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MES VOISINS


   

LES MEMOIRES D’UN GOULETTOIS

L’ENFANT DE LA GOULETTE

PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT)

 

Dans la série des portraits….

                                                                   

 

                                                ‘…..MES VOISINS….’

 

Yèh jarri èl hanine….(Mon doux voisin..)

 

Aux Boccara, qu’ils trouvent ici toute notre reconnaissance pour avoir fait à notre égard, à cette époque lointaine,  le geste de  solidarité. 50 Dinars 1958. Madame Antoinette Boccara, que D.ieu repose son âme, nous a  prêté  cette  somme alors que ma famille rencontrait des difficultés financières. Les Boccara sont d’origine ‘Grènéh’( Livournais). Le papa, Gilbert,  un monsieur  à principes tenait sa maisonnée avec rigueur et autorité. Mme Boccara,  une épouse hors paire imposait par sa gentillesse. Une vraie maîtresse femme. Aldo, Marco, Mona, Jean-Jean et Pierrot ..des enfants et des hommes merveilleux, sportifs pour trois d’entre eux…diplômés et ayant accédés à des postes honorifiques. Jean-Jean le quatrième de la ligné rata sa scolarité. L’O.R.T.( L’Organisation Rationnelle du Travail = un centre d’apprentissage) l’accueilla. Il en fit des gorges chaudes pour la bonne raison que cette nouvelle école n’avait pas bonne réputation dans son esprit. Il fût choisi quelques années plus tard  parmi les 6 partants pour Genève. Il obtint son diplôme d’ingénieur en électronique. Pierrot eut un parcours sans faute en volley. Nous fîmes partie  du même contingent sportif L’U.S.G/ C/S/G/. Un grand passeur en volley. Une fière chandelle qui brilla sur toutes les terres battues et les rectangles sablonneux  de notre  plage. Nous avons trébuché ensemble , tout petit, sur les carreaux cabossés de notre palier. Nous avons échangé nos premiers ballons ( gonflés avec nos expirations) à travers une corde tendue, entre deux barreaux de fenêtres, donnant sur cour.

Son père d’une voix autoritaire….

‘Pierrot.. ? Pierrot… ? …alors …c’est pas fini…c’est l’heure du repas… ?’ 

Un peu plus tard……

‘Comment… ? Pierrot… ? il fait ses devoirs… ! il ne faut pas le déranger… !…reviens plus tard…. !’

Un peu plus tard….

‘Monsieur Boccara… !

‘Mais  dis-moi toi… ! tu n’as pas de devoirs…. ?…il dort…. !

Parfois  quand ses parents s’absentaient, je m’introduisais furtivement, le cœur craintif, dans la petite chambre donnant sur le balcon pour tapoter sur le piano….

La grand-mère Lulu……’ Pierrot… ? …Pierrot… ? c’est quoi ce charabia…., et puis c’est pas l’heure de jouer…’

Je fermais rapidement le clavier de peur qu’il soit réprimandé.

Leur maison, tenue impeccablement, sentait la lavande alors que la nôtre sentait la ‘Gnaouiè’ ( ragoût de gombos). Des cadres d’époque ornaient  les murs. Une ancienne horloge avec coucou, accrochée au mur, marquait l’heure des repas sacrés.

Moi……….’ Monsieur  Boccara…. ! Pierrot est là… ?’

Lui…………’Mais…je ne comprends pas …tu es toujours dehors. ? ...tu ne fais jamais de sieste.. ?’

Bèlyafié yal sieste.

Ces interventions ne supportaient aucune remarque. Mon ami était minuté comme les repas durant sa tendre enfance. Plus tard, il s’envola jusqu’au terrain du Charbonnier.

Il avait une particularité bien spéciale. Il voulait toujours être chef des gendarmes et des voleurs en même temps…un peu embarrassant non ce double rôle.

La famille Tèmim, nos voisins de proximité. 4 mètres séparés nos portes toujours ouvertes. Leurs enfants… ? Hubert, Coco et Liliane (Qu’elle repose en paix). Hubert fût piqué par la grande foi. Chapeau melon, papillotes et tsisiths ( cordelettes  saintes pendues à la ceinture) poussèrent en même tant que sa barbe .La couleur de son visage se mua en blanc/pâle. Madame Alice était une femme de moyenne lignée. Qui ne supportait pas les écarts scolaires de ses enfants….Un jour….un cri à midi….atroce et deséspérè…sillonna comme une trainèe de poudre les longs corridors de notre immeuble, venant atterrir sous les marmites bouillantes

 de nos couscoussiers.

