PARIS, 4 mai (AFP) - Les professionnels de l'alimentation casher, qui se retrouveront au salon Eurokosher-2001 les 15 et 16 mai à Paris, comptent bien tirer parti des exigences grandissantes en matière de sécurité alimentaire des consommateurs, qu'ils soient juifs ou non. 

La succession de crises alimentaires, de la vache folle à la fièvre aphteuse en passant par la listériose, la salmonelle, ou la dioxine, a changé la donne dans l'industrie agroalimentaire, où sécurité et traçabilité font désormais partie des premiers arguments de vente. 

Or la traçabilité est un point fort du casher, selon les deux hommes à l'origine du salon, Pierre Lévy et Olivier Princ, deux diplômés de l'Ecole Hôtelière de Lausanne (Suisse): "Le label casher apporte une garantie de qualité et de sécurité, grâce au contrôle de l'ensemble des ingrédients et à la vérification de l'outil de production", affirment-ils. 

Selon eux, l'alimentation casher assure d'"un bout à l'autre de la chaîne de production un seuil de tolérance égal à zéro", tant pour la qualité des ingrédients que pour la manière dont on les utilise et les moyens avec lesquels on les transforme. "Une tradition de plus de 5.000 ans et qui a fait ses preuves", souligne Pierre Lévy. 

Evalué à 5 millions d'euros, le marché de la nourriture casher en Europe a le potentiel pour croître au rythme de 15% par an, selon les organisateurs de la manifestation. 

Eurokosher-2001 réunira quelque 200 exposants français, israéliens, américains, russes, britanniques, néerlandais, belges et chiliens notamment. Réservé aux professionnels, le salon attend 5.000 visiteurs.
L'alimentation casher a depuis longtemps séduit nombre de non juifs -en particulier les végétariens, végétaliens et musulmans- qui préfèrent ce label de qualité, certifié par des rabbins spécialement formés à cet effet. Aux Etats-Unis, cette clientèle représente 60 à 70% de la demande, selon une étude réalisée par le Département de l'Agriculture américain en 2000. 

Il est temps, soulignent les organisateurs, que l'Europe suive l'exemple des Etats-Unis, où nombre de firmes agroalimentaires ont opté pour la certification casher. Il est vrai que ce pays compte la plus forte communauté juive du monde (plus de 6 millions, sur un total de quelque 16 millions de juifs). La France arrive en troisième position, derrière les Etats-Unis et Israël, avec 700.000 juifs. 

La certification casher, délivrée par près de 400 organismes dans le monde dont une cinquantaine en Europe, s'appose sur les viandes et produits laitiers ainsi que sur les produits qui ne sont pas d'origine animale, dits "parve". 

Il existe par ailleurs toute une gamme de viandes, de poissons et d'association d'aliments (viande et produits laitiers) interdits par la loi juive. 

A tous les échelons de la production cachère, il est vérifié qu'il n'y a ni porc, ni graisse animale, ni association interdite d'ingrédients. Un stricte cahier des charges qui n'est pas pour déplaire aux musulmans interdits également de consommation de porc. 

Toutefois, force est de constater que casher n'est pas bio et que certains conservateurs chimiques sont tolérés, de même que le monoglutamate de sodium, censé augmenter les saveurs, mais susceptible de provoquer des allergies. 

Et le casher ne protège pas de la maladie de la vache folle, puisque le processus commence à l'abattage. Les nouvelles règles strictes de découpe du boeuf (retrait de la cervelle, de la moelle épinière, etc..) destinées à éliminer le risque de contamination à l'homme de l'ESB, s'appliquent donc aussi à la boucherie casher 

bmk/cat/dmc/pr t "ESCD_CENTRALK" 

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