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Les mémoires d'un déraciné


   

            Extrait d'un chapitre du livre que j'ecris:
"Les mémoires d'un déraciné."

Celle qui avait l’air d’être la patronne de l’établissement vint les rejoindre, elle ferma derrière elle les deux portes battantes de ce vaste salon-chambre.

Evelyne était son nom, c’était une belle femme d’une cinquantaine d’années, d’une blancheur de peau éclatante. Elle avait de longs cheveux noirs, était maquillée avec beaucoup de goût.
Ses yeux étaient soulignés de khôl, sur un fond de paupières bleuâtres et sa bouche avec un rouge à lèvres rouge vif.

Elle portait une longue robe rouge de satin de même couleur que le rouge de ses lèvres, celle-ci allait jusqu’aux chevilles était imposante, brodée d’arabesque de perles fine sur tout le buste et les manches.

Elle avait un éternel sourire qui lui donnait un air très agréable.

Une des filles vint se mettre sur les genoux de Jean Claude, elle prit une de ses mains et la guida vers l’intérieur de son corsage, l’oncle lui dit.
-je te le confie Sonia, prend bien soin de lui, fais lui goûter tout.
-N’aie aucune crainte, la semaine dernière, j’en ai eu un autre qui a fêté son tfelim, crois moi il était ravi.
-Je sais, Sonia, ta réputation est déjà faite, je compte sur toi, répondit son oncle.
-Tu verras, ça lui plaira tellement qu’il sera longtemps mon client assidu. Répond-elle, puis elle ajouta.
-La plupart de mes clients sont jeunes et une grande partie d’entre eux ont fait leur première expérience dans mes bras, crois moi j’ai l’habitude de ce genre de situation.

La patronne de l’établissement ajouta.
- Sans vouloir flatter Sonia, l’apprentissage qu’elle a fait dans cette maison et de pure tradition Arabo-Maltaise.

Intrigué Jean Claude demanda.
- C’est quoi cette pure tradition Arabo-Maltaise ?

La patronne demanda à Jean Claude.
-as-tu des camarades maltais ?

- oui.
Répondit il.


- connais tu leur histoire ?
- Non.

Evelyne lui dit avec un fort accent pied noir.
- Saches Ye oueldi, (mon fils) que nous, les maltais avons été esclaves des Turcs pendant longtemps….. au seizième siècle des dizaines de milliers habitants de l’île de GOZO et de La Valette à Malte furent capturés et emmenés en esclavage en Tunisie.

- Ah bon ! Je ne le savais pas du tout.
Répondit Jean Claude, et demanda.
-Qu’est que cela a à voir avec la tradition Arabo-Maltaise ?

Elle répondit.
-J’arrive, Ye oueldi, j’arrive, le fameux corsaire Dragut qui travaillait pour les Turcs, dirigeait les combats contre Gozo et Malte, c’était un homme sanguinaire cruel et méchant, c’était l’ancien apprenti du pirate Barberousse….. il dépassa son maître en cruauté….. les esclaves hommes qu’il captura étaient destinés à la marine turque pour ramer sur les galères, les femmes jeunes et belles étaient vendues pour servir dans les harems turcs les autres vendues comme servantes.

-Ah bon ! Continuez madame, c’est passionnant. Dit un des convives.

Elle continua.
-Les beys, les sultans, les pachas, les effendis toute cette haute classe de l’aristocratie turque avaient des harems disséminés sur tous les pays du vaste et grand empire ottoman…. la Tunisie faisait partie de cet empire….il fallait meubler ces harems pour donner du plaisir à ces messieurs.

- Ou Allah yé Evelyne ! Tu nous donnes un cours d’histoire aujourd’hui. Dis l’oncle de Jean Claude.

-Oui il faut bien que ces jeunes sachent pourquoi la plupart des maisons de rendez-vous sont tenues par des maltaises….. bon ! je continue, ces femmes esclaves sont devenues les pensionnaires des Harems, là elle suivirent un apprentissage leur inculquant que l’homme qu’elle sert est un prince, il doit prendre un maximum de joie et de plaisir en leur compagnie; n’oublions pas que mes ancêtres les esclaves maltaises servaient l’aristocratie Turque….. c’était les Turcs qui régnaient à cette époque….. pour elles le temps et les efforts ne comptaient pas, c’était le bien-être de l’homme qui comptait en priorité.

- Je comprends maintenant le dévouement de tes pensionnaires, yé Evelyne, répondit l’oncle.

-Oui je leur apprends entre autre l’hygiène, l’anatomie de l’homme, les zones érogènes, comment donner du plaisir à un homme …... le sourire, l’amabilité, l’humilité et le dévouement sont la partie prioritaire de notre métier…… moi-même ce que j’ai appris je le tiens de ma mère qui le tient de la sienne…. je transmets ce savoir à mes pensionnaires……n’oublions pas que mon aïeule était une odalisque…..chez moi mes pensionnaires apprennent aussi la musique, le chant, la conversation et comment mettre en valeurs leurs atouts.

-toutes vos filles savent faire de la musique ? demanda un des invités.
-Non, cela dépend si elles sont douées ou pas. Il y a celles qui sont douées pour la musique, d’autres pour leurs conversations ou leur instruction, d’autres sont douées psychologiquement pour satisfaire les pervers…..d’autres pour la danse…..mais toutes sans exception doivent apprendre à faire de leurs corps un instrument de plaisir pour le bien être de l’homme……bon, j’ai assez parlé, je vais vous laisser.

Puis Evelyne s’adressant à Jean Claude lui dit.

-Voila, c’est tout cet apprentissage que j’appelle la tradition Arabo-Maltaise. C’est l’héritage de nos mères et grands mères….n’oublions pas que les îles de Malte sont le carrefour des civilisations d’Afrique du nord, du bassin méditerranéen et de l’Europe….d’ailleurs la langue maltaise est un mélange des langues Sémitiques, Arabe, Italienne et Sicilienne.

-Pardon madame, c’est quoi une odalisque ?

Demanda un des cousins de Jean Claude.

-Une odalisque est une esclave chrétienne enlevée de son pays natal par des pirates arabes….vendue aux riches sultans Turcs pour les mettre dans les harems.


Puis Evelyne s’adressant à l’orchestre leur demanda la chanson des pirates de Victor Hugo.

Les musiciennes de l’orchestre entonnèrent cette chanson :

Chanson de pirates.
Nous emmenions en esclavage
Cent chrétiens, pêcheurs de corail
Nous recrutions pour le sérail
Dans tous les moûtiers du rivage.
En mer, les hardis écumeurs !
Nous allions de Fez à Catane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatrevingts rameurs.
On signale un couvent à terre
Nous jetons l'ancre près du bord.
A nos yeux s'offre tout d'abord
Une fille du monastère.
Près des flots, sourde à leurs rumeurs,
Elle dormait sous un platane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatrevingts rameurs.
La belle fille, il faut vous taire,
Il faut nous suivre. Il fait bon vent.
Ce n'est que changer de couvent,
Le harem vaut le monastère.
Sa hautesse aime les primeurs,
Nous vous ferons mahométane...
Dans la galère capitane
Nous étions quatrevingts rameurs.
Elle veut fuir vers sa chapelle.
Osez-vous bien, fils de Satan ?
Nous osons, dit le capitan.
Elle pleure, supplie, appelle.
Malgré sa plainte et ses clameurs,
On l'emporta dans la tartane...

Victor Cohen.
En excusivité pour HARISSA copyright janvier 2004.
                     

  

 

 

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