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LES PLEUREUSES


   

 

Elles existaient en ce temps là. Elles en avaient fait un fond de commerce, qui loin d'être lucratif, pour boucler leur fin de mois…

Je veux parler des 'Pleureuses'
'El Hjaniyè..'

Des femmes dont on louait les services quand la famille perdait un proche. Elles étaient deux ou trois à se relayer, comme des jumelles, à crier à hurler à se griffer le visage jusqu'au sang. C'était là leur métier qui ne leur était pas destine à la naissance, mais par manque de fortune, obligés de le faire pour nourrir une portée. Elles ont acquis une certaine notoriété dans un domaine connu et qui a fait leur renommée celui des 'HOU HOU HOU' sans chichi.

Vêtues toutes de noir, souvent 'foulardèes' de la même couleur, sans fard ni signe ostentatoire, 'débijoutèes' et en robe ample, les bras entièrement couverts, elles s'asseyaient à proximité du corps étendu à même le carrelage. Pas très loin de la famille éplorée. Elles en rajoutaient souvent sur les qualités du défunt s'abstenant d'évoquer ses défauts
( car voyez-vous, un mort requiert le respect et en aucun cas, on ne doit se rappeler ses cochonneries et escroqueries en tout genre) d'où cette expression judèo-arabe bien connue 'Mèyètwalou sakkaï ken èl miyet = une fois mort, les pieds du défunt s'allongent) accompagnant leurs paroles répètèes à l'envie à coups de larmes à l'infini. Du moins tant que le mort était encore sur place.

S'il foutait le camp, tout s'arrête et on fait 'Bar Yo Hai…mais bon à ce jour, sauf chez Arafat, on n'a pas vu un juif mort prendre la poudre d'escampette suivi par une meute d'amis. NDLR)

Leur travail consistait donc à gémir, à hurler, ( I nouhou) à se frapper le visage, à se griffer et à balancer leur tête en synchronisation, à droite à gauche avec de très grands trémolos dans la voix, et une ondé de larmes qu'elles essuyaient tout en se mouchant, et à taper sur leurs genoux.

Il y avait de quoi frémir en les entendant évoquer le défunt ce qui entraînait encore plus de pleurs et de lamentations de la famille qui suivait.

L'apogée de 'leur douleur' s'extériorisait avec plus de force lors de la levée du corps, au point de voir certaines d'entres-elles, travail oblige, s'évanouir quand les croque-morts s'emparaient du cercueil, qu'ils allaient placer dans le catafalque tout en noir tiré par quatre chevaux noirs. Le préposé de la communauté pouvait donc par la suite donnait l'ordre du départ, suivi par tous les amis du décédé qui suivaient à pied le cortège funèbre pendant une quinzaine de minutes.

Elles étaient payées à l'effort fournit ; c'est à dire suivant l'intensité de leurs cris et hurlements et 'sang versé'. Leur nom en judèo….? 'Elli yahjnou'= Celles qui s'endeuillent' ou 'El Hjaniyè.

Dire de quelqu'un 'Yahjèn' c'est qu'il se lamente.

Dialogue……De circonstance.

L'une….'HOUUUUUUUUUU HOUUUUUUUUUU HOUUUUU HOUU….Allaish yè Houani…Allaish….Mchit ââlinè Hou…Hou…..!'

L'autre…'HouUUUUUUUUUUU….KhèlitnèEEEEEEEEE….OuEHDNEEEE…HOUUUUUU HOUUUUUU
UUUU….Allaish yè Houani…Allaish….Mchit ou khèlitnè ouUUUU…OUUUU…HEDNEEEEEE…..!'

La 3 ième….'YeHOUUUUUUU…ANIiiiiiIIIIIIIIiiii…Yè jiJJJJJJJJJJiiiiii
Yè YoJJJJJiiiiiii….KiffèCHHHHHHHchhhhh……Chéy….MèchètFELdénièhédIIIIIIIIIIIIiiiii
IIIIIIIII…..Allaish….Allaish…..MchittèlNEEEEEE….AHHHHHH….HOU…
HOUUU..HOU…..!

Arrive le paiement quelques jours plus tard..

'Ehdè bark tââtini….?
(' C'est tout ce que tu me donnes…?')

'Allaish ouhè kam bél bkè mtââk…!'
('Pourquoi il a ressuscité avec tes pleurs..?'=

'Mou narfouhouk enti kornita….! Hattè rahma ââla bouk…lè…! Ouken tââtini dinar zeyed tmout…?'
(Mais on te connaît toi, tu es un pingre, pas même une grâce pour ton père, cela te tueras si tu m'ajoutes un dinar ( 10 francs)…?'=

'Allaish thab en ziddè….! Hochèk kèn em bèhbèh..!
( 'Pourquoi veux- tu que je te rajoute, ta voix était enrouée…!')

'Chow mè nhabch nââmèl zgoutiyè, mèllè marra jey ouken tmout mè jikch…!'
(' Regardes, je ne veux pas faire de scandale, mais la prochaine fois quand tu mourras, je ne viendrai pas…!')

ALBERT SIMEONI                               

           

 

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