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LES JOURNEES D'HIVER


   


Sa'adani aimait les jours de pluie car il aimait rester au chaud avec un petit canoun et un Barad de thé (une théière) à coté de lui. À chaque fois qu'un voisin venait chez lui à la maison Sa'adani le recevait avec:
- "Haya Sidi Oqo'd, Haou Cass Tay."(Venez mon cher, asseyez-vous et prenez un verre de thé.) Sa'adani avait un sang froid, rien ne pouvait le boulverser ou l'effrayer, il était très croyant. Pour lui chaque chose venait du ciel et on ne pouvait rien faire en l'opposant ou en grognant. Il disait:
- "Il faut rester calme et laisser les choses se faire naturellement,tout prendra son cours," et aussi il expliquait:
- "Une eau trouble doit d'abord se calmer avant d'être transparente, il ne faut pas prendre une décision avec hâte, il faut laisser les choses s'éclaircir." Et aux personnes qui ne le connaissaient pas il disait:
- "Mon nom est Sa'adani, je suis né à Béja une des plus belles villes de toute la région de la Khroumirie (Khemir). Je viens d'une famille noble, mes parents sont très riches mais moi je suis pauvre car j'ai aimé Rahel la plus belle fille que je n'ai jamais rencontrée, je l'avais aimée au premier regard. En réalité mon grand frère m'avait un jour envoyé à Gafsa demander la main d'une jeune fille nommée Rahel, une fille d'une famille très riche qui venait de Jérusalem après le émeutes. J'avais parcouru le trajet à cheval et il m'a fallu plus d'une semaine pour atteindre ce Bled, c'était très fatiguant et je devais passer plusieurs endroits très dangereux, j'avais même risqué plusieurs fois ma vie à cause de cette fille, donc il était bien naturel et logique que je la demandasse pour moi même autant plus qu'elle m'avait plue dès le premier regard. Elle a des yeux si doux et sa peau est blanche comme le blé de chez nous, donc vous voyez tout était là à m'attendre et à part cela elle était destinée pour moi, la preuve en est que je l'avais mariée. Son père m'avait bien reçu et j'avais passé trois jours comme un prince, donc il m'était très difficile de ne pas la demander en mariage c'était la moindre des choses envers une personne qui m'avait reservé un si bel accueil. J'étais moi-même très sérieux et je ne lui ai même pas adréssé la parole avant d'avoir parlé à son père. Le troisième jour, alors que je me trouvais tête-à-tête avec son père, il me demanda la raison pour mon aimable visite et c'était là ou je me sentais dans l'obligation de dire quelque chose de bien et après avoir réfléchi un moment je trouvais que lui demander la main de sa fille pour quelqu'un d'autre n'étais pas approprié et c'est là que je lui ai dit:
- ‘Je vous remercie de l'aimable hospitalité, et j'espère que je ferai part de votre noble famille et si vous acceptiez de me donner votre fille Rahel en mariage je serais le plus heureux homme du monde.' A quoi le père appela d'abord Rahel de nous joindre puis il lui dit:
- ‘Ma fille, Sa'adani me demande ta main et je voulais savoir si tu acceptes que je la lui accorde.' Rahel les yeux baissés avec les joues rouges,et d'un sérieux d'une fille bien éduquée et de bonne famille lui répondit:
- ‘Papa, ce que tu décides est bienvenu et rien au monde ne pourrait me remplir de plus de joie que de te voir toi aussi heureux.' Puis Sa'adani, comme s'il voulait montrer une certaine dignité dit aux deux:
- "En réalité, c'est mon grand frère qui m'avait envoyé ici et je pense que c'est la meilleure idée qu'il navait jamais eue, et je lui en suis reconaissant, car sans faire ce long et pénible trajet, où j'avais failli mourir plus d'une fois je ne vous aurai jamais mérité. Dieu fait les choses comme il le faut et honnêtement je devais vous demander la main de votre fille pour mon frère, mais comme vous me l'avez accordée, je trouve que c'est bien mon destin. Le père ne sachant rien du frère de Sa'adani, était heureux de marier sa fille à un beau jeune homme de Béja sur lequel il avait entendu déja des éloges, donc l'histoire sur son frère l'a peu intéressé et une fois que Sa'adani termina son discours, le père reprit la parole et dit:
- "Vous êtes le bienvenu chez nous et puisque ma fille n'a pas d'objection, je vous donne ma bénédiction. Si vous pouviez retarder votre départ je pourrais inviter le Rabin de notre ville afin que lui aussi vous donne la bénédiction nuptiale."
Sa'adani ne demandait que ça, il prit la parole pour lui dire:
- "C'est avec grand plaisir que je retarderai mon retour quoique le temps presse."
Le lendemain le père de Rahel et Sa'adani allèrent ensemble en ville et invitèrent le rabin de la ville et une dizaine d'amis à la réception que Rahel et sa mère avait hâtivement préparée. Un grand Ma'aqoud (viande cuite, pommes de terres cuites, oeufs durs coupés en petits morceaux mélangés avec des oeufs frais, poivres et harissa et cuits au four) et des fèves se préparait durant l'absence des deux hommes. L'après-midi ceux-ci arrivèrent ensemble accompagnés du rabin. Sa'adani était très étonné du développement des choses. Il était lui-même surpris de la tournure qu'a pu prendre ce voyage. À la réception il était tout ému et ne disait rien. Rahel de son côté était très heureuse que son papa avait bien reçu Sa'adani..
