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Nos jouets d'avant font figurent de reliques. A présent.
Ils n'ont plus rien à avoir avec ceux des enfants d'aujourd'hui.
Enfant, j'avais des petites toupies faites en bois, des petites voitures
miniatures électriques à la vie éphémère.
Je les désossais pour en comprendre le mécanisme.
Je n'ai jamais eu un livre chantant ou racontant des contes.
Maman se chargeait de cette tache, rarement, trop fatiguée le soir par ses
corvées de jour.
A 7 ans, je commençais à peine à fréquenter les 7 petits nains ou
Cendrillon ou alors les 7 petits cochons. J'ai même oublié leur nombre.
Plus tard, sont arrives nos jeux de rue. Dans la cours de récréation, les
filles jouaient à sauter à la corde tandis que nous étions à l'affût à
regarder sous les jupes de nos camarades, feignant de viser un trou à
billes. Ou mieux
feignant de tomber sur le gravier.
Un manège qui n'échappait pas à leur vue.
Il y avait aussi 1..2..3 Pris. Collin Maillart ou le mouchoir noué à l'un
des coins de l'étoffe blanche que l'on déposait, sans attirer le regard du
pressenti, derrière son
dos tout en cavalant autour du groupe.
La rue fut mon passe temps favori.
Ma véritable école de la vie. Si l'école m'instruisait Charlemagne, Clovis,
Du Guesclin et compagnie, la rue et ses terrains vagues m'apprenaient le
courage,
l'affrontement, à surmonter la peur, à recevoir des coups et en donner.
Rouler dans les montagnes de vase séchée et puantes du Canal de la
Goulette. Bref, l'enfance et l'adolescence sans soucis majeurs.
Elle m'a appris à aimer, à pleurer, à déchanter, à danser, à vivre des
moments intenses.
Loin des bancs universitaires.
Hier soir, nous relations ma femme et moi allongés à l'horizontale sur notre
lit, nos jeux d'avant en comparaison de ceux de nos petits enfants.
Actuellement. Nous pouffions de rire.
Je n'ai jamais joue au NINTENDO par exemple. Ou une quelconque console.
A 45 ans, à Paris, j'ai eu entre les mains , par hasard, un petit cadran où
un personnage du nom de MARIO devait éviter des écueils tout en marchant de
plus en plus vite. Le rythme devenait fou après cinq minutes d'attention.
Je m'y habituais et j'en prenais goût.
Pris par une frénésie inconnue, je m'investissais à fond la caisse en jouant
de dextérité avec mes doigts habiles pendant mes trajets de métro.
Puis, est arrivée une Poule pondeuse. Un autre jeu. Un vertigo.
Il fallait rattraper des oufs qui naissaient lentement au départ puis
tombaient drus, plus rapidement à mesure que je les rattrapais. Mais
cette POULE du DIABLE n'en faisait qu'à sa tête, cherchant à me piéger mille
et une fois à une
cadence infernale.
J'en ratais quand même quelques uns et j'étais donc obligé de ramasser les
miettes de coquilles et le jaune d'oeuf éparpilles par terre. Sinon, j'étais
puni. [ :) ][ :) ][ :)] . Par ma femme.
Je ne dépassais souvent le 5 ième degrés dans un jeu qui en comptait dix.
Asséb. Les nerfs.
A présent, je reste coït devant le nombre impressionnant de jeux et de
livres que ma petite fille consulte. Tout y est.
Piano chantant et lumineux, boites à musique fredonnant des refrains connus
par elle, et j'en passe sur les puzzles, les jeux d'adresse etc.
Sharon, ma petite fille, rit de moi lorsque je lui demande de coller ses
GOUMETTES sur ces feuilles à cet effet, que j'appelle volontairement
GOUMISSSS avec la ferme espoir de recevoir de sa part sa réflexion qui ne
tarde pas à arriver.
Elle me regarde avec son un air malicieux et me dit..
'.Mais non PapyYYY... ! C'est GOUMETTES et pas GOUMISSSS. ! TU ES BETE. !'.
A 3 ans. Quel kif.
ALBERT SIMEONI
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