(Prononcez le judèo-arabe en le françisant.)

 

                        ‘Ouâââââlliyâââ^… !  Ouâââââlliyââââ^ ! ….Huberrrrt… ! Huberrrrt…..Ouâââââââlliyaâââââ^… ! Huberrrrrrt…. !’

 

Devant cet appel au secours nos mères du bas et du haut, accoururent en catastrophe…

                        ‘Alice…. ?Alice…. ?…..qu’est- ce que tu as…. ?

On  aspergea son visage de ‘Mazar’ ( eau de fleur d’oranger).

 

                        ‘Huuuuubbbbberrt… ? Huuuuuuubbbbert…. ?’

 

Les femmes décontenancées cherchèrent dans les chambres le fils. Il était assis au bord du lit à étudier…

                        ‘Alice…Hubert est là… ? qu’est -ce qu’il a fait… ?’

Les mains sur la poitrine Alice…

 

            ‘Hu..hu..hu..hu..berrrt… ! Hu..hu..hu..hu..berrt… !’ (Hue Gadèm).

 

Les mamans cherchaient  à comprendre la cause des ces ‘Huber..lu..lu..lements.’

Finalement……

             ‘Il est  deuxième de la claaaaaaasse….Hu…hu…hu… ? ’

Un hoquet en hu  bé - mol.

Hubert a reculè d’une place. Nous avons compris ce jour là qu’être second chez les Tèmim équivaut à être avant dernier sur 30.

Monsieur Roger Tèmim , un père formidable, pieux était très fort en calcul. J’allais souvent le voir. Il m’expliquait les règles de trois qui ne sont jamais rentrées du bon côté. C’était lui qui approvisionner la maison. Le couffin et le marché étaient son affaire et ne lasser le soin à personne de s’en charger. Il décéda bien jeune laissant ses 3 enfants en moyen- âge à sa femme Alice.

‘Victorine…kiffâch…bach namèl tawa..pour le pain…Haya ma chérie…ma narafch nassri tamtouma…ni du kraffass…encore moins  enchad koffâ… !

           (‘……….comme vais je faire à prèsent………                                     ….je ne sais

pas acheter une tomate….ni du  céleri………..tenir un couffin…’)

Lè wouriné gassrà yè ben Yazra….(‘Que D.ieu nous épargne de l’angoisse ô fils de …yazra.= sans doute un D.ieu  oublié  de la mythologie juive !) .

S’il n’y avait que ça dans la vie. Une très brave femme quand même qui affronta  avec courage les aléas de la vie qui ne l’a pas choyée. Elle perdit une très belle fille Liliane à Genève. (Qu’elle repose en paix.) Elle était mon amie.

Mr et Mme Slama, les proprios de l’immeuble, mariés sans enfant nous houspillaient tout le temps quand on escaladait les escaliers qui montaient à la terrasse. La Slama sortait toujours en cape de bain pour nous dire….

                        ‘Petits mal éduqués, vos parents ne savent pas vous tenir..’

Quand on n’a pas d’enfants, c’est toujours comme ça…

Au rez- de -chaussée, la famille Sâada. Henri était d’une gentillesse et d’une douceur infinie. Serviable à souhait, il honorait la syna de l’Hôpital en tant que ‘ vendeur  de bénédictions et de Sèffer torah’ pendant les jours de Kippour. Son père ‘ Néchim Chlèyle’ adorateur de la dive bouteille Boukha présidait aux  destines du cimetière de l’avenue de Londres puis du Borgel.

 

Je me souviens aussi d’une famille dont j’ai oublié le nom mais pas ceux  des enfants…Coco et Ricco..

                          Cocoooooo…….Riccooooooo ….’

 

Voilà ce qu’on pouvait entendre, à longueur de journée,  quand la maman appelait ses enfants….

 

                        ‘ Ahhh….Kaydèh tyayèt èl sraddèk en tayé…’

                       (‘………elle appelle ses coqs….’)

Disait souvent ma mère .

Marlène, une jeune voisine était ma compagne au jeu des 5 pierres.

 

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