Revenons au frère de Sa'adani qui attendait impatiemment le retour de son frère. Voilà que deux semaines étaient passées depuis que son frère était parti. Le vingtième jour Sa'adani enfin apparu avec la ktouba contract de mariage juif ecrit sur un rouleau de parchemin. Sa;adani avec ce rouleau en main, fatigué, éssoufflé, mais il avait l'air gai. Il se lava le visage, son frère lui apporta un verre de thé et lui dit:
- "Comment celà a été?" Sa'adani fit:
- "Je t'assure, mon cher frère, si ce n'était pas pour le respect que je te dois en tant que grand frère, je n'aurais pas été si loin, j'ai failli mourir, plusieurs fois."
Deydou son frère qui était impatient de savoir, comment celà c'était passé, lui dit:
- "Mon cher Sa'dani, tu sais combien je t'aime. Ne t'inquiète pas, je vais te récompenser pour tous les efforts et la fatigue." Sa'dani, d'un air fatigué:
- "Ah, mon cher frère, qu'est-ce que c'était dur, ce voyage!" Deydou lui tendit son verre de thé, comme pour le consoler, et lui dit:
- "Mon cher Sa'adani, je te serai reconnaissant toute ma vie, pour le geste généreux que tu viens de faire." Sa'dani:
- "Mais tu ne sais pas ce que je viens de passer!"
- "Je sais, mon jeune frère, puisque moi-même, je n'étais pas prêt à faire ce trajet, et si tu veux que je te le dise, je ne suis pas prêt à le faire, même maintenant" et continua d'un air aimable et docile:
"Si Papa le saura, il te sera très reconnaissant, lui aussi, et du reste il ne va pas tarder de rentrer." Juste lorsque Sa'adani voulu ouvrir la bouche, Deydou l'interrompit encore une fois, en lui disant:
- "Est-ce que tu as pu voir la fille?" Sa'adani qui répond:
- "Et comment, elle est d'une beauté extraordinaire et d'une sagesse ..." Et Deydou, qui reprit:
- "Et son père t'a bien reçu?" Sa'dani:
- "Ah, c'est un homme charmant, la famille est très aimable, ils m'ont reçu à bras ouverts." Deydou:
- "Et tu as pu lui demander la main de sa fille?" Sa'dani, tout fier de lui-même:
- "Et comment, il a même apporté le rabin pour la bénéniction." Deydou, assoiffé d'en savoir plus:
- "Et le père a accepté de la donner?" Sa'dani:
- "Il ne pouvait pas me la refuser." Deydou, tout joyeux:
- "Et la fille, a-t-elle accepté?" Sa'adani:
- "Par son attitude et son regard, il me semble qu'elle était très contente." Deydou:
- "Mon cher frère, plus tu me dis ces belles choses, plus je te suis reconnaissant." Sa'dani:
- "Ah, mon frère, si tu savais, comment elle sait cuisiner, et qu'elle avait même préparé un banquet avec sa mère, de quoi se lècher les doigts!" Deydou enchanté, lui dit:
- "Mon chère frère, peut-on considérer l'affaire close?" Sa'dani, qui bouge le parchemin:
- "Voilà, c'est écrit noir sur blanc." Deydou, tout ému, ne croyait pas ses yeux:
- "Et le père a signé?"
- "Le père, et le rabin, et la fille!" Deydou:
- "Tu est formidable!!! Je ne savais pas que tu étais si capable." Sa'dani:
- "Il y a quelqu'un à la porte!" Deydou:
- "Laisse-moi, je vais ouvrir la porte!" Sa'dani, tout sûr de lui-même:
- "Mais non, laisse-moi ouvrir, c'est peut-être Papa qui arrive." En effet, le père arriva, Sa'adani l'embrassa et ferma la porte. Le père n'avait jamais vu Deydou si gai et lui posa la question:
- "Alors, Sa'adani a réussi à arracher la fille?" Sa'dani, qui se précipite pour répondre:
- "Papa, elle est dans mes mains, voilà le rouleau!"
- "C'est quoi, ce rouleau?"
- "La Ketouba (le contrat de mariage)." Le père:
- "Qui sont les signataires?" Sa'dani:
- "Le père, le rabin, la fille et moi." Le père:
- "Mais, pour l'amour du ciel, pourquoi toi? Il fallait que Deydou signe!"
- "Mais, Papa, Deydou n'était pas là, et je ne pouvais pas râter le moment de la signature. Si moi je n'aurais pas signé, le contrat n'aurait pas tenu debout." Le père:
- "En quelle capacité as-tu signé? En tant que témoin?" Sa'dani:
- "Non, en tant que moi, Sa'dani, le mari."
- "Mais, tu as été pour demander la main de la fille pour ton frère!"
- "Je t'assure, Papa, je leur ai même parlé de Deydou, ni le père, ni la fille ne voulaient écouter. Alors, je ne voulais pas râter l'occasion, et je l'ai demandée pour moi. Si déjà faire tout ce trajet, au moins la demander pour moi. Si tu aurais vu le père et la fille, ils étaient très contents." Le père:
- "Mais, c'est grave, ce que tu racontes." Sa'adani:
- "Papa, le contrat est en main, je peux bien le donner à mon frère, alors lui il s'appèlera Sa'adani et moi je m'appèlerai Deydou, et le problème est classé." Deydou, qui avait entendu ces dires, sortit de la chambre en pleurant. Le père: -
"Je te deshérite." Et bien ta part de l'héritage, c'est Deydou qui va l'avoir. Sa'adani s'en moquait de l'héritage, mais, il fit semblant d'être en colère, mit le rouleau de parchemin dans sa poche et sortit. Depuis, il n'a plus vu ni son frère ni son père. Depuis Sa'adani avait vécu à Béja heureux avec sa femme Rachelle. Son frère Daydou n'a pas vécu longtemps pour recevoir l'héritage de son frère Sa'adani et


