revint à la maison pour s’enquérir de la situation. Les peaux et les entrailles répandaient une odeur nauséabonde et insoutenable.

Le nouveau propriétaire vint à sa rencontre et lui dit : « J’ai fais une très mauvaise affaire avec toi, Djoha ! – Tu as accroché des boyaux et des peaux d’abats dans ma maison, qui empestent l’air de leur odeur au point que personne ne supporte d’y rester un seul instant !! »

« Cher ami ! »  répondit Djoha, «ne me suis-je pas réservé le droit de garder le clou, lorsque je t’ai vendu la maison ? -  Eh bien ! - N’ai-je pas le droit d’accrocher ce que bon me semble, à ce clou ? »

« Reprends ta maison et gardes l’argent ! »,  répondit l’homme fou-furieux : « Personne ne peut habiter dans cette sale odeur ! »

Djoha et sa mère reprirent possession de leur habitation, et la vieille femme se félicita de l’habilité de son fils dans les affaires.

Il s'agit d'un livre sur les annecdotes du personnage légendaire de DJOHA, que j'ai accompagné par des illustrations personnelles.

Merci!
 

N.B

najet_tunes@hotmail.com