quand le père de Sa'adani était mort,tout l'héritage était passé à Sa'adani y compris une grande maison à Hammam-Lif ou nous passions tous les été nos vacances.

. Toute sa vie il a vécu avec quelques principe que tous lui reconnaissaient, il aimait manger seul dans sa chambre avec les porte fermés et sans être déranger. Il ne se laissait pas emballer par qui que se soit, tous ce qu'il faisait il le faisait soigneusement lentement, et avec patience. Il ne buvait jamais un verre d'eau avant de le laisser reposer pour un moment comme il le disait toujours:
"laisser l'eau se reposer pour qu'elle devienne plus claire." Il n'aimait pas s'exposer même s'il avait raison, son point de vu est que la vérité tôt ou tard elle finira par émerger comme l'huile sur l'eau. Dire très peu sur soit même et sur les autres, et pour ceux qui aiment parler comme lui, il disait:
"Il y a assez d'histoires à raconter et ça ne fait mal à personne et c'est une garantie de ne pas dire des bétises, car chaque histoire à son cadre."
Le fait de vivre avec sa femme dans le calme et le bonheur Sa'adani avait survécu son frère et son père. Il se contentait de peu est été toujours satisfait de son sort. Il ne montrait jamais combien le bonheur lui souriait, il craignait toujours le mauvais oeil, à même ses propres yeux. Il disait:
"Si tu as eu une chance d'avoir gagner quelques chose ne le dit à personne et ne le repète pas à toi-même, passe immédiatement à l'action pour que ta pensée soit concentrée dans ce que tu fais. Ne regrette jamais ce que tu as fait car ton destin te guide même si tu ne le sent pas. Si quelqu'un est méchant avec toi ignore le et attend patiemment la fin. Sois gentil avec tout le monde sans exeption, ils finirons par comprendre que tu es un être bon et il t'aimeront.
"Regardez-moi les princes,les commerçants et même les bandits m'aiment."Sa'adani était mort avec presque toute sa dentition. Il avait laisser croire qu'il avait une mauvaise dentition car il se plainiait souvent de mal de dent. Si quelqu'un lui disait comme tes joues sont rouges il réagissait par :
"Mes dents me font mal." Et pour renforcer son mal il méttait un fouloir rouge sur les joues pour dire qu'il avait vraiement mal. Le rouge dans ces régions était comme un signe protecteur comme la Khomsa (la Main de Fatma)
Extrait du livre Sa'adani et le prince

   

                     Emile Tubiana                     

  

 

